28 Nov

« Bordeaux : la crise viticole », le magazine Côté Châteaux qui décortique les difficultés des vignerons en période de déconsommation de vin

  C’est une crise sans précédent à Bordeaux, une crise qui touche la consommation de vin et la commercialisation de rouge surtout en berne.  Côté Châteaux consacre un magazine de 30 minutes avec des réactions de petits vignerons en difficulté, le collectif viti 33 qui a relancé ses manifestations. Un joli tour d’horizon du plus grand vignoble de France qui a arraché plus de 10% de sa superficie pour diminuer sa production, vous verrez des entretiens avec les syndicats en charge de ces  dossiers et l’interprofession, mais aussi avec les courtiers qui accompagnent ces viticulteurs. Ces petits vignerons font aussi preuve d’imagination avec de l’oenotourisme à la propriété pour s’en sortir. Un magazine réalisé par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière. 

Amandine Noriega, du domaine du Berneuilh © JPS

Pour ce Côté Châteaux n° 54, nous avons décidé de nous attarder sur la crise viticole. Une crise profonde qui touche Bordeaux, d’autres régions viticoles de France et dans le monde. Une crise qui s’est traduit dès le 14 novembre par une reprise des manifestations de viticulteurs : voir le magazine ici https://www.france.tv/france-3/nouvelle-aquitaine/cote-chateaux/6683150-bordeaux-la-crise-viticole.html

Pour démarrer ce magazine, vous découvrirez justement le portrait de Damien Labiche, vigneron du château Tour Birol, et figure également des manifestations de l’hiver dernier. Nous l’avons rencontré au moment des vendanges de ses rouges en Côtes de Bourg et avons échangé sur ses difficultés avec la baisse de consommation et de production avec un mildiou très prégnant cette année.

Côté Châteaux va vous faire partager le désarroi de ces vignerons qui ne comptent pas leurs heures tout au long de l’année pour produire. A l’instar d’Amandine Noriega du Domaine du Berneuilh  à Arbis Porte-de-Benauge, cette vigneronne a fait un burn-out en septembre dernier durant les vendanges, elle était au bord de l’épuisement et s’est retrouvée aux urgences durant un week-end. Elle travaille 80 heures par semaine, en ne réussissant pas à se dégager un salaire, avec la baisse des ventes de vin. Dans ce contexte de crise, elle a abandonné ses fermages et réduit son domaine de 90 à 40 hectares, arrachant 6 hectares de vigne par ailleurs ; elle continue à se réinventer en faisant de l’accueil à la propriété avec des camping-cars et une tiny-house pour vendre des séjours et ses vins en les faisant déguster sur sa propriété.

Manifestation du collectif viti 33 le 14 novembre à Planète Bordeaux © JPS

Face à ces situations qui se multiplient dans le Bordelais, le collectif viti 33 a décidé de manifester ce 14 novembre à Planète Bordeaux, le siège du syndicat viticole des Bordeaux et Bordeaux Supérieur. Vous entendrez de nombreux vignerons en grande difficulté ainsi que Didier Cousiney et Bastien Mercier du collectif viti 33 ; l’objectif est de demander aux instances nationales et locales une véritable prise de conscience et un soutien encore plus important, alors que de nombreux vignerons entament des procédures de redressements judiciaires et que quelques-uns ont connu des liquidations judiciaires.

Bastien Mercier et Didier Cousiney du collectif viti 33 © JPS

Sur site, Bernard Farges vice-président  du CIVB reviendra sur les 3 campagnes d’arrachage qui ont conduit à plus de 10 000 hectares déjà arrachés dans le Bordelais , soit plus de 10% du vignoble, entre les arrachages primés pour renaturation, pour diversification et aussi des arrachages individuels sans aide. Prochaine campagne en 2025 pour toute la France avec une dotation de 120 millions d’euros ( 4000 euros par hectare).

Stéphane Gabard, président des Bordeaux et Bordeaux Supérieur, dit comprendre cette manifestation et s’associe à la détresse de ces vignerons (lui-même connaît des problèmes de commercialisation) ;  avec ses collègues représentants viticoles, il va porter au niveau du gouvernement la volonté de garantir pour les vignerons un prix décent de vente de leurs vins avec une nouvelle loi Egalim.

Sur les quais de Bordeaux, nous sommes allés à la rencontre de ces courtiers comme Charles Ripert et Thimothée Bouffard qui sont ces courtiers de campagne qui accompagnent au mieux les petits vignerons pour vendre leur vins ; souvent il n’y a plus de débouchés pour ces petits vins qui étaient vendus au négoce et en grande distribution (45% de baisse des ventes en GD depuis 10 ans pour les rouges).

D’autres acteurs de la filière sont aussi touchés comme les verriers et les tonneliers. Nous avons fait un focus sur deux entreprises, les tonnelleries Sylvain et Demptos en Gironde qui enregistrent aussi des baisses de commandes conjoncturelles sur le millésime 2024 qui sera très faible en volume, avec aussi les incidents climatiques et le mildiou qui a été très important sur la récolte 2024.

Allan Sichel, président du CIVB, évoque également la campagne d’arrachage qui se poursuit, les volumes qui de production qui cette année seront plus faibles que ceux de commercialisation dans l’ensemble, ainsi que les perspectives sur les grands marchés à l’export en Chine et aux Etats-Unis avec une crainte de nouvelle taxation des vins de Bordeaux avec le retour de Donald Trump au pouvoir.

Paul et Florence Cardoso au Coteau des Sens © JPS

Et pour terminer ce Côté Châteaux nous avons décidé de vous dévoiler les époux Cardoso à Belvès-de-Castillon ; Florence et Paul Cardoso ont vécu le terrible épisode de grêle en 2013, ainsi que plusieurs aléas climatiques en 10 ans, sans compter une baisse de commercialisation de leurs vins avec le négoce. Pour autant, ils n’ont pas baissé les bras et ont lancé un grand projet oenotouristique « le Coteau des Sens » sur leur domaine : ils ont construit une grande salle de dégustation avec un superbe roof top, 3 chambres d’hôtes, piscine et jacuzzi en plein cœur des vignes. Une initiative qui recueille un bel engouement du public et des camping-caristes. Un projet qui leur permet de voir un avenir un peu plus serein. »

Côté Châteaux, un magazine de 30 minutes réalisé par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière avec des images de drone de SpiritProd 33 de Jean-Bernard Nadeau et Pierre Moreau, à voir le jeudi 28 novembre à 20h40 sur France 3 NOA (à voir ici également sur la plateforme France.tv)

16 Mai

20e Trophée Pessac-Léognan : des élèves sommeliers qui ont la vocation

Sommelier, un sacerdoce, une vocation.. Ces 17 jeunes représentants des écoles de sommellerie française, suisse ou belge (en langue française) ont la foi de leur jeunesse et déjà l’envie de remporter ce concours, le 20e Trophée Pessac-Léognan qui met en avant la connaissance sur les vins de Bordeaux…

Les 17 élèves sommeliers du Trophée Pessac Léognan avec le jury, le président de l’UDSF et Laurent Cisnéros du château de Rouillac © JPS

« Bonjour, merci de bien vouloir nous commenter ce vin, et de nous donner un accord, vous avez 5 minutes dès le moment où vous touchez le verre… », c’est le premier mot d’accueil de l’épreuve par le président de l’UDSF 

« Ici on a une attaque vive avec ce côté fruits rouges, la mûre et cerise noire cerise griotte qui irait bien avec une forêt noire… », commente Valentin Rolland du lycée St Marc à Trégunc.

Le métier de sommelier permet de donner un plaisir aux gens, de faire découvrir les appellations, de pouvoir servir du vin et donner un sourire aux gens ça ça me réjouit beaucoup… » Valentin Rolland du Lycée St Marc

« Ce vin me semble assez jeune, je proposerais une garde de minimum 5 ans… » « Ma famille a un vignoble, et donc naturellement je me suis tournée vers ce métier qui me passionne » commente Elise Despujols de Saint-Emilion, depuis toute petite sa famille lui a donné cette culture autour du monde du vin, Daniel Mouty est son grand-père..

« J’ai comme projet de travailler chez des étoilés en Nouvelle-Zélande pour voyager un peu, voir d’autres aspects du vin.. », me confie par ailleurs James Stonham de Brighton (Angleterre), élève sommelier à Montpellier.

Tour à tour, ils passent épreuves pratiques et épreuves écrites, d’une salle à l’autre avec un petit stress et une forte concentration…   « Pour moi, c’est une découverte Pessac Léognan, j’ai pu y faire un tour il y a un mois pour m’y préparer », selon Anna Kröger de Nantes (Franck Thomas) « Je suis au campus du lac, en plein coeur de Bx j’ai le petit avantage de pouvoir connaître la région et visiter les châteaux, donc c’est un avantage par rapport aux autres », ajoute Lucas Broucq (Bordeaux-Campus du Lac).

« Il y a des bases:  savoir qui sont les crus classés, s’ils sont classés en blanc en rouge et connaître le nom des appellations de toute l’Aquitaine…. Si les fondations ne sont pas solides, ça se casse la gueule », commente Jean-Christophe Ollivier président de l’UDSF Aquitaine.

A 14h, les premiers résultats sont révélés…Il ne reste plus que 5 candidats pour les épreuves finales où le sommelier conseille alors une tablée de 4 juges pour prendre une commande d’apéritif, priorise les dégustations, répond à un QCM sous forme de mots fléchés avant de faire l’épreuve de service et de décantation.

On a la chance en France d’avoir un territoire et un terroir qui nous permettent d’avoir plein de possibilités, mais quand on parle de sommelier, il y a le caviste aussi, le sommelier en cave, le sommelier en restaurant, c’est une grande famille la sommellerie. », selon Fabrice Sommier président de l’UDSF.

Lauréat l’an dernier, Axel Pouplin est là pour regarder l’épreuve finale. Après avoir remporté le Trophée 2022, il a décroché un job dans un bel établissement de Bordeaux, le Bourbon.

C’est un graal qu’on essaie tous d’avoir… Ca aide beaucoup pour le recrutement, les employeurs savent qu’ont a une connaissance un peu plus poussée dans le vignoble du bordelais », Axel Pouplin barman au Bourbon à Bordeaux.

Et le gagnant ce soir est Nicolas Roussel en catégorie BP (Lycée Albert de Mun- Paris) et la gagnante en mention sommellerie est Lucie Roussel (Centre Pierre Cointreau d’Angers).

La profession compte plus de 2000 sommeliers en France tous animés par la même passion, la sommellerie.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Vincent Piffteau :

16 Déc

Cocorico ! La France a le plaisir d’organiser le concours mondial de sommellerie en 2022

C’est fait ! Notre cher pays a de quoi chanter le chant du coq, puisque nous organiserons en 2022 le concours de meilleur sommelier du monde. De quoi réjouir nos célèbres amis sommeliers au premier rang desquels on trouve Philippe Faure-Brac, le président de l’UDSF et meilleur sommelier du monde 1992 et Serge Dubs autre meilleur sommelier du monde français en 1989.

© UDSF

Mieux qu’aux municipales, la France a été élue ! Elle a été choisie par un vote à bulletins secrets des présidents des associations membres de l’ASI, l’Association de la Sommellerie Internationale. Elle accueillera donc sur son sol béni des dieux, Bacchus en tête, le Concours de Meilleur Sommelier du Monde, du 8 au 13 mai 2022. Dans un peu plus de 2 ans

C‘est un moment de fierté pour notre association  » Philippe Faure-Brac, président de l’UDSF.

« Nous apprécions le vote de confiance de nos pairs en faveur à la fois de nos sommeliers et de la capacité de notre pays à accueillir un concours aussi prestigieux. Bien que notre programme se déroule à Paris, tous les sommeliers de France se joignent à moi pour s’engager à organiser et accueillir cet incroyable événement ».

Voila une nouvelle réjouissante, en espérant qu’un de nos compatriotes puisse à nouveau s’illustrer. Il ne manque pas de talents, mais le dernier en date remonte déjà à quelques années. Nul doute que cette nouvelle aurait fait plaisir aussi à notre ami, le regretté Gérard Basset, meilleur sommelier du monde sous les couleurs de l’Angleterre en 2010.

19 Mai

Pauline Piroux du Lycée Hôtelier de Chamalières a remporté le Trophée Pessac-Léognan

Pauline Piroux a été consacrée comme meilleure élève sommelier (de langue française). Elle a remporté le Trophée Pessac-Léognan des Vins de Bordeaux, organisé par l’appellation Pessac-Léognan les 6 et 7 mai derniers. 

Pauline Piroux à gauche a remporté le Trophée Pessac-Léognan 2019 © Corine Fauries

C’est un beau concours que ce concours du Meilleur Elève Sommelier d’école de sommellerie de langue française (France, Belgique). Il consacre les futurs grands sommeliers et est ouvert à ce titre aux lycées hôteliers, aux centres de formation et d’apprentis. Il leur donne aussi l’occasion de visiter , quelques grands noms de l’appellation, notamment les châteaux Carbonnieux, Bouscaut, Smith-Haut-Lafitte et Haut-Bergey, tout en participant aux épreuves prévues sur 2 jours.

14 écoles dont une en Belgique étaient en lice pour ce concours, qui s’est tenu dans différents châteaux de l’appellation Pessac-Léognan, un concours en partenariat avec l’Association de la Sommellerie Bordeaux Aquitaine.

C’est finalement Pauline Piroux du Lycée Hôtelier de Chamalières qui a remporté le concours dont les épreuves finales se sont tenues au au Château Haut-Bergey à Léognan.  Elle a été intronisée par la Commanderie du Bontemps avec son professeur Thomas VivantI et le Président du Jury, Aymeric Pollenne, finaliste du dernier concours Meilleur Sommelier de France 2018 et Meilleur jeune sommelier d’Angleterre 2019.

L’heureuse gagnante Pauline Piroux s’est vu remettre un magnum de La Mission Haut-Brion Rouge 2006, un magnum de  Haut-Bergey , puis 4 caisses bois de 6 bouteilles de Pessac-Léognan, un Féret, ainsi qu’une Carafe gravée et 12 verres Spiegelau. Un grand bravo.

15 Mar

L’Allemand Marc Almert est le meilleur sommelier du monde 2019

Albert…ach, le meilleur ! On ne va pas refaire le match ni la guerre entre notre Français David Biraud qui espérait cette année encore et l’Allemand qui s’est finalement imposé, car il a été meilleur.  Il s’est imposé dans la dernière épreuve devant Nina Hjgaard Jensen, deuxième et Raimond Tomsons, troisième.

Marc Almert le vainqueur du © concours de Meilleur Sommelier du Monde 2019

La nouvelle est tombée à 17H35. And the winner is…Marc Almert. L’Allemand, Sommelier au restaurant Baur au Lac, à Zurich, remporte le titre de Meilleur Sommelier du Monde 2019 à seulement 27 ans. Il s’est imposé dans la dernière ligne droite en gagnant aux points devant Nina Hjgaard Jensen du Danemark, deuxième et Raimond Tomsons, troisième, meilleur Sommelier d’Europe.

Sur la dernière épreuve, Marc Almert, Raimond Tomsons et Nina Hjgaard Jensen devaient servir 16 verres avec un magnum de vin effervescent italien (Villafranca rosé, Franciacorta). Jon Arvid Rosengren, le dernier meilleur sommelier du monde leur précisait : « chaque verre doit recevoir la même quantité, vous ne pouvez pas revenir en arrière une fois qu’un verre est rempli et vous devez vider la bouteille. Vous avez cinq minutes… »

Cette année encore les espoirs français reposaient pour sa 4e tentative sur David Biraud, il avait derrière lui notre ami Philippe Faure-Brac, Meilleur Sommelier du Monde 1992, qui comme de nombreux français espéraient une nouvelle victoire de la France, comme pour rendre grâce à Gérard Basset, le dernier en date qui avait gagné en 2010, disparu cette année. Il commentait sur Facebook : « Et le gagnant est : « Marc Almert d’Allemagne. Bravo à tous les participants et une Grande pensée pour David Biraud. » 

12 Fév

Philippe Faure-Brac, on boit ses paroles sur la vocation de sommelier : « c’est un métier de passion, réellement de passion, c’est juste un métier fantastique. »

Les sommeliers français étaient réunis dimanche et lundi à Bordeaux, l’Union Nationale de la Sommellerie tenait d’ailleurs son conseil d’administration au Mercure Mériadeck. L’occasion d’interroger son président et aussi meilleur sommelier du monde 1992. Philippe Faure-Brac est l’invité de Parole d’Expert pour Côté Châteaux.

Jean-Pierre Stahl : « Bonjour Philippe Faure-Brac. Comment se porte aujourd’hui la sommellerie française ? »

Philippe Faure-Brac : « La sommellerie française se porte bien, elle fête d’ailleurs cette année son cinquantième anniversaire. Cinq décennies d’histoire des fédérations de toutes les associations régionales. C’est une association qui reste extrêmement active, il y a plus de 1500 membres au niveau national ce qui est déjà une bonne chose ».

« Et puis surtout on intervient de plus en plus dans les écoles où les élèves sont en formation, pour présenter le métier, en travaillant avec le Ministère de l’Education nationale pour le référentiel de formation et c’est toujours une sommellerie qui est le repère au niveau international parce que beaucoup d’étrangers viennent en France pour se former auprès des sommeliers. »

 JPS :  » C’est dit-on un métier qui manque de bras ? »

Philippe Faure-Brac : « C’est un métier dans lequel il n’y a pas de chômage et où les bonnes volontés sont les bienvenues. C’est un métier passionnant et on s’aperçoit que cela donne une sorte de statut particulier : on arrive dans un restaurant et même dans une réception, on voit qu’il y a quelqu’un qui a la grappe… Spontanément, on a envie d’aller le voir, de discuter avec lui, de lui demander des conseils, on sait que c’est quelqu’un qui a de la culture…et qui a de la profondeur dans son explication, qui a du vécu souvent, donc c’est un vrai repère et il y a beaucoup de travail dans cet univers là. »

JPS : « Est-ce que c’est difficile d’acquérir toute cette connaissance ? »

Philippe Faure-Brac : « Cela peut des fois montrer que c’est une montagne inaccessible, mais c’est ce qui fait aussi la beauté de notre métier, c’est qu‘il n’y a pas de limite effectivement dans la connaissance. C’est difficile, peut-être, mais comme on dit : tout ce qui est difficile peut être aussi attractif. Et c’est vrai que la difficulté d’apprendre est une source de motivation voire d’épanouissement super intéressante. »

JPS : « Après il faut vraiment avoir la vocation parce qu’il y a des horaires, ce sont ceux de la restauration, de l’hôtellerie et forcément il faut avoir un peu cette mission de  » « moine-soldat » ?

Philippe Faure-Brac : « C’est un métier de passion, réellement de passion, donc on ne compte pas ses horaires, quand on finit le service on peut aller faire des dégustations, on peut se plonger dans un bouquin, on peut aller rencontrer des confrères, il n’y a pas trop de limite, il faut en avoir conscience et être très serein avec cette dimension là des choses, parce que c’est juste un métier fantastique ! C’est un métier où on se lève le matin et on a envie d’apprendre pour mieux partager, c’est ça vraiment la vocation de notre métier. »

11 Fév

La Sommellerie Française : une vocation et de nombreux débouchés !

Alors que l’Union Nationale de la Sommellerie Française tenait aujourd’hui son conseil d’administration à Bordeaux avec une centaine de grands sommeliers de l’hexagone, je vous propose ce focus sur ce métier qui manque de bras. Une profession qui par définition offre beaucoup de débouchés dans la grande restauration, mais aussi une profession qui s’ouvre chez les cavistes, bars à vin et dans la filière de l’oenotourisme. Exemple au lycée hôtelier de Talence.

Ils sont 16 jeunes prometteurs, âgés de 16 à 26 ans, inscrits à la section à la section sommellerie du Lycée Hôtelier de Talence. Tous ou presque ont déjà un premier parcours comme un bac pro en service ou bac technique en hôtellerie, suivi ou pas d’un BTS hôtelier.

Ce matin, c’est pour eux un exercice d’analyse sensorielle, pour lequel ces futurs sommeliers doivent trouver les caractéristiques à l’oeil, puis au nez avant la dégustation en bouche, avant de proposer d’associer ce grand vin blanc à 3 mets.

Théo Beaupère © JPS

« Je décèle d’abord des arômes de fruits à chair blanche, un peu de fraîcheur avec des notes zestées et beurrés. Là, on est quand même sur un vin très complexe… », commente Théo Beaupère 20 ans (qui a déjà suivi un bac pro service à Saumur et un BTS hôtellerie-cusisine). « Pour le marier, on ira sur de la langoustine, sur des saint-jacques poèlées avec de la truffe d’Alba, ou des beaux poissons comme des bars de ligne…des mets très travaillés ».

Tous ont la vocation pour suivre cette formation d’un an avec 4 stages (dans les châteaux pour les vendanges et les vinifications, puis chez les cavistes et bars à vin et enfin en restauration dans un grand restaurant ou chez un étoilé). Ils ont déjà un petit bagage après un CAP, un bac technique ou bac pro, puis pour certains un BTS dans le service, l’hôtellerie ou en cuisine.

C’est la passion tout d’abord, car moi je suis issue d’une famille épicurienne où l’on aime bien manger et bien boire. On a l’occasion de rencontrer beaucoup de gens, de travailler de beaux produits et des accords mets-vins très intéressants pour les gens. C’est et l’amour du métier, et l’amour du service », Maude Cohen.

Et Maude, 21 ans, (issue d’un bac techno en Hôtellerie à Lyon, puis d’un BTS hôtellier à Grenoble), de poursuivre : « les dégustations à l’aveugle sont d’autant plus intéressantes, cela nous permet de développer nos sens et de ne pas se faire des idées sur des cépages et sur des assemblages ».

Pour Hugo Fourt, 22 ans (qui a déjà effectué un bac techno en hôtellerie et un BTS hôtellerie et restauration) : « la 1ère qualité de sommelier, c’est d’être humble. Le sommelier a toujours été critiqué pour ses savoirs car les connaissances changent et appellations changent également chaque année, et la relation client bien évidemment ».

DidierJeanjean, avant tout la transmission des savoirs sur les terroirs © JPS

Ces jeunes sont promis à la sommellerie classique dans des grands restaurants étoilés notamment mais aujourd’hui il y a toute une variété de métiers : ils peuvent travailler chez des cavistes ou dans des bars à vin, le vin se sert aujourd’hui de manière différente de ce qu’on a connu avant, ils peuvent même se retrouver dans l’oenotourisme », Didier Jeanjean coordinateur de la section sommellerie.

A la fin de leur cursus 100% d’entre eux trouvent un job, car bon nombre ont déjà approchés durant leurs formation par de futurs employeurs.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Rémi Grillot : 

18 Déc

La grande tournée des anciens de Worldsom à Bordeaux

C’était un moment d’émotion pour 4 anciens élèves de la 2ère promotion de Worldsom, l’école internationale de sommellerie de Bordeaux. Tous 4 ont effectué pour quelques jours en décembre un retour aux sources et une jolie tournée entre l’école et le vignoble bordelais.

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Huijie Xu et Leonid Fadeev © Worldsom

De la promotion Worldsom 2014, ce sont 4 anciens participants qui sont venus rendre visite à leurs formateurs de Worldsom, une émanation de la Chambre de Commerce de Bordeaux.

Parmi ces « stars » du comptoir :
– Leonid Fadeev, qui a commencé son éducation en vin à Worldsom , et qui se prépare maintenant pour le Master of Wine 
– Huijie Xu, gestionnaire d’un château en Côtes de Castillon 
– Donald Nichols, un retraité qui se passionne pour le milieu du vin et fait parfois un peu de conseil 
– Allan O’Donovan, un retraité anciennement propriétaire d’un restaurant à Hollywood 

Ces 4 piliers fondateurs de l’Ecole ont participé à une après midi de dégustation en cours avec le  groupe actuel, où ils ont pu échanger sur leur parcours et leurs projets. Côté Châteaux les avait suivi à plusieurs reprises lors de leur formation, notamment au Chapon Fin avec Alexandre Morin, l’ancien sommelier en chef de ce prestigieux restaurant de Bordeaux : relire « Profession sommelier : plus qu’une vocation un sacerdoce »

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Parmi les dates phares de leur tournée à Bordeaux, ils ont participé aux visites des caves de Badie, de l’Intendant et celle du Chapon Fin pour finir en Afterwork au Gabriel tous ensemble. 
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Leur périple s’est poursuivi avec des visites de châteaux et notamment Trottevieille et La Gaffelière à St Emilion.

Les anciens de Wordlsom à Saint-Emilion © Wordlsom

Les anciens de Wordlsom à Saint-Emilion © Wordlsom

Une petite semaine bien remplie par de nouveaux souvenirs à jamais gravés dans leur mémoire, car ces diplômés de Worldsom ont l’art de la sommellerie au fond de leur coeur et par dessus tout l’amour de Bordeaux. 

Revoir le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine en novembre 2014 : 

15 Juil

Le Gabriel consacré parmi les meilleurs restaurants au monde par le Wine Spectator

Le Gabriel, restaurant 2 étoiles de l’hôtel la Reserve à Paris, vient de recevoir l’Award du Wine Spectator « Restaurants 2017 ». Le Gabriel a pour chef Jérôme Banctel et comme chef sommeliers Jaimee Anderson et Michihito Higashihara,  ce dernier a séjourné à Bordeaux avec Joël Robuchon.

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Michihito Higashihara et Jaimee Anderson, les sommeliers du © Gabriel

Désormais dans la « short list » des meilleurs restaurants au monde, le Gabriel s’est vu décerner cette place d’honneur le le 6 juillet par le Wine Spectator, le magazine américain de référence en matière de restaurants exclusifs et de vins d’exception dans 76 pays à travers le monde.

Situé avenue Gabriel, à Paris, Le Gabriel, est le restaurant doublement étoilé de l’hôtel la Reserve. Un Grand Hôtel, magnifiquement décoré par Jacques Garcia, qui a aussi relooké le Grand Hôtel de Bordeaux, aujourd’hui devenu l’Intercontinental. 

C’est Jérôme Banctel*, qui officie avec son équipe, derrière les fourneaux du Gabriel. Il a obtenu 2 étoiles décernées par le Guide Michelin en 2016, après seulement un an d’ouverture, reconnaissant ainsi sa fabuleuse cuisine française contemporaine, très créative, surtout inspirée par les saisons.

*Jérôme Banctel, breton formé aux côtés des plus grands, notamment Alain Senderens, est passé par les cuisines de très belles tables de France et d’ailleurs. Ses voyages au Japon l’ont fortement influencé. Partout, il a peaufiné sa maîtrise de la cuisine française de tradition avec passion et rigueur. Jérôme Banctel défend la saveur authentique avant tout. En harmonie avec les voyages gastronomiques initiés par le chef, Jaimee Anderson** et Michihito Higashihara***, les sommeliers, proposent de déguster les vins de la cave de la Reserve qui abrite les plus grands châteaux.

Nos équipes s’enrichissent de ce duo aux horizons si différents. Leur culture japonaise pour l’un et anglo-saxonne pour l’autre alliée à la passion de leur métier et à leur parfaite connaissance des vins de France, d’Europe et du Monde est telle qu’ils sont précieux pour la Réserve Paris », Didier Le Calvez .

Diplômée d’International Business par le Washington State University, Jaimee Anderson**a poursuivi ses études en France à la Sorbonne. Elle a choisi le métier de sommelier par pure passion et y a rapidement excellé notamment au restaurant de Wolfgang Puck à Los Angeles : Cut. Elle était la Chef sommelière au Four Seasons de Beverly Hills avant de rejoindre La Réserve Paris où elle vient de recevoir son titre de Chef sommelière également. « Je suis très heureuse de travailler auprès du Chef Jérôme Banctel et de son exceptionnelle équipe ».

Michihito Higashihara*** quant à lui, diplômé au Japon, a exercé dans un des plus anciens bars à vins japonais avant de poursuivre sa formation à Bordeaux où il a développé ses compétences auprès des meilleurs sommeliers du monde puis au restaurant Joël Robuchon à la Grande Maison à Bordeaux.  Il a ensuite rejoint Paris au sein de la prestigieuse Tour d’Argent. « Je suis très honoré de travailler avec Jaimee auprès de notre chef Jérôme Banctel, j’y vis ma passion au quotidien dans un lieu unique et enchanteur ».

 A lire aussi Le Gabriel à la Réserve Paris« Paris 8e: Banctel joue et gagne »par Gilles Pudlowski 

Le Gabriel, 42 Avenue Gabriel, 75008 Paris Téléphone :  01 58 36 60 50

12 Mai

Raimonds Tomsons, un Letton de 36 ans, sacré meilleur sommelier d’Europe

Un Letton de 36 ans, Raimonds Tomsons, a été sacré jeudi soir meilleur sommelier d’Europe au terme d’une compétition, à Vienne, où une trentaine de candidats ont rivalisé de connaissances sur les accords mets/vins, les grands crus et nectars confidentiels, la gestion d’une cave.

© bartending.lv

© bartending.lv

Le vainqueur, qui officie depuis plusieurs années dans un grand restaurant de Riga, « Vincents », l’a emporté à l’issue d’une finale à quatre où les épreuves se sont enchaînées sans répit pendant plusieurs heures.
Après avoir dû répartir en temps limité un magnum de champagne dans 18 verres en quantité égale du premier coup, les finalistes ont dû expliquer leur choix d’un saké d’apéritif puis s’imaginer dans la peau d’un sommelier choisissant des grands crus pour fêter les six années d’une présidence.

Lors de l’épreuve de la dégustation à l’aveugle, les candidats ont dû reconnaître un vin italien avant d’identifier en trois minutes toutes les caractéristiques d’un calva. Les finalistes ont terminé à une heure avancée de la soirée devant des photos de domaines et de vignerons à nommer avec précision. A ces jeux de palais et de nerfs, le candidat letton s’est montré « rapide et charmeur »,
a estimé Gérard Basset, président de la Commission du concours, interrogé par l’AFPTV.

« On a envie d’être servi par lui! J’avais l’impression que c’était un patineur, on voyait du patin à glace. C’était sans effort, c’était d’une beauté! », a-t-il ajouté saluant « les connaissances, la très belle personnalité, le charme » du vainqueur.

Pour Raimonds Tomsons, un bon sommelier « met ses connaissances théoriques et son charisme au service du client, fait en sorte qu’il se sente humble, élégant et à l’aise, tout en respectant les vins et les vignerons », a-t-il expliqué à l’AFPTV.

Il l’a emporté sur 37 candidats éliminés au fil de la semaine de compétition organisée par l’association de la Sommellerie internationale. Il était resté en lice pour la finale de jeudi avec deux candidats polonais et français ainsi qu’une candidate roumaine.

Le dernier titre de meilleur sommelier européen avait été décerné à un Suédois en 2013. Le concours de meilleur sommelier du monde se déroulera en 2019 à Anvers, en Belgique.

AFP