Sirène alarmante.
François Hollande joue les sirènes. Il flatte l’oreille des enseignants et – pour les charmer – promet des milliers d’emplois. Cette sérénade tire vers le fond. Elle est alarmante.
L’Education Nationale est un radeau de la Méduse. Quelques rescapés restent à flot. Mais de très nombreux postes ont bu la tasse. Dans le Tarn ou les Hautes-Pyrénées, le professeur des écoles est un naufragé.
François Hollande propose une bouée géante : 70 000 recrutements.
Il s’agit d’une baudruche. Elle va exploser sur les grilles de l’Elysée.
En cas de victoire, le président Hollande devra dégonfler sa belle promesse. Le PS souhaite recruter des policiers, créer des emplois aidés. Le candidat aux primaires alourdit la facture et puise encore plus dans les caisses – vides – de l’Etat.
Cette attitude est irréaliste. Et les circonstances atténuantes n’existent pas.
En 1983 la Rigueur surprend les socialistes.
En septembre 2011, elle est assise à table. Elle attend – de pied ferme – le futur locataire du Faubourg Saint Honoré. Augmentation des impôts et réduction des dépenses publiques sont à l’horizon.
Les présidentielles de 2012 sont redoutables. Elles posent un double défi. Affronter la dure réalité budgétaire et assumer des décisions « abrasives ». Eviter de sombrer dans une Rigueur mortifère et inventer des remèdes limitant les effets secondaires.
Bref, courage et imagination s’imposent.
La proposition de François Hollande contredit ces deux qualités.
Le candidat aux primaires est doublement classique. Il cajole une clientèle traditionnelle : les enseignants. Et il le fait en utilisant le bon vieux levier de l’emploi public.
Ce n’est pas de bon augure.
Ses soutiens ont bien perçu le malaise.
Un de ses relais haut-garonnais – le sénateur Jean-Jacques Mirassou – était l’invité de La Voix Est Libre, samedi 10 septembre.
Au maquillage, après l’émission, il a été interrogé sur l’affaire des recrutements.
Réponse : un silence éloquent.