05 Mar

Côté Châteaux, spécial course aux étoiles, le 7 mars  à 20h40 sur France 3 NOA

Côté Châteaux n°47, un numéro tout en saveur, consacré aux étoilés du Michelin, juste avant la parution du guide le 18 mars à Tours. Un magazine de 28 minutes, avec de jeunes chefs dénichés et des chefs expérimentés déjà auréolés d’une ou deux étoiles, réalisé par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière.

A l’aube de la sortie du nouveau guide le 18 mars prochain à Tours, Côté Châteaux met à l’honneur des jeunes chefs de talent, à travers 4 portraits de chefs pouvant prétendre à leur première étoile : Alexandre Bru chef du Sens, Oxana Cretu cheffe d’Inima Restaurant, Younesse Bouakkaoui chef du Chapon Fin, tous 3 à Bordeaux et Yoann Amado chef du Cercle Guiraud à Sauternes.

Alexandre Bru, le chef du Sens, rue de Soissons à Bordeaux © JPS

Alexandre Bru, c’est ce jeune chef de 32 ans, qui a ouvert le Sens rue de Soissons à Bordeaux ; un démarrage assez difficile puisqu’il a ouvert son restaurant à l’aube du deuxième confinement durant la crise sanitaire du covid. « On a fait un soir d’ouverture et 8 mois de fermeture, donc on a fait un peu de vente à emporter et essayé de s’en sortir comme on pouvait… »  En cuisine, ils sont 3 à préparer le déjeuner pour une vingtaine de couverts, Alexandre Bru et ses commis ont à cœur le respect des produits du terroir…

Mettre le produit au centre de l’assiette, pas de fioriture, c’est un travail sur les jus, les sauces… » Alexandre Bru, du Sens

De 4 plats en découverte, jusqu’à 7 plats pour le plus élaboré de ses menus. « On respecte les codes de la cuisine française et on vient ajouter des petites touches, avec un peu de cuisine fusion, quand je construis un plat j’essaie de mettre 3 saveurs différentes, pour pas que les gens soient perdus à la dégustation… »

Oxana Cretu, l’imagination et la créativité d’une cheffe © JPS

Oxana Crétu, 39 ans, c’est  l’âme créative rue du Palais Gallien à Bordeaux. D’origine moldave, elle a fait d’abord des études de design avant de se réorienter vers la cuisine gastronomique. Ayant fait les Beaux-Arts à Bordeaux, elle aime d’abord imaginer ses plats en les dessinant, tout en faisant elle-même les marchés comme aux Capucins : « il est toujours utile de faire quelques gribouillis sur le papier, on s’imagine plus facilement le dressage… » Depuis octobre, elle a entièrement repensé son restaurant avec une nouvelle équipe, un nouveau décor digne d’un étoilé… »Ca passe aussi par l’art de la table,  que ce soit par la verrerie, par le choix des couverts », témoigne son maître d’hôtel.  En cuisine, elle explore de nouveaux plats, comme avec de la dorade… « On a fait que du poisson d’eau douce à la carte depuis plusieurs mois et on aimerait bien réessayer avec du poisson de mer avec ici une farce à base e Saint-Jacques et orange-vanille…

Ce qui me plaît dans la cuisine, c’est la transmission des émotions, le plus important c’est le partage », Oxana Cretu cheffe d’Inima Restaurant

 

Yoann Amado, le chef du Cercle Guiraud va s’approvisionner au potager du château © JPS

Yoann Amado, 36 ans, incarne au Cercle Guiraud à Sauternes une cuisine gastronomique traditionnelle, mais aussi originale… Il commence sa journée en allant chercher au potager du château Guiraud ses légumes bio de saison cultivés par le jardinier du château Michel Espaignet : « l’hiver, il y a des poireaux, des topinambours… Très bien , les poireaux pour l’œuf à la truffe et les topinambours pour le bar », commente Yoann Amado qui a notamment remis au goût du jour une recette de Raymond Oliver pour l’œuf à la truffe du château Guiraud. Eric Frechon a Paris, chef 3 étoiles a été son mentor :

Comme je dis souvent les plats les plus aboutis sont ceux où on a le plus d’émotion et qui racontent une histoire, et là on a une vraie histoire », Yoann Amado chef du cercle Guiraud

« En dessous on a la fondue de poireaux truffée, dessus l’œuf poché, la sauce au Sauternes, petit jus de volaille truffé et truffe fraîche en lamelle… »

L’équipe de Yoann Amado au Cercle Guiraud © JPS

Ce Côté Châteaux, c’est aussi l’occasion de retracer l’histoire du plus vieux restaurant gastronomique de Bordeaux, le Chapon Fin, 2 siècles de grande cuisine à Bordeaux.

Le Chapon Fin, plus vieux restaurant gastronomique de Bordeaux, depuis 1825 © jps

Un nouveau chef vient de prendre les commandes Younesse Bouakkaoui, originaire du Médoc, qui a travaillé avec Thierry Marx à Cordeillan-Bages. Le Chapon Fin  a été créé en 1825,avec un décor de rocaille typique qui remonte à 1901, et avec les noms peints de têtes couronnées, politiques et artistes qui l’ont fréquenté.

François Régimbeau directeur du Chapon Fin, dans la cave de l’établissement © JPS

Son plus célèbre chef y fut Joseph Sicard qui en 1933 a décroché 3 étoiles au Michelin : « Joseph Sicart a beaucoup de talent et il devient un jeune chef très couru, et petit à petit le mot est donné et les gens viennent de toute l’Europe pour déjeuner, diner au Chapon Fin, cela devient l’étape gastronomique du sud de la France… » explique Sylvie Cazes propriétaire du restaurant. Younesse Bouakkaoui, arrivé en décembre, va essayer de gagner une étoile mais sans doute en 2025 :

On va être sur les classiques de la haute cuisine française qu’on va réinterpréter pour être au plus près dans le thème de la maison qui a quand même 200 ans… » Younesse Bouakkaoui, du Chapon Fin

 

L’avis de chefs déjà étoilés était important à recueillir, aussi  sommes-nous allés à la rencontre de 3 propriétés viticoles qui hébergent des chefs déjà étoilés ou en passe de le redevenir : David Charrier une étoile aux Belles Perdrix-Château Trolong Mondot à Saint-Emilion, Nicolas Masse 2 étoiles pour la Grand’Vigne associée au château Smith Haut-Lafitte à Martillac, enfin Thibaut Gamba étoilé à Lille qui vient de reprendre le Logis de la Cadène qui appartient au Groupe Angélus à Saint-Emilion.

David Charrier, le chef des Belles Perdrix© JPS

David Charrier a obtenu sa première étoile en 2016 et a réussi l’exploit de la reconquérir en 2022, après 3 ans de fermeture du restaurant pour cause de travaux importants et durant le covid… « Je pense qu’il faut avant tout être soit même, travailler avec votre cœur et avec votre énergie, mais il ne faut pas penser à cela (l’étoile) », commente David Charrier. Ce chef qui a pas mal exercé dans le Finistère à 41 ans, continue de s’améliorer et de peaufiner ses recettes avec les produits du terroir du Bassin d’Arcachon et du Périgord…

On a notre potager sur la propriété et cela est une vraie marque aujourd’hui avec des herbes aromatiques, des fleurs sauvages, c’est un vivier de ressources et de goût au quotidien… », David Charrier des Belles Perdrix

 

Nicolas Masse, chef de la Grand’Vigne © jps

Nicolas Masse est arrivé lui à la Grand’Vigne aux Sources de Caudalie à Martillac en 2009. Il a obtenu une étoile puis une deuxième pour son restaurant. Il est à la tête d’une brigade de 40 cuisiniers pour le gastronomique et le bistronomique de la Table du Lavoir juste à côté.

C’est une cuisine qui va à l’essentiel, avant la façon d’assembler un plat comme un grand vin, une cuisine où l’on essaie de sublimer le produit… » Nicolas Masse de la Grand’Vigne

Le Michelin dit de lui qu’il y a une sincérité dans la cuisine, il met en avant la quintessence du produit » Un chef qui pourrait prétendre prochainement à une troisième étoile…

Dans la champignonnièrre d’Angélus © JPS

Le dernier des entretiens nous emmène à Saint-Emilion rencontrer Thibaut Gamba, le chef du Logis de la Cadène (groupe Angélus) qui est parti en immersion dans une carrière s’approvisionner en champignons : « c’est important évidemment, de la même manière que si on se rendrait dans une criée, dans un port de pêche il faut voir ce qui est disponible, ce qu’Etienne Pilard est capable de nous fournir pour faire nos recettes du jour… » commente le chef. « On cultive une dizaine de variétés, allant de la pleurote grise au shiitake, en passant par le champignon de Paris… » Thibaut Gamba affiche une belle carte de visite, car déjà étoilé à Lille au Clarance, avant d’arriver à Saint-Emilion en septembre dernier, il  aussi travaillé auprès de grands chefs à New-York, Paris et en Scandinavie… J’ai une jolie expérience en Scandinavie qui m’a fait découvrir ces produits de la mer et cette passion pour le côté marin, mais pas que il y a aussi le végétal, Saint-Emilion est un terroir magnifique, on a la chance d’avoir une jolie ferme au sein du groupe…

L’objectif est de ravir le client, de former un collectif, j’aime beaucoup le sport et ce rapport au sport, collectif, équipe, dépassement de soi, aller chercher l’excellence tous ensemble… », Thibaut Gamba du Logis de la Cadène.

Effectivement si on jour, on peut aller chercher une étoile, deux étoiles, ce sera une grande fierté, une grande récompense… », conclue Thibaut Gamba

La team à Thibaut Gamba © JPS

Côté Châteaux spécial « course aux étoiles », c’est ce jeudi à 20h40 et samedi 20h sur France 3 NOA. Un magazine de 28 minutes réalisé par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière.

15 Déc

La Cité du Vin à l’honneur dans le n°45 de Côté Châteaux

 Prenons un peu de hauteur avec le dernier numéro Côté Châteaux n°45 de l’année 2023…Un numéro inédit, consacré à la Cité du Vin, à son nouveau parcours permanent, à ses acteurs et aux châteaux associés. A voir le 16 décembre 2023, à 20h sur France 3 NOA et sur la plate-forme France tv.

Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière vous font découvrir ce fabuleux édifice de 55 mètres de haut, emblème de Bordeaux, dessiné par les architectes parisiens d’X-TU Anouk Legendre et Nicolas Demazières. Vous allez découvrir son tout nouveau parcours permanent revu en janvier dernier, 18 modules revisités depuis l’ouverture de la Cité du Vin en 2016, un reportage d’Emmanuelle Bach et Sébastien Delalot.

Nous retrouvons Philippe Massol son directeur au cours d’un grand entretien et de son témoignage sur l’aventure de ce musée oenotouristique interactif, avec les travaux débutés en 2013…

Pierre-Antoine Thiot et son équipe de la cave Latitude 20 © JPS

Nous explorons également la cave de la Cité du Vin : Pierre-Antoine Thiot, gérant de Latitude 20, nous dépeint ce lieu unique aux 18000 bouteilles et 800 références de 75 pays du monde.

Caroline Clauzel dont le château La Grave Figeac est référencé à la cave de la Cité du Vin © JPS

 Nous partons aussi à la découverte de vignerons référencés à la cave depuis l’ ouverture: Caroline et Laurent Clauzel du château la Grave Figeac, accompagnés de leur oenologue Julien Belle d’Oenoteam, vont nous parler du terroir de Saint-Emilion.

Le lien est tout trouvé aussi pour parler également d’une entreprise de tonnellerie bien connue à Martillac, reprise depuis octobre par deux de ses salariés: la Tonnellerie Bordelaise.

Qui dit période de Noël dit forcément cadeaux, ce sera l’occasion de dresser à la boutique de la Cité du Vin des idées d’objets en lien avec le vin à offrir, un entretien avec Florie Bellocq .

L’occasion aussi de se plonger dans d’autres visites interactives et immersives que propose le château Fleur Cardinale à Saint-Etienne-de-Lisse, visite guidée et virtuelle avec Caroline Decoster.

Petit clin d’oeil à une usine de réemploi de bouteilles en verre qui les récupère et les nettoie pour les remettre dans le circuit, avec Annie le Deunff à Verdelais.

Jean-Pierre Stahl, Florence Maffrand et Vincent Rivière au Belvédère

Enfin, nous terminons ce numéro au 8e étage au Belvédère, avec Florence Maffrand, en charge des partenariats viticoles. Elle évoque l’expérience que vit chaque visiteur qui a droit à une dégustation d’un verre de vin parmi 15 vins du monde entier. Le bar du belvédère est garni de vins donnés par les producteurs de 50 pays du monde. Elle évoque aussi les ateliers du mois de décembre avec des vins liquoreux et effervescents, mais aussi l’émission qu’elle anime avec Rodolphe Martinez,  chaque dimanche depuis la Cité avec VinoCité sur France Bleu Gironde…

Côté Châteaux n°45 Spécial Cité du Vin, un numéro de 27 minutes réalisé par Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière sur France 3 NOA le 16 décembre à 20H. A voir ici en replay.

31 Oct

Consommation de vin : comment Bordeaux se réinvente ?

A l’heure des vendanges, nous sommes allés à la rencontre de 3 vignerons aux profils différents dans l’Entre-Deux-Mers, en Médoc et à Saint-Emilion pour voir comment ils abordaient ce moment important de récolte. Le tout dans un contexte que tout le monde connaît de baisse de consommation: depuis les années 60, la consommation a été divisée par 3 passant de 120 litres par an et par habitant à 40 aujourd’hui. Pour comprendre la nouvelle approche, nous avons aussi rencontré les jeunes consommateurs et moins jeunes, en afterwork, dans les bars, brasseries, chez les cavistes et en grande distribution avec aussi les acteurs sur internet. A voir sur France 3 Aquitaine et notamment le 22 novembre dans Enquête de Région à 23h présenté par Vincent Dubroca.

Comme une lueur d’espoir, septembre sonne l’heure des vendanges en rouge…Plus précoces, cette année encore, pour ces merlots avec le réchauffement climatique…

Pour Stéphane Defraine, vigneron depuis 41 ans dans l’Entre-Deux-Mers, ce moment est toujours aussi intense : « c’est un moment de récolte, donc c’est un moment où il y a pas mal d’euphorie, on ramasse le résultat de son travail donc c’est assez excitant en fait. »

Ce Belge autodidacte a acheté son domaine en 1989, de 15 hectares de vigne il est passé à 56 ha aujourd’hui : « je crois que dans l’Entre-Deux-Mers on a des terroirs qui sont vraiment top, à partir du moment où l’on plante à la bonne densité (plus de 5000 pieds/ha), avec le bon matériel végétal, on obtient des résultats qui sont fabuleux… »

Mais en 15 ans la crise est passé par là, comme d’autres, il s’est réorganisé, il vend désormais 80% de sa production à l’export … « Fontenille, aujourd’hui on commercialise à peu près 300 000 bouteilles, on augmente un tout petit peu les ventes tous les ans, mais ça va à un rythme assez faible car on a une conjoncture économique très compliquée à Bordeaux ». Stéphane Defraine a du adapter l’offre à la demande, faire des cuvées originales, à côté de ses Bordeaux de tradition, il développe 14 cuvées différentes…. « Des fois on fait des vins sans soufre, des vins parfois aussi qui sortent des appellations d’origine contrôlées ». Face à la surproduction, il s’efforce de produire des vins meilleurs, il a décidé d’arracher 6 hectares de vignes moins qualitatives (peut-être pour aussi replanter plus tard plus densément) « Exploiter un hectare de vigne, ça coûte à peu près 10 000 euros, et si on vend pas le vin derrière on perd 10 000 euros, donc le calcul pour moi a été vite fait… »

Symbole de cette déconsommation qui touche le vin et Bordeaux en particulier, la manifestation du 6 décembre dernier organisée par le collectif viti 33 où 1200 vignerons de toutes appellations s’étaient retrouvés place des Quinconces pour rejoindre la préfecture de la Gironde. En 1960, on buvait 120 litres par an et par habitant et aujourd’hui 40 litres…

Au printemps, un plan d’arrachage de près de 9500 hectares de vigne est acté par le Ministre Marc Fesneau (lors du salon de l’agriculture), il vient d’ailleurs détailler l’enveloppe d’aides à l’arrachage primé à hauteur de 57 millions d’euros début juin à Salleboeuf chez Régis Falxa (arrachage prévu cet hiver et dont les premiers versements d’aides interviendraient en 2024):

L’Etat met 30 millions, qu’il pourra pousser jusqu’à 38, la Région 10 millions et l’interprofession met 19 millions d’euros »,  Marc Fesneau ministre de l’Agriculture

« Certains vont aller vers ce dispositif, d’autres le trouvent trop contraignant ils n’iront pas, mais nous savons qu’il faut faire fonctionner ce dispositif maintenant. », précise à Salleboeuf en juin Bernard Farges, vice-président du CIVB.

    Il faut reconnaître que l’image carte postale ou sur l’étiquette de ces beaux châteaux du Médoc ou d’ailleurs, ne suffit plus pour vendre. A la tête du château Lamothe-Cissac, Vincent Fabre en a pris conscience, lui qui exploite 90 hectares en Haut-Médoc et à Margaux.

Produire, c’est déjà pas simple et commercialiser aujourd’hui c’est encore plus compliqué, notamment pour les vins rouges de Bordeaux où il ya une certaine désaffection de la consommation traditionnelle et historique de Bordeaux… » Vincent Fabre vigneron.

La production de Vincent Fabre est très importante 600 000 bouteilles, aussi depuis 5 ans il s’est diversifié avec des vins mono-cépages et des étiquettes rajeunies…

 « Là, sur ces bouteilles, on est bien dans le monde de l’AOC, on a toujours revendiqué le monde de l’AOC, mais avec un packaging très novateur et qui s’adresse à ces jeunes  qui attendent : pas de bois, ils veulent du fruit, des vins gouleyants, qui éventuellement sortent du frigo (notamment l’été), même pour des vins rouges on peut le faire… Là sur ce merlot, c’est un grand bol de fruits rouges, pour le malbec, c’est du pruneau, des noix, pour le cabernet sauvignon, c’est de l’épice poivre blanc, et au final on a un vrai moment de partage et de plaisir, fruité… »

Chez les cavistes, on mesure la réalité de la demande… Dans cette enseigne qui propose 600 références de vin et 1000 bières du monde entier, le consommateur a l’embarras du choix… « Moi je viens de Lille, donc du coup la bière c’est une tradition chez nous…Après j’ai pas mal été élevé au vin, car j’ai un oncle sommelier… » précise un acheteur en cave de V&B Mérignac.

Le concept afterwork marche à fond, avec des dizaines et dizaines de jeunes salariés qui viennent après le boulot… Ici le principal concurrent du vin, c’est la bière… « Ils proposent du vin, mais on vient principalement boire de la bière », « on va commander une bouteille de vin blanc en moelleux »… »Ce soir c’est de la bière », « Moi c’est du vin rouge de Bordeaux »… « Le verre de vin on le boit trop vite, la bière il y en a plus…

« En fait dès la sortie de travail vers 17h30, 18h, on a énormément de personnes qui viennent entre potes ou collègues boire un coup. On  pas mal de bières, c’est ce qui sort le plus, mais c’est un tout il y a beaucoup de vin aussi, il y en a pour tous les goûts… » caviste de chez V&B;

 

Pour contrer ce phénomène et relancer les ventes de vin, une campagne d’affichage est lancée en septembre par l’interprofession…L’idée : montrer qu’à Bordeaux il existe des rouges de toutes les couleurs, et justement dans ce bar à vin central du CIVB, les touristes sont conquis par les vins locaux… « Tous les vins de Bordeaux sont magnifiques, et surtout plus complexes que les vins australiens… », commente ce touriste australien.

Je vois plus un engouement pour les vins de Bordeaux plutôt qu’une déconsommation, là on est quand même à +12% sur la période janvier-août », Guillaume Gresta, gérant du bar à vin du CIVB.

Si les ventes de Bordeaux s’établissent désormais à 4 millions d’hectolitres, les Bordeaux rouges ont baissé de 44% en 10 ans en grande distribution…« Nos grands-parents buvaient du vin tous les jours, ils avaient un repas qui était entrée, plat, fromage, dessert, 2 fois par jour et 7 jours par semaine, aujourd’hui ce n’est plus le cas des jeunes générations, ils picorent, ils grignotent, ils font des apéros, il faut que les vignerons adaptent leurs produits, aux modes de consommation d’aujourd’hui… », selon Christophe Chateau directeur de la communication des vins de Bordeaux.

Aux restaurants, comme dans cette brasserie bien connue de Mériadeck, on a vu évoluer les habitudes des clients, et notamment lors des commandes du déjeuner; pour certains hommes d’affaires : « je ne bois jamais à midi et a fortiori quand je travaille », pour d’autres amateurs de vin : « le vin rouge autour d’un met, d’une table, raisonnablement est un appui excellent, cela fait parti de notre patrimoine en fait ». « Depuis une dizaine d’années, il y a la clientèle du midi et la clientèle du soir, le midi on fait attention, il y a un petit peu la peur du gendarme, ensuite on est passé sur un seul vin, avant on faisait des mélanges, on prenait un vin blanc pour l’entrée et un vin rouge par la suite… » commente Hervé Valverde du Bistro du Sommelier. « Il y a aussi l’état de santé qui joue, des gens font peut-être plus attention par rapport à ce qu’ils faisaient attention autrefois… Mais j’ai quand même une gamme de vin entre 50 et 100€ que je vends encore très très bien ! »

Un contexte qui rend difficile l’installation des jeunes vignerons. Noémie Tanneau  l’a fait en 2020  en reprenant un domaine de 6 hectares en Lussac Saint-Emilion; elle gère au mieux son château St Ferdinand avec les aléas climatiques et les maladies de la vigne : « on a eu un climat tropical au mois de juin, et en viticulture biologique, cela a été compliqué à endiguer on a eu beaucoup de mildiou cette année et cela provoque forcément une grosse perte de rendement… »

70% de perte pour sa récolte 2023, alors que depuis 4 ans elle ne se verse pas de salaire…Une année qui pour elle se solde par un couronnement, car lauréate du trophée vignerons engagées, son vin a été choisi pour être dégusté par le Roi Charles 3 d’Angleterre, depuis ses ventes se sont envolées,  les 3000 bouteilles de sa cuvée Source en bio se sont arrachées  en quelques jours… « C’est très simple, mais à la fois on revient vraiment à l’essentiel, et à ce qu’attendent les consommateurs aujourd’hui, du fruit et quelque chose de pas trop boisé, et ne pas se prendre la tête en ouvrant une bouteille… »

En grande distribution, les foires aux vins d’automne sont l’occasion de bonnes affaires,  avec des rabais à 10, 15% et des remises après avec des cartes de fidélité aussi parfois, de quoi mettre en avant les vins dd Bordeaux comme ici dans cette enseigne à Talence. « On aime entretenir le chauvinisme, et puis ce n’est pas si mauvais que cela les vins de Bordeaux… » confie un client… Ce supermarché réalise tout de même 1% de son chiffre d’affaire durant cette période de foire aux vins…

« On a des vins ici à moins de 4€ et qui sont remarquables et qui vont tenir quelques années de vieillissement », comme d’autres plus élaborés bien sûr et de grands noms… « Je pense que Bordeaux aujourd’hui est le meilleur rapport qualité-prix au monde, puisque souvent on nous parle de grands vins italiens, mais quand on fait une comparaison avec des Bordeaux aux mêmes prix, je pense que Bordeaux est largement meilleur…

Chez les négociants, Fabrice Bernard connaît bien le marché des particulier avec Millésima, qui vend énormément de vin en direct sur internet. La consommation des vins dans le monde entier a continué de progresser depuis le covid « ça ce sont des commandes qui vont partir sur l’Allemagne et sur la Suisse », mais elle s’est ralentie dernièrement :

« depuis le 1er janvier, on constate quelque part une diminution du panier moyen, le client continue d’acheter du vin de Bordeaux et du monde entier, le prix moyen à la bouteille est plutôt stable, ce qui a changé c’est le nombre de bouteilles dans son panier.  Si quelque part les cavistes, les restaurants et la vente par internet on fait la promotion des vins de Bordeaux, Bordeaux s’en sortira, sera encore plus fort et redonnera au consommateur l’envie d’acheter sa bouteille. »

Ce nouveau virage des vins de Bordeaux, la famille Defraine l’a déjà amorcé dans l’Entre-Deux-Mers; Stéphane et sa fille Macha misent énormément sur les vins blancs secs: « pour recruter les nouveaux consommateurs, les vins blancs, c’est l’idéal…Car les jeunes aujourd’hui viennent vers le vin avec ce type de produit, très aromatiques, légers en alcool et bio en plus… »

A 66 ans, Stéphane Defraine compte bien passer le relais à sa fille Macha : « C’est un sacré défi, la conjoncture fait que c’est compliqué, je pense qu’il faut se battre, pas de victoire sans combat » selon Macha Defraine.

Si pour nos 3 vignerons et bien d’autres la passion demeure, leur nombre a largement baissé passant de plus de 10000 exploitants en 2000 à 5300 aujourd’hui.

18 Oct

Alexis et Alexandra Mentzelopoulos succèdent à leur mère Corinne à la tête de château Margaux

C’est un château mythique : Château Margaux à Margaux, parmi les cinq 1er cru classé 1855 en rouge du Médoc et des Graves. Géré depuis 43 ans par Corinne Mentzelopoulos, sa direction vient d’être confiée à Alexis Leven-Mentzelopoulos, Alexandra Petit-Mentzelopoulos devient Présidente du Conseil de Surveillance.

Corinne Mentzelopoulos-Petit, propriétaire et gérante de la société Château Margaux, avec ses enfants Alexis et Alexandra ©  Laura Stevens -château Margaux

Ils incarnent la 3e génération à la tête de château Margaux depuis André Mentzelopoulos,  une continuité familiale du domaine en somme…  Alexis Leven-Mentzelopoulos avait intégré le domaine familial en 2020 comme attaché de direction, puis directeur général adjoint chargé de la stratégie et du développement, il succède à sa mère Corinne qui a décidé de  prendre sa retraite après 43 ans de gestion de château Margaux. Alexis sera épaulé par Philippe Bascaule, Directeur Général depuis 2016, et d’une équipe de professionnels au service de Château Margaux.

Pour Corinne Mentzelopoulos  : « C’est pour moi une profonde fierté de voir Alexis reprendre les rênes d’une entreprise que j’ai dirigée pendant 43 ans. C’est une évolution naturelle dans le cadre de cette belle aventure familiale. Ses qualités humaines et opérationnelles lui permettront, avec Alexandra à ses côtés, de relever les défis de demain et à Château Margaux de conserver sa place. Je suis pleinement confiante dans l’avenir de Château Margaux car je sais qu’il saura perpétuer, dans une recherche constante de progrès et d’innovation, la tradition d’excellence de Château Margaux poursuivie depuis 5 siècles ».

Alexis Leven-Mentzelopoulos déclare :« Mon grand-père, André Mentzelopoulos, a racheté Château Margaux en 1977 et a continué à le porter à l’excellence. Ma mère a su relever le défi à sa disparition en maintenant la position de Château Margaux qui reste l’unique 1er Grand Cru Classé de l’Appellation. Comme elle, je mettrai toute mon énergie à développer le Domaine en restant attaché à l’esprit de long terme et d’excellence. Je m’inscris avec ma sœur résolument dans la continuité de l’engagement familial à faire de Château Margaux l’un des plus grands vins au monde ».

Alexandra Petit-Mentzelopoulos, Directrice Générale Adjointe Communication et Image, depuis 2016, devient Présidente du Conseil de Surveillance de la société holding.

12 Oct

Le Côté Châteaux n°43 consacré aux vendanges en rouge

C’est un numéro spécial et concentré, un peu comme le millésime, que vous allez retrouver ce samedi 14 octobre sur France 3 Noa. Jean-Pierre Stahl et Vincent Rivière sont allés à la rencontre des vignerons des châteaux Haut-Mâco et Beaulieu en Côtes de Bourg, Leroy-Beauval en Bordeaux Supérieur, la Rivière en Fronsac et La Grâce Fonrazade en Saint-Emilion. 5 entretiens agrémentés de reportages réalisés en septembre sur les vendanges et l’actualité du vignoble bordelais.

Hugues Mallet du château Haut-Macô

Avec ce numéro 43, vous allez partager ces instants de vendanges en rouge dans le bordelais. Pour ce numéro 43, nous allons vous donner un aperçu de ce millésime concentré, réalisé avec quelques épisodes de chaleur et de pluie.

Au château Haut-Macô, à Tauriac, Hugues Mallet jeune vigneron nous donne ses impressions : « on est content de vendanger et de rentrer de beaux et bons raisins; c’est vrai que le printemps a été pas mal sportif, il a fallu être très vigilant, pour protéger le végétal et ses fruits, on s’en est pas trop mal sorti, c’est vrai qu’il y a eu par-ci par-là quelques gros dégâts de mildiou, ça a été quelques parcelles localisées, mais à mon sens on va rentrer un beau millésime et on fera un très joli vin…. »

« Ça fait partie ne notre métier ces contraintes climatiques, c’est vrai que ça tombe dans une période économique un petit peu difficile, mais on sent qu’il y a un virage dans le vignoble bordelais dans la reconstruction des profils de vin, pour s’adapter aux nouveaux consommateurs et à leur goût… Il y a de la difficulté, elle existe…

Une année quasi subtropicale où la vigne a su se gérer, c’est une plante méditerranéenne, déjà ce sont les romains qui ont amené la vigne à Bordeaux, d’elle-même elle a la capacité à absorber et à subir des fortes chaleurs, elle n’a pas besoin d’énormément d’eau » Hugues Mallet vigneron château Haut-Macô

« Il a fallu faire attention à ne pas trop effeuiller, et a minima des côtés pas trop exposés au soleil, mais il y a eu quelques 36-37° qui ont pu échauder dans la dernière semaine d’août, mais cela reste anecdotique… »

« Cela fait presque 20 ans qu’on a des millésimes plutôt bons, ensoleillés et généralement des vendanges sous le soleil, cette dernière ligne droite nous apporte des raisins gorgés de soleil, de matière, des raisins concentrés avec des couleurs quitte révèlent rapidement dans les cuves, et très rapidement on a tout ce qui faut pour faire un bon vin… »

Durant ces vendanges vous pourrez voir que pour ceux qui recherchent de la main d’oeuvre, un prestataire de service a Michel Gomez a acheté un camping pour héberger décemment ses vendangeurs au camping de la Rivière,  à la limite de la Dordogne et de la Gironde….

L’autre entretien nous amène sur un domaine qui se relance, le château Beaulieu à Samonac en Côtes de Bourg, un château racheté par la famille Roueix qui souhaite redorer le blason de cette propriété, son directeur nous le présente: « Mr Roueix est un passionné, un amoureux des vins, on a un patron qui nous aide à faire du bon vin »,commente Victor Ribeiro.

Par ce jeudi 21 septembre jour de pluie, une pause a été observée pour la récolte comme en témoigne Nicolas Lafargeas responsable technique : « on a fait une grosse journée hier pour rentrer les merlots, la on commence les vinifications, avec ce processus de remontage et d’extraction, pour sortir la couleur et extraire les tannins… » « Sur les blancs secs on essaie de conserver la fraîcheur et le côté aromatique, fruits frais, fruits exotiques et agrumes…Et pour les rouges, révéler le fruit aussi, cette année nous avons fait un teste de vinification intégrale sur nos plus beaux merlots… »

Ce château qui produit en moyenne 70 000 bouteilles, avec une cuvée en blanc et 4 en rouge, essaie de se bouger : « il y a des difficultés mais encore des marchés à prendre, en 2 ans on a ouvert pas mal de marchés, en Asie, en Europe, en Amérique du Nord et là j’ai passé une semaine au Brésil et effectivement il ya des parts de marchés à prendre… » commente Victor Ribeiro.

Un reportage vous sera proposé sur la nouvelle campagne de promotion des vins de Bordeaux intitulée « Terroirs de Bordeaux: des rouges de toutes les couleurs » pour orienter et relancer la consommation auprès de nouveaux consommateurs et des jeunes, en associant vins de Bordeaux et mets, des associations simples lors d’apéritifs ou de repas sans chichis…

La suite de nos entretiens nous emmène à Saint-Sulpice-et-Cameyrac au château Leroy-Beauval, une pépite en Bordeaux Supérieur, révélée par Stéphanie et Alexandre Leroy, une grande famille du Nord. Elle est dirigée par Mathieu Richard (directeur général) et Xavier Leclerc (directeur commercial): « ils ont acheté la Chartreuse fin 2011 pour le caviar Sturia, et il y avait des vignes avec, et faire du vn pour eux c’était aussi un objectif, Alexandre et Stéphanie veulent remettre les lettres de noblesse à la propriété, ils ont refait la Chartreuse, sa toiture et on avait un ancien chai (pour le moment démoli), un nouveau chai vient d’être construit, premier millésime en 2022 et là c’est son 2e millésime, un second baptême en somme… »

  Avec Steve Subinlou, Xavier Leclerc nous propose de visiter ces installations de dernière génération, dignes d’un cru classé de Saint-Emilion non loin à vol d’oiseau…« La on a 60 cuves de 80 et 90 hectolitres, pour vraiment faire de la sélection parcellaire, en 2013 on a fait 200 forages sur l’ensemble de la propriété, aujourd’hui on a 42 hectares en production, et ça nous permet de comprendre au mieux le terroir, et pour comprendre au mieux ce terroir on a fait des forages dans le sous-sol, là où pousse la vigne… », selon Xavier Leclerc.

« C’est très important d’avoir un outil comme ça car on fait du parcellaire, par la qualité des vins; on a rentré les blancs, on a un bon quota, on a de bons jus, très fruités, sur des fruits un peu exotiques… », explique Steve Subinlou.

Juste à côté ce ce cuvier high tech, le chai à barriques, sous terre….: « notre chai se veut le plus passif possible, pour contrôler la température, et en étant sous terre on arrive à. avoir un chai totalement passif, et au niveau contrôle de température et d’hygrométrie, c’est beaucoup plus facile… »

Septembre est synonyme de vendanges, mais aussi de grand rassemblement populaire avec le 37e marathon du Médoc où cette année 8500 coureurs de 72 pays ont participé pour traverser 50 châteaux du Médoc, vous retrouverez ce grand moment dans un reportage…

Petit focus aussi sur les châteaux de la rive droite et notamment à Fronsac avec le château de la Rivière où nous attend Xavier Buffo, son directeur général: « là on est en pleine vendange de rouge, mais en cette journée pluvieuse on a arrêté la troupe, ça a commencé la semaine dernière et on en a encore pour 15 jours, on en profite au chais pour faire les remontages et soutirages aussi, travailler les blancs et rosés aussi qu’on a fait la semaine dernière…. »Les indicateurs sont au vert sur la qualité des raisins qu’on ramasse et qu’on va ramasser dans quelques jours… »

Petit clin d’oeil aussi à la coupe du monde de Rugby qui se déroule actuellement : « on s’est mis d’accord avec Jean-Pierre Rives pour pouvoir illustrer nos bouteilles par ses peintures, il a fait toute une série de lithographies autour du coq, l’emblème de ce sport et de la France, et ses belles lithographies on les a mises sur les bouteilles de rouge, de blanc et de rosé, c’est extraordinaire car on est en pleine actualité du rugby et c’est un clin d’oeil magnifique entre le vin le sport et la réussite…

Il nous racontera aussi cette belle visite de l’équipe roumaine qui participe à la coupe du monde et qui est venue visiter le château de la Rivière. Autre focus au Dôme à Saint-Emilion sur l’exposition du photographe Gérad Rancinan et de l’auteure Caroline Gaudriault, une expo en plein coeur du chai et de la réception de vendange…

Dernier rendez-vous à Saint-Emilion, au château la Grâce Fonrazade où nous attendent Bénédicte Simonet et François-Thomas Bon, les propriétaires. C’est un château qui renaît de ses cendres: « la Grace Fonrazade a une renaissance, on a démarré cette structure sur une coquille vide, cette propriété a cessé de produire du vin en 1985, tous les anciens chais étaient en ruine, la charpente était posée sur l’herbe, il y avait des pierres par terre, la maison de maître était encore début et durant quelques années on a eu des échanges avec les bâtiments de France (St Emilion classé Unesco oblige) et on tout reconstruit…

Moi j’étais viticulteur en Entre-Deux-Mers où on avait déjà réalisé le travail du bio depuis de nombreuses années, et en arrivant à St Emilion l’idée de faire autrement ne nous a pas traversé l’esprit…Et on l’a fait pour un choix environnemental vraiment… » François-Thomas Bon château La Grâce Fonrazade

La visite de cette propriété survient alors que le Roi Charles, emprunt d’écologie, est venu rendre visite à Bordeaux avec la reine consort, et François-Thomas nous confie le connaître : « j’ai fait mes études dans un collège militaire en Grande-Bretagne, et le Prince Charles à l’époque m’a remis mes gallons dans mon école de militaire… »

Le Roi Charles aura pu déguster au château de Versailles un Mouton-Rothschild 2004 au cours du dîner d’Etat avec le Président Macron, déguster aussi le vin d’une vigneronne prometteuse Noémie Tanneau du château St Ferdinand à la Cité du Vin et aussi un grand cru classé à Smith Haut Lafitte qu’il a visité avec la famille Cathiard.

REGARDEZ ICI le magazine Côté Châteaux, réalisé par JP Stahl et V. Rivière sur la plate-forme Francetv

26 Sep

Un couronnement mérité pour Noémie Tanneau avec son château St Ferdinand dégusté par le Roi Charles III

C’est enfin la rançon de la gloire pour cette jeune vigneronne de Lussac installée depuis 2020 à Lussac. Sa cuvée Source millésime 2022 en bio a été dégustée vendredi par le roi Charles III à la cité du Vin. Enfin une visibilité pour cette jeune qui incarne la nouvelle génération de vignerons à Bordeaux.

« You’re simply the best », c’est un clin d’oeil de Noémie Tanneau avec la musique de Tina Turner. Elle a ainsi fêté hier  avec son équipe du château St Ferdinand cette reconnaissance royale, cet adoubement par le Roi d’Angleterre lui-même, qui a dégusté son vin à la Cité du Vin ce vendredi lors de son voyage d’Etat en France.

Côté châteaux l’avait su dès mardi dernier, lui rendant visite, à l’occasion d’un tournage pour le magazine Enquête de Région de novembre prochain sur la consommation de vin et comment Bordeaux se relance, puisque Noémie Tanneau incarne la nouvelle génération de vignerons. Et c’est tout naturellement en fin d’après midi vendredi que les followers sur Facebook ont pu découvrir son visage et son vin, la cuvée Source millésime 2022 effectivement dégustée par le Roi Charles III.

« Franchement, c’est inespéré, quand on part de rien, qu’on n’est pas du milieu du vin, et qu’au bout de 4 ans on travaille de manière acharnée, franchement on n’imaginais pas du tout… »

Je suis hyper émue, je suis fière de moi et de nous, de ma toute petite équipe et de ma famille qui me soutient vraiment », Noémie Tanneau vigneronne

Tout est parti d’un texto du CIVB : « en fait j’ai reçu ce texto : est-ce que ça te dit Noémie de faire goûter ton vin au Roi Charles ? Et moi, je réponds ce Roi Charles d’Angleterre là ? Ils me disent YES ! Et là je me dis c’est incroyable ! «  Noémie n’y croiyait pas : « j’ai cru que c’était une blague au début et en fait, ils m’ont sélectionné parce que j’ai eu le Trophée de la Vigneronne Engagée de l’Année, on était 300 vignerons à candidater et j’ai été élue la vigneronne engagée de l’année…

C’est vraiment une consécration car le Roi voulait déguster un vin engagé puisqu’il est très proche de la nature; et donc avec cette cuvée Source on veut montrer qu’on fait de nouvelles choses, dynamiques, le vin là est en conversion bio, sans soufre, montrer aussi que tout est possible » Noémie Tanneau

Aujourd’hui, la réalité l’a rattrapée puisqu’elle croule sous les mails et les commandes de curieux et de professionnels qui veulent découvrir cette cuvée : « comme je suis en agriculture biologique depuis 2021, c’était important pour moi d’aller jusqu’au bout et de réduire mon empreinte carbone, c’est étiquette en mélasse de canne à sucre, on n’a plus de capsule en aluminium, on a un bouchon 100% en liège, et on n’a pas de contre-étiquette, c’est une bouteille légère..Comme cela le consommateur peut se concentrer sur ce qu’il y a dedans…sur le vin, c’est très simple, très épuré, et c’est important de mlettre en avant le travail d’autres artisans, d’autres créateurs et la j’ai travaillé avec une lithographe belge… »

Encore bravo à Noémie Tanneau qui a réussi là à se faire connaître de la planète entière grâce à Charles III. Vive le King, vive la vigneronne.

25 Sep

Des joueurs des Fidji au château de Malherbes pour un élan de solidarité avec le club de rugby fidjien Eastern Saints Rugby

C’était samedi soir au château de Malherbes à Latresne le lancement officiel de la campagne de soutien au club de rugby Fidjien, les Eastern Saints Rugby. 3 joueurs internationaux de la coupe du monde, ainsi que Seremaia Bai ( 53 sélections internationales) étaient présents comme invités d’honneur. Le but aider ce club à s’équiper en tenues et matériel.

Les 3 joueurs fidjiens, Christophe Bedouet et Seremaia Bai © Château de Malherbes

C’est un bel élan de générosité qui était organisé ce samedi au château de Malherbes à Latresne en Gironde. Christophe Bedouet, son président, résume ainsi ce qui a motivé cette initiative qui a ému et surpris Seremaia Bai, ancien joueur international de Castres et de Clermont, aux 53 sélections : « c’est lui qui a fondé cette école de rugby, les Eastern Saints Rugby, dans l’esprit de rendre aux Fidjiens ce qu’ils lui ont donné… Ce club manque de fonds et c’est en ce sens qu’il y a un bel élan de solidarité bordelais… »

Le Eastern Saints Rugby, c’est en fait l’unique club de quartier de l’île, créé en 2020 par la famille Bai. Ouvert à tous et toutes, sans condition de niveau, traditionnellement le rugby se pratique dans les écoles et à l’université. Il veut offrir un lieu d’apprentissage du rugby et de partage de ses valeurs, un lieu sécurisant pour que les enfants puissent jouer et apprendre, et inculquer aux enfants le respect et les valeurs de solidarité et de bien vivre ensemble.

Aussi, quand Arthur, le cousin de Léo Chauvin jeune espoir de l’UBB est parti vivre à Suva avec ses parents, il s’est inscrit dans ce club…Il a tout de suite découvert la passion de tous ses membres mais aussi le manque criant de moyens…  Par solidarité, Léo Chauvin a expédié aussitôt plusieurs paires de crampons, de shots et t-shirts, une goutte d’eau dans un océan de besoins…

« Il s’est dit qu’on devait se fédérer pour essayer d’envoyer plus », commente Christophe Bedouet. Aussi, c’est ce qui a été fait auprès de nombreux clubs de la région : « il a été surpris de voir ce bel élan de solidarité des différents clubs de rugby bordelais pour soutenir cette action. Au château de Malherbes, on les a fait venir pour davantage de visibilité en  réunissant les différents clubs qui font la collecte, et le fait de les réunir autour d’un pot de l’amitié c’est sympa, ainsi en les fédérant et pour mieux promouvoir leur cause.

© château de Malherbes

« En plus au château de Malherbes on est partenaire de l’UBB Grands Crus depuis 2 ans. Ce qui nous plaît ce sont ces notions de partage et de générosité et on a ainsi voulu s’associer à eux pour leur lancement et dynamiser ainsi leur action. » Une cagnotte leetchi a été mise en place.

Le château de Malherbes est ce superbe château construit au XIVe par Guilhem de Malherbes, chevalier des croisades, qui représente aujourd’hui  12 hectares de vignes, doté d’un tout nouveau chai gravitaire.

Pour en savoir plus : Instagram : easternsaintsrugby
Facebook : Eastern Saints Rugby Club

Pour tout renseignement : partenariatesrc@gmail.com

12 Sep

Bordeaux : coup d’envoi général des vendanges en rouge

C’est parti depuis lundi pour les vendanges en rouge. Partout dans le bordelais, la récolte des merlots se précipite avec les températures caniculaires de la semaine dernière. Des vendanges précoces du au réchauffement climatique qui augure d’un millésime qui pourrait être bon. Un millésime en volume moins important du fait aussi du mildiou et d’un manque de jus. Reportage ce lundi au château Larrivet Haut-Brion et au château de Rochemorin.

Arrivée de la vendange au château Larrivet Haut-Brion © JPS

Un coup d’envoi général cette semaine pour la récolte des merlots comme ici au château Larrivet Haut-Brion.

Des merlots touchés de 10 à 15 % par le mildiou sur ces 52 hectares de cépages rouges. Il faut dire que la climatologie a été inhabituelle entre pluie, humidité et canicule.

François Godichon, à l’arrivée des merlots © JPS

A partir du mois de mai, on a eu des conditions météorologiques un petit peu compliquées, chaleur et humidité, un climat sub-tropical,  qui n’est pas typiquement classique dans la région, donc il y a eu une pression mildiou assez importante… François Godichon directeur d’exploitation du château Larrivet Haut-Brion

« On a réussi à la contenir, on a quelques traces de dégâts, mais ce qui nous sauve il y a une très belle sortie de récolte, cela a compensé. Mais derrière on a quelques petites attaques sur des zones spécifiques sur des parcelles qui manquent de ventilation… »

Au château, sur la table de tri, la vendange s’annonce plutôt belle. L’ensoleillement a permis de gagner en qualité et d’anticiper la récolte par rapport à un début d’été très frais. « C’est plutôt une belle surprise car on s’attendait à les vendanger un petit peu plus tard que ça et finalement la semaine dernière il y a eu un bel épisode de chaleur, cela a concentré les jus qui étaient pas mal dilués, donc on a des merlots qui ont un beau potentiel, on a des jolis tannins, ils sont légèrement concentrés là, avec quelques jours de forte chaleur, donc je pense qu’on part là sur un millésime de concentration… », selon François Godichon directeur d’exploitation du château Larrivet Haut-Brion.

Si les merlots ont été plus impactés par le mildiou sur certains terroirs du bordelais, en Pessac-Léognan on se satisfait de cette première récolte. Elle sera toutefois moindre en volume que des années fastes comme 2016…Comme en témoigne Jacques Lurton, viticulteur du château Rochemorin, et président du syndicat viticole de Pessac-Léognan:

Jacques Lurton, devant le château Rochemorin © JPS

Notre problème est plus quantitatif que qualitatif… Depuis 2 décennies, le réchauffement climatique permet à Bordeaux de faire des bons vins presque tous les ans, vraiment des années catastrophiques comme on en a eu dans les années 60 ou 70 on n’en a plus » Jacques Lurton président du syndicat viticole de Pessac-Léognan

« Il se trouve que le dérèglement climatique entraîne des problèmes de gelée de printemps, on a des problèmes de grêle, des problèmes de sécheresse, des problèmes cryptogamiques avec le mildiou comme cette année, donc on a un vrai problème quantitatif… », continue Jacques Lurton.

Les vendanges des rouges entre merlots, cabernets, malbecs et petits verdots devrait s’échelonner sur 3 semaines jusqu’à début octobre.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Floriane Pelé :

05 Sep

Grenat, rubis, pourpre ou carmin, « des rouges de toutes les couleurs » ou quand les vins de Bordeaux reboostent l’image de leurs vins rouges

« Terroirs de Bordeaux : des rouges de toutes les couleurs » C’est la nouvelle campagne du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux en ce mois de septembre pour relancer la consommation en France des vins rouges. Une campagne médiatique dans la presse magazine, mais aussi sur 7000 panneaux d’affichages et à la radio.

Florence Bossard, directrice marketing des vins de Bordeaux, et Christophe Chateau, directeur communication du CIVB, devant la campagne « terroirs de Bordeaux : des rouges de toutes les couleurs » © JPS

Genat, rubis, pourpre ou encore carmin… Bordeaux affiche ses couleurs de rouges avec une campagne dans la presse (plus de 30 titres magazines (news, gastronomie, art de vivre, suppléments de foire aux vins et de fêtes de fin d’année), mais aussi sur 7000 panneaux en Gironde et dans les grandes villes de France, sans compter 700 spots en radio.

Le but relancer la consommation de vin rouge, en baisse de 36 % ces 10 dernières années en grande distribution…

C’est un camaïeu de rouges à Bordeaux, il y en a qui sont plus classiques, il y en a qui sont frais et gourmands, d’autres légers, d’autres plus raffinés, et donc notre ambition, c’est vraiment de raconter cela à travers le prisme des couleurs », Florence Bossard, directrice marketing des vins de Bordeaux

« La consommation de vin rouge dans le monde était plutôt en baisse, parce que les gens vivent différemment, mangent différemment, et Bordeaux, c’est 85% de vin rouge », commente Christophe Chateau directeur communication du CIVB

Il était très important que pendant ce temps fort des vendanges et des foires aux vins, grosse période d’achat pour les vins de Bordeaux, on fasse un focus et on insiste auprès des consommateurs à venir et à revenir vers les rouges de Bordeaux, qu’ils connaissent pour partie mais pas en totalité et qu’ils vont consommer dans des occasions auxquelles ils n’auraient peut-être pas pensé », Christophe Chateau CIVB

Au salon des vignerons bio de Nouvelle-Aquitaine, BtoBio au Palais de la Bourse hier à Bordeaux, cette nouvelle campagne est plutôt bien accueillie, avec toujours un objectif primordial :

Pour l’instant, il faut batailler pour vendre, peu importe la couleur, il faut que le vin soit bon déjà », commente Gilles Nardou vigneron bio du château Clos Séric.

« La couleur, c’est la première approche, la porte vers le vin, si la couleur est belle, si la couleur est intense, forcément cela va nous donner envie de goûter… », selon Josée Baudouin micro-entrepreneuse, « Les Mots du Vin ».

Du vin à vendre, il y en a, 3,5 millions d’hectolitres de rouges produits en 2022 soit l’équivalent 464 millions de bouteilles (source CIVB)… 5100 vignerons de 32 appellations de Bordeaux en produisent, c’est 85 % de la production actuelle de Bordeaux, sur 91 600 hectares…

L’idée est donc de séduire à nouveau, le coeur de cible les 35-59 ans, voire de plus jeunes consommateurs, avec des  cuvées rubis (légères et fruitées), pourpres (fraîches et gourmandes), ou alors grenats (soyeuses et équilibrées) et carmins (raffinées et complexes).

« Les jeunes ne boivent plus de vieux vins, ils boivent des vins prêts à boire maintenant », commente Hervé Valverde, sommelier et patron du restaurant le Bistro du Sommelier. « Donc effectivement, cette démarche sur les nouvelles couleurs, on peut avoir une approche intéressante au niveau des nouveaux consommateurs… »

Et sur ces affiches, les différents rouges sont associés à des plats ou mets faciles à comprendre…

« A chaque occasion, on peut trouver un rouge de Bordeaux, un rouge bio, la cuisine internationale s’est démocratisée aujourd’hui, on a des sushis, on peut avoir des pom bowl vagan, beaucoup de choses différentes, on ne s’arrête plus à l’entrecôte traditionnelle bordelaise… » selon Pierre Heny Cosyns président des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine.

En prime, les vignerons travaillent aussi sur le goût bien sûr avec des cuvées mono-cépages plus faciles d’approche parfois, ou aussi sur des étiquettes plus accrocheuses…

24 Août

Début des vendanges des blancs en Pessac-Léognan sous la canicule

Les vendanges en blanc ont démarré en ce début de semaine en Pessac-Léognan et de nombreux domaines ont accéléré la récolte mercredi et jeudi avec la canicule. Une récolte où les propriétés ont su adapter les horaires pour ménager les organismes des vendangeurs avec des vendanges dès 7 heures le matin et terminant en fin de matinée avec des températures trop importantes mercredi et jeudi. L’objectif était aussi d’obtenir les maturités optimales et de préserver les arômes et l’acidité des raisins. Reportage ce jeudi au châteaux de Couhins  et de Smith Haut Lafitte.

  Pas moins de 26° C ce jeudi au petit matin à Villenave d’Ornon (Gironde). Et un soleil de plomb qui se fait de plus en plus éprouvant pour les coupeurs et porteurs du château de Couhins (propriété de l’INRAE)… « C’est surtout les nuits, la température ne descend pas trop, mais ça va, ils nous font des journées raccourcies… », commente Guillaume Boyer coupeur.

« Oui c’est supportable, tant qu’on n’a pas le soleil, mais là après 11 heures, on va cramer, quoi… », commente Etienne Zerrouki, porteur.

Pour préserver les organismes, la récolte a démarré ici à 7 heures soit une heure plus tôt que d’habitude… Ces 22 vendangeurs se sont fort heureusement arrêtés à 11 heures où déjà 33° C étaient relevés à Bordeaux.

« L’idéal serait de commencer vers 4, 5heures du matin… C’est là où l’on a les températures qui commencent à devenir les plus basses, mais seulement il fait nuit et comme on vendange à la main, et qu’on trie, à la couleur, souvent, à l’aspect des raisins, il faut voir parfaitement les raisins… », selon Dominique Forget directeur du château de Couhins.

Au château Smith Haut Lafitte à Martillac (Gironde), une autre troupe ramasse ces sauvignons blancs. Tous se protègent du soleil et de la déshydratation comme en témoigne Isabelle coupeuse au château Smith Haut Lafitte: « On met les chapeaux, on boit de l’eau pour ne pas se déshydrater, autrement c’est très bien… »

 Face à cette canicule, le choix a été fait de stopper aussi la vendange en fin de matinée. Il faut par ailleurs protéger les arômes et la fraîcheur des raisins.

Ce sont des parcelles qui sont sujettes à souffrir de ces températures extrêmes, elles sont avec un joli équilibre, on a des très belles acidités qui sont préservées… Il faut les ramasser pour éviter d’altérer cette vendange, » commente Nicolas Poumeyrou chef de culture au château Smith Haut Lafitte.

Après un passage en chambre froide, les raisins sont triés et pressés le lendemain, conservés à 7°C . Et malgré les températures extrêmes de ces derniers jours, la qualité est bien là.

« C’est un millésime que j’appelle post moderne, c’est à dire définitivement marqué par le nouveau climat, qui est quand même un réchauffement qui nous donne des maturités qui sont meilleures qu’avant et qui nous permettent de faire beaucoup plus souvent des très grands vins… », Daniel Cathiard propriétaire du château Smith Haut Lafitte.

Ces dernières années, ces millésimes marqués par le réchauffement climatique sont toutefois moins importants en volume, à cause du gel de printemps et de quelques épisodes de grêle et de mildiou l’été.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Laure Bignalet, Boris Chague :