La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.
#Environnement
► L’espace urbain est devenu le milieu dominant des êtres humains, et sa progression questionne aujourd’hui l’habitabilité des villes. L’imperméabilisation, la densité des constructions et des flux liés au modèle de la ville fonctionnelle contribuent à la perte de biodiversité, à la création d’îlots de chaleurs et à la pollution. Le bien-être et la santé sont également mis à mal dans un contexte générateur d’anxiété. En bref, l’urbanisation des modes de vie favorise une déconnexion à la nature et à ses bienfaits multiples. En parallèle, le développement du numérique et la vitesse de son déploiement dans la plupart des sociétés traduisent un désir de connexion qui interroge moins qu’il attire. Si la déconnexion à la nature semble évoluer de pair avec la connexion numérique, une réflexion sur les implications psychologiques, sociales et urbaines s’impose pour mesurer les enjeux de cette évolution. Lire la suite la suite de la tribune de Dorothée Marchand et Emeline Bailly. Chercheures à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC). @FR_Conversation. Légende image En ville, les espaces naturels sont autant de possibilités d’expériences et de qualité d’être. (Photo : Shutterstock)
#Ville
► Antoine Courmont est directeur scientifique de la chaire « villes et numérique » de Sciences Po et co-auteur de Gouverner la ville numérique (Puf, 2019). Il explique : « La donnée est devenue un gros enjeu de gouvernement des villes, alors qu’il n’y a pas si longtemps, elle était perçue comme un sujet purement technique. On constate, au Canada comme en France, une prise de conscience chez les élus de l’importance des données pour gouverner la ville, et une augmentation de l’expertise publique sur ces enjeux. » Ainsi ajoute-t-il qu’en France, « il est frappant de voir l’absence de mobilisation partisane autour des grands projets numériques de Dijon ou d’Angers qui ont été votés l’un par une majorité de gauche, l’autre de droite. Il n’y a pas eu d’opposition, ni de clivage partisan sur cette question. En revanche, on commence à voir émerger des contestations citoyennes de plus en plus fortes contre des projets d’implantation d’entrepôts d’Amazon, dans des endroits géographiquement très variés, à Annecy, Lyon, Strasbourg ou Carquefou, ou bien contre l’implantation d’antennes 5G ou en faveur d’un moratoire sur ce sujet. Ces mouvements contribuent à politiser le débat en l’articulant notamment avec les enjeux environnementaux. » @lemondefr.
#Données
► La ville numérique a besoin d’une gouvernance publique des données, qui implique la population. (…) C’est l’un des risques majeurs. Le fait que, dans certains secteurs, la gestion des données urbaines relève de la responsabilité d’une compagnie privée peut avoir des conséquences sur la gouvernance de la ville. Il existe un risque de transfert des fonctions qui dépendent traditionnellement de la municipalité », explique Teresa Scassa, spécialiste de la protection de la vie privée à l’université d’Ottawa (Canada), s’inquiète des risques que présente la ville numérique pour la gouvernance urbaine et la protection des libertés. @lemondefr.
#Industrie
► Lola et Romain ont tous les deux 30 ans et voilà un an qu’ils ont quitté leurs emplois respectifs pour lancer à Nantes, où ils habitent, leur propre société, Ankore, dont le slogan est : « le vêtement qui nettoie l’océan ». Cette marque fabrique des vêtements tissés avec des déchets plastiques collectés dans la mer et du coton bio pour en améliorer la qualité et la durabilité. « En tant que bretons, explique Romain, on est très proches de l’océan. Je suis surfeur. Je vois l’océan se dégrader d’année en année, surtout après les grandes marées (qui poussent les déchets vers la côte). On a commencé par ramasser ce plastique et puis on a voulu faire plus. » @franceinfo.
#Energie
► Le développement des énergies renouvelables en milieu rural monte en puissance en Limousin afin de combler en partie le retard de la France en production d’électricité verte. Certains projets suscitent pourtant des contestations locales, y compris chez les défenseurs de l’environnement. La première éolienne citoyenne en France a été érigée en Limousin en 2014, sur la commune de Rilhac-Lastours en Haute-Vienne. Avec 122 mètres de hauteur, une nacelle de 75 tonnes et des pales de 44 mètres de long, elle fournit de l’électricité hors chauffage à 1700 foyers des environs, soit 400 000 kWh d’électricité locale en 2018. Les projets citoyens comme celui de Rilhac-Lastours se multiplient en France, ils sont notamment recensés sur le site énergie partagée. On dit que ça gâche le paysage une éolienne mais je crois que les gens ne se rendent pas compte que dans 50 ans, si jamais on ne fait rien, le paysage limousin n’existera plus, il n’y aura plus de chênes, plus de châtaigniers, ce sera fini ! » Jean-François Couty, initiateur de l’éolienne citoyenne de Rilhac-Lastour. @franceinfo.