17 Mai

Elisabeth Pouchelon  » Borgel, la caricature de ce que je déteste »

Lever de rideau. Elisabeth Pouchelon ouvre sa permanence électorale. Le métal grince. Les dents aussi. Une fois installé dans deux fauteuils clubs, entre une affiche de la candidate et une photo de Nicolas Sarkozy, Elisabeth Pouchelon lance : « je suis un peu amère. On ne méritait pas cette défaite ». La conseillère régionale UMP estime que Nicolas Sarkozy a fait « une excellente campagne ». Les polémiques, les embardées vers les thèmes brulants de l’immigration ou de la frontière. Aucun regret. Le président sortant n’avait pas le choix. « Il a fait ce qu’il fallait faire. La France est, en Europe, un des derniers bastions de l’extrême gauche. Il était dans l’obligation de cliver ». La victoire de François Hollande « affecte » Elisabeth Pouchelon. Elle est « très triste pour le pays ». Le socialiste doit son succès « à un lynchage médiatique et de la Gauche ». Un succès du à un lynchage. Mais aussi à un « lâchage ». L’UMP « n’a pas été suffisamment unie derrière Sarko. Particulièrement pendant les primaires PS ou (la Droite) a laissé une fenêtre médiatique » aux socialistes. Pour Elisabeth Pouchelon, sans le tremplin des primaires, François Hollande n’aurait jamais décollé. Malgré ce « mea culpa », Elisabeth Pouchelon ne règle pas les comptes. L’heure est au bilan. Pas aux purges ou aux manœuvres d’appareil. Elle reconnait que l’UMP « s’est tirée une balle dans le pied ». Mais, pour le moment, elle sonne la mobilisation générale. Elle « n’a pas le temps de penser à une recomposition ». La candidate aux législatives est concentrée sur…les législatives. Elle sait que sa circonscription est difficile. « Sociologiquement pas très favorable ». Le mot est faible. Dans une Midi-Pyrénées de Gauche, la 9eme de Haute-Garonne est un territoire rose vif. Le principal adversaire d’Elisabeth Pouchelon connait cette géopolitique. Grand maitre des cartes électorales, le PS Christophe Borgel sait qu’il a, sous les pieds, un tapi de velours. Cette certitude explique, d’ailleurs, son « parachutage ». Un parachutage durement critiqué par Elisabeth Pouchelon. Christophe Borgel « est la caricature de tout ce qu’ (elle) déteste en politique ». « Un professionnel de la politique » et qui fait le choix de la facilité. De son côté,  elle se « présente sur la circonscription dans laquelle elle vit ». « Femme et conseillère régionale », elle aurait pu « demander une autre investiture. Sur un terrain plus facile ».Elle est, tout de même confiante. « Le PS 31 est à bout de souffle. Il a des leaders usés ». « La Haute- Garonne est considérée comme un territoire imperdable. Cela aiguise les ambitions et les guerres de succession ». Les différentes dissidences à Gauche sont, d’après elle, les fruits amers de cette situation. La candidate UMP estime que les socialistes s’épuisent dans des luttes intestines. Des batailles de couloir. En revanche, ils ne sont pas à la hauteur de leurs mandats. « Le bilan des députés du département est, en cinq ans, très maigre ». « Il se limite à une ligne : l’antisarkozysme ». C’est tout. Pas d’élan. Pas de projet. Ainsi, par exemple, « le dossier de la LGV n’a pas été porté par les députés haut-garonnais ». En revanche, en cas d’élection, Elisabeth Pouchelon, souhaite promouvoir « le projet de la LGV et celui de université de Toulouse ».

LD