« Il faut savoir ce que l’on veut. Quand on le sait, il faut avoir le courage de le dire. Quand on le dit il faut avoir le courage de le faire ». Elle avait laissé entendre qu’elle pourrait être candidate, c’est désormais officiel. Ce lundi matin, dans un bistrot de la place Saint-Etienne, Christine De Veyrac a annoncé qu’elle se présenterait sous l’étendard UDI et Modem aux prochaines Municipales à Toulouse.
La députée européenne a dit « vouloir sonner le réveil » de Toulouse. Les électeurs seront-ils sensibles à cet appel ? En tout cas, la riposte à l‘UMP31, elle, ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué, son porte-parole et sa secrétaire départementale ne lui demandent rien de moins que « de se démettre de son mandat de députée européenne que lui ont confié les électeurs ayant voté pour une liste UMP ».
Il faut dire qu’en se présentant sous l’étiquette UDI-Modem, Christine De Veyrac désorganise pour le moins les plans de Jean-Luc Moudenc. L’ancien maire de Toulouse battu par Pierre Cohen en 2008, tout en étant président de l’UMP31, ne cesse d’afficher son âme centriste. « Soit sa candidature vise à renforcer l’UDI et ses idées pour notre ville, et ce sera un atout supplémentaire pour l’opposition municipale en vue de l’échéance de 2014, soit il s’agit d’une entreprise de division, qui deviendrait l’auxiliaire de la municipalité Cohen » analyse le seul député UMP de Haute-Garonne. En résumé soit elle est avec lui mais pas tête de liste, soit elle est contre lui.
« Nous avons eu des divergences de vue, mais je n’ai jamais eu un mot plus haut que l’autre à son encontre » rappelle Christine De Veyrac qui avait du laisser la présidence de l’UMP31 à Jean-Luc Moudenc. « Une mairie ne se gère pas à droite ou à gauche (…) Je souhaite être la candidate du rassemblement de tous ceux dont les convictions vont de la droite républicaine à la gauche réaliste » a déclaré Christine de Veyrac. Pas de quoi éclairer plus que ça les citoyens quant à l’échiquier politique local.
Et Jean-Luc Moudenc de ramener cette candidature à une volonté plus terre à terre : « qu’on ne compte pas sur moi pour participer à une bataille d’égos dont Toulouse serait l’enjeu, et à la fin, la victime ». Reste maintenant à Christine de Veyrac à avoir le feu vert parisien, en l’occurrence celui de Borloo, autrement dit à ce que ce dernier ne lance pas un appel à une union nationale avec l’UMP en vue des Municipales.
Une prise de position dont dépends sa candidature définitive. D’ailleurs, dernière attaque à son encontre de la part l’UMP31 qui redoute qu’elle exploite une fausse campagne pour en lancer une autre : « Il serait en effet trop commode que Christine de Veyrac se serve des élections municipales à Toulouse pour obtenir une quatrième investiture sur une liste aux élections européennes ». Décidément il semble difficile de voir ceux-là retravailler ensemble un jour. Mais en politique, tout est possible…