Les législatives appartiennent au passé. Mais certains dossiers – présents durant la campagne – sont toujours d’actualité. Dans le Tarn, sur la 3eme circonscription, l’autoroute « Castres-Toulouse » a été au centre de la mêlée. Le résultat du match « Carayon–Gourjade » et l’élimination du député sortant n’ont pas sifflé la fin de la partie. Etat et collectivités locales doivent trancher. Le chantier nécessite arbitrages et une décision : concéder ou non la liaison routière. Dans son bureau albigeois, l’ancien directeur de campagne de Linda Gourjade fait le point. Aux côtés de la nouvelle députée tarnaise, il a parcouru les mairies et potasser le dossier. Marc Gauché retient une leçon de cette expérience : « l’autoroute est un moyen. Pas un objectif. Il faut aborder le projet dans son utilité et son utilité est l’aménagement du territoire». Marc Gauché regrette la « myopie » de certains. « Il ne faut pas réduire le désenclavement de Castres à une liaison routière avec Toulouse ». «La question centrale est bien celle du désenclavement. Mais on n’a jamais dit qu’il faut aller uniquement dans telle ou telle direction. D’ailleurs, dans le passé, des projets étaient tournés vers l’Hérault et Castelnaudary ». Marc Gauché est catégorique. L’axe « Castres-Toulouse » n’est pas le plus « désenclavant ». « 8000 véhicules empruntent tous les jours la RN 126. 3 à 4000 seulement font la totalité du trajet « Castres-Toulouse ». Et, parmi ces véhicules, tous ne vont pas vers le nord de l’agglomération toulousaine (point de raccordement prévu par le projet autoroutier). Certains castrais travaillent vers Labège ». Bref, pour Marc Gauché, une autoroute « Castres-Toulouse » est « surdimensionnée ». Une « démesure » qui a un coût. L’autoroute est une concession. Elle doit être gérée par un opérateur privé. Un opérateur qui souhaite minimiser les risques et optimiser les profits. « Si le trafic n’est pas suffisant, le concessionnaire va se retourner vers les collectivités locales ». Ce mécanisme de compensation est consubstantiel aux contrats de concession. Ce sont les fameuses clauses de revoyure. Marc Gauché déplore une méconnaissance de cette réalité. « Les élus locaux ne comprennent pas toujours le dispositif de la concession. Ils croient qu’une autoroute concédée ne coute rien. C’est faux. Les collectivités doivent mettre de l’argent sur la table. Pire, les clauses de revoyure créent une insécurité financière ». Pour Marc Gauché, la solution est évidente. « Il faut aménager la RN 126. Les études sont faites. Les terrains sont acquis. On peut aller vite ».
LD