C’est bientôt le Winestock Festival, LE festival Oeno/Gastro/Musico festif. Son concepteur Pascal Cuisset se livre pour Côté Châteaux sur l’esprit de ce festival de la musique, du vin et du bien manger ou bien vivre. Un grand gaillard au coeur tendre qui veut faire partager ses passions, avec un clin d’oeil à Woostock. Il est l’invite de Parole d’Expert et le vigneron du mois pour Côté Châteaux.
JPS : « Bonjour Pascal Cuisset. Alors dites-nous, quelle est l’origine, la philosophie de ce Winestock Festival ? »
Pascal Cuisset :« Nous on veut remettre le vin à sa place, c’est-à-dire la CONVIVIALITE, le PARTAGE, le PLAISIR… Là où doit être sa vraie place et pas forcément parler de terroir… On s’est demandé tout simplement « si on devait aller à une fête autour du vin, qu’est-ce qu’on devrait y trouver ? » Tu connais mon personnage…
D’habitude, l’approche du vin est toujours très académique, nous on veut juste le plaisir, le côté épicurien, les gens qui aiment boire, manger et faire la fête… »
JPS : Et Winestock, ce n’est pas sans rappeler Woodstoock ? »
Pascal Cuisset : « Oui, il y a plus de 50 ans, il y a eu un truc qui a eu du succès… Là, c’est le Winestock, c’est plus Wine que Wood !L’idée, c’est vraiment le côté partage, nous on ne va pas se baigner tout nu, mais vraiment l’idée c’est le partage… »
JPS : « Combien de groupes avez-vous conviés ? »
Pascal Cuisset :« En concert, on a 5 groupes et en journée on a 6 groupes… Le fil conducteur, c’est que tous les goûts sont dans la nature: on aura de la salsa, du jazz, du ska et ça ira jusqu’à la pop française… On ne s’est pas arrêté à un style, comme un style de vin aussi… On a même ajouté une masterclass avec des cépages oubliés comme l’abouriou, le fer servadou ou le prunelard le papa du Malbec et du merlot…alors que le chardonnay, le sauvignon, le cabernet, le merlot, le pinot noir, ça représente 80% de la planète vin…Là on met en avant aussi lors de cette masterclass les cépages du piémont pyrénéen… L’idée, c’est de s’adresser à tout le monde, à un public large. La masterclass, c’est simple, les gens achètent une bouteille et on la déguste avec eux durant une heure. On a tellement intellectualisé le vin, qu’on revient aux fondamentaux, pour que ce ne soit pas compliqué. »
JPS : « Et ce Winestock festival va durer 3 jours ? «
Pascal Cuisset : « Oui 3 jours, avec aussi Vouvray, Madiran, les vins de Touraine, de Gascogne, les côtes du Tarn, Bordeaux, Bergerac, Duras. On a 17 vignerons pour ce 1er Winestock, qui adhèrent à la philosophie de l’événement. On ne se prend pas la tête, on communique autrement sur le vin. C’est un événement fait par des vignerons, on a fait comme on imagine : le côté festif autour du vin, c’est très important, cela désacralise l’image du château depuis des décennies. »
C’est un festival, une foire aux vins et une féria avec des groupes qui jouent toute la journée.
« Si on pouvait capter un certain public qui a une autre image du vigneron car au final à force de sacraliser le vin, de trop l’intellectualiser on a vidé la salle de ses clients. On voit par exemple qu’en Gascogne ils s’en tirent, les gens voient le côté festif, le côté vacances, plutôt que le grand château avec le grand vin, la gastronomie ce n’est pas forcément le caviar, c’est aussi la plancha avec un bon magret de canard… C’est notre esprit sur ce festival du vin et de la musique : la convivialité, le partage et le plaisir. »
Adrien David-Beaulieu, vigneron bien connu de Saint-Emilion et du château Coutet, vient de lancer à Sainte-Terre une ferme qui fabrique la fameuse sauce soja. Connu au Japon pour son vin dans la manga les Gouttes de Dieu, il s’est passionné pour la sauce soja et a fait le pari d’en produire en Gironde. Une initiative qui a reçu le soutien du gouvernement japonais et de la plus vieille société qui en fabrique depuis 800 ans à Yuasa.
Quand le pays du soleil levant s’invite en terre bordelaise. C’est ici au pays du vin qu’on fabrique désormais la sauce soja bio made in Gironde… « On a réussi, on a fait le projet dans les temps », commente Adrien Davdi-Beaulieu…
C’est un vigneron Adrien David Beaulieu qui en a eu l’idée, avec sa compagne Madina Querre, avec l’aide d’un ami japonais Nao Kato. Un vigneron dont le vin, château Coutet (une propriété vieille de plus de 400 ans à Saint-Emilion) est encensé au Japon. Il s’est ainsi rapproché du plus vieux fabricant Yuasa pour fabriquer une recette traditionnelle de sauce soja…
« La base de la sauce soja traditionnelle, telle qu’elle a été créée et conçue à Yuasa au Japon, c’est du blé avec du soja, et un champignon qui est le koji… » explique Adrien David-Beaulieu; « donc dans le cadre de la sauce soja, c’est un champignon qui va faire la fermentation d’une matière solide, tandis que dans le vin le parallèle c’est une levure qui va transformer une matière liquide. »
Chez nous au Japon, la sauce soja remonte à 800 ans et j’ai envie de vous apporter la technique ici en France… » Toshio Shinko Pdg de Yuasa.
Comme le vin cette pâte va fermenter et être élevée en cuve inox 100 jours pour la sauce soja blanche et en foudre 500 jours puis en barrique pour la sauce soja noire.
« On va venir soutirer la cuve comme pour le vin, le jus c’est la sauce soja qu’on met en barrique pour un vieillissement d’à peu près un an, un an et demi, et la pâte qui va rester à l’intérieur avant de la presser on la conserve aussi en barrique, cette petite pâte s’appelle la pâte moromi et c’est l’illustration de la saveur umami… », commente Adrien David Beaulieu devenu expert en la matière, mais très humble devant le PDG de Yuasa.
Cette histoire se prolonge à Bordeaux puisqu’Adrien met sa sauce soja en valeur dans un nouveau restaurant japonais qu’il ouvre avec Yuasa et le chef June Yamano…
Pour nous japonais, le plus facile c’est sur du poisson, mais peut-être pour les Français avec un filet de boeuf ça marche bien et sur un magret de canard à Bordeaux, ça aussi ça marche bien… » le chef japonais June Yamano.
« La sauce soja, c’est comme une épice très importante de la cuisine japonaise et si on ne l’avait pas, il nous manquerait une touche finale… » selon Toshio Shinko Pdg de Yuasa.
Moment de dégustation de cette fameuse sauce soja sur du poisson cru avec le vin de son château à Saint-Emilion… « Il y a plein de points communs car la sauce soja est issu d’un solide qui est fermenté avec des champignons, le vin c’est un liquide fermenté avec des levures, et surtout on a la cinquième saveur qui est la saveur umami, et dans la cuisine de June il va utiliser la sauce soja qui est caractérisé par la saveur umami et des ingrédients qui vont avec, donc l’idée est de faire un super accord mets et vins entre cette saveur umami, liée au vin et aux ingrédients… » selon Adrien David Beaulieu.
Ce projet de sauce soja made in Gironde a reçu le soutien du gouvernement japonais. De grands chefs cuisiniers français et européens sont déjà intéressés par cette sauce soja bio.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Olivier Pallas et Rémi Castillo :
A l’occasion de la journée des droits des femmes instituée le 8 mars, Côté Châteaux vous propose un focus sur les femmes du vin et notamment chez les Aliénor du Vin de Bordeaux. Des femmes vigneronnes qui travaillent aujourd’hui comme des hommes tout au long de l’année pour produire et vendre leurs vins. Un magazine réalisé par Jean-Pierre Stahl et Alexandre Berne à voir ce mercredi 8 mars à 20h20 sur France 3 NOA.
En ce mois de mars, Côté châteaux met à l’honneur les femmes du vin, toujours aussi nombreuses à produire et à commercialiser le vin de Bordeaux.
Nous avons suivi notamment Amélie Osmond, jeune vigneronne des Côtes de Bourg en bio, au salon Wine Paris et Vinexpo Paris du 13 au 15 février dernier… Elle est présente sur tous les salons de vin de ce début d’année et enchaîne Wine Paris, juste après Millésime Bio…
C’est mon plus gros salon annuel, un salon qui me permet de rencontrer et retrouver tous mes partenaires cavistes, restaurateurs, sommeliers, pour moi c’est un événement incontournable de l’année »Amélie Osmond du Clos du Notaire
Nous sommes allés à la rencontre de Véronique Barthe à Daignac pour montrer tout le travail opéré par cette vigneronne, 7e génération et première femme à la tête de ce domaine château la Freynelle, dont l’histoire remonte au temps de Napoléon: « si aujourd’hui on est vigneron, cela remonte à mon arrière-arrière-arrière grand-père qui était grognard et a eu la bonne idée de se marier le même jour que Napoléon et pour le féliciter, Napoléon lui a donné quelques pièces d’or avec lesquelles il a acheté la première parcelle des vignobles Barthe ».
C’est un vrai métier, un métier très complet, passionnant, un métier qui vous prend aux tripes, je ne saurais pas faire autre chose que d’être vigneronne aujourd’hui », Véronique Barthe du château la Freynelle
Un métier pas de tout repos, « c’est vrai on vit dehors et on subit les aléas climatiques, ça peut être la grêle, le gel, les 2 et maintenant la sécheresse… »
Avec sa fille Célia, ingénieure agronome, et 2 frère et soeur en prime, la relève est assurée sur ce type de propriété en Bordeaux où il faut se battre :« on a connu des périodes plus simples, on est en, train de vivre des moments un peu compliqués, mais on sait qu’on va rebondir car on a tout pour: les vins et la motivation.Effectivement, il y a une déconsommation mais pas que de vins de Bordeaux, il va falloir adapter notre offre à la demande, mais on a tout pour proposer au consommateur et aux jeunes des vins croquants, gourmands, avec lesquels ils vont se faire plaisir… Avec des Bordeaux blancs, Entre-deux-Mers, des Bordeaux rosés, clairets, des rouges en barriques, en cuve ou en amphore… Des vins avec bulles ou sans bulles, on à tout pour se faire plaisir à Bordeaux. » (à consommer avec modération)
Petite séquence sur sa chaîne de mise en bouteille et évoquer avec elle ses marchés français et à l’export et notamment ses Bordeaux blancs qui là partaient pour les USA…
Néanmoins « il y en a qui sont dans la panade et c’est compliqué pour tout le monde »… Vous allez aussi rencontrer grâce à Vivien Roussel et Laure Bignalet : Aurore Castagnet, vigneronne à Saint-André-du-Bois, plongée dans la crise viticole bordelaise, qui ne se verse plus de salaire… Avec l’arrachage d’une petite partie de sa vigne, elle espère pouvoir s’en sortir: « si on arrive à avoir l’arrachage primé, cette parcelle je l’arracherai pour avoir une petite rentrée d’argent et pouvoir épurer certaines choses au niveau bancaire… »
A Montagne, nous allons faire connaissance avec Séverine Erésué qui manage avec son mari Stéphane le château La Fleur Plaisance, car comme très souvent les domaines viticoles sont tenus à 2 : « complétement, nous on travaille à 4 mains, depuis toujours, nous sommes très très contents de travailler en binôme. » Séverine fait partie des Aliénor du Vin de Bordeaux, elle nous explique produire avec Stéphane que des vins rouge sur différentes cuvées : « nous faisons des vins d’assemblage, avec du merlot plutôt à 80% car nous sommes sur la rive droite de Bordeaux, et après on va avoir du cabernet sauvignon pour compléter. » Cette appellation fait partie comme l’explique Stéphane des satellites de Saint-Emilion : « ce sont les appellations qui gravitent autour de Saint-Emilion, Montagne, Puisseguin, Lussac… ce sont des appellations intéressantes qui ont les mêmes terroirs que Saint-Emilion, avec des prix plus abordables… »
La touche féminine se retrouve ici aussi sur une étiquette et une cuvée en hommage à leur fille dont le profil est sur l’étiquette :« il s’agit de Cassandre de Plaisance, une très belle cuvée en barriques neuves, c’est une bouteille qui a beaucoup plu à Wine Paris, qui interpelle car on sort de nos standards de nos étiquettes bordelaises, on sort des étiquettes un peu vieillottes avec les châteaux, nous n’avons pas le château dessus nous sommes parti dans quelque chose de très artistique… »
Sur le salon de Wine Paris, nous pouvons mesurer l’intérêt pour ces femmes de s’être associées dans les « Aliénor » du vin de Bordeaux : « on est un collectif de femmes du vin, nous sommes 12, et la première association féminine depuis 1994, et le principe c’est de mutualiser comme celà sur un stand les coûts… »commente Malika Faytout-Boueix du château Lescaneaut en bio. « Pour l’acheteur, c’est mutualiser le groupage, la logistique et le transport, et nous ce qu’on aime c’est travailler avec de l’amitié, du dynamisme, et c’est super sympa d’être toutes ensemble sur un même stand pour cela. »
« C’est quand même un monde un peu macho, et c’est bien de discuter entre femmes aussi sans vouloir être sectaires », commente Christine Nadalié du château Beau Rivage. « On mutualise beaucoup de choses, nos propriétés sont petites, et prendre un stand toute seule, ici ou à ProWein cela nous coûte très cher, et là on partage, on partage nos fichiers, il y a une émulsion qui est fantastique. »
Pour Alexia Eymas du château Maison Neuve :« en fait c’est un peu comme en cuisine, on ressent plus les choses en les observant, en prenant le temps et en se laissant guider par ce que nous offre la nature…Et cette alchimie fait que c’est un terroir, un climat et là une touche féminine en l’occurrence… »
La suite de ce côté château se poursuit une semaine après le salon Wine Paris où nous retrouvons toutes ces vigneronnes dynamiques au château Lescaneaut à Saint-Magne-de-Castillon : ces Aliénor fêtent quasiment leur 30ans cette année. Karine Bernaleau du château Mongravey à Margaux fait presque partie des pionnières : « Cela a été assez novateur pour Bordeaux, c’est la 1ère association de femmes de vin de France qui a été créée en 1994,on va rendre d’ailleurs hommage à Françoise de Wilde du château Ripeau (qui gérait le château depuis 1976 avant de le revendre) qui a créé cette association, il y a presque 30 ans aujourd’hui.’
Parmi les nouvelles arrivées, on compte une nouvelle génération avec Aurélie Anney du château Tour des Termes à Saint-Estèphe « moi je suis arrivée l’année dernière effectivement en 2022 » ou encore Alexia Eymas du château Maison Neuve en Blaye Côtes de Bordeaux …« La première chose c’est l’amitié, la sympathie, on déguste aussi des vins et le fil directeur est de pouvoir vivre ensemble », poursuit Christine Nadalié.
« On a une forte identité, on est toutes des femmes et filles vigneronnes, on défend les couleurs de Bordeaux, de toutes appellations confondues, et une association de femmes qui perdure autant de temps, c’est déjà un exploit… » , selon Monique Bonnet du château Suau.
« Oui on est super contentes d’être toutes ensemble, d’arriver sur des salons ensemble et d’incarner le renouveau de Bordeaux », conclut Véronique Barthe.
Côté Châteaux n°39 spécial Femmes du Vin et Aliénor le 8 mars à 20h20 sur France 3 NOA et le dimanche 12 mars à 13h45 et 20H30, ici sur la plateforme Francetv :
On les appelle les petites mains de la vigne, ce sont des étudiants, retraités, travailleurs saisonniers ou étrangers. Tous méritent d’être à l’honneur, car sans eux il n’y aurait pas de vendanges… Rencontre ce matin avec ces salariés engagés pour un dur labeur, qui méritent et montrent l’envie de bien faire, avec un smic ou parfois un peu plus. Néanmoins, cela devient compliquer de recruter ces vendangeurs et travailleurs saisonniers.
A l’embauche ce matin, Lisa est encore hésitante, elle se fait monter la manière de couper le raisin et de ne garder que le bon, en retirant parfois du pourri ou des baies desséchées. Lisa a 22 ans, elle est étudiante en master de l’intervention et du développement social et participe pour la première fois aux vendanges de Smith Haut Lafitte à Martillac en Gironde :
« c’est la première fois cette année, je fais les vendanges en tant que petit boulot d’été et en tant qu’étudiante, parce que j’en ai besoin… Cela permet d’aider mes parents à payer mon loyer, et à payer d’autres choses. »
« Cela représente une source de revenus et pour moi une avancée dans mon orientation pro car je vais faire des études en agronomie », commente Julien cet autre étudiant de 18 ans.
Au châteaux Carbonnieux à Léognan, on y trouve une poignée de retraités de 75 et même 80 ans comme Marie-Josée et Daniel. Malgré la pénibilité du travail et la chaleur, ils sont toujours là depuis plus de 20 ans, par envie, par habitude mais surtout pour compléter leur pension avec un salaire au niveau du smic (parfois un peu plus, avec le panier repas).
« C’est un apport au budget, et ce n’est pas plus désagréable qu’autre chose mais c’est surtout un apport au budget » commente Marie-Josée 75 ans; « je pense que je vais continuer un peu, mais pas longtemps (rire), mais enfin je diminue quand même mes journées surtout avec les chaleurs de cette année », commente Daniel 80 ans.
Dans ces vignobles, de nombreux saisonniers aussi des locaux mais aussi pas mal d’étrangers. Autrefois de la main d’oeuvre espagnole ou portugaise, désormais aujourd’hui davantage originaire des pays de l’Est comme ces bulgares sédentaires à Bordeaux Sylvia et Thiomir.« C’est bien, chaque année on vient pour travailler chaque saison ici »
« Il est clair que dans des régions plus éloignées de Bordeaux, c’est beaucoup plus compliqué de trouver du monde mais quelque part on sent un peu plus de tension depuis quelques années pour trouver du monde pour travailler dans les vignes que ce soit en saisons et même en vendanges, même si c’est un peu moins marqué en vendanges car il y a un peu ce côté magique des vendanges qui attire des gens, »selon Fabien Teitgen directeur général du château Smith Haut Lafitte.
Si certains châteaux continuent de recruter sur place, de plus en plus font appel à des entreprises prestataires de service…Et parfois les demandes peuvent être supérieures à l’offre.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Astrid Ferbos :
C’est de tradition, au CIVB on alterne la présidence entre un viticulteur et un négociant. Cette fois ci c’est une double tradition car Allan Sichel succède à Bernard Farges, après avoir déjà succédé à Bernard Farges déjà en 2016.
A la tête de la Maison Sichel depuis 1998, Allan Sichel célèbre négociant de la place de Bordeaux (qui compte 300 maisons de négoce) redevient président du CIVB; ce n’est pas une première pour lui car il a déjà été élu en 2016, un certain 11 juillet déjà. Sans doute la même date en l’an de grâce 2022 a du inspiré le même dénouement, en ce 11 juillet l’assemblée générale a donc réélu Allan Sichel comme nouveau président. Il succède à Bernard Farges, qui lui même a déjà effectué 2 mandats (non successifs bien sûr).
Allan Sichel, comme Bernard Farges, connaît bien les dossiers, ayant déjà été président de la Fédération des Négociants de Bordeaux et de Libourne de 2010 à 2016, puis président du CIVB de 2016 à 2019, et vice-président de 2019 à 2022. Certains regretteront un manque de changement de têtes nouvelles, mais bon, l’assemblée générale est souveraine et a parlé.
Des enjeux importants vont être à l’ordre du jour de cette nouvelle présidence comme la relance de la commercialisation des vins de Bordeaux en perte de vitesse sur certains marchés, les défis du changement climatique, le virage vers une transition environnementale ou écologique, et des dossiers épineux comme la superficie du vignoble de Bordeaux, faut-il ou non la réduire…? Bon courage à la nouvelle équipe.
C’est une belle reconnaissance pour Marie-Lys Bibeyran et son ouvrage consacré aux travailleurs de la vigne. Vendredi soir à Stockholm, son livre « Les Petites Mains de l’Ombre – Gestes et Savoir-Faire des Vins du Médoc » a reçu deux prix, deux distinctions internationales, qui doivent aussi rappeler que le vin est avant tout réalisé par des petites mains, sans lesquelles, il ne serait pas ce qu’il est.
« Best Wine Book for Professionals » et « Best Wine Sustainability Book » décernés par les Gourmand Awards 2022 en Suède. Marie-Lys Bibeyran, ancienne salariée viticole, auteure des photographies et textes des Petites Mains de l’Ombre est de retour sur ses terres médocaines et ne cache pas sa joie d’avoir reçu ces 2 prix :
« Il y a forcément une fierté personnelle, cela a été du travail, un travail qui m’a donné raison, car je savais que ce sujet était susceptible de parler aux gens et qu’il était nécessaire de faire ressortir ce travail de l’ombre… »
Je suis très heureuse pour les travailleurs des vignes, j’ai déjà vécu une belle aventure moi-même en faisant ce livre, ce qui m’a beaucoup plu et suivre ce chemin après, c’est juste fantastique », Marie-Lys Bibeyran
Deux prix, c’est tout de même pas mal, une belle surprise et une belle reconnaissance… « Je savais que j’étais nommée dans la catégorie livre professionnel sur le vin, en compétition avec d’autres auteurs d’Espagne, des Etats-Unis ou de Chine, mais je n’avais pas été prévenue pour la 2e catégorie sur le vin durable également… »
Aujourd’hui, « les travailleurs de l’ombre sont nombreux à me dire merci pour faire reconnaître leur travail…En tant que travailleurs de l’ombre, ils sont tellement invisibilisés. Il y a quand même quelque chose de volontaire là-derrière. En France le vin est très sacré, et il colle à l’image de la France, mais rien n’existe pour mettre à l’honneur ceux qui le font, comme si la récolte arriverait comme par enchantement dans les cuves à la fin… Ils ont l’impression de ne pas exister, cela limite aussi les tentatives de revendications. »
Un bel ouvrage, fruit d’un long travail d’une salariée viticole, qui connaissait le thème et les travailleurs qu’elle côtoyait au quotidien :
J’ai suivi les travailleurs de l’ombre sur 2 ans, pour prendre le temps de prendre en photos tous les gestes… Par exemple sur la taille j’ai consacré une dizaine de pages, ce sont tous les gestes, de toutes les tâches qu’ils accomplissent tout au long des 4 saisons… »
« Mes photos sont volontairement en noir et blanc car elles mettent bien en valeur ces gestes, elles sont accompagnées de textes très pédagogiques pour que les gens qui ne sont pas du milieu puissent bien comprenrdre, se familiariser. Il est essentiel quand on consomme ou encore plus encore quand on est passionné, qu’on sache comment on arrive jusqu’au verre de vin. »
Une chose est sûre, le travail de Marie-Lys Bibeyran fait aussi prendre conscience que sans ces petites mains, il n’y aurait pas de vin, « maintenant on voit de plus en plus les propriétés viticoles qui commencent à communiquer, là dessus, sur les gestes dans les vignes, mais pas forcément encore sur les petites mains de l’ombre, ce qu’elle trouve dommage…
En tout cas, cette aventure aura tiré deux enseignements : « j’espère faire prendre conscience aux travailleurs de l’ombre qu’ils font un travail formidable. Ils ne font pas cela parce qu’ils ne seraient pas capable de faire autre chose, c’est un travail très beau et précieux…Et à ceux qui aiment le vin, de chercher à savoir ce qu’il y a derrière la bouteille. Il y a d’ailleurs un proverbe chinois qui dit « quand tu bois l’eau du puis, n’oublie pas ceux qui l’ont creusé ». Il faut qu’on apprenne à respecter tout le travail des hommes et des femmes qui sont des passionnés malgré leurs conditions de travail, cette situation dans laquelle ils sont maintenus. Ils ne sont pas assez mis à l’honneur, ils sont plus dans l’ombre, il faut qu’on prenne davantage conscience de tout cela. »
« C’est une grande fierté d’avoir porté tout cela jusqu’aux Gourmand Awards en Suède où de nombreux pays ont été sensibilisés, le chemin du livre n’est peut-être pas terminé, pourquoi s’arrêter en si bon chemin ».
Félicitations à Marie-Lys Bibeyran et aux petites mains de l’ombre, à qui Côté Châteaux décerne sa rubrique « vigneron du mois »
C’est une page d’histoire qui se tourne à la tête de château Guiraud 1er grand cru classé 1855 de Sauternes. Une femme a pris hier la direction du domaine, une figure car c’est Sandrine Garbay, la maître de chai du château Yquem. Elle succède à la famille Planty, Luc et Xavier, qui ont dirigé Guiraud pendant plusieurs décennies. Sandrine Garbay, la vigneronne du mois pour Côté Châteaux.
C’est par un communiqué que Luc Planty, DG a fait savoir que l’histoire de Guiraud allait continuer mais sans lui à sa tête. Il a écrit ces quelques lignes hier:
« L’agriculture, l’agronomie et la biologie me fascinent depuis toujours. Rares sont ceux qui ont pu vivre leur passion dans un vignoble tel que celui du Château Guiraud, et j’en fais partie. Durant ces neuf riches années, j’ai mené des réflexions et acquit mon expérience, dans le but d’engager l’écologie du vignoble toujours plus loin. La viticulture, particulièrement à Sauternes, est un travail de patience, d’observation, qui a permis la reconnaissance de ce terroir fascinant au plus haut niveau. Ces années m’ont également fait vivre des émotions fortes tandis que Dame Nature jouait son rôle de rabat-joie. La pluie, la grêle, le gel, etc… et à chaque fois je m’étonne de la résilience si puissante de ce cru de prestige. »
« Il est temps pour moi de passer la main ».
« Chers amis, ce courrier vous est adressé pour vous remercier à la fois pour la promotion de notre vin et également pour la reconnaissance de notre savoir-faire et de nos recherches culturales. Château Guiraud a toujours évolué pour exprimer son terroir avec sincérité. »
LA REACTION DE SANDRINE GARBAY POUR COTE CHATEAUX :
« C’est une grande joie, pour moi, de rejoindre l’équipe de Guiraud, et cette magnifique propriété ! C’est l’occasion de prendre plus de responsabilité, de m’occuper du vignoble du début à la fin, de la vigne à l’élaboration du vin, et de gérer entièrement cette propriété.
« C’est une belle propriété, avec un gros projet oenotouristique très encourageant, et quand on m’a proposé de la rejoindre j’ai accepté, c’est un grand bonheur. »
« Après 27 ans de carrière dans les chais de cette magnifique propriété d’Yquem, j’avais besoin d’un souffle nouveau et c’est arrivé à point nommé. Je reste sur Sauternes, avec une propriété qui bénéficie d’une très belle notoriété, au service de ces grands vins liquoreux et de cette pourriture noble que j’affectionne particulièrement. »
Félicitations et bonne réussite à Sandrine Garbay. Pierre Lurton l’a félicitée à Yquem pour tout son travail durant toutes ces années au service de cette prestigieuse propriété. A Yquem, l’histoire continue avec une équipe bien rodée avec Toni Lkhawand responsable des vinifications, Lorenzo Pasquini directeur d’exploitation, et Francis Mayeur directeur technique.
LE SYMPATHIQUE COMMENTAIRE DE PIERRE LURTON PDG D’YQUEM
De retour de Londres, le PDG d’Yquem a tenu à m’appeler ce soir pour rendre hommage à Sandrine Garbay : « que te dire sur Sandrine, que du bien ! Elle voulait faire autre chose, pour sa fin de carrière professionnelle, et elle m’a demandé, je ne l’ai pas retenue, je ne pouvais pas, je lui ai simplement souhaité bonne chance et tout le bonheur à reprendre un nouveau job… Et comme elle va à Guiraud, qu’elle reste à Sauternes, on pourra manger à l’occasion à midi. Elle apportera beaucoup à Guiraud et on aura toujours plaisir à la voir... »
Regardez le portrait de Sandrine Garbay réalisé par Jean-Pierre Stahl à 4′ sur les femmes du vin pour Côté Châteaux :
Il était truculent, bonhomme, gentil et simple, et pourtant il avait sacrément réussi. Jean-François Janoueix vient de disparaître à l’âge de 86 ans. Le propriétaire du château du Haut-Sarpe et du Castelot faisait l’unanimité, Côté Châteaux avait dressé son portrait il y a 2 ans dans son numéro spécial Corrèze.
POUR JEAN-FRANCOIS GALHAUD : « IL ETAIT D’UNE SIMPLICITE ET D’UNE DISCRETION… »
A l’annonce de la nouvelle, un autre Jean-François…Galhaud le président du Conseil des Vins de Saint-Emilion commentait pour Côté Châteaux : « je suis très attristé, c’est quelqu’un que j’appréciais beaucoup, c’était un ami…
Pour moi, c’est un Monsieur avec un grand M ! Il était d’une simplicité et d’une discrétion, digne des Corréziens… » Jean-François Galhaud
« Il va me manquer, on se rencontrait souvent à Saint-Emilion, chez le coiffeur, chez le boucher… J’ai bien sûr une pensée pour son épouse Françoise… Cet après-midi, j’étais avec Jean-Philippe Faure pour mes assemblages et on avait ensemble une pensée pour Jean-François Janoueix, il nous a tous marqué par sa gentillesse, c’était quelqu’un de pondéré, un grand Monsieur. Il m’a toujours soutenu dans mes actions syndicales et me disait merci pour ce que tu fais pour nous…
« Les Janoueix, c’est une famille exceptionnelle. Jean-François c’était le digne fils de son père Joseph, une figure de Saint-Emilion comme sa mère aussi. Jean-François était très affable, très gentil, et il disait ce qu’il avait à dire avec gentillesse… Vraiment cela me peine beaucoup… », complète Jean-François Galhaud.
Jean-François Quenin, du château de Pressac, et ancien président du Conseil des Vins de Saint-Emilion souligne « il avait toujours des approches de bon sens, positives, au sein du syndicat, il a toujours gardé à l’esprit sa curiosité ».
LAURENT MOUJON : « C’EST LA GENTILLESSE QUI RESSORT DE CET HOMME, L’HOMME AUX MILLE CLES
Pour Laurent Moujon, écrivain de livres de recettes et d’oenotourisme qui l’a connu depuis 2008 : « c’est un homme remarquable, comme un ami, comme un père, un grand-père pour mon fils… Chaque fois que je m’arrêtais à Haut-Sarpe, il me disais « Laurent reste manger avec nous, il y avait toujours une assiette et un verre de vin pour nous, il était hors du commun comme sa mère… Il ne faisaitr pas de différence que tu sois riche ou pauvre. »
Jean-François Janoueix était très serviable, toujours la pêche et un mot de réconfort. C’était un homme passionné, qui aimait recevoir et partager » Laurent Moujon
Les fameuses camionnettes avec lesquelles la famille livrait…JPS
« C’était un Corrézien, moi il m’a aidé et soutenu en 2009 quand j’ai lancé mon projet dans l’oenotourisme. Je pensais qu’il allait être centenaire ce Monsieur. Il va nous manquer. C’est la gentillesse qui ressort de cet homme, l’homme aux mille clés (il avait un énorme trousseau avec lui) et il avait sans doute la clé du paradis. »
JEAN-PHILIPPE JANOUEIX : « DANS LA FAMILLE JANOUEIX, ON NE CULTIVE PAS QUE LA VIGNE, ON CULTIVE L’HOSPITALITE »
Connaissant son fils Jean-Philippe que j’ai pu faire aussi en reportage, je lui ai demandé simplement s’il souhaitait dire un mot, et comme tout fils affecté par la disparition de son père, il a préféré m’envoyer des témoignages touchants, néanmoins il m’a gentiment dit : « je m’entendais super bien avec mon père…
« Dans la famille Janoueix on ne cultive pas que la vigne, la famille cherche à cultiver l’hospitalité… « Et de souligner cette culture chrétienne de son père, « il cherchait à rester humble, il recevait tout le monde sans faire de différence et voulait faire apprécier son vin.C’était l’ami de tous, il était très bienveillant, avec des mots gentils quand il apparaissait dans les syndicats de Saint-Emilion et de Pomerol…Il apparaissait, y mettant de la paix, c’était un artisan de paix… »
« Il aimait le vin, pour ce qu’il était … « Et de souligner aussi la spiritualité quand il servait les vins, et tous les vins qu’il appréciait, même s’ils n’avaient pas la même spiritualité. Comme il disait, « ce qui est important c’est qu’on parle du vin », car ce qui le chagrinait c’était la campagne qui visait à moins consommer de vin notamment en France … « C’était un bon vivant, un joyeux, il avait du savoir et aimait les gens de savoir. Par ailleurs, il aimait les animaux et avait une très belle collection de poules, de faisans, à Haut-Sarpe… Il n’avait pas besoin d’aller à l’autre bout de la planète pour être heureux, entre la Corrèze et ici il l’était… »
Regardez le portrait de Jean-François Janoueix à 10’11 dans ce numéro spécial Corrèze de Côté Châteaux tourné en janvier 2020 :
Ils commencent à constituer une petite tribu… Celle des vignerons qui ont un savoir-faire et se démarquent en produisant des vins sans IG en vins de France… Par choix, ils commercialisent une partie de leurs cuvées en dehors des AOC, des pépites qui souvent sont plus valorisées.
S’il en est un qui revendique sa différence, c’est bien Jean-Baptiste Duquesne. Un vigneron dans les Graves à Saint-Pierre-de-Mons en Gironde. Il a créé voilà deux ans le mouvement Bordeaux Pirate sur facebook, qui regroupe 25 vignerons et quelques 2700 membres du groupe.
Quand il ne produit pas en AOC et en bio avec la marque de son château Cazebonne, il s’éclate en produisant des vins de France. Ainsi il revisite ici sur son terroir des cépages d’autrefois, oubliés de Bordeaux, qui ne sont pas retenus par le cahier des charges de l’AOC…
« L’AOC définit un certain nombre de cépages, auxquels on a droit, et il y avait autrefois plus de cent cépages, et puis il y a une petite dizaine de cépages qui sont prévus dans les appellations de Bordeaux, et c’est ce patrimoine ces 90% de cépages qu’on a oublié qui m’intéresse de revisiter, pour se demander lesquels vont nous apporter des solutions à l’avenir… », commente Jean-Baptiste Duquesne. « On a classiquement le cabernet sauvignon, le merlot, le sauvignon, le sémillon, mais on a laissé de côté un certains nombre de cépoages qui étaient autorisés dans l’AOC en 1935 à titre accessoire (la pardotte, le saint-macaire, le mancin, le castets, le bouchalès, (autorisés en 1935 mais qu’on demandait aux vignerons d’arracher sous 10 ans) et peu à peu de manière effective et avec le gel de 1956 ces cépages ont disparu dans nos vignes… »
Ainsi si le temps, le phylloxéra et le gel de 1956 ont rebattu les cartes, récemment le gel de 2021 a aussi contraint Sylvain Destrieux à s’adapter à Ruch. Vu que ses cépages de blancs ont gelé au Clos de la Molénie, il a fait comme en champagne un vin blanc issu de cépage rouge élevé 10 mois en jarre à l’extérieur…
« On a fait un blanc de noir car avec les dégâts de gel de l’an dernier, on n’avait quasiment plus de blanc…donc on a fait du blanc de noir avec du cabernet sauvignon, qui est le cousin du sauvignon blanc, don on sort un blanc plutôt atypique mais pas si incohérent que cela en fait, où on s’est inspiré des Champenois ou d’autres régions où ils font effectivement des blancs de noirs… »
« Il est interdit dans le cahier des charges de Bordeaux, on ne peut pas en produire en AOC Bordeaux, par contre on peut le produire sur la région de Bordeaux mais il sera commercialisé de fait en vin de France. »
Sur sa dizaine de cuvées, Sylvain Destrieux produit la moitié en vins de France, ce qui représente 1/3 de ses volumes. Il les valorise mieux, parfois 50 % plus cher, car plus originaux comme sur cette cuvée Pas de la Colline: « on a gardé 100% des rafles, on l’a gardé pendant 18 mois, et c’est un assemblage assez atypique merlot 90%, 7% de malbec et 3% de sauvignon blanc…Donc on a fait un petit clin d’oeil à ce qui pouvait se pratiquer en Côte Rôtie en en Hermitage dans les Côtes du Rhône… »
Seulement 132 000 hectolitres sont produits en dehors des AOC à Bordeaux qui eux représentent 3,77 millions d’hectolitres. Un mouvement qui s’est fait jour et pourrait se développer vu les problèmes de commercialisation des vins rouges dans le bordelais.
« Cela reste quand même anecdotique, on est à un peu plus de 1% des surfaces et un peu moins de 2% des volumes, par contre c’est bien que certains puissent se tester en dehors du cahier des charges, et sur des sujets techniques et sur des sujets commerciaux, avec des cuvées particulières…. », commente Christophe Chateau directeur de communication au CIVB.
Jean-Baptiste Duquesne a fait 3 cuvées qui ne cadrent pas avec Bordeaux (au sens des AOC), ainsi avec le « Petnat » un vin pétillant naturellement qui n’est pas un crémant de Bordeaux, avec ses 5 cépages oubliés « comme en 1900 » ou encore avec son « Qui est Yin Qui est Yang » qui fait voyager ressemblant à plus à un gamay qu’à un Bordeaux… « Il est sacrilège de mélanger du raisin blanc et du raisin rouge, là on a fermenté du cabernet franc et du sauvignon blanc pour faire cette cuvée très atypique… Donc voilà ce que m’apporte le vin de France, il me redonne des territoires de liberté, proposer des nouveaux goûts, toucher de nouveaux consommateurs… »
Et preuve que les codes sont aujourd’hui bousculés, il a même fait appel à un rappeur pour décrypter et démocratiser ses vins de France…
Regardez le dossier de Jean-Pierre Stahl, Delphine Roussel-Sax et Olivier Pallas :
A l’occasion de la réunion du conseil d’administration qui se tenait ce jeudi 10 février, Ronan Laborde, 42 ans, le propriétaire de Château Clinet à Pomerol a été réélu ce 10 février comme président de l’UGCB.
Non ce n’était pas la présidentielle qui fait tant couler d’encre en ce moment, mais Ronan Laborde aussi se présentait comme Emmanuel Macron, à sa succession… Le propriétaire de Château Clinet à Pomerol depuis 2003 a donc été réélu ce 10 février comme président de l’UGCB.
Président depuis 2019, il avait succédé à Olivier Bernard, ancien Président et propriétaire du Domaine de Chevalier. Il avait travaillé avec lui main dans la main durant 2 ans en tant que vice-président de la rive droite.
Je suis très heureux de la confiance témoignée parles membres de l’Union, pour poursuivre ma mission, et œuvrer à la grandeur etau rayonnement des Grands Crus de Bordeaux durant les prochaines années», Ronan Laborde
Engagé dans un contexte de crise sanitaire
Ronan Laborde n’a pas eu de chance mais comme bon nombre il a pris ses responsabilités en 2019 et a été confronté à la crise sanitaire où il a fallu continuer à promouvoir les Grands Crus de Bordeaux et les dégustations notamment lors de campagne primeurs revues et corrigées sur toute la planète vin: il y a donc eu des sessions de dégustations dans les grandes villes du monde, avec des envoi d’échantillons aux distributeurs et journalistes et en France dégustation à Paris et à Bordeaux dès le mois de juin 2020 quand cela a été à nouveau possible mais en comité plus restreint. L’UGCB a pu ainsi présenter les millésimes 2018 et 2019 dans les principaux pays consommateurs de vins.
L’accent mis sur la formation
A l’instar de Parcours Sup, l’UGCB a mis en place son « Parcours Grands Crus » en partenariat avec l’ISVV
Un programme de formation au Grands Crus de Bordeaux à destination des jeunes en sommellerie a ainsi été mis en place avec notamment les lycées hôteliers (mention sommellerie)
L’UGCB est partenaire du concours ASI de meilleur sommelier du monde, un concours qui va se tenir en France en 2023, sous l’égide de l’UDSF et de son président Philippe Faure-Brac
Pour ce nouveau mandat de 3 ans, Ronan Laborde compte continuer à accroître ces liens entre les pros et les amateurs de vins du monde entier, continuer cette communication novatrice voire l’accélérer, tout en améliorant l’expérience immersive des grands crus vis à vis des pros et des amateurs passionnés.
LE CALENDRIER DES EVENEMENTS DE L’UNION DES GRANDS CRUS DE BORDEAUX
14 février 2022 : Dégustation Millésime 2019 –WineParis & Vinexpo Paris
14 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Bruxelles
15 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Amsterdam
21 mars 2022 : Dégustation Millésime 2019 –Paris
25 –28 avril 2022 : Semaine des Primeurs Millésime 2021 –Bordeaux
17 –19 juin 2022 : Week-end des Grands Crus –Bordeaux