Le Saint-James à Bouliac en Gironde propose une exposition assez magistrale de peintures du Rochelais Vincent Ruffin. Le vernissage a lieu ce jeudi à 18 h 30 , en présence de l’artiste. Côté Châteaux a eu le privilège de découvrir cette expo en avant première. Une exposition de 14 toiles à admirer jusqu’au 2 octobre. Côté Châteaux lui consacre sa rubrique de peintre-vigneron du mois.
Vincent Ruffin est ce peintre « Rochelais d’adoption », car comme il aime à le souligner il est de « Cambrai », du Ch’Nord comme Stéphane Derenoncourt (originaire de Dunkerque).
L’aventure de ce projet remonte à l’hiver dernier, où on lui a proposé d’exposer au Saint-James. C’est un peu Marilyn Johnson, journaliste photographe, qui lui a suggéré de travailler sur le thème du vin et de Bacchus:
« je lui ai montré la région, le vin, j’ai tout de suit compris, percuté sur la qualité de son travail. Surtout qu’il n’avait jamais exposé dans la région. J’en ai parlé à Stéphane Derenoncourt, il m’a parlé tout de suite du Saint-James et lui a dit d’appeler Richard Bernard ancien meilleur sommelier de France en 1997 ».
« J’ai réalisé 14 oeuvres, des peintures à l’huile, spécialement pour le lieu, j’ai adapté la taille des toiles, avec des grands formats de 195 x 160 cm et plus petits des 50 x 50 cm. J’ai vraiment voulu m’impreigner du lieu pour être le plus cohérent possible« , m’explique Vincent Ruffin, cet artiste peintre qui a fréquenté les Beaux-Arts de Cambrai et la London School Gallery, il est également passé par la Villa Médicis.
« J’ai vraiment commencé à travailler sur ce projet en janvier, et je n’ai pas arrêté. » Vincent Ruffin a terminé d’accrocher ses toiles ce lundi soir.
Vincent Ruffin était en résidence au château Jean Faure à Saint-Emilion : « j’ai eu la chance de rencontrer Olivier Decelle grâce à Marilyn Johnson. J’ai rencontré pas mal de gens intéressants, des passionnés qui avaient à peu près tous le même langage, qui partageaient tous cette passion de faire du vin. »
« Et faire le vin, c’est un peu comme la peinture, on ne sait pas où l’on va. On est tributaire du temps, j’ai découvert ce que c’était que le foulage mais aussi la vinification. J’ai ainsi pu mieux comprendre la fabrication du vin et mieux faire ressortir l’ambiance du chai, notamment à Tertre Roteboeuf (où il a peint François Mitjavile le propriétaire), dans son jus complet avec sa moiteur. »
De l’inspiration dans les vignes de Saint-Emilion et dans les châteaux, à l’influence du cadre du Saint-James, Vincent Ruffin a su très justement trouver ses repères : « ça s’est fait naturellement. Il y a des endroits différents, très modernes parfois ou moins, notamment près du bar, avec aussi ce fabuleux couloir noir. »
Vincent Ruffin a reçu un accueil fort chaleureux du Saint-James et de notamment son directeur général, Anthony Torkington : « on aime être avec des gens sympas et qu’on aime bien ». On sent que le feeling entre l’artiste et le responsable de ce « Relais & Châteaux » est passé: « on est dans un registre atypique par rapport à une galerie, il faut faire attention à ce qu’on accroche, de façon à ne pas déranger. Ces toiles de Vincent cadrent bien et ce côté sombre c’est pas mal, ça tranche avec la luminosité de l’été. »
Il est vrai qu’il y a une certaine inspiration dans ces toiles, Vincent Ruffin aime à dire qu’il est fan du Caravage ou encore des toiles de Brueghel. Le peintre rochelais joue de ses pinceaux et couteaux avec la matière et la luminosité qui fait ressortir ses personnages, juste ce qu’il faut. « C’est assez simple de s’enivrer de ces histoires de vin, le travail sur les bacchanales (au Musée des Beaux Arts à Bordeaux) m’a fasciné, c’est orgiaque… » Ses toiles sont aussi fascinantes et aussi envoûtantes.