Un concours de haute volée, 17 demi-finalistes, 3 finalistes et un seul vainqueur: le Letton Raimonds Tomsons. Pascaline Lepeltier échoue de peu, aux portes de la finale…
C’est un peu comme dans Highlander, il ne peut en rester qu’un… C’est donc Raimonds Tomsons le nouveau Highlander de la sommellerie qui s’est imposé ce soir au coucours organisé en France et la finale à l’Arena à Paris.Il s’impose face à la danoise Nina Jensen et face au chinois Reeze Chai au terme de 4 heures de compétition. La française Pascaline Lepeltier qui est sommelière à New-York chez Chambers à Manhattan termine 4e de la compétition. Bravo à tous.
Voici le nouveau classement 2022. Il consacre 85 propriétés : 2 premiers grands crus classés A, 12 premiers grands crus classés et 71 grands crus classés. Château Figeac tenait la corde depuis quelques années pour l’intégrer avec des travaux titanesques réalisés sur cette propriété familiale et un très très grand vin. Il rejoint Pavie en tête du classement. Des petits nouveaux font leur entrée comme crus classés et d’autres reviennent. Les réactions dans Côté Châteaux.
LA REACTION DE FIGEAC : « C’EST DE LA JOIE ET DE LA FIERTE ! » POUR BLANDINE DE BRIER-MANONCOURT
« C’est de la joie et de la fierté, vraiment ! », me confie Blandine de Brier-Manoncourt.
C’est vraiment une reconnaissance d’un travail sur le temps long et les qualités exceptionnelles du terroir de Figeac », Blandine de Brier-Manoncourt de château FIGEAC, 1er Grand Cru Classé A
« Cela nous encourage à poursuivre sur une voie commencée par nos parents, par Thierry Manoncourt, cela nous encourage à continuer. »
« Quand nous avons appris la nouvelle, nous sommes allés la partager avec notre équipe, le personnel, car on est en pleine vendange. Et à plusieurs reprises, certains m’ont dit « je pense à Monsieur Manoncourt, il aurait été content… » Il souhaitait en effet voir Figeac à la bonne place. »
Il y a une émotion, ce n’est pas un aboutissement, c’est une étape, c’est l’encouragement à continuer de travailler. »
A ma question, les travaux de Figeac ont du compter : « Nous n’avons pas fait ces travaux pour le classement. Quand nous avons décidé en 2016 de faire ces travaux, personne ne savait ce qu’il adviendrait du classement. Nous nous sommes posé la question de quoi a besoin Figeac pour travailler mieux, avec plus de précision. Certainement le nouveau chai, cet outil de travail faisait partie du dossier, mais ce n’était pas l’objectif de ces travaux. »
« Nous, on est aussi très content pour les autres, les châteaux distingués avec la qualité de leur vin, cela va dans le sens de la renommée de Saint-Emilion et même de Bordeaux, c’est le fruit du travail de dizaines de familles et d’équipes. »
Et de savoir ce que cela fait malgré le retrait des châteaux historiquement classés A ou d’autres : « Leur absence, ça, c’est leur liberté et cela n’enlève rien à la valeur de ce classement. C’est un booster de progrès. »
LA REACTION DE PIERRE COURDURIE, DU CHATEAU CROIX DE LABRIE PROMU GRAND CRU CLASSE DE SAINT EMILION
« On est heureux, tout simplement, c’est une belle récompense pour le travail qu’on fait ici avec Axelle depuis 10 ans. Cela récompense aussi les équipes. C’est une belle évolution, en bio, biodynamic et agroforesterie depuis 5 ans… C‘est un très beau classement pour Saint-Emilion. Je suis très heureux pour la famille Manoncourt et Figeac ».
Ce n’est pas pour autant que cela va changer notre vie, notre prix, on a fait cela pour savoir où on est parmi les vins de Bordeaux. C’est super. On est content pour l’appellation, cela va faire une belle récompense. », Pierre Courdurié de Croix de Labrie grand cru classé.
« On a vu les résultats sur la vendange 2022 de la biodynamie et de l’agroforesterie, et on se réjouit que pas mal de propriétés ont décidé de s’y mettre… »
« ON A ATTENDU LE DESSERT POUR LEUR DIRE », CHATEAU MANGOT : « POUR NOUR C’EST UNE FIERTE ET UNE NOUVELLE ETAPE »
« On a vu cela à midi, mais ça nous a pas coupé l’appétit », commente d’emblée Yann Todeschini qui avec son frère Karl sont fiers de rentrer avec Mangot dans le classement. « On était avec l’équipe, au repas de vendange et on a attendu le dessert pour leur annoncer ! »
C’est une belle récompense pour la famille, pour notre père et notre grand-père. Une récompense depuis nos débuts il y a 70 ans », Yann Todeschini château Mangot grand cru classé.
« Notre famille est partie de la coopérative, on est devenu avec notre père Saint-Emilion Grand Cru, 1ère bouteille en 1992, puis le domaine est passé en 100% grand cru depuis 2001 avec 100 000 bouteilles produites. Et puis voilà 2022, c’est des changements et des tranches de vie…. Même notre mère a pleuré, elle n’y croyait pas.
« C‘est une belle récompense, qui arrive en pleine récolte, on est un peu pressé, on est dans le jus des vendanges , à fond depuis lundi. Là ça va motiver tout le monde…
« Nous on n’a jamais été anti-classement, même si on n’avait pas postulé avant, c’est la seule appellation qui le fait et c’est bien que cela continue. Pour nous c’est fondé et c’est une nouvelle étape. »
Regardez le reportage sur les vendanges 2019 à Mangot par Sandrine Valéro et Nicolas Pressigout :
LE CONSEIL DES VINS DE SAINT-EMILION SOULIGNE UN CLASSEMENT UNIQUE AU MONDE QUI CONSACRE 85 PROPRIETES
Voici le communiqué du Conseil des Vins publié ce jour :
« Le Classement des Vins de Saint-Emilion est unique au monde. Créé en 1955 sous l’égide de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), il est le seul à être révisable tous les 10 ans. Il encourage ainsi chaque cru, prétendant ou déjà promu, à toujours rechercher l’excellence, millésime après millésime.
Aujourd’hui, c’est une nouvelle page de la grande histoire de nos appellations qui s’écrit. Après de longs mois d’un travail très minutieux, les 7 membres de la Commission de Classement ont finalisé, sous l’égide du Comité National, la liste des crus classés de l’AOC Saint-Emilion Grand Cru pour les 10 prochaines années.
Cette liste adoptée ce jour par le comité National sera soumise par la suite à l’homologation des ministères en charge de l’agriculture et de de la consommation.
Ce nouveau classement consacre ainsi 85 propriétés : – 2 Premiers Grands Crus Classés A,
– 12 Premiers Grands Crus Classés,
– 71 Grands Crus Classés.
Ce classement récompense le travail des femmes et des hommes qui ont œuvré depuis des décennies pour hisser ou maintenir leur cru au sommet de l’appellation.
Afin de juger de la constance et de la qualité exceptionnelle des vins, la commission de classement s’est appuyée sur les travaux de Bureau Veritas certification France : 1343 échantillons ont ainsi été dégustés par un panel de 43 dégustateurs-experts mobilisés pendant 4 mois.
Tout en laissant une place majeure au vin et à la dégustation, le classement prend également en compte la notoriété du cru, la grandeur de ses terroirs et la conduite exemplaire de son vignoble. C’est ainsi qu’il tient compte de milliers de détails pour certains infimes, mais qui, tous ensemble, concourent à l’excellence de chaque cru.
Fidèle à ses principes et stable dans ses fondamentaux depuis 1955, le classement offre ainsi aux amateurs du monde entier un gage de qualité exceptionnelle dans le temps.
Le Conseil des Vins de Saint-Emilion remercie sincèrement l’INAO pour son implication sans relâche dans l’élaboration de ce classement.
« Nous tenons à féliciter l’ensemble des propriétés qui figurent sur cette nouvelle édition du classement des vins de Saint-Emilion ainsi que leurs équipes, car c’est bien une aventure collective et humaine exceptionnelle ! Il n’y a pas de grand vin sans terroir, sans femmes et sans hommes engagés. Nul doute que ce nouveau classement saura continuer à faire briller le nom de Saint-Emilion par-delà nos frontières » Jean-François Galhaud, Président du Conseil des Vins de Saint-Emilion ».
C’est une page d’histoire qui se tourne à la tête de château Guiraud 1er grand cru classé 1855 de Sauternes. Une femme a pris hier la direction du domaine, une figure car c’est Sandrine Garbay, la maître de chai du château Yquem. Elle succède à la famille Planty, Luc et Xavier, qui ont dirigé Guiraud pendant plusieurs décennies. Sandrine Garbay, la vigneronne du mois pour Côté Châteaux.
C’est par un communiqué que Luc Planty, DG a fait savoir que l’histoire de Guiraud allait continuer mais sans lui à sa tête. Il a écrit ces quelques lignes hier:
« L’agriculture, l’agronomie et la biologie me fascinent depuis toujours. Rares sont ceux qui ont pu vivre leur passion dans un vignoble tel que celui du Château Guiraud, et j’en fais partie. Durant ces neuf riches années, j’ai mené des réflexions et acquit mon expérience, dans le but d’engager l’écologie du vignoble toujours plus loin. La viticulture, particulièrement à Sauternes, est un travail de patience, d’observation, qui a permis la reconnaissance de ce terroir fascinant au plus haut niveau. Ces années m’ont également fait vivre des émotions fortes tandis que Dame Nature jouait son rôle de rabat-joie. La pluie, la grêle, le gel, etc… et à chaque fois je m’étonne de la résilience si puissante de ce cru de prestige. »
« Il est temps pour moi de passer la main ».
« Chers amis, ce courrier vous est adressé pour vous remercier à la fois pour la promotion de notre vin et également pour la reconnaissance de notre savoir-faire et de nos recherches culturales. Château Guiraud a toujours évolué pour exprimer son terroir avec sincérité. »
LA REACTION DE SANDRINE GARBAY POUR COTE CHATEAUX :
« C’est une grande joie, pour moi, de rejoindre l’équipe de Guiraud, et cette magnifique propriété ! C’est l’occasion de prendre plus de responsabilité, de m’occuper du vignoble du début à la fin, de la vigne à l’élaboration du vin, et de gérer entièrement cette propriété.
« C’est une belle propriété, avec un gros projet oenotouristique très encourageant, et quand on m’a proposé de la rejoindre j’ai accepté, c’est un grand bonheur. »
« Après 27 ans de carrière dans les chais de cette magnifique propriété d’Yquem, j’avais besoin d’un souffle nouveau et c’est arrivé à point nommé. Je reste sur Sauternes, avec une propriété qui bénéficie d’une très belle notoriété, au service de ces grands vins liquoreux et de cette pourriture noble que j’affectionne particulièrement. »
Félicitations et bonne réussite à Sandrine Garbay. Pierre Lurton l’a félicitée à Yquem pour tout son travail durant toutes ces années au service de cette prestigieuse propriété. A Yquem, l’histoire continue avec une équipe bien rodée avec Toni Lkhawand responsable des vinifications, Lorenzo Pasquini directeur d’exploitation, et Francis Mayeur directeur technique.
LE SYMPATHIQUE COMMENTAIRE DE PIERRE LURTON PDG D’YQUEM
De retour de Londres, le PDG d’Yquem a tenu à m’appeler ce soir pour rendre hommage à Sandrine Garbay : « que te dire sur Sandrine, que du bien ! Elle voulait faire autre chose, pour sa fin de carrière professionnelle, et elle m’a demandé, je ne l’ai pas retenue, je ne pouvais pas, je lui ai simplement souhaité bonne chance et tout le bonheur à reprendre un nouveau job… Et comme elle va à Guiraud, qu’elle reste à Sauternes, on pourra manger à l’occasion à midi. Elle apportera beaucoup à Guiraud et on aura toujours plaisir à la voir... »
Regardez le portrait de Sandrine Garbay réalisé par Jean-Pierre Stahl à 4′ sur les femmes du vin pour Côté Châteaux :
Au fronton de la maison Lillet, 1872…Cette institution de Podensac fête aujourd’hui ses 150 ans. Son succès lui vient de cet apéritif particulier le kina lillet lancé en 1887.
« Lillet, c’est une recette qui est toujours tenue secrête depuis presque 150 ans aujourd’hui, une recette où on choisit des vins régionaux qu’on va assembler avec des macérations de fruits qu’on fabrique sur place, c’est le plus important pour la maison Lillet, c’est l’authenticité et le respect du produit… », commente Cécile Bernhard responsable de la Maison Lillet à Podensac. « C’est un apéritif à base de vin, très versatile qu’on peut boire à l’apéritif mais parfois aussi tout au long du repas, quand il est accompagné de viandes blanches, de fromages, on peut aussi l’utiliser pour les desserts… »
Fondée par Paul et Raymond Lillet, cette maison est restée familiale durant 113 ans. Pierre Lillet, petit-fils de l’un des fondateurs, était le gardien du temple et était en charge de la fabrication (il est décédé en 2016).
« Deux frères qui ont inventé l’apéritif Lillet, avec le vin blanc de Sauternes, que mon grand-père vendait en tant que négociant en vin, toujours de très bonne qualité le vin blanc…du kinkina, et des fruits, des écorces d’orange… », m’expliquait Pierre Lillet en janvier 2016.
De 800 000 litres produits dans les années 30, cet apéritif s’est développé avec le marché américain dans les années 50-60…Aujourd’hui un nouveau chai de 1500 m2 est en cours de construction, car la production a encore explosé avec 12 millions de bouteilles…
« On a beaucoup plus que doublé, aujourd’hui on atteint 12 millions de bouteilles dans 50 pays dans le monde, on a une croissance à 2 chiffres donc c’est un succès planétaire, parce que le produit plaît, il y a cet héritage, 150 ans de la marque, il y a une identité de marque qui est exceptionnelle, tout commence ici à Podensac et nous on le fait rayonner… », selon Simon de Beauregard directeur international Lillet.
« Il y a l’Angleterre, les USA deux marchés historiques pour la marque, on a deux gros marchés aujourd’hui l’Allemagne et l’Autriche, on a des marchés qui s’intéressent de plus en plus à la marque comme le Brésil, la Belgique aussi…Donc on est vraiment sur une croissance mondiale ».
Si au XXe siècle, cet apéritif s’apprécie plutôt nature, au XXIe les bars branchés dans le monde et la mixologie attirent une nouvelle clientèle de jeunes. Le Lillet se déguste désormais en cocktail…
« On le buvait plutôt sec à l’époque, le Lillet en cocktail c’est beaucoup plus récent, aujourd’hui on essaie de changer les recettes, et de faire quelque chose de beaucoup plus frais, là c’est un Lillet blanc, tonic, beaucoup de glaçons et en garniture, fraise, concombre et une touche de menthe », selon Sasha Basmadjian bartender.
Vu son fort développement, la Maison Lillet veut encore doubler ses ventes d’ici 5 ans et envisage de commercialiser 24 millions de litres … En apéritif ou en cocktail, à consommer avec modération.
Regardez ce reportage réalisé par Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Christophe Varone et Jean-Marc Ceccaldi :
Parti de rien il y a 7 ans, ce blog du vin enregistre en ce mois de juillet plus de 3 millions de pages lues. Un petit succès, au plus près de l’actualité de la vigne et du vin à Bordeaux, en Aquitaine, Nouvelle-Aquitaine, en France et dans le monde. Au départ un blog, puis une émission qui s’est ajoutée: Côté Châteaux a trouvé son public.
Lancé fin décembre 2013, le blog Côté Châteaux, créé et animé exclusivement par Jean-Pierre Stahl, journaliste à France 3 Aquitaine, vient de dépasser ce chiffre rond de 3 millions de pages lues. C’est pas mal, cela aurait pu être encore mieux, je l’avoue. Alimentant depuis le début au quotidien le blog, avec un post ou un article chaque jour, levant un peu le pied cette dernière année, Côté Châteaux a somme toute réussi à vous informer, à vous étonner, à surtout vous faire passer un bon moment.
Car la force de ce blog atypique est de jouer sur l’information, les photos, des reportages, des vidéos et des magazines… Bref, il est complet le gars…un peu comme une galette de sarrazin (jambon, fromage, oeuf, parfois tomate, ma préférée). Et puis, le sens de l’humour et de la dérision n’est jamais très loin non plus, ce qui en fait aussi le charme.
Durant ces années, Côté Châteaux s’est mis à la portée de tous : novices, amateurs (éclairés ou ceux qui n’ont pas encore la lumière (à tous les étages (qui a dit ça ?)), connaisseurs et professionnels. C’est ainsi que plusieurs milliers de personnes se sont mises à le suivre sur les réseaux sociaux Facebook, Twitter, LinkedIn, Insta,… Chacun y trouvant sa chacune ou plutôt l’info qui lui plaisait ou l’informait en des temps parfois records.
Ainsi sur toutes ces intempéries avec la rubrique vin…tempéries, Côté Châteaux a toujours été à la pointe et premier à vous informer, notamment lors du gel de 2017 (avec un pic de fréquentation plus de 37000 visites en une seule journée, cette année encore relatant les terribles journées de gel du mois d’avril 2021, sans parler de la grêle également de plus en plus fréquente et des maladies de la vigne comme le mildiou.
Vous avez été nombreux à apprécier également le magazine Côté Châteaux diffusé Sur France 3 NOA, un magazine sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine (Bourg, Blaye, Buzet, Cognac, Castillon, la Corrèze, Monbazillac, Sainte-Croix-du-Mont, Sauternes, ou sur les actualités du vignoble comme les nouveaux chais du Bordelais, les femmes du vin, la crise du coronavirus, le boom du bio. Bref 24 numéros au total tournés avec des smartphones, montés par votre serviteur, avec le concours de mes collègues Alexandre Berne, Sébastien Delalot et Charles Rabréaud.
L’insolite a aussi été mis en avant avec Michel Jack Chasseuil, le plus grand collectionneur de vin au monde: un magazine de 7 minutes diffusé sur France 3 Aquitaine puis sur Facebook qui a totalisé plus de 3 millions de vues. Il y a eu aussi récemment le vin au CBD, Catherine Ringer en Guest star du château de la Rivière, Philippe Geluck et ses chats invités de Bordeaux Fête le Vin, Bernard Hinault intronisé par la Jurade de Saint-Emilion…. De nombreuses thématiques ont été régulièrement couvertes comme la Cité du Vin, Bordeaux Fête le Vin, les Primeurs, Bordeaux Tasting, etc… Bref de quoi trouver de quoi boire… outre mes paroles, celles de mes interlocuteurs à l’occasion de ces événements, et avec l’analyse et le regard du reporter.
Allez Carpe Diem, j’espère que ne vous saoule pas trop depuis tout ce temps, vous savez me le rappeler à bon escient, en espérant pouvoir continuer à vous raconter ces histoires du monde du vin. Vive Côté Châteaux.
La Jurade a tenu à rendre hommage au « monument » du cyclisme français, Bernard Hinault quintuple vainqueur du Tour de France, Champion du Monde, le cycliste aux 250 victoires. Il a été intronisé Pair au sein de la Jurade de Saint-Emilion en cette fin de matinée, pour non seulement l’honorer, mais aussi en clin d’oeil au prochain Tour de France dont la 20 étape un contre-la-montre sera disputée entre Libourne et Saint-Emilion le 17 juillet.
Habitué des maillots jaunes, Bernard Hinault a cette fois-ci enfilé la robe rouge et blanche de la Jurade de Saint-Emilion. Une émotion pour lui, mais j’allais dire aussi pour tous les français présents dans l’assistance, salle des Dominicains à Saint-Emilion en Gironde : les Jurats, bien sûr, le maire du village, un Bernard lui aussi, mais également le monde du vin et les journalistes. Car Bernard Hinault fait partie du patrimoine de la France.
Ainsi pour Alain Naulet, le maître de cérémonie, qui fait du vélo tous les jours, 160 à 180 bornes par semaines pour s’entretenir :
Bernard Hinault, c’est le Monument, c’est le Monument ! Avec autant de victoires sur tous les tours, la Vuelta, le Giro et le Tour de France, c’est synonyme de grand champion. C’est une époque que j’ai bien connue, il nous a fait rêver… »Alain Naulet de la Jurade
Franck Binard, le directeur du Conseil des Vins se souvient aussi de cette période: « en 1980 j’avais 8 ans, j’étais sur les bancs de l’école mais aussi devant la télé à regarder le tour. Bernard Hinault, c’est l’un des plus grands champions de tous les temps. 250 titres remportés, c’est un exemple pour de nombreux cyclistes d’hier et d’aujourd’hui. »
Bernard Hinault, pour moi c’est le vainqueur 5 fois du Tour de France, il a égalé Anquetil, pour moi il fait partie des plus grands cyclistes mondiaux, et en plus il est français, on est très fier, cocorico ! « ,Jean-François Quenin du château de Pressac
Eh oui, car comme le rappelait Alain Naulet dans son discours d’intronisation, Bernard Hinault c’était la gagne : « tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie, la course n’est ni gagnée, ni perdue ». Et de dégainer son fabuleux parcours qui l’a mené de sa Bretagne natale Yffiniac jusqu’au podiums sur les Champs-Elysées…
« Le plaisir de dominer les autres vous prodiguait une jouissance mentale et vous permettait de serrer les dents sur la douleur. Vous attribuez vos performances à vos aptitudes physiques, à votre goût de la compétitivité et à votre moral de tueur ». Et de rappeler aussi ce qu’il disait : « sans une bonne équipe, comme vous le disiez, vous n’auriez pas remporté toutes ces victoires. «
Une énorme carrière, un sacré parcours, Alain Naulet presque en danseuse sur son pupitre, n’ a pas ménagé sa peine, sa sueur, sous sa robe, pour rappeler en une petite demi-heure son histoire française avec ses 5 victoires sur le tour avec de sacrés concurrents comme Laurent Fignon ou encore Joop Zoetemelk, qui a réussi a gagné un tour, car Bernard s’était retiré sur blessures en 1980. (un souvenir pour moi jeune qui créchait dans l’hôtel de l’équipe Mercier à Morzine pour regarder l’arrivée du tour). Son surnom que lui avait donné ses amis coureurs il l’aimait bien : « vous avez vite apprécié ce surnom de blaireau qu’on vous avait donné, quand on connaît l’animal…Et de lui faire dire « quand on m’emmerde, je rentre dans mon trou, et quand je sors je mords… » (Rires de Bernard Hinault).
Et Bernard Hinault d’apprécier ce long discours, car Bernard a toujours été comme un étendard un meneur de bataille, un conquérant qui annonçait ce qu’il allait faire et qui tenait parole. Alors aujourd’hui, il commente ainsi cette intronisation à l’aube du prochain tour de France :
Cela fait toujours plaisir, en plus ce n’est pas n’importe où, c’est dans de très grands vins et je leur dis merci. C’est de l’émotion, oui comme à chaque fois que l’on reçoit un diplôme ». La consécration d’une carrière bien remplie ?, je lui demande. « Je pense », me répond-il avec des rires…Bernard Hinault.
Autre moment fort celui avec l’artiste de Royan Milcko Stack qui est venu lui remettre un tableau qu’il a peint en hommage au champion :
Jai toujours été fasciné par ce champion au potentiel hors norme, mais aussi par l’homme, sa détermination, son courage, son audace, sans oublier sa droiture », Milcko Stack artiste peintre.
Il y a quelques années l’artiste peintre, sculpteur de Charente avait demandé l’autorisation à Bernard Hinault de « pouvoir créer une oeuvre à son image… » Il a accepté spontanément et pour moi, c’est une belle faveur ». « Tu nous as fait craquer, je suis intimidé face à toi, parce que tu es un gars extraordinaire et un gars abordable. Merci Bernard d’avoir ce tempérament et d’être ce que tu es… »
François Despagne présentant son château Grand Corbin Despagne à Bernard Hinault
Et de dévoiler ce tableau avec à gauche Bernard Hinault, en danseuse sur son vélo, avec le maillot de champion du monde, puis au centre Bernard les bras levés avec le maillot de champion de France sur un fond d’hexagone, et enfin ce visage : « la gagne dans la rage, son regard de tueur, de gagneur, s’il vous a dans le collimateur, il ne vous lâche pas… »
« Bernard Hinault, c’est un sportif hors norme… », complète François Despagne, lui aussi un grand coureur mais dans ses vignes, après le gel, où il a été durant 3 nuits sur le pont, à combattre le gel à coup de bougies et d’éolienne…François, il est comme moi, en admiration, « Bernard Hinault, c’est toute mon enfance… » Arrête François, tu vas finir à lui donner un coup de vieux. C’est qu’il a encore de l’énergie Bernard, à 66 ans et des conseils à prodiguer.
C’est chez François Despagne que Bernard Hinault a été invité à déjeuner et à découvrir ce cru classé de Saint-Emilion. Il incarne « le courage, la volonté, il dit ce qu’il va faire et il fait ce qu’il dit… Il a ce bon sens paysan »ajoute François Despagne qui sait que Bernard Hinault a monté en 1983 un élevage avant même sa fin de carrière pro sur le vélo, même s’il a toujours continué à donner des conseils et commentaires lors des tours de France qui ont suivi…
François Despagne lui a fait visiter son cuvier et ses chais, lui expliquant qu’il a commencé à passer en bio en 2004, parmi les premières échappées de vignerons, même si c’est très exigeant sous ce climat bordelais avec toutes ces pluies…Il a poursuivi l’expérimentation en passant tout le vignoble en 2010, avec une certification bio obtenue en 2013.
François Despagne n’a pas manqué de monter sur le podium aussi celui de la générosité, faisant non seulement goûter au champion un fabuleux millésime de 1961, proche de la date de naissance de Bernard Hinault, mais aussi en lui offrantune caisse de Grand Corbin Despagne avec les millésimes correspondant à chaque victoire du champion sur le Tour de France : 1978, 1979, 1981, 1982 et 1985.
En tout cas, merci Bernard, pour nous avoir tous fait rêver !
(Un reportage à voir dans le numéro 24 de Coté Châteaux le 7 juin prochain à 20h05 sur France 3 NOA.)
Le Conseil d’Administration de la Safer a finalement retenu le nom de Joséphine Duffau-Lagarrosse dans le dossier présenté par la société Beauséjour Courtin qui remporte la cession du domaine. Selon la Safer c’est le « maintien d’un lien historique entre cette exploitation viticole et un membre de la famille Duffau-Lagarrosse », et cela répond aussi au souci de la Safer de « permettre l’installation du jeune agricultrice ». Joséphine Duffau-Lagarrosse a accueilli la nouvelle ainsi: « c’est une grande joie, cette propriété j’y suis tellement attachée. » Côté Châteaux lui décerne la rubrique « vigneronne du mois ».
C’est par communiqué hier en toute fin d’après-midi que les rédactions ont appris la nouvelle : « le conseil d’administration de la Safer, qui s’est tenu le 7 avril 2021, a décidé d’attribuer la propriété à la société BEAUSEJOUR COURTIN sous la condition de garantir et de sécuriser l’installation de Joséphine Duffau-Lagarrosse, jeune agricultrice ».
« Pour gérer la vente de cette propriété de 6,24 ha plantés classée Premier Grand Cru Classé de Saint-Emilion s’élevant à 75 millions d’euros, les associés du Château Beauséjour HDL ont choisi de faire appel à la Safer. Dans ce cadre, la Safer a suivi la procédure réglementaire. Elle a lancé un appel de candidatures et a recueilli quatre candidatures à l’attribution du foncier », précise dans un premier temps la Safer qui a été sollicité dans le cadre d’une une intervention à l’amiable.
Joséphine Duffau-Lagarrosse qui voyait la propriété sans doute partir, a souhaité se rapprocher de la famille Courtin (groupe Clarins) pour monter avec un dossier dans lequel « je serai à temps plein sur la propriété et j’aurai aussi la direction de la propriété » me confie-t-elle cet après-midi. Certes elle ne sera pas actionnaire majoritaire, mais aura la gestion du domaine en relation avec les autres actionnaires et la famille Courtin.
Je lui ai demandé quelle a été hier sa première réaction quand elle a appris la nouvelle :« pour le coup, je suis restée sans voix. La journée a été très longue, et arriver jusque là cela a été très long et pas facile. On est allé jusqu’au bout et voilà. Même là, je n’en reviens toujours pas, mais bien évidemment cela a été une grande joie car cette propriété j’y suis tellement attachée. Même si je n’ai pas eu l’occasion d’y travailler, j’ai toujours gardé un oeil dessus. Là, j’espère pouvoir aller loin et la porter le plus haut possible. »
La Safer rappelle que suite à l’avis du comité technique de la Safer le 18 mars dernier qui dans un premier temps n’avait pas privilégié ce dossier, la décision définitive a finalement été renvoyée au 7 avril, prise par le CA de la Safer, avec représentants de la profession agricole, des collectivités, des acteurs de l’environnement et de l’Etat. Une décision, prise selon le communiqué en « transparence » avec « examen des différents projets de reprise » et « traitement identique », qui est « conforme aux missions d’intérêt général de la Safer ».
Dans ses motivations de décision, la Safer précise : « dans le cadre du projet de cession du Château Beauséjour HDL, le conseil d’administration de la Safer Nouvelle-Aquitaine…a décidé » :
De maintenir la propriété et l’outil de travail dans son intégralité en ne divisant pas le parcellaire, afin de ne pas faire obstacle au maintien du classement Saint-Emilion 1er grand cru classé. –
D’attribuer la propriété à la société BEAUSEJOUR COURTIN, détenue par la famille COURTIN, sous condition de permettre et sécuriser l’installation de Joséphine Duffau-Lagarrosse, jeune agricultrice. –
De soutenir un projet d’agriculture durable respectueux de la biodiversité.–
De maintenir le lien historique entre cette exploitation viticole et l’un des membres de la famille Duffau-Lagarrosse.
Quant à l’échéancier et le projet : « tout va se mettre en place petit à petit », complète Joséphine Duffau-Lagarrosse à qui nous souhaitons bonne chance et bon courage dans ses futures responsabilités à la tête de ce 1er cru classe B de Saint-Emilion.
Annulée l’an dernier à cause du confinement, l’édition 2021 du Top Vin de l’Entre-Deux-Mers s’est tenue lundi 22 mars à la Maison des Vins de l’Entre-Deux-Mers à la Sauve en Gironde. Une formule allégée sans la présence des vignerons mais avec malgré tout un palmarès avec ses incontournables et des petits nouveaux…
Cette année, le jury réuni à la Maison des Vins de la Sauve était constitué d’étudiants en master Wine and Spirit Management de l’école d’hôtellerie Vatel de Bordeaux, ainsi que des sommeliers du campus de Bordeaux-Lac.
Ils ont départagé les 56 vins participants en désignant les 20 finalistes pour 4 lauréats dans le sprint final. Des vins blancs avec de nombreuses pépites dont le prix oscille entre 4,60 à 11 €.
L’Entre Deux Mers qui couvre 1700 hectares est une des appellations les plus grandes productrices de vins blancs de Bordeaux et se fait connaître chaque année avec l’opération Cabanes en Fête à Andernos.
Voici les lauréats du TOP VIN :
Cuvée classique sur le millésime 2020:
Château Landereau – Bruno Baylet à SADIRAC
Château Haut Rian par Pauline Lapierre à RIONS
Château Sainte Marie – Cuvée Vieilles Vignes par Stéphane Dupuch à TARGON
Catégorie « vin élevé en barriques » millésime 2019 :Château de L’Hoste Blanc – Vieilles Vignes par Bruno BAYLET à SADIRAC
Les autres finalistes du Top Vin sont :
AJISAÏ Château Landereau – Première Préssée – Bruno Baylet SADIRAC
Château Les Arromans – Joël DUFFAU MOULON
Château de l’Aubrade – Jean Christophe Lobre RIMONS
Château Darzac – Alain Barthe NAUJAN ET POSTIAC
Château Ferran – Saint Pierre Tradition – A et B FERRAN ST PIERRE DE BAT
Château La Freynelle – Scea vignobles Véronique BARTHE DAIGNAC
Château Haut Domingue – Vignobles ACKER ARBIS
Château Haut Garriga – EARL Vignobles BARREAU GREZILLAC
Château Grand Jean – Sophie DULON SOULIGNAC
Château Lagrange –SCEA Vignobles LACOSTE CAPIAN
Château La Lande de Taleyran – EARL Vignobles BURLIGA BEYCHAC et CAILLAU
Château Marjosse – Pierre LURTON TIZAC DE CURTON
Château La Mothe du Barry – Cuvée French Kiss – Joël DUFFAU MOULON
Château Moulin de Launay – C&B GREFFIER SOUSSAC
Château Vermont Prestige – Elisabeth et David LABAT TARGON
Château Vignol – Dominique DOUBLET ST QUENTIN DE BARON
Je vous propose un numéro spécial Femmes du Vin à l’aube de la Journée Internationale du Droit des Femmes le 8 mars. Vous allez faire connaissance de jeunes vigneronnes, pour certaines fraîchement installées comme Noémie Tanneau à Lussac, ou à la tête de châteaux comme Céline Lannoye qui dirige Ambe Tour Pourret à Saint-Emilion et aussi les Crémants Célène à Bordeaux. Vous ferez la connaissance aussi de winemakers comme Axelle Courdurié à Croix de Labrie et d’Anne le Naour qui dirige CA Grands Crus. Un très joli numéro où Côté Châteaux vous fera découvrir Juliette Bécot à la tête du 1er cru classé Beau-Séjour Bécot. Côté Châteaux à 20h05 le 22/2 et le 8 mars, à 17h30 et 20h, sur France 3 NOA, réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne.
Les femmes du vin, Côté Châteaux vous avait proposé un premier numéro spécial il y a 2 ans. Eh bien, ce magazine va réitérer ce focus sur les femmes avec d’autres personnalités: de jeunes vigneronnes, winemakers, oenologues et propriétaires de châteaux et crémants sur Saint-Emilion, le Médoc et à Bordeaux.
Vous ne la connaissez peut-être pas et pourtant Noémie Tanneau, 33 ans, incarne la nouvelle génération de vigneronnes.Elle a repris le château Saint-Ferdinand à Lussac en Gironde, un château qui compte 6,5 hectares. « C’est une propriété que j’ai reprise après une reconversion du secteur social vers le domaine de la viticulture et de l’oenologie… » Noémie m’accueille en pleine période de taille de la vigne, un art pour lequel « il faut être rapide et aussi se projeter vers les années futures. Ce travail-là va impacter directement notre récolte et donc il faut être vigilant sur ce que l’on fait. Là, moi je fait du guyot simple donc je laisse un cot d’un côté et une aste de l’autre côté… Ce que l’on dit c’est que chaque taille est propre à son vigneron en fait… »
Dans son chai à barrique est élevé son « premier millésime qui est 2020, j’ai vinifié une partie en cuve et une partie en barrique, avec des barriques de 400 litres de chêne français mais aussi de chêne américain, et puis des barriques qui ont déjà eu un vin et d’autres deux vins, car quand on s’installe, il faut savoir prendre des barriques qui ont déjà été dans d’autres exploitations… »
Et Noémie Tanneau de déguster des échantillons de chaque barrique « l’idée de la dégustation est de bien noter chaque lot et de faire en sorte que la barrique donne de la rondeur, de la souplesse aux tannins en peu plus qu’en, cuve…. » Noémie donne un aperçu de ce qu’elle conçoit de son métier de vigneronne et vinificatrice :
Je suis quelqu’un d’épicurienne, je suis une hédoniste, donc du coup j’aime bien quand c’est fruité, gourmand, c’est ce que je recherche avant tout dans mes vins » Noémie Tanneau vigneronne château Saint-Ferdinand.
La suite de ce Côté Châteaux nous amène à un entretien avec Céline Lannoye, 33 ans également, un autre profil, qui dirige le château Ambe Tour Pourret à l’entrée de Saint-Emilion: un château de 5 hectares acquis en 2007 avec sa mère Françoise Lannoye : « cette passion du vin me vient de ma mère qui a commencé son aventure viticole en 2001, son rêve était de devenir vigneronne, elle avait un autre métier avant…Aujourd’hui c’est une propriété où on a passé l’agrément agriculture biologique depuis quelques années, on est certifié depuis le millésime 2014. »
Ambe Tour Pourret, c’est une propriété où l’on a développé énormément l’oenotourisme où l’on organise des visites, dégustations traditionnelles, mais aussi des cours de cuisine car on a ouvert notre école de cuisine, il y a maintenant 7 ans. Une propriété assez dynamique, on reçoit 15000 visiteurs par an » Céline Lannoye du château Ambe Tour Pourret.
La touche féminine se décline également par « ces vins assez fins, élégants produits ici, on ne surboise pas, on ne recherche pas des vins forcément bodybuildés mais plus dans l’élégance et la finesse. On fait des vins assez jeunes qui ont une bonne buvabilité, qu’on n’a pas besoin d’attendre 25 ans pour boire. On est plutôt sur le côté plaisir, nous c’est ce qui nous intéresse dans le vin »
« Des femmes aujourd’hui on en trouve dans tous les domaines, à la vigne, au chai, en marketing, à tous les stades de la production du vin et aussi pour la partie oenotouristique…Je trouve qu’aujourd’hui, il n’y a plus du tout de métier réservé, bien sûr il y a des métiers un peu plus physiques, mais on trouve des femmes à tous les postes », confie Céline Lannoye.
Et parmi ces femmes qui ont véritablement marqué de leur empreinte le vignoble de Saint-Emilion, il y a aussi Axelle Coudurié, qui a acquis il y a 7 ans avec son mari Pierre le château Croix de Labrie, sur la commune de Saint-Christophe-des-Bardes sur le plateau de Saint-Emilion : « on a démarré notre aventure en 2013 avec mon mari, on avait un peu plus de 2,5 hectares et aujourd’hui on a un peu plus de 5 hectares. On s’occupe des vignes en bio et biodynamie, on travaille les sols à cheval…On est planté majoritairement en merlot, un petit peu de cabernet franc et un tout petit peu de cabernet sauvignon. »
Et alors que je la retrouve également en pleine taille de la vigne, selon le « cordon de royat;, un taille un peu plus à la bourguignonne », on la suit également dans son chai à barrique sur la dégustation de merlot de 2020 « les merlot de chaque parcelle sont entonnés et vinifiés séparément…Là on est sur le fruit, c’est puissant, on a une longueur de bouche extraordinaire, moi j’adore avec ce type de barriques avec un grain extra-fin on a toujours l’impression que le vin n’est pas passé en barrique…On apporte juste ce qu’il faut de tannins, c’est-à-dire des tannins soyeux… »
« C’est une véritable vigneronne, elle travaille son vignoble tous les jours, elle est vraiment au contact de la matière… », commente son mari Pierre Courdurié. »Définitivement elle amène sa patte, quand on pige à Croix de Labrie, on fait des pigeages manuels et quand c’est Axelle qui le fait ou moi qui le faut, quand on goûte les jus après, on voit des différence au niveau des grains et du toucher de bouche, etc, définitivement elle amène beaucoup à Croix de Labrie, elle prend le temps, elle n’est pas pressée dans le travail dans le chai, elle a ce côté artiste qui fait q’elle a un toucher qui est une signature dans les vins… »
Des femmes, dans le monde du vin, historiquement il y en a toujours eu, notamment lors des transmissions de propriété. Aujourd’hui c’est le cas encore mais avec un pouvoir décisionnaire sans doute plus marqué que par le passé. Nous avons rencontré une personnalité Juliette Bécot à la tête d’un 1er cru classé de Saint-Emilion château Beau-Séjhour Bécot : « c’est une propriété familiale qui a été achetée par mon grand-père, au départ mon arrière grand-père Pierre Bécot et Georgette son épouse avaient le château le Châtelet qui est à proximité et dans les années 50 ils ont acquis le château la Carte et c’est mon grand-père qui a pris la suite avec ses fils Gérard et Dominique. Avant d’être une femme, je considère que je suis une petite fille, une fille, une collaboratrice puisqu’avant tout c’est une équipe qui travaille au sein d’un vignoble et cela c’est extrêmement stimulant, c’est c’est une très belle émulation… C’est vraiment un collectif qui tout entier va essyer de jouer dans le même sens.«
Depuis 2017, elle et son mari Julien Barthe, directeur du château, ont donné une nouvelle impulsion au château Beau-Séjour Bécot : « c’est vrai qu’il y a eu un changement d’oenologue, nous étions très satisfait de la collaboration de Michel Rolland qui a participé à l’ascension de la propriété en 1er grand cru classé…
Quand nous avons repris, la génération des petits-enfants, nous avons ressenti le désir de montrer la propriété sous un style plus pur, plus authentique, nous souhaitions mettre en valeur le terroir, et nous avons eu le plaisir de rencontrer Thomas Duclos qui était en phase avec cette envie et ce projet. » Juliette Bécot du château Beau-Séjour Bécot.
Son mari confirme au détour de la dégustation de Joanin Bécot et Beau-Séjour Bécot 2018 : « cette sensibilité qu’a Juliette, qu’a toute l’équipe et que Juliette nous inculque, c’est une sensibilité de mettre en avant le terroir, l’origine, ce terroir magique et unique qu’on a ici à Beau Séjour Bécot ».
Vous allez aussi faire connaissance avec Anne le Naour, directrice exécutive de CA Grands Crus, rencontrée au château Grand Puy Ducasse en bord de Gironde à Pauillac... Elle manage 5 propriétés du Crédit Agricole :Grand-Puy Ducasse, Meyney (St-Estèphe), Blaignan (Médoc), Clos Saint-Vincent (Saint-Emilion) et Santenay (en Bourgogne). Je la rencontre alors que Grand-Puy Ducasse commence son déménagement avec des travaux pharaoniques qui s’annoncent avec le projet Renaissance qui va voir un énorme lifting de ce château pour les mois à venir : » là les chais sont pratiquement vides, ce sont les dernières barriques qu’il nous restent à transférer, là on va faire une petite dégustation comme chaque fois qu’il y a un transfert… »
Anne Le Naour va expliquer son parcours sans faute qui l’a menée jusqu’à la direction de CA Grands Crus : « déjà je crois qu’il faut une base solide en terme de connaissances techniques, c’est valable qu’on soit un homme ou une femme mais encore plus quand on est une femme dans ce milieu-là… Pour ma part je suis passée par une école d’ingénieurs en agronomie et je suis titulaire du diplôme national d’oenologue. Et puis ensuite je crois qu’il faut faire ses preuves sur le terrain, j’ai eu la chance de travailler pour un propriétaire exigeant qui est Bernard Magrez pendant de nombreuses années. Cela m’a permis d’évoluer dans différents milieux…sur différentes structures, tailles de vignobles, types de sols, types de vins, je crois qu’il faut aussi être curieux pour en arriver là, en terme de vision et stratégie d’entreprise aussi, la distribution, la communication autour du vin, tous ces sujets m’ont toujours intéressé, et puis j’ai eu aussi la chance d’avoir des actionnaires qui m’oint fait confiance et m’ont permis de passer de la direction technique à la direction générale plus globale… »
Un côté châteaux qui va suivre dans ses tâches administratives, sur le terrain et dans les chais Anne le Naour au château Meyney également avec de nombreuses séquences en ambiance et en commentaires sur la dégustation du millésime 2020.
Céline Lannoye à la tête des crémants Célène Bordeaux
Et qui dit femme, dit champagne ! Ou plutôt crémant, Céline Lannoye a réalisé pour elle un rêve celui de reprendre et de faire fructifier l’entreprise de crémants Ballarin à Haux en Gironde:« je me suis lancée dans cette aventure en 2015, j’ai racheté la société Ballarin que j’ai renommée Célène et qui élabore des vins en méthode traditionnelle, une entreprise qui était pionnière sur l’AOC « Crémant de Bordeaux » « Les bulles oui, ça fait rêver les femmes, commente Céline Lannoye, mais en réalité pas tant que cela, la bulle rosée oui un peu plus, c’est surtout une boisson festive, c’est ce qui m’a plu sur le crémant, c’est un savoir faire unique, c’est un vin qui est en perpétuelle évolution, un univers vraiment passionnant… »
Et pour partager la passion et l’univers de ces femmes du vin, VOICI LE MAGAZINE diffusé sur France 3 NOA le lundi 22 février à 20h05 pour la première diffusion, et ce 8 mars à 17h30 et 20h, réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne :
Malgré la crise et la pandémie de coronavirus, le Guide Michelin a tenu a récompenser comme chaque année des chefs méritants de l’hexagone. 57 tables nouvellement étoilées figurent dans la promotion 2021, dont 4 en Nouvelle-Aquitaine.
C’est une promotion un peu particulière, dans la mesure où tous les restaurants demeurent fermés et auraient du réouvrir le 20 janvier…
C’est depuis le Jules Verne au 2e étage de la Tour Eiffel qu’a été dévoilé ce midi le palmarès du Guide Michelin 2021, l’équipe du Michelin a été accueillie par Dominique Anton, le chef du Jules Verne. Gwendal Poulennec, le directeur international des guides Michelin a tenu à préciser:« alors même que nous faisons face à une crise sans précédent, il me tenait particulièrement à coeur d’honorer ce rendez-vous que nous donnons chaque année aux chefs, à leurs équipes et à tous les amoureux de bonnes tables. Depuis des mois, les restaurateurs se battent au rythme des fermetures et des réouvertures de restaurants. »
Après une année noire, pour les équipes du guide Michelin, il n’était pas question de publier un millésime blanc sans mouvement et promotion. Car les cuisiniers de France sont debout, et ils n’ont qu’une hâte, c’est de vous recevoir dans leur restaurant et de vous régaler, » Gwendal Poulennec, le directeur international des guides Michelin
C’est vrai que le contexte de crise et d’épidémie a été des plus défavorables à la démonstration des talents, mais quand bien même cette première fermeture du 15 mars au 2 juin, puis cette seconde depuis le 28 octobre qui perdure encore aujourd’hui, la résilience a été le maître mot et de nombreux chefs ont su faire preuve d’abnégation et d’un grand professionnalisme pour sortir toujours le meilleur d’eux-mêmes avec leurs équipes. Pour le Michelin également : « nos équipes au Guide Michelin ont fait comme les chefs, elles ont du s’adapter à la situation, elles ont fait preuve d’un investissement considérable en adaptant leurs congés sur les périodes de confinement des restaurants, pour être sur le terrain chaque jour d’ouverture des restaurants. Avec le renfort de leurs collègues internationaux, nos inspectrices et inspecteurs ont pu effectuer cette année autant de repas que les années précédentes, toujours fidèles à la même méthode, aux mêmes critères, la sélection que nous dévoilons cette année a la même qualité que d’habitude. »
Parmi les heureux promus, Alexandre Mazzia décroche les fameuses 3 étoiles si difficiles à avoir, avec son restaurant marseillais AM, il remporte la distinction gastronomique la plus dure à décrocher: LIRE ICI l’article du Michelin
Parmi les deux étoiles montantes, la cheffe landaise Hélène Darroze est distinguée de 2 étoiles pour son restaurant à Paris le Marsan, de même pour Cédric Deckert, pour la Merise à Lambach, qui effectue un parcours sans faute et une ascension rapide.
Dans ce nouveau palmarès, 4 chefs de la région Nouvelle-Aquitaine décrochent de nouvelles étoiles:
Alexandre Baumard, chef de l’Observatoire au Gabriel remporte une étoile, son restaurant venait juste d’être ouvert à l’automne le 21 septembre, avant le 2e confinement, mais le chef avait déjà pu montrer aussi son savoir faire au Logis de la Cadène, où il a décroché par il y a quelques temps une étoile également, un savoir-faire aussi maîtrisé pour la partie brasserie aussi au Gabriel avec le Bistrot.
Cela fait beaucoup de bien. C’est à la fois inattendu et tant espéré »,Alexandre Baumard chef de l’Observatoire au Gabriel Bordeaux
« L’objectif, quand on a ouvert le 21 septembre, était d’aller chercher cette étoile », me confie ce soir le chef Alexandre Baumard, seul étoile montante cette année à Bordeaux. « Et avec le confinement, on avait mis cette espérance de côté; en un mois et demi d’ouverture, avant le 2e confineront, on a réussi à marqué cette ouverture. En 2017, pour le Logis de la Cadene, on nous avait appelé pour monter sur Paris, là je ne le savais pas du tout. J’avais eu Stéphanie de Bouard-Rivoal ce matin au téléphone, on s’était encore dit si on avait pu ouvrir un peu plus tôt…Et quand je l’ai appris à midi, je me suis effondré, c’était fabuleux. J’étais très ému, je le dois à mes équipes de Saint-Emilion et de Bordeaux. C’est un travail général. On a deux fois une étoile. C’est une belle récompense et on va essayer de mettre les bouchées doubles et d’aller encore plus haut. »
Regardez le reportage de Gladys Cuadrat , Sylvie Tuscq-Mounet et Stéphanie Plessis:
En Gironde, Claire Vallée décroche sa première étoile à Arès avec l’Ona, en Charente ce sont deux chefs qui décroche aussi une étoile au Michelin : Guillaume Veyssière à Angoulême avec les Sources de Fontbelle et Marc-Antoine Lepage à Cognac, pour les Foudres au Chais Monnet.
Parmi les restaurants qui gardent leurs étoiles, à noter l’Hostellerie de Plaisance à Saint-Emilion qui réussi à garder 2 étoiles avec l’arrivée de Yannick Alléno en septembre dernier, à noter aussi Nicolas Masse 2 étoiles à la Grand Vigne aux Sources de Caudalie, une étoile pour Jérôme Schilling au restaurant Lalique Lafaurie-Peyraguey à Bommes, ou encore une étoile pour David Martin au Saint-James à Bouliac. Et tant d’autres dont le très populaire Philippe Etchebest avec sa table d’hôte au 4e Mur.
Interview de Claire Vallée, nouvelle étoilée du Michelin pour son restaurant vegan l’Ona à Arès sur le Bassin d’Arcachon, dans le 19/20 sur France 3 Aquitaine:
Voici les nouveaux restaurants 1 étoile du Guide MICHELIN France en 2021: