Assises Internationales du Journalisme – le 8 nov. 2011
Atelier animé par Alice Antheaume, responsable de la prospective à l’Ecole de journalisme de Sciences Po – Paris.
Avec Jonathan Parienté , journaliste au Monde.fr,
Karine Broyer, rédactrice en chef Internet et nouveaux médias, France 24,
Florence Panoussian, responsable rédaction web et mobile, AFP,
Bérénice Dubuc, rédactrice web, 20minutes.fr
Jean-Christophe Solon, journaliste bimédia, la Nouvelle République du Centre Ouest (NRCO)
Bérénice Dubuc – A 20minutes, le Live est utilisé dans le traitement d’une info chaude (breaking news) en temps réel. Il permet de suivre l’évolution de l’événement et de le traiter sous plusieurs angles
Jonathan Parienté – Pour Le Monde, c’est moins la superposition des différents angles qu’une info qui bouge tout le temps.
Florence Panoussian – A l’AFP, les moyens du live sont une personne sur l’événement et le reste de l’équipe web se charge de rédiger es papiers d’angles. Il y a des lives impromptus et les Lives prévisibles.
Karine Broyer – Cela permet à France 24 avec un « Live d’être plus réactif et pertinent ». Faire un Live sur un débat télévisé, Facebook se prête mieux qu’un Liveweb
Jean-Christophe Solon – NRCO, en 2009 lors du procès de Véronique Courjault, avait deux journalistes à l’interieur. Avec le Live, on est pris dans un tourbillon d’information. Il faut trier et interpréter. Il est difficile de retransmettre les émotions des accusées et des témoins.
En 2007, AFP, 20 minutes et Le Monde sont dans les premiers à s’être mis au Live
Karine Broyer – France 24 à utiliser Cover It Live (facile, sûr et intégrant les commentaires) pour la première fois lors du tremblement de terre de Haïti. Cela a permis de nombreux commentaires citoyens. Simplification de la vie pour le lecteur qui a pu consulter une revue d’actu en direct, valeur ajoutée journalistique dans un espace restreint. Ne pas laisser l’internaute « paumé au milieu de tout ».
Jonathan Parienté – Il y a toujours la peur de la frustration d’un live au moment de la fermeture. L’affaire DSK est l’exemple même du Live. Pour le Monde ça été un record d’audience avec 100 000 visites. Pour la Nouvelle République du CO, le Live du dernier jour du procès a été visité 50 000 fois.
Karine Broyer – France 24 a tenu un Live de trois jours après la mort de Kadhafi. Cela pose le question du rapport entre les moyens mis en œuvre et le nombre de visiteurs. D’autre part, il est compliqué d’interrompre un Live même quelques instants de peur de louper une info.
Jonathan Parienté -’il y a toujours la peur de la frustration d’un live au moment de la fermeture.
Jean-Christophe Solon – Le Live est surtout mis en place sur les événements sportifs
Florence Panoussian – A l’AFP, on décide de maintenir un live en fonction de l’actualité et non pas en fonction de l’audience
Karine Broyer – A France24, le Live est à plusieurs niveaux. L’analyse pour mettre en perspective les faits intéressent les internautes. Il y a un dialogue qui s’instaure entre le journaliste modérateur et les internautes.
Jonathan Parienté – Le Live génère du trafic vers les papiers d’angle…
Florence Panoussian et Jean-Christophe Solon – Laisser un Live vivre en continu, c’est permettre de multiplier les commentaires des internautes (très apprécié).
Jonathan Parienté – Pendant le live on ne regarde pas les statistiques, on se concentre sur l’événement. A Fukushima on veut rester présent sur l’évènement pendant 7 jours.
Le Live web crée une relation différente entre le journaliste de terrain et le public qui n’hésite pas à poser ses propres questions, à interpeler le journaliste.
- Quelle gestion des commentaires ?
Pour Le Monde, il existe trois types de commentaires :
- celui qui donne un avis (interessant / pas interessant)
- celui qui pose une question avec obligation d’y répondre pour la rédaction
- celui qui apporte de l’info devant être vérifiée.
Bérénice Dubuc – A 20minutes, tous les commentaires sont modérés à posteriori.
Jean-Christophe Solon – A la NRCO, devant l’importance des commentaires sur un évènement sportif se pose la question de savoir si le traitement se fait sur place ou à la rédaction. Comment rendre pérenne leur organisation ?
- Procédure de vérification
Florence Panoussian – A l’AFP, pendant un live, deux personnes accompagnent les journalistes du live, pour vérifier les comptes sources. Elles présélectionnent les comptes twitter qui peuvent réagir sur la thématique traitée dans le Live.
Karine Broyer – France24 a créé en 2007 un « site des observateurs » regroupant des internautes générateurs de contenus. Il permet aux journalistes d’installer un système de vérification :
- Identification des comptes Twitter pertinents qui ont beaucoup de followers (abonnés au compte) qui peuvent essaimer sur toute la planète.
- Avec les commentaires, il y a l’arrivée massive de photos et de vidéos. Si nous sommes dans le doute après vérification, on ne publie pas. Par exemple la photo de Kadahfi mort n’a été publie qu’après vérification.
Florence Panoussian – Les règles de validation sont les mêmes dans le cas d’un live web, que pour une info en temps normal.
Jonathan Parienté – Au Monde on essaye de tout vérifier en temps réel.
Jonathan Parienté – Rassembler tous les papiers sur la question pour pouvoir répondre aux commentaires. chercher les contradictions dans les propos tenus par les acteurs d’un événement et mettre en perspective..
Karine Broyer – France24 Parfois, il est nécessaire de publier une information au conditionnel avant de l’avoir totalement vérification.
Jean-Christophe Solon – A la NRCO, le live permet de faire suivre une manifestation à laquelle les internautes ne peuvent pas se rendre.
Florence Panoussian – A l’AFP, il y a des fois une fusion entre la rédaction papier et celle du Web. Les comptes twitter des journalistes peuvent jouer un rôle important.
Le Live accélère la circulation des informations entre les journalistes sur le terrain et la rédaction.
Jean-Christophe Solon – Les photos et les vidéos permettent d’enrichir le contenu un Live sur un match
Karine Broyer – Les outils de partage comme Youtube et FlickR permet de mettre en ligne facilement et rapidement les images prises.
Jean-Christophe Solon – Les internautes ne font jamais de commentaires sur la forme mais plutôt sur les contenu de l’info. Ils savent où trouver l’info sur le web.
Karine Broyer – Dans un live, il est nécessaire de rappeler le lieu, les faits marquants, le thème. Il faut faire attention aux internautes pour qu’ils ne soient pas perdus. Il est nécessaire d’intégrer le Cover It Live dans le site
Bérénice Dubuc – Savoir faire un live, c’est plus une casquette supplémentaire pour un journaliste
La Nouvelle République : Aucune idée. Il faut réfléchir en termes de complémentarité entre la rédaction et le web.
Karine Broyer – Parfois les internautes s’énervent sur le trop plein à la télé et pas du tout quand il s’agit du Net. Les commentaires des internautes sur le Live permettent aux journalistes sur le terrain d’être informés. Sur le Live, les internautes sont persuadés qu’ils font l’information. La rédaction doit être dans la réponse immédiate et non en différée qui risque de plus intéressé l’internaute.
Florence Panoussian – Une erreur sur le Net ne reste pas longtemps. Les mails des internautes affluent immédiatement pour rétablir l’exactitude.
Karine Broyer – Il faut être transparent. Aucun internaute ne nous en veut si on fait une erreur et que l’on reconnaît. L’erreur est humaine.
Florence Panoussian – Afp: « on essaie de trouver les comptes Twitter pertinents, on crée une relation de confiance. On élargie notre carnet d’adresses. »
Jonathan Parienté – Le verbatim n’est pas intéressant. Il faut faire son boulot de journaliste. Il y a souvent un problème d’interprétation suivant l’angle dans lequel on se trouve.
Karine Broyer – Un breaking news en live web est toujours plus payante pendant les horaires de bureau. 98% des live France 24 sur breaking news, « Cela nous a sauvé, pour couvrir les évènements ».
Florence Panoussian – Il ne faut pas confondre le Live et le Tweet.
Jean-Christophe Solon – A la NRCO, le Live dans les prétoires posent des problèmes parce que les juges acceptent les ordinateurs mais pas les connections 3G pour éviter que le procès sortent de la salle. Sur les évènements importants, plusieurs médias vont faire un live. N’y a t il pas risque de débordement ?
Karine Broyer – France24 Sur l’Internet s’il y a n’y a rien à dire on n’interv ient pas à la différence de la télévison qui est obligé de combler l’antenne. L’exemple l’arrestation e DSK en mai 2011
Jonathan Parienté – Tenir compte qu’un Live peut-être aussi une porte d’entrée pour les articles, les reportages d’angle du média.