10 Avr

Une cite digitale et résiliente

xLégende image : La ville de Montréal (Québec) qui s’est lancé dans le concept de ville intelligente en 2014, sert d’exemple au défi lancé par le gouvernement fédéral (Photo Office de Tourisme du Canada).

Définir les acteurs ainsi que le lieu et la date de l’événement. Déterminer comment et pourquoi nous en sommes arrivés là. Ensuite mettre en perspectives tous les faits pour pouvoir se projetter dans le futur et anticiper.

► Commençons par une vidéo sur la ville chinoise de Chongking.  C’est la plus grande ville du monde par sa superficie. Elle compte 34 millions d’habitants, et 300 000 nouveaux la rejoignent chaque année pour trouver du travail. L’entreprise est l’un des rouages permettant de transformer en ouvriers salariés des millions de paysans. Débarqués de leurs campagnes, la plupart d’entre eux n’avaient jamais vu une tour. « Nous voulons accélérer le développement des industries innovantes, comme la fabrication de voitures électriques, la robotique et l’exploitation du gaz de schiste. D’ici à 2020, nous voulons terminer la construction des chemins de fer rapides, des gares et des tramways », explique-t-on au Bureau de développement et de réforme de la municipalité. 

► Ce reportage nous montre une ville tentaculaire en pleine construction. La ville a depuis toujours structuré l’organisation des populations. Aujourd’hui les villes occupent 2% de la surface du globe et elles abritent 50% (77% en Europe) de la population mondiale et 75% en 2050. Les campagnes viennent chercher le paradis à ville.

Cette chrysalide de la société se trouvent dans sa période où la chenille a disparu et le papillon n’est pas encore apparu. Cette humeur noir, transformation chaotique entre deux états, ne peut nous laisser insensible. Nous ne savons pas qu’elle sera son aboutissement : un papillon ou un alien ?

Il est manifeste que nous ne pouvons plus garder les hypothèses actuelles qui étaient utilisées le siècle dernier. Il faut en construire des nouvelles.

► Le scientifique franco-colombien Carlos Moreno à Nantes, le 12 juin 2017 explique « La ville est un être vivant, il faudra donc en connaître son métabolisme.»  « Avec une approche sociale, pour que l’intelligence de la ville soit collaborative et vivante. L’intelligence d’une ville est uniquement celle de ses citoyens, avec la qualité de vie et le bonheur de vivre ensemble » ajoute Michel Lussault (Hyper-lieux : géographies de la mondialisation) (1)

Carlos Moreno – Un nouveau modèle pour la ville intelligente

Dans une société de plus en plus connectée, les nouvelles technologies ont révolutionné nos vies quotidiennes tout en questionnant notre manière de vivre. Que ce soit pour mieux gérer les consommations d’eau et d’énergie, pour optimiser les déplacements ou pour favoriser l’autonomie des personnes fragiles, collectivités comme particuliers investissent dans des solutions qui rendent la ville plus intelligente. Dans la « smart city » (ville intelligente) de demain, il sera possible de suivre sa consommation d’énergie à distance grâce à son smartphone, manger local grâce aux potagers urbains collectifs ou encore mieux se repérer en ville grâce à la réalité augmentée. Mais pour séduisante qu’elle soit, la « smart city » soulève des questions. Le développement des services connectés ne risque-t-il pas d’aggraver la fracture numérique ? Doit-on laisser les algorithmes décider de la meilleure façon de gérer le territoire ? Finalement, les nouvelles technologies nous permettront-elles vraiment de mieux vivre demain ? Contribuent-elles, ou non, à créer du lien social et citoyen ?

► Le professeur Olivier Bras part du postulat suivant : « la transformation numérique n’est pas une révolution technologique » mais « une révolution culturelle et comportementale qui a amené des évolutions sociétales assez profondes. »

► Qu’est-ce que la résilience ? Une définition de Isabelle Thomas est professeure d’urbanisme à l’université de Montréal et codirectrice de l’ouvrage La Ville résiliente. Comment la construire ? (PUM, août 2017) : « Une ville résiliente doit d’abord avoir une connaissance de sa vulnérabilité sociétale et territoriale, ses « points de stress ». Pour mieux gérer les crises, elle sait où sont les sources d’eau potable, les industries polluantes, les hôpitaux, les maisons pour personnes âgées, les réfugiés qui ne parlent ni français ni anglais. Ensuite, ces territoires anticipent. Ils utilisent les principes du développement durable (maîtriser l’empreinte écologique, développer des habitats écologiques et équitables, etc.), mais y intègrent des aménagements avec une planification climatique. L’objectif n’est plus de seulement se protéger, mais de connaître le risque, de l’accepter et de s’y adapter. Cela passe par une nouvelle gouvernance, avec un leadership très clair, qui intègre la société dans ses choix. Les villes doivent redevenir des éponges. »

 

A écouter jusqu’a 3’29 »

► Pourquoi la Cité Digitale et Résiliente ?

Cette mutation urbaine fait naître un concept celui de « Smart City » traduit en français par « Villes Intelligentes ». Mot valise qui rassemble toutes les initiatives qui édifieront la ville de XXIème siècle sur les fondations d’une ville
Connectée, Ingénieuse et Autonome.

Pourquoi utiliser le mot cité à la place de celui de ville.  Je partirai de la définition de la cité par Aristote : La cité (polis) est donc la forme la plus aboutie de la communauté humaine, qui est elle-même une nécessité naturelle. Elle permet, pour Aristote de satisfaire les besoins des individus, en terme de protection, et de gestion des richesses, mais aussi en favorisant l’épanouissement des individus, notamment au plan intellectuel. C’est ce qu’Aristote appelle un « certain bien » et qui est l’objectif recherché par la cité.

Thèmes précis à développer :

  • Intelligence collective
  • Souveraineté numérique
  • la gouvernance algorithmique
  • Utilisation de Minecraft comme outil pédagogie dans les écoles : Mooc Fum sur la smart city à l’école.

►  Quel sera le mode idéal dans l’avenir, quelle sera la ville de demain. Personne ne peut répondre à la question.

Mais la génération dite Millennials

Comment les 20-35 ans envisagent-ils leur rapport à la citoyenneté, à la consommation, à l’espace urbain ou aux lieux de travail ? Est-il pertinent de penser la ville au travers de cette catégorie générationnelle ? Comment ces nouveaux modes de vie imprègnent-ils l’ensemble de la société ?  (Verte, participative, connectée : comment des « millennials » imaginent la ville de demain).

Objectif : Créer un vision globale des initiatives en France comme dans le reste du Monde pour définir

►  Quels sont les domaines qu’il faut privilégier

1/ Les structures urbaines

  • Energie :
  • Transport :
  • Habitat, rue, espace publique :
  • Ville et genre : Nos villes ont-elles été conçues avant tout pour les hommes ? Comment rendre l’espace public plus égalitaire et plus hospitalier vis-à-vis des femmes ? Cette question mobilise de plus en plus ceux qui façonnent la ville, et pour cause. L’aménagement urbain est loin d’être neutre.

2 / L’économie de la ville

  • Agriculture Urbaine :
  • Economie circulaire et gestion des déchets :
  • Entreprises, banque et commerce

3 / Les conditions de vie

  • Santé :
  • Ecole :
  • Travail :

4 / Le gouvernance

  • Civictec ou la démocratie numérique
  • Open Data : Pour peser face au privé, il faut mutualiser ses bases données. C’est le constat auquel sont arrivées cinq collectivités françaises : les métropoles de Lyon, Nice, Bordeaux et Angers ainsi que la ville de Paris travaillent à la création d’une couche transversale de données commune. (gouvernance algorithmique)
  • Confiance ou  surveillance

►  Un exemple : la ville d’Angers. En faire un laboratoire de la smart city, explique Constance Nebbula, conseillère municipale déléguée à l’économie numérique et à l’innovation. Sur le plan économique, on y attend beaucoup du développement de l’Internet des objets (IoT). L’élue confirme que l’idée« est de créer des entreprises et des emplois sur le territoire, via la Cité de l’objet connecté mais aussi d’autres acteurs, notamment les grandes écoles -avec qui nous travaillons à préparer des chairs dans le domaine de l’IoT- ». « L’objet connecté est idéal pour vendre le territoire car c’est un domaine extrêmement porteur à l’international », ajoute l’élue. « Cela peut être aussi un atout touristique, avec des parcours connectés qui se baseraient sur nos atouts locaux. C’est enfin attirer de nouveaux étudiants, notamment étrangers, pour venir étudier à Angers et y créer leur start-up après leurs études. » A lire : Angers veut écrire l’avenir de la ville avec les citoyens  

► Notes pour une newsletter hebdomadaire : « Vivacités »

(1) La notion d’hyper-lieux selon Michel Lussault : « L’hyper-lieu est une notion difficile à définir simplement. L’hyper-lieu est avant tout un espace de concentration des individus, un espace de densité, un espace de diversité. L’hyper-lieu se distingue du lieu de la résidence par la diversité des individus et des interactions. C’est un espace de pratiques sociales intenses à la fois entre les individus, mais aussi entre les individus et leur environnement. »

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► A lire : 

  • Karine Dugnin-Sauze, vice-présidente du Grand Lyon chargée de l’innovation et des nouvelles technologies : « La ville intelligente ne se construit pas aussi facilement que certains le pensent, explique-t-elle, forte de ses sept ans de réflexion et d’innovation. D’une part la démarche transversale est difficile à faire passer dans le public, et d’autre part les industriels s’arrêtent trop souvent à des solutions purement technologiques. Or le nouveau système de valeurs lié à lasmart city ne vient pas que du numérique et de la technologie. Il y a surtout des demandes et des comportements sociaux nouveaux qui émergent. L’ouverture des données, cela n’a aucun intérêt si l’on ne sait pas ce que l’on veut en faire. La ville intelligente, c’est aussi cet apprentissage, ce changement social : les Lyonnais commencent seulement à voir les premiers bénéfices qu’ils peuvent en tirer et aujourd’hui il faut que nous les intégrions dans la démarche. La ville intelligente, franchement, du point de vue sémantique, c’est totalement incompréhensible ! Il faudrait même arrêter avec ce terme de « ville intelligente ». Nous sommes d’ailleurs en train de réfléchir à d’autres manières de parler de ce que nous faisons. Surtout que, contrairement à ce que l’on pense, il y a encore des réticents : la moitié des Lyonnais sont opposés au Wi-Fi public partout dans Lyon, nous devons forcément en tenir compte. »
  • Ville et numérique : au-delà de la Data  Publié sur le site de la @latribune du 21/10/2017. Une ville se définit par sa complexité. A l’image d’un corps humain avec ses milliards de réseaux, de connexions et d’interactions, elle est faite de flux de données en mouvement perpétuel qui dessinent un maillage multiforme. Savoir et comprendre comment ces datas s’organisent permet, à l’ère digitale, d’engendrer de nouveaux usages sociaux pour l’Homo Numericus. Par Carlos Moreno, spécialiste de la ville intelligente et humaine.
  • Smart city : dans l’ère des villes connectées, quelle place occupe le citoyen ?  Publié sur le site de la Médiaterre du 06/04/2018

► A voir : 

  • Le blog Demain La Ville vous présente la ville de demain. Ville durable, connectée et intelligente, telles sont les innovations urbaines qui permettront . 

Sur le blog Régionsftv : Une cite digitale et résiliente