02 Sep

Foires aux Vins : l’éclairage de Jacques Dupont, avec la sortie jeudi du Spécial Vins du Point

A vos tablettes ! Alors que démarrent cette semaine les foires aux vins qui vont durer 5 à 6 semaines partout en France, Jacques Dupont sort jeudi prochain son supplément vins avec le magazine Le Point. Un éclairage utile pour bien décrypter les foires aux vins et les sujets d’actualité de la planète vin.

Jacques Dupont, le célèbre journaliste critique du Point lors des primeurs 2019 à Fronsac © JPS

Plus de 30000 vins ont été passés au crible, 34 catalogues de la GD, de chaînes et cavistes passés à la loupe, une opération vérification sur l’authenticité de domaines ou châteaux et non de châteaux inventés, pour au final ne retenir que 700 vins. Voilà le travail de ces apôtres de Bacchus: Jacques Dupont et Olivier Bompas.

QUID DES CEPAGES ANCIENS

« On a terminé ! », Jacques Dupont et son acolyte Olivier Bompas sont des hommes heureux. Le Spécial Vins, le supplément traditionnel du Point sort en effet ce jeudi 5 septembre et c’est à chaque rentrée du Point l’événement sur la planète vin.

« Cette année, on insiste un peu sur la montée des alcools, sur la montée des prix et puis sur cette contradiction entre la recherche de cépages anciens qui peuvent résister à la grillure et la difficulté de faire admettre cela à l’INAO, pour qui il faut au minimum 10 ans et le vignoble a le temps de mourir ! Je prends l’exemple de Plaimont qui a recherché des cépages anciens dont l’un est très connu le « tardif » qu’ils ont réimplanté depuis 2008 et dont ils ont fait des micro-vinifs.  Ils ont voulu le remettre dans leur appellation mais ils sont désolés, ils voient le tannat qui monte dans les tours, et il y a une contradiction entre cette volonté et la représentation de l’INAO et des instances du monde viticole.

13 APPELLATIONS AU CRIBLE

« On passe en revue 13 appellations, notamment on s’est intéressé à Listrac dont on parle peu, dans le Médoc, et qui peut faire de très bons vins ». On y retrouvera aussi Pommard, Régnié, Languedoc, Monbazillac, Pouilly-fumé, les Rieslings alsaciens, l’AOC Corse etc.

« On a fait aussi un truc amusant, avec une chercheuse de l’ISVV, Stéphanie Marchand, sur les défauts du vin : elle nous donne des explications sur les mauvais goûts du vin, d’abord avec le liège et ce fameux goût de bouchon, mais aussi un vin peut sentir le poulailler, l’oeuf pourri, la serpiellère…elle nous donne ses explications ».

Enfin, « on va retrouver aussi le grand tableau des millésimes et les « témoins » « : vignerons, œnologues, courtiers dans chaque région qui racontent le petit dernier (2018) et signalent leurs millésimes préférés parmi ceux des dix dernières années.

LES GRANDS CRUS DE BORDEAUX PERDENT DU TERRAIN

« Pour les foires aux vins, il est incontestable que les grands crus de Bordeaux perdent du terrain en grand distribution. Il y a une montée des crus bourgeois, des satellites, des Bordeaux de milieu de gamme et une forte présence de la Bourgogne, mais là aussi attention il y a pas mal de trucs bidons (les grands vignerons de Bourgogne ne font pas d’immense volumes). Il y a aussi de plus en plus de petits Côtes du Rhône avec lesquels on peut se faire plaisir et aussi quelques grands noms en Languedoc. Mais il y a moins de grands crus classés naturellement dans les magasins, ils demeurent sur les sites (de vente en ligne) et il y a encore une fois beaucoup plus de milieux de gamme, ce qui n’est pas pour me faire plaisir mais tout de même, et un peu moins de bling bling…

LES CONSEILS POUR ACHETER UNE BONNE CAVE

Autre dossier intéressant et attendu, « les 5 points qu’il faut savoir pour acheter une cave d’appartement, une cave à vin pour les gens qui ne s’y connaissent pas… » Encore de bons tuyaux que nous offrent le tandem de journalistes inséparables, spécialisés dans le vin Jacques Dupont et Olivier Bompas, ancien sommelier.

Spécial Vins par Jacques Dupont et Olivier Bompas, avec le numéro du Point à paraître jeudi 5 septembre chez tous les marchands de journaux.

26 Sep

Foire aux vins : portrait de Xavier Leclerc en charge du sourcing retail pour Auchan

Quand vous franchissez la porte d’un hyper ou supermarché pour les FAV, vous n’y pensez pas mais il y a bien des hommes qui en amont ont fait un long travail d’approvisionnement et de recherche de propriétés. Xavier Leclerc m’a livré quelques clés pour mieux comprendre le « sourcing » de la GD. Nous l’avons accompagné dans le vignoble de Bordeaux en Côtes de Bourg, à Saint-Emilion et Montagne où il a déniché des pépites.

Pascal Méli et Xavier Leclerc au château Bujan en Côtes de Bourg … JPS

Toute l’année, il sillonne les vignobles… Xavier Leclerc a été durant 20 ans le caviste d’Auchan Roncq dans le Nord à la frontière belge. Aujord’hui il est responsable du sourcing retail pour cette enseigne.

Ce matin-là, il nous a fixé rendez-vous dans les Côtes de Bourg, chez Pascal Méli. C’est en fait le premier vigneron avec qui il a travaillé, un viticulteur à la tête du château Bujan, 17 hectares en Côtes de Bourg.

Je suis ici avant les vendanges pour suivre la propriété, car pour nous c’est hyper important, et rassurer aussi le propriétaire, le producteur, le vigneron, sur le fait qu’on travaille toujours ensemble et bien ensemble », Xavier Leclerc.

Au début, cela n’a pas été simple pour ce vigneron d’être référencé car à l’époque les supermarchés voulaient surtout des vins de negoce, de marque ou des grands châteaux. Pascal Méli a fait du forcing et à force de rappeler il y a plus de 20 ans, il a pu faire rentrer son vin dans les rayons et être référencé Auchan, aujourd’hui il vend 30% de sa production à cette enseigne.

C’est vrai qu’on présente toujours la grande distribution comme une espèce de monstre froid qui écrase les petits producteurs, franchement moi je n’ai jamais eu à me plaindre de la grande distribution » explique Pascal Méli propriétaire du château Bujan. « Pour vous donner un exemple concret, moi mon prix que je pratique avec la grande distribution, c’est le prix que je pratique avec mes  importateurs en Chine, au Québec, aux USA…on est sur une vraie relation constructive pour satisfaire le client de la grande distribution. Au moment des FAV, cette enseigne a coutume de faire une gratuité, d’offrir une bouteille par carton… en pratique, c’est l’enseigne qui la donne, c’est pas moi. Il n’est arrivé qu’une fois, l’an dernier pour les 50 ans du magasin de Roncq que j’ai dit moi je vais faire quelque chose aussi. »

Dans les chais du château Bujan © JPS

Pour découvrir de petites pépites, Xavier Leclerc s’entoure de partenaires présents sur Bordeaux, comme Jeffrey Davis cet américain négociant en vin.

Au château Badette en Saint-Emilion © JPS

Tous les deux, on recherche des vins qui reflètent bien le terroir, donc forcément ce ne sont pas des vins qui sont partout pareils, sinon le terroir s’estomperait et il n’y aurait aucun intérêt.« , Jeffrey Davis négociant en vin.

« Quand une propriété change de mains, quand il y a des investissements qui sont faits, ou encore qu’il y a de nouvelles façons culturales qui sont mises en place, on nous appelle et on nous dit que cela serait sympa de voir cette propriété et d’y déguster les vins », continue Xavier Leclerc

Ainsi à Saint-Emilion, il est venu goûter les vins du château Badette à Saint-Emilion qui depuis 2015 a été revendu à un investisseur belge, un château mis en avant par Xavier Leclerc sur le millésime 2015, à l’occasion des foires aux vins.

A Montagne à Clos de Boüard © JPS

Autre trouvaille les vins de Coralie de Boüard qui manage un vignoble de 30 hectares en appellation Montagne Saint-Emilion et réalise des vins gourmands avec Clos de Boüard et la Dame de Boüard. « J’essaie de faire un vin qui me ressemble, accessible, qui donne du plaisir, parce que pour moi le vin c’est synonyme de partage. »

« Ce que je fais est hyper passionnant, c’est de la transmission, et ce que je veux c’est quand le consommateur final de cette bouteille va déguster le vin, c’est qu’il dise, bon sang c’est bon et qu’il puisse raconter l’histoire de la propriété, de la personne avec laquelle moi j’ai eu la chance de pouvoir discuter. »

Coralie de Bouärd et Xavier Leclerc, le sourcing avant même la récolte © JPS

Au retour de ses voyages dans les vignobles, ce sont alors des échanges avec ses équipes d’acheteurs, la foire aux vins d’automne représente 55 millions d’euros dans cette grande marque de la distribution.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Marc Lasbarrères et Sarah Colpaert, suivi de la chronique de Fédéric Lot :

17 Sep

Soirée Foire aux Vins à la Vinothèque de Bordeaux : à la découverte de petites pépites

C’était jeudi soir en plein coeur de Bordeaux, la soirée de rentrée et de dégustation de la Vinothèque pour sa traditionnelle Foire aux Vins. 150 amateurs présents pour un moment délicieux de partage et découverte.

On se bousculait presque à l’entrée de la Vinothèque de Bordeaux jeudi soir avec pas mal de jeunes amateurs et connaisseurs © JPS

Ce qui est bien à la Vinothèque, c’est son approche facile et professionnelle du vin. Pas une soirée guindée comme il en existe tant à Bordeaux, mais une soirée décomplexée où l’on vous fait découvrir la richesse de Bordeaux et d’autres régions viticoles.

Guillaume Cottin, le propriétaire de la Vinothèque avec Delphine et Thomas © JPS

« J’ai convié 12 propriétés qui sont présentes ce soir », me confie Guillaume Cottin, le propriétaire de la Vinothèque, « des propriétés de Bordeaux en majorité, mais aussi de la Vallée du Rhône avec le Domaine Belle, et de Champagne, un champagne bio, le champagne Guénin, cuvée Floraison. »  

David Reggazzi, faisant déguster Sancerre et Crozes-Hermitage © JPS

En digne représentant de la vallée du Rhône, le Domaine Belle présentait ses vins avec David Regazzi, son ambassadeur sur la région de Gironde : « on est sur la rive gauche du Rhône à Larnage, on fait face à Saint-Joseph, à la Côte-Rôtie, plus caillouteux, sablonneux. On est sur des terroirs plus argileux. » Et de nous faire déguster son Crozes-Hermitage « ce sont des vins faciles, gourmands, c’est toute la syrah qui s’exprime. Les viticulteurs ont montré qu’ils étaient capables de monter le niveau… » Il présente aussi pour la Vallée de la Loire un étonnant Cul de Beaujeu 2014 de Lucien Crochet, 100% sauvignon, sur un joli terroir calcaire, parmi les meilleurs Sancerre.

« Bienvenue au Paradis, messieurs-dames » ou le « sanctuaire de la Vino »© 1PS

Parmi les 150 convives, Delphine et Thomas, des clients habitués de la Vinothèque mais qui participe ici à leur 1ère foire aux vins : « ce qu’on apprécie ici, c’est la choix, la sélection, le lieu, l’accueil et la conseil à la clientèle, c’est vachement chouette », m’explique Delphine. « il y a un côté décomplexé », complèteThomas.

Parmi les propriétés présentes et pas mal dégustées : Rauzan-Gassies (2e crus classé de Margaux), Lagrange (3e cru classé de Saint-Julien), Lafaurie-Peyraguey (1er cru classé de Sauternes), mais aussi Bouscaut (cru classé des Graves en Pessac-Léognan ».

L’occasion d’aborder avec Laurent Cogombles les vendanges à venir sur sa propriété le château Bouscaut : « pour l’instant, on est hyper content, tout se goûte très très bien, je suis sûr  que ce sera un millésime assez solaire en rouge. Les blancs ont été généreux, opulents, bien arômatique, mais avec une acidité faible qui ne me fait pas trop peur car les fermentations vont bien recaler tout cela. »

Laurent Cogombles de château Bouscaut © JPS

« En rouge, on attend le bébé, mais il est bien parti. Les résultats sur des calcaires donnent des raisins bien noirs, la difficulté de ce millésime, c’est la résistance au stress hydrique de cet été. Mais sur nos terroirs argilo-calcaires et argileux, on a une belle matrice nourricière capable de le supporter. 2016, on ne l’attendait pas comme cela et il est relativement généreux, on a eu un beau volume de vendange, là les 25 millimètres de pluie de la semaine dernière c’était le rêve ! »

Château Grangeneuve avec Jean-Marie Gros © JPS

Et comme la vie est faite de belles rencontres et de découvertes, Côté Châteaux vous en livre une qui l’a enthousiasmé : un Pomerol de 2015, château Grangeneuve, vendu à 17,91 pour cette FAV,  une petite pépite au nez qui déjà vous fait voyager sur ces beaux terroirs de Pomerol, du velours en bouche et une belle longueur, bravo à Jean-Marie Gros, et à son arrière grand-père qui avait constitué cette propriété de 8 hectares à Pomerol.

11 Sep

40 ans de Foire aux Vins : à Bordeaux Caudéran, c’est la foule des grands jours !

C’était ce matin le coup d’envoi de la foire aux vins au Carrefour Market de Caudéran-Ferry à Bordeaux. Un supermarché pris d’assaut dès 7h30 par de nombreux connaisseurs et amateurs de vin. Un supermarché qui fête cette année sa 40e foire aux vins, sous chapiteau.

© JPS

Dès l’ouverture à 7h30, on s’est bousculé pour cette foire aux vins à Bordeaux-Caudéran. 40 ans que cela dure ici. 

Jean-Pierre Taris, 40 ans de fidélité à la foire aux vins de Caudéran © JPS

Jean-Pierre Taris, de Bordeaux, les a toutes faites et acheté le plus grands millésimes : « les 82, le 85, 90, 95, 2000, 2009, 2010, 2015 et 2016 », dit-il avec le sourire.

Le 2015, cette année très prisé… © JPS

Cette année, les amateurs ne s’y trompent pas, en rayon il y a beaucoup de bons millésimes comme le 2014, le 2015, et déjà un peu de 2016 mais aussi des plus anciens, comme des 2006 ou 2010.

Jean-Luc Dantou va faire découvrir des pépites à ses élèves de La Tour Blanche © JPS

« C’est le bon endroit pour essayer d’acheter quelques bouteilles très intéressantes à à des prix primeurs, sauf que vous n’êtes pas obliger de prendre un caisse comme pour les primeurs », commente , Jean-Luc Dantou, professeur au lycée La Tour Blanche, venu s’approvisionner à titre personnel, mais aussi pour éduquer ses lycéens.

Des crus classés ou de petites pépites, il y en a pour tous les budgets et tous les goûts, en Bordeaux mais aussi dans bien d’autres régions viticoles, en blanc, rouge, rosé ou effervescent.

« Je fais une foire aux vins par an et ça me permet d’alimenter ma cave, qui comporte 600 à 800 bouteilles », me confie Alain de Saint-Aubin du Médoc.« On fait ça pour la famille, on ramène des caddies quasiment pleins, ça peut aller jusqu’à 500 €, ça dépend des budgets de chacun », explique Catherine.

Olivier Cornuaille, directeur d’exploitation du Carefour Market de Caudéran © JPS

« Il y a une offre qui est toujours de qualité, avec des prix intéressants… Cette année on a sorti des 2015, l’attractivité elle est toujours sur les grands millésimes, 2015 en fait partie. Concernant les vins bio, c’est vrai qu’on les met en avant depuis 5 ou 6 ans, mais tous les ans on ajoute des références, on va chercher différentes appellations et différentes couleurs. On a effectivement un client qui est de plus en plus précis dans ses choix. En volume on va passer 50000 bouteilles sur 3 semaines, » commente Olivier Cornuaille Carrefour Market Caudéran-Ferry.

Des foires aux vins qui vont se poursuivre dans les diverses enseignes de manière échelonnée, jusqu’au 14 octobre.

08 Sep

Ruez-vous chez votre marchand de journaux : le Spécial Vins du Point est sorti !

C’est un guide complet sur les Foire aux Vins, mais aussi un focus sur 13 appellations au top, une sélection de 145 bouteilles à moins de 10 euros et 531 vins retenus. Un travail d’orfèvre signé par Jacques Dupont et Olivier Bompas.

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Un travail de Bénédictins, vous dis-je. Dans l’habit des moines dégustateurs, mes amis journalistes Jacques Dupont et Olivier Bompas. Durant plusieurs semaines, ils ont sillonné les différents vignobles en France, pour livrer des portraits de vignerons et de leur terroir en Bourgogne, Loire, Corse, dans le Sud-Ouest, en Provence, Beaujolais, Savoie, à Bordeaux, en Alsace, dans le Languedoc et même en Espagne.

Au total, ce sont 124 pages d’une petite « bible » qui vous répertorie les vins à acheter et à garder à travers un Grand Tableau des Millésimes, qui vous raconte les vendanges et les vins du fameux millésime 2016 à travers le regard d‘une nouvelle génération de vignerons.

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Et puis, il y a le Guide tant attendu des Foires aux Vins, car bien souvent le consommateur peut se sentir perdu face à une offre pléthorique de pinards. Là, il y a une expertise de plusieurs décennies de Maître Jacques et d’Olivier Bompas, sommelier de formation. Nos deux experts ont dégusté et noté les vins proposés par les enseignes de supermarchés et cavistes et ont répertorié, en 14 tableaux, les vins des différentes régions viticoles que vous pouvez vous procurer durant ces 5 ou 6 semaines de foires aux vins qui ont démarré cette semaine. Très judicieusement, 3 catégories ont été identifiées, fonction du budget ou du portefeuille de chacun : des vins à moins de 12 €, de 12 à 25 € et au-delà de 25 € (ou comme dirait Buzz l’Eclair vers l’infini et au-delà !).

En tout cas, ce Spécial Vins publié par Le Point est une véritable référence en la matière, mieux qu’une prophétie, une bien belle homélie pour cette grand messe des Foires aux Vins. Avec un édito toujours bien senti, écrit avec talent et toujours pince sans rire, par Jacques Dupont et intitulé « Attila fait les Vendanges ». « Les huns » du vin se reconnaîtront. Une véritable délectation signée Dupont.

Spécial Vins du Point par Jacques Dupont et Olivier Bompas, 4,5 € chez votre marchand de journaux

31 Août

Le « Spécial Vins » de Jacques Dupont sort le 8 septembre

Jacques Dupont et son ami Olivier Bompas, sommelier, ont travaillé tout l’été pour sortir ce numéro spécial du Point le 8 septembre sur les foires aux vins et les opportunités à ne pas louper. Un vrai guide pour s’y retrouver.

Jacques Dupont © Jean-Pierre Stahl

Jacques Dupont le journaliste et « Monsieur Vin » du Point © Jean-Pierre Stahl

UN SPECIAL VINS SUR LES FOIRES AUX VINS

Jacques Dupont : « je crois qu’au départ quand on a commencé, on avait 2 ou 3 enseignes qui les faisaient et là je crois qu’on en a 35 en comptant les sites et les cavistes qui s’y mettent aussi. Donc, nous on épluche les listings en amont, on travaille tout l’été pour vraiment que les gens puissent faire des affaires dans les foires aux vins. On part de listings où il y a 30000 étiquettes et on finit entre 900 et 1000 vins sélectionnés, car c’est comme pour les soldes il y a des fausses soldes et des vraies »

COMMENT S’Y RETROUVER ?

« On a 20 ans de métier derrière et donc on connaît à peu près les vins et on vérifie tout, si c’est vraiment une cuvée ou quelque chose qui a été fait pour l’occasion. On vérifie les prix aussi, si ce sont des prix soldés ou si ce ne sont pas des prix soldés et à ce moment-là on retient ce qui est intéressant ».

« C’est vrai qu’on fait de très bonnes affaires dans les foires aux vins et il y a un petit élément en plus cette année, c’est que le millésime 2014 commence à rentrer dans les FAV et il est beaucoup moins cher que les 2010 et toutes ces années où celà a flambé terriblement. 2014 est un très bon millésime, un peu méconnu, pas reconnu internationalement en tout cas, ce qui permet aux Français de faire de très bonnes affaires. Dans le reportage de Jean-Pierre Stahl qui parlait de la Vinothèque, par exemple eux, ils ont un très beau catalogue, on les a retenus dans le Point avec des magnums, des choses comme cela, c’est intéressant bien sûr. »

245294TOUJOURS AUTANT DE BORDEAUX ?

« Bordeaux domine toujours mais sa part s’éfritte un petit peu parce qu’il y a d’autres régions qui ont fait de gros efforts et les prix très élevés des Bordeaux -une quarantaine de grands crus qui ont monté les prix en 2010- ont un peu effrayé la clientèle. Ils se sont reporté sur la Loire, le Languedoc, d’autres régions qui sont plus abordables.

PEUT-ON SE FIER AUX VINS MEDAILLES OU COUPS DE COEUR?

« Mais non, vous connaissez la grande distribution, vous savez que ce ne sont pas des philantropes, alors quand eux dans leur catalogue ils vous mettent coup de coeur c’est qu’ils ont une belle marge ou de gros volumes, mais ça ne veut pas dire que vous faites une très bonne affaire. C’est pour cela que l’on passe autant de temps à éplucher tout cela. On peut faire de très bonnes affaires, mais ce ne sont pas forcément les médailles ou coups de coeur que se distribue ou s’auto-distribue la grande distribution. »

DES FOIRES AUX VINS QUI FONCTIONNENT JUSQU’EN OCTOBRE…

« Il y a en effet des enseignes qui démarrent très tôt et d’autres plus tardives comme Leclerc qui ferme le ban car ce sont les FAV les plus tardives, avant il y a toutes les autres enseignes qui défilent. Mais cette année, j’ai trouvé que c’était très bien fourni, y compris sur internet… Les sites ont commencé avec des prix trop élévés il y a quelques années, aujourd’hui ils sont très concurrentiels. Et on va trouver des vins que l’on ne trouve pas parfois dans la grande distribution, car ils ont besoin de moins de volumes. »

Interview réalisée par MP D’Abrigeon avec le concours de JP Stahl.

Les foires aux vins démarrent en août sur les chapeaux de roues

C’est l’ouverture ce matin de la foire aux vins chez Lidl. L’ancien hard-discounter organisait hier une première soirée dégustation avec les propriétaires de domaines et de châteaux dont Bernard Magrez à Arès en Gironde. Un lancement en fanfare avec également la Vinothèque qui commence demain. Ces deux enseignes ont déjà une semaine d’avance sur internet. Des foires aux vins de plus en plus importantes et précoces. 

Coup d'envoi national de la foire aux vins chez Lidl à Arès en Gironde © JPS

Coup d’envoi national de la foire aux vins chez Lidl à Arès en Gironde © JPS

Les amateurs, connaisseurs et fidèles clients se bousculent. Il est 20h30 ce mardi 30 août et ils ont attendu sagement l’ouverture de ce tout nouveau Lidl d’Arès qui a vu les choses en grand. Grandes lettres éclairées par des leds, tapis rouge le long d’une grande allée de bouteilles, et au fond un vaste espace de dégustation avec les vignerons et propriétaires de domaines.

Pour l'apéritif un petit blanc de Graves © JPS

Pour l’apéritif un petit blanc de Graves © JPS

Un moment privilégié pour les 200 personnes invitées qui ont la primeur de découvrir ce soir-là les vins en promotion à la vente et surtout la possibilité de les déguster :  « c’est pour acheter directement quelques bouteilles pour moi ou pour des amis et pour repérer » confie Jean-Pierre Vinel de Pessac venu en éclaireur pour déguster et faire son choix.

Jean-Pierre Vinel a conservé la tenu décontractée des vacances pour cette foire aux vins qui démarre en août désormais © JPS

Jean-Pierre Vinel a conservé la tenu décontractée des vacances pour cette foire aux vins qui démarre en août désormais © JPS

Il y a aussi Guillaume et Valentina qui ont une idée sur leur gamme de prix « un peu plus de 10 € » et Gilbert Béreau qui se réjouit d’avoir déjà pu déguster un bon Graves en blanc Château de Carolle et d’avoir rencontré Jean-Claude Mas propriétaire en Languedoc-Roussillon ou encore Bernard Magrez, le propriétaire de 4 grands crus classés à Bordeaux.

FOIRE AUX VINS 2016 034

Bernard Magrez est en effet très heureux d’être présent ce soir-là chez Lidl, il propose à la dégustation château Fombrauge et La Tour Carnet en 2014 notés comme exceptionnels 92 et 90 :  « c’est une bonne occasion pour moi de connaître les amateurs de vin, de voir ce qui plaît ou ce qui ne plaît pas, d’avoir leur approche en particulier.  Pour moi c’est une belle école, j’apprends beaucoup (à leur contact). Depuis 3 ans, ils ont une offre de haute qualité et même de très haute qualité car ils proposent des Yquem et autres. Pour nous, on y trouve des amateurs de vins et c’est important, je le répète d’écouter leurs souhaits, leurs appréciations, leur mémoire du vin. C’est très enrichissant.

Bernard Magrez en véritable star hier de la foire aux vins © JPS

Bernard Magrez en véritable star hier de la foire aux vins avec Guillaume et Valentina © JPS

Tout le monde sait bien aujourd’hui que pour faire des affaires, il faut goûter les vins avant de les acheter, les prix sont intéressants, par conséquent tout est réuni. On connaît le vin que l’on achète et il n’y a pas de déception. » Bernard Magrez

Bernard Magrez avec la team Lidl et amateurs de rugby © JPS

Bernard Magrez avec la team Lidl, amateurs de vin et de rugby © JPS

Il est vrai que cette année cette enseigne de hard-discount est encore montée en gamme avec ses ventes sur internet , mais également dans ses magasins: « pour la 3e année, on y propose des grands crus classés, des noms très connus en France et dans le monde tels que Yquem et Dom Pérignon cette année (qu’on vend uniquement sur internet, « bien évidemment pour faire de la com mais pour attirer aussi des nouveaux consommateurs »), mais on n’oublie surtout pas le consommateur historique pour qui on affiche 140 références et quelques perles comme le vin de Jean-Claude Mas que l’on vend à 4,29€ », m’explique Michel Biéro, gérant des achats chez Lidl France.

Les chais de la Vinothèque et de la maison de négoce Dubos à Bordeaux © JPS

Les chais de la Vinothèque et de la maison de négoce Dubos à Bordeaux © JPS

Cette course des foires aux vins a déjà débuté la semaine dernière sur internet avec de nombreux concurrents dont la Vinothèque de Bordeaux qui a commencé le 25 août. Dans ses chais rive droite, les commandes battent leur plein, des cartons et caisses pleines mais aussi des cartons panachés sont préparés par les employés.

Préparation des cartons panachés à la Vinothèque © JPS

Préparation des cartons panachés à la Vinothèque © JPS

Dans ces chais aux 2 millions de bouteilles, Noémie Lavigne directrice marketing et commerciale est heureuse de faire plaisir au consommateur :  » nous achetons en direct à la propriété et nous conservons ici dans ces chais de vieux millésimes ».

Dans les foires aux vins nous essayons de proposer à l’internaute ou à l’acheteur en magasin des pépites sur des millésimes anciens comme 1989 , 1995 ou 1997, une grande variété avant 2010″, Noémie Lavigne Vinothèque de Bordeaux.

La team de la Vinothèque avec Omar Di Salvatore à gauche © JPS

La team de la Vinothèque avec Omar Di Salvatore à gauche © JPS

Des foires aux vins en grande distribution, sur internet et chez les cavistes. A deux pas de la Colonne des Girondins de Bordeaux, la célèbre cave de la Vinothèque prépare sa valse des étiquettes. La foire en boutique démarre le 2 septembre et la soirée spéciale avec viticulteurs aura lieu le 7 septembre. Un moment intense pour l’ensemble des employés et Omar Di Salvatore pour qui ce sera sa première en tant que directeur:

Pour nous, ça représente 20 000 bouteilles et plus ou moins 20 % du chiffre d’affaire », Omar Di Salvatore directeur Vinothèque de Bordeaux.

Durant ces 6 semaines de foire aux vins, les consommateurs un peu perdus dans cette jungle des références, pourront se faire conseiller en magasins, éplucher les brochures avant de se précipiter ou encore lire la presse spécialisée avec notamment le numéro Spécial Vin du Point qu’ont préparé durant tout l’été Jacques Dupont et son ami sommelier Olivier Bompas.

Ces foires aux vins restent un moment de plaisir, de recherches et d’échanges de bons tuyaux entre amis. Des foires aux vins très juteuses qui représentent près de 20 % du chiffre d’affaire des rayons vins dans l’ensemble des enseignes de la grande distribution.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot et Françoise Dupuis :

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération).

23 Août

Foires aux vins : de plus en plus anticipées !

C’est chaque année, c’est la course, digne d’un 100 m d’Usain Bolt ! Les foires aux vins débutent cette semaine sur internet, dès la semaine prochaine et début septembre dans de nombreux hypermarchés partout en France. Certains confient à Côté Châteaux qu’avec ces températures toujours chaudes, ça va être plus difficile de vendre du rouge.

Aurélie Boileau du Lidl d'Ambarès-et-Lagrave © Jean-Pierre Stahl

Au Lidl d’Ambarès-et-Lagrave en 2015 © Jean-Pierre Stahl

« Messieurs les Anglais, tirez-les premiers ! » On est pas loin du champ de bataille tellement les troupes des grosses enseignes se mettent en ordre de marche et préparent déjà les emplacements  et les stocks pour cette période intense. Mais va-t-il y avoir autant de morts que sur les champs de batailles napoléoniennes, rien n’est moins sûr. Une chose est certaine : le liquide va s’échanger contre du liquide.

Les premiers à tirer ce sont bien sûr les sites internet : Lidl le 24 août, Wine&Co et la Vinothèque le 25 août. Le gosier à peine reposé du rosé de l’été englouti à toutes les sauces et notamment « barbecue », voici le consommateur obligé de se creuser la tête et de faire ses provisions pour les mois qui viennent en blanc, rouge, liquoreux et champagne… Ce qui fait dire à un responsable de rayon liquide joint ce matin : « comment voulez-vous vendre du rouge avec cette chaleur… »

Pas grave,  ils vendront bien quelques fournitures scolaires car le gros des foires aux vins dans les super et hypermarchés ne démarrera pas avant la semaine du 5 septembre. Néanmoins, ceux qui essaient de damer le pion aux Carrefour, Auchan, Leclerc, Géant, Cora déjà bien implantés sur ce segment (cela représente environ 20% de leurs ventes), ceux-là qui sont un peu les « jaunes » regardés de haut, en un mot les Lidl commencent plus tôt et commencent aussi à énerver les autres…

Foire aux vins 222Imaginez plus tôt ? Oui, imaginez plutôt le 31 août, leurs rayons vont regorger de vins bons marchés mais aussi de vins de bonne facture. Ils ont même le toupet d’organiser eux aussi des soirées privées la veille, comme celle qui s’annonce le 30 août à Ares pour leurs bons clients, avec rencontre de viticulteurs…Il faut dire qu’ils sont montés en gamme ces dernières années et que cela continue.

Les crus d'exception commercialisés chez © Lidl.

Les crus d’exception commercialisés chez © Lidl.

Sur leur site, ils proposent ainsi le prestigieux château Yquem 2008 à 199€, en rouge un Hospice de Beaune 1er cru 2014 à 69 € ou encore un Dom Pérignon millésimé 2004 à 129 €.

Guillaume Cottin, président de la Vinothèque de Bordeaux et "vinotheque-bordeaux.com" © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Cottin, président de la Vinothèque de Bordeaux et « vinotheque-bordeaux.com » © Jean-Pierre Stahl

Guillaume Cottin de la Vinothèque n’est pas en reste: « pour nous c’est le 25 sur internet et le 1er septembre en magasin. On commence toujours avec une semaine d’avance sur internet. Mais nous préparons aussi notre soirée le 7 septembre avec déjà des propriétaires de domaines qui seront présents comme Carbonnieux, claire Lurton de château Ferrière, les vins de Jean-Philippe Janoueix (la Confession) et la Grézette en Cahors. »

CaptureOn voit bien que la campagne démarre sur les chapeaux de roues, Géant Casino va aussi être visible avec un démarrage dès le 6 septembre mais aussi certains Leclerc bien achalandés en plein secteur viticole comme celui de Léognan qui ouvrira son rayon Foire aux Vins le 7 septembre, bien avant les autres Leclerc qui généralement ferment le banc fin septembre et début octobre.

Ce sont donc 6 semaines intenses de lutte acharnée qui s’ouvrent pour le consommateur. Celui-ci aura tout loisir de regarder sur internet ou de lire les brochures mises dans les boîtes aux lettres pour bien préparer ses achats. Bien sûr, il y a dans les supermarchés des conseillers qui seront présents pour orienter celle ou celui qui serait quelque peu dépassé par l’événement. Pas de panique, chaque chaussure a son pied comme on dit, et chaque caisse ses bouteilles…ne pas hésiter aussi à les panacher.

Foire aux vins 231LES ENSEIGNES :

Cora : certains à partir du 22 août sinon à compter du 12 septembre

Repère de Bacchus : du 30 août ou 29 septembre 

Lidl : à partir du 31 Août

Géant et Casino : du 6 au 17 octobre

Intermarché :  du 6 au 18 septembre 

Lavinia : du 5 septembre au 3 octobre 

Leader Price : du 6 au 18 septembre

Monoprix : du 7 au 25 septembre 

Nicolas : du 7 au 25 septembre 

Carrefour Market : du 16 septembre au 2 octobre

Auchan : du 20 septembre au 4 octobre 

Carrefour : du 28 septembre au 10 octobre 

Leclerc :du 28 septembre au 8 octobre 

Simply : du 30 septembre au 16 octobre

12 Août

Sur le chenin des vacances, la foire aux vins de Vouvray

Vouvray fête ses 80 ans et pour l’occasion vous ouvre ses caves de la Bonne Dame pour déguster vendredi 12, samedi 13 et dimanche 14 août, ses vins blancs secs, demi-secs et moelleux, ainsi que ses vins pétillants selon la méthode traditionnelle. Plus de 20 vignerons vous attendent pour découvrir leur production réalisée à partir de chenin blanc.

Stéphane Deniau président de la foire aux vins de Vouvray © JS

Stéphane Deniau président de la foire aux vins de Vouvray © JS

Les drapeaux tricolores sont de sortie à l’entrée des galeries troglodytiques du XVe siècle des Caves de la Bonne Dame à Vouvray. C’est le signe d’un moment fort pour l’appellation Vouvray qui comme d’autres en France fête cette année ses 80 ans.

L'entrée des Caves de la Bonne Dame du XVe à Vouvray © JPS

L’entrée des Caves de la Bonne Dame du XVe à Vouvray © JPS

« Cette foire aux vins, c’est un moment convivial où l’on présente nos produits aux touristes qui sont actuellement dans la région », confie Didier Aubert viticulteur à Vouvray depuis 1997.

Didier Aubert 7e génération de vignerons à Vouvray depuis 1823 © JPS

Didier Aubert 7e génération de vignerons à Vouvray depuis 1823 © JPS

Lui est la 7e génération de vignerons, ses aïeuls ont commencé à exploiter en 1823. Aujourd’hui, Didier Aubert est à la tête de 43 ha, il produit beaucoup de vins pétillants, « c’est 70% de notre activité et le reste c’est du Vouvray sec et du moelleux pour les bonnes années comme en 2014 et 2015 ».

Maurice Huguet entouré de ses petits-enfants Nathan et Estelle © JPS

Maurice Huguet entouré de ses petits-enfants Nathan et Estelle © JPS

Juste à côté, on trouve Maurice Huguet « le doyen de la foire » avec bientôt ses 83 ans. « Je la fais depuis 49 ans », autant dire presque depuis le début car cette foire aux vins existe depuis 54 ans. Pour l’occasion il est aidé de ses deux petits enfants Nathan 24 ans et Estelle 18 ans, qui sait peut-être la relève ? En attendant, Nathan est ingénieur en bio chimie et en agriculture, il travaille sur l’utilisation d’insectes comme protéines à Bangkok dans une entreprise de consultants.

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Maurice Huguet présente toute sa gamme de vins tranquilles en blancs secs, demi-secs et moelleux sur différents millésimes du 1989 au 2014 en moelleux et du 2009 au 2015 en sec. Il est aussi fier de pésenter son brut et demi-sec selon la méthode traditionnelle « car on ne peut plus dire champenoise, c’est interdit » confie-t-il. « L’évolution va dans le bon sens, on a acquis une certaine réputation qui nous sert beaucoup, on n’est pas à plaindre par rapport à d’autres régions viticoles.On a des produits particulièrement compétitifs, même si on n’a pas l’image du champagne, on a aussi la qualité. »

Stéphane Deniau confirme que la Foire aux Vins de Vouvray est un succès populaire © JPS

Stéphane Deniau confirme que la Foire aux Vins de Vouvray est un succès populaire © JPS

Stéphane Deniau, le président de la Foire aux Vins, confirme le succès de cette manifestation au fil des années : « on a entre 4000 et 5000 personnes sur les 3 jours, à 80 % ce sont des touristes, c’est bien car ça fait connaître le Vouvray partout en France et à l’étranger. »

C’est une vraie foire où les produits du terroirs et la gastronomie sont à l’honneur : « il y a aussi des producteurs de foie gras, de miel, des fromages, la célèbre maison Hardouin de Tours et le restaurant Le Grand Vatel à Vouvray qui depuis 2 ans réalise la restauration le midi. Les gens mangent et se posent.Il y a la fricassée de Loire, l’andouillette de Vouvray, la géline de Touraine…bref que des produits du terroir. »

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Vouvray ce sont environ 300 vignerons sur 2500 ha de vignes qui produisent ces vins issus d’un seul cépage le pineau de la Loire plus couramment appelé chenin. 60 % de bulles et 40 % de vins blancs secs et moelleux. « on est sur la minéralité grâce au sous-sol calcaire, sur l’acidité assez forte mais maîtrisée, cela donne des vins fruités, structurés, sur le minéral, des vins qui vont très bien se garder », précise Stéphane Deniau. Des vins qui ont un bon tempérament et qui sont de petites pépites, Côté Châteaux souhaitait vous les faire partager.

09 Sep

Pour la foire aux vins, c’est la grande interrogation devant les rayons…

C’est parti pour les foires aux vins et le manège devant les rayons de supermarchés. Lecture attentive de catalogues, de guides, avec parfois les téléphones portables vissés à l’oreille: conseil à un ami ou 50-50…Non c’est plutôt 71 % qui avouent ne pas s’y connaître selon Terre de Vins. D’où les conseils avisés des « sommeliers », cavistes et des journalistes spécialisés. Si les hypermarchés sont sur le pont pour conseiller les clients perdus, les cavistes ne sont pas en reste.

David, de Villenave d'Ornon, se fie aux coups de coeur et aux médailles sur les bouteilles © Jean-Pierre Stahl

David, de Villenave d’Ornon, se fie aux coups de coeur et aux médailles sur les bouteilles © Jean-Pierre Stahl

Les foires aux vins, c’est un peu comme l’angoisse de la page blanche pour l’écrivain…Pour le consommateur, difficile de s’y retrouver parmi l’offre pléthorique de vins, de cépages, d’appellations et de régions viticoles. Le client est aussi angoissé devant son caddy que l’écrivain devant son poème. Osons la métaphore, certes il ne subira pas les foudres de ses lecteurs (quoiqu’il y aura bien les lecteurs d’étiquettes) mais les critiques de ses amis avec lesquelles il aura ouvert une bouteille dénichée en foire aux vins: « pas terrible ! », « tu l’as achetée où ? », « pas mauvais, mais manque de longueur en bouche »…bref la douche si le choix n’est pas bon ! D’où le réflexe de bon nombre d’acheter des vins chers ou des grands crus classés, ce qui est généralement gage d’une certaine qualité (mais pas toujours) alors que certains petits vins peuvent se révéler être de véritables petites pépites.

Le constat est sévère, c’est Terre de Vins qui l’a sorti dans son numéro spécial la semaine dernière: « 71% des Français ne s’y connaissent pas » en vin43% « pas du tout », contre 3% disant s’y connaître « beaucoup » et 26% « assez ». 43% des cadres et professions libérales disent connaître le vin, contre seulement 30% des professions intermédiaires, 20% des employés et 16% des ouvriers (selon Viavoice pour Terre de Vins).

Ce matin au lancement de la foire aux vins d’Auchan Bordeaux-Lac, les avis divergeaient: Micheline de Bordeaux nous certifie qu’elle n’est « pas du tout perdue », qu’elle « connaît les étiquettes » car elle a « fait un petit peu des cours d’oenologie et a « travaillé dans le milieu du vin ». Un peu plus, loin un client nous confie « bon connaisseur, je sais pas mais j’aime le bon vin avec les bonnes choses car on mange de bonnes choses sur la région de Bordeaux, tout ce qui est fromages, viandes rouges, on a les bons vins qui vont avec. »

Dans les hypers et supermarchés, de nombreux conseillers, du caviste au chef de rayon en passant par le chef de secteur, ici Matthieu Grall, orientent les consommateurs (Gérard d’Artigues) © JPS

« Je ne bois pas beaucoup de vin, mais quand j’ouvre une bouteille j’aime qu’elle soit bonne, et de ce fait j’aime les vins assez charpentés qui ont une belle couleur de telle manière que quand on les verse dans des jolis verres, ça met en valeur le vin ! C’est pour le plaisir. « , nous confie Gérard d’Artigues-près-Bordeaux. Toutefois, il avoue que c’est trop vaste pour être connaisseur, » j’ai une petite idée mais c’est vraiment humble par rapport à tout ce que l’on peut voir ici. »

Pour David de Villenave d’Ornon: « j’ai eu le catalogue en arrivant, je vais regarder, Monsieur m’a bien conseillé, je vais voir si il y a de bonnes affaires. Je suis un petit amateur. Je fonctionne surtout aux coups de coeur, aux notations, aux vins médaillés, je suis rarement déçu. »

Durant ces quinze jours à Bordeaux-Lac, ce sont ainsi 50 000 bouteilles qui seront mises en rayons, 600 références que le consommateur pourra étudier tranquillement parmi les 64 pages du catalogue chez lui ou en rayons. Avec l’aide des conseillers, mais aussi en téléphonant à un ami pour se faire confirmer une information, ou en comparant les notes et critiques des hebdomadaires et de la presse spécialisée. Dans les rayons des supermarchés, 44% des linéaires sont occupés par les vins de Bordeaux durant ces foires aux vins.

Pour Virginie Thibault-De Paz, chef du rayon liquides d’Auchan: « Même si c’est un achat plaisir, par manque de connaissances, on peut passer à côté de petits vins qui sont très bons, donc ces conseillers qui ont eu des formations vont pouvoir transmettre leur savoir par rapport aux demandes du clients. »Effectivement, c’est compliqué, mais chaque AOC a un terroir différent, et ce terroir va apporter des arômes différents. Pour moi, il n’y en a pas trop. Par exemple, on peut s’y retrouver aujourd’hui plus facilement dans les Côtes de Bordeaux, on a allégé et après on peut aller rechercher des spécificités entre Blaye, Cadillac, Castillon, Francs. »

La Maison Désiré: Nicolas et Stéphanie Désiré, Karim Messaoud, conseiller en vente et Guillemette de Castelbajac, sommelière © Jean-Pierre Stahl

La Maison Désiré: Nicolas et Stéphanie Désiré, Karim Messaoud, conseiller et Guillemette de Castelbajac, sommelière © Jean-Pierre Stahl

Certains cavistes viennent de recevoir leurs caisses car eux aussi réalisent à leur niveau leur propre foire aux vins, un peu plus tard. A la Maison Désiré à Bordeaux, c’est l’effervescence. On commence à remplir les rayonnages. Cette année en prime, une recrue de poids est venue gonfler les effectifs: Guillemette de Castelbajac, tout juste diplômée d’un Magister Sommelier de Worldsom.

Nicolas Désiré qui a repris l’affaire fondée par son père Alain Désiré en 1992, reconnaît l’utilité des petits cavistes: « il y a une majorité de clients qui nous disent: « il me me faut du vin,  aidez-moi, conseillez moi », la plupart du temps ils nous font confiance ». »Parfois le client a une idée bien précise, on lui pose des questions, pour quel événement; c’est tellement compliqué suivant les appellations et les millésimes, on passe du temps avec le client pour le conseiller au mieux, c’est notre métier de caviste. »Il y a de plus en plus d’apéritifs aux vins,  il est nécessaire d’aiguiller le client. »

On l’aura compris, cette période des foires aux vins est un moment où il ne faut pas se louper: et pour l’hypermarché qui va réaliser 10% de son chiffre d’affaire annuel en vins et champagnes, et pour le petit consommateur, une fois bien conseillé et éclairé, qui va refaire les niveaux…de sa cave !

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Didier Bonnet