07 Juin

Chouette s’installe à Bègles : quand l’intelligence artificielle s’invite dans la vigne…

Caméras embarquées, drones, nous voici à l’heure de l’intelligence artificielle. Des images transmises par des vignerons à Chouette, une société qui mise sur l’innovation à Paris depuis 2015 et nouvellement installée à Bègles en Gironde depuis le 14 avril. Ces images sont analysées et des solutions apportées par les équipes de Chouette pour mieux traiter le vignoble et optimiser la bonne santé de la vigne.

Les châteaux à l’heure de l’intelligence artificielle. Munis de 4 capteurs embarqués, avec une interface reliée à la start-up, le tracteur va détecter dans la vigne les zones les plus touchées par les maladies, une détection par pied, pour un traitement plus ciblé.

 « C’est une révolution, les caméras que vous voyez, en haut et en bas, permettent de repérer les maladies de la vigne, mildiou, oïdium et black rot…

Anthony Appollot directeur général de « Sarments Vignobles »  © JPS

Elles permettent d’envoyer des informations en temps réel à la plate-forme de Chouette, qui elle nous fait derrière des cartographies de préconisations, et nous dit lors du traitement:

« là on peut pulvériser à 100% de la dose, là à 80 ou là à 50%… » commente Anthony Appollot directeur général de « Sarments Vignobles » et du château Saint-Pey

Avec ce drone, le vigneron a une information sur l’état du vignoble, en fonction du gel, de la sécheresse ou encore de la maturation des raisins.

  « Avec le drone, on est plutôt là pour faire à la fois un bilan de la vigueur de la vigne, et des pieds manquants, qui ont un impact négatif forcément sur la production… », selon Charles Nespoulous, co-fondateur de Chouette.

Installée à la Cité Numérique de Bègles, l’antenne girondine de Chouette analyse ici les données enregistrées sur le terrain. Il s’agit de permettre au vigneron de diminuer les traitements et d’améliorer les coûts de production.

« Chaque point correspond à un pied où on a détecté la maladie, le vigneron peut zoomer dans ses parcelles, savoir où la maladie a été détectée, ici par exemple on peut voir deux belles taches de mildiou… Ici dans la zone où on avait de la maladie, on va préconiser 120 litres par hectare alors qu’ailleurs dans la parcelle on va réduire la dose… », selon Marine Perrier ingénieure agronome venue de l’Institut Agronomique de Montpellier.

« Notre boulot, c’est d’avoir la bonne solution, le bon traitement, la bonne approche, le bon travail quasiment à chaque pied de son exploitation, pour in fine amener le vigneron à avoir le meilleur rendement possible, la meilleure qualité de vin possible et avoir l’approche la plus responsable environnementalement possible », complète Charles Nespoulos.

Charles Nespoulous co-fondateur de Chouette © JPS

Aujourd’hui, cette start-up emploie entre Paris et Bègles 23 salariés. Elle vise un développement en France et à l’international. Elle a pour cela levé 5 millions d’euros avec Kubota, Demeter et la Caisse des Dépôts et Consignations. Une vingtaine de vignerons bordelais a déjà commencé à travaillé avec Chouette.

Reportage de Jean-Pierre Stahl et de Juliette Bisiaux avec Christophe Varone :

18 Mai

Oenotourisme : bienvenue dans la réalité virtuelle au château Fleur Cardinale

C’est clair, on est plongé dans le XXIe siècle… Le château Fleur Cardinale propose depuis aujourd’hui des visites en réalité virtuelle, avec un casque et une poignée vous allez visiter le château à l’heure des vendanges de septembre 2022… Comme si vous y étiez, vous allez côtoyer les vendangeurs, le maître de chai et les Decoster vignerons et propriétaires. Une visite totalement immersive pour le coup au château mais aussi sur internet.

Bienvenue dans la réalité virtuelle… Au château Fleur Cardinale à Saint-Etienne-de-Lisse, la découverte se fait désormais avec un casque et une poignée, pour une visite immersive à 360°…« La on est face à la vigne je vous propose d’être transportée dans les vendanges 2022 », commente Caroline Decoster.

« Vous pouvez suivre la vendangeuses et pivoter sur vous-même, la suivre et regarder un peu ce qu’elle fait…Ensuite vous pouvez pointer pour avancer » Au château Fleur Cardinale, on vit ainsi pleinement l’ambiance des vendanges et vinifications….

« C’est très bluffant, c’est immersif, on a vraiment l’impression de faire partie de l’équipe de vendangeurs, de pouvoir vendanger nous même, on est vraiment plongé au coeur de l’action, on comprend exactement les étapes des vendanges, de la vinifinication , par forcement accessible en temps normale et  on comprend toutes les étapes du process », commente Lise.

L’avantage avec la réalité virtuelle, c’est qu’on voit les lieux s’animer et surtout au moment des vendanges et on comprend à quel point  toutes ces étapes, toute la rigueur et toute la précision dans les process sont importantes pour la qualité des vins », Caroline Decoster

Du virtuel au réel, la visite se termine toujours par une dégustation avec modération….

« La minutie, le travail dans le cuvier et la complexité de l’élevage, il faut que ça se retrouve dans  retrouve dans le verre donc la dégustation vient conclure cette visite virtuelle avec une vraie dégustation… » ajoute Caroline Decoster.

Depuis 2016, la Cité du Vin à Bordeaux s’est aussi lancé dans l ère du numérique avec un compagnon de visite, un audio-guide virtuel qui accompagne l’oenotouriste….

« On manipule les grappes avec précaution, pour ne pas abîmer les fruits…. », peut-on entendre dans le casque…« Le compagnon de visite a été intégralement renouvelé, plus adaptable et évolutif… Nous avons en effet ajouté une nouvelle fonctionnalité qui est celle de la personnalisation du parcours… On peut choisir la durée dont on dispose et privilégier certaines thématiques dans l’exposition… » commente Solène Jaboulet directrice marketing et communication de la Cité du Vin.

En 1 heure de visite et jusqu’à 3 heures, on lui propose 5, 8 à 18 modules à expérimenter, pour en avoir plein les yeux et les oreilles…

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout :

13 Mai

Nouveau, l’Ampélo : un bar à vin et une cave sympa en plein coeur de Bordeaux

C’est the new place to be à Bordeaux. A côté des allées de Tourny et des places des Quinconces et de la Comédie, l’Ampélo va redynamiser ce bel endroit autrefois appelé Bordeaux Magnum. Un concept de cave et bar à vin où passer de bons moments entre amis, avec une jeune équipe très dynamique et accueillante.

Thibault Schilder, Quentin Barbier, Nina Lacombe, et Mathis Fossé © JPS

Ca aurait pu être « l’apéro », mais non c’est « l’Ampélo », un nom plus subtil qui fait référence à l’ampélographie qui est l’étude des cépages… Vous serez bien accompagné dans cette cave-bar à manger où les équipes de Dock du Vin vont bien vous conseiller et vous orienter vers ce que vous avez envie de découvrir ou déguster parmi la diversité du monde viticole bordelais, mais aussi d’autres terroirs français ou étrangers…

Ce jeudi soir, l’équipe était au complet et sur le pont pour accueillir les premiers amateurs, connaisseurs et figures du monde du vin bordelais… La team dépeinte par Thibault, le responsable de l’Ampélo, se compose de « Nina Lacombe sommelière de formation, qui a rejoint l’équipe récemment, elle est en charge des rayons hors région, Quentin Barbier, une petite pointure responsable de Bordeaux, Mathis Fossé responsable des spiritueux, du champagne et des bières et Thibault Schilder, qui modestement souhaite faire grandir » tant son équipe que la renommée de l’Ampélo…

On l’a fait enfin ce bar, on l’a rendu plus fonctionnel pour un bar à vin mais enfin on l’a fait; c’est un lieu de liesse et de pédagogie » Thibault Schilder

Carole, Lucille et Athénaïs © JPS

L’accueil des nouveaux consommateurs est plutôt bon, par 3 jeunes employées de chez Saunion, fameuse chocolaterie bordelaise : « c’est très réussi », commente Carole, originaire de Saint-Emilion : « j’ai grandi dans le vin et j’ai été commis sommelière… » « C’est magnifique, prometteur », selon Athénaïs, qui me confie ne boire que du rouge et essentiellement du Pessac-Léognan. « C’est très beau, très chaleureux, ça donne envie de s’y installer… », renchérit Lucille.

« A l’entrée quand tu vois ce comptoir qui se lève avec la lumière projetée avec ces douelles  c’est beau » commente le grand patron, William Patin, directeur Retail Ballande France et Associé. William Patin est aussi fier de ses 3 magnifiques et grands comptoirs réalisés à partir d’IPN et recouverts de bois, des comptoirs qui semblent flotter dans l’air comme en apesanteur, et ce tout nouveau bar dans le même jus. « L’Ampélo fait 180 m2, avec 75 places assises. » 

William Patin au centre avec l’équipe Nina, Thibault, Mathis et Quentin © JPS

C’est vrai qu’il y a un paquet de bars à vin aujourd’hui à Bordeaux, on ne va pas révolutionner le concept, mais le but ici c’est de parler du vin de manière décomplexée, d’habitude le vin est perçu comme très protocolaire, l’idée c’est de ne pas trop se prendre au sérieux mais de conseiller et d’accompagner au mieux, de faire vivre une véritable expérience à nos clients… », William Patin directeur Retail Ballande France

« Ce bar à vin c’est juste la continuité des Docks du Vin » (caves à St Médard-en-Jalles, la Teste-de-Buch et Artigues-près-Bordeaux)….

Nina Lacombe, sommelière de formation, avec les nouvelles oenomatics © JPS

« Notre fierté aussi c’est d’avoir 3 nouvelles oenomatics, c’est la dernière et nouvelle génération d’oenomatic », ces fameuses caves réfrigérées qui permettent de servir des vins au verre (6, 12 et 15 centilitres). « On est les seuls à les avoir à Bordeaux… » « On veut vraiment se rendre accessible pour le consommateur de vin, qu’il puisse boire à prix cave et non pas au tarif d’un restaurant. On va proposer des assiettes de charcuteries, assiettes à tapas, et bientôt du snacking, on va faire évoluer l’offre dans les semaines et mois qui viennent, » complète William Patin.

Clémence Planty du château Lagrange en Saint_julien © JPS

Quant à l’offre, elle est assez remarquable : « une cave avec plus de 600 références » entre Bordeaux, les autres régions viticoles françaises et étrangères. Des vins à emporter ou à consommer sur place avec « un droit de bouchon à 8€ et un « happy bouchon » à 5€ de 18h30 à 20h. L’avantage est de faire partie aussi du groupe Ballande, cela nous donne une force commerciale et des tarifs avantageux… C’est un lieu avec beaucoup de choses ludiques, un lieu accessible et de plaisir », commente Thibault Schilder gérant de l’Ampélo. L’autre atout est d’avoir aussi une magnifique cave voutée qui pourra aussi être aménagée avec des tables de dégustation à terme… « Nous avons aussi fait une demande à la mairie pour la terrasse, l’idée serait d’avoir 4 tonneaux ou tables en extérieur… »

Un lieu dédié à Bacchus et à l’art de vivre © JPS

Les bases sont solides, l’endroit rêvé, tous les atouts sont dans leur jeu, même si à côté il y a déjà le Bar à Vin du CIVB: « moi, je l’accueille plutôt bien, je ne le vois pas comme un concurrent mais plutôt une offre complémentaire », commente Guillaume Gresta directeur du Bar à Vin du CIVB venu pour l’inauguration. « Nous, nous notre bar est une institution, avec une salle spectaculaire, eux le lieu est plus moderne et décalé, j’espère que cela va marcher, le lieu existe depuis longtemps et ils ont fait de gros investissements. Non, c’est bien, c’est une émulation, plus il y a de bar à vin mieux c’est et l’équipe est sympa en plus… »

Fabien BNP Paribas, Astrid Deysine du CIVB, Lise Latrille de Prieuré Lichine et Philippe Garcia de la CCI de Bordeaux © JPS

De nombreux clients étaient présents, plus de 120 personnes, avec des acteurs du monde du vin, des consommateurs néophytes ou grands connaisseurs et pour faire déguster Mélanie Cisnéros du Château de Rouillac, Clémence Planty de Lagrange ou encore Lise Latrille de Prieuré-Lichine. Il y avait aussi un grand joueur de l’UBB, Rémi Lamerat qui a acheté récemment un domaine à Yvrac château Grand Jour, il présentait son 1er millésime et quel millésime ce 2022. Il sort 2 cuvées en Bordeaux et 3 en vin de France. Fier de mes racines (originaire de Sainte-Foy-la-Grande), l’idée est de se challenger et partir sur des vins de cépages, d’avoir un projet atypique et différent de l’offre habituelle.

Rémi Lamerat, rugbyman et vigneron du Domaine Grand Jour © JPS

Nul doute que l’amateur pourra y trouver ce qu’il cherche, avec un large choix de grands crus de Bordeaux et d’ailleurs au verre avec ces oenomatics, mais aussi de très jolis flacons où il sera bien conseillé.

« L’Ampélo, cave et bar à manger », ouvert du mardi au samedi de 11h à 22h30, 3 rue Gobineau 33000 Bordeaux. 05 56 52 12 86

24 Mar

Insolite : un vigneron lance la sauce soja bio made in Gironde

Adrien David-Beaulieu, vigneron bien connu de Saint-Emilion et du château Coutet, vient de lancer à Sainte-Terre une ferme qui fabrique la fameuse sauce soja. Connu au Japon pour son vin dans la manga les Gouttes de Dieu, il s’est passionné pour la sauce soja et a fait le pari d’en produire en Gironde. Une initiative qui a reçu le soutien du gouvernement japonais et de la plus vieille société qui en fabrique depuis 800 ans à Yuasa.

Quand le pays du soleil levant s’invite en terre bordelaise. C’est ici au pays du vin qu’on fabrique désormais la sauce soja bio made in Gironde… « On a réussi, on a fait le projet dans les temps », commente Adrien Davdi-Beaulieu…

Toshio Shinko Pdg de Yuasa et Adrien David-Beaulieu © JPS

C’est un vigneron Adrien David Beaulieu qui en a eu l’idée, avec sa compagne Madina Querre, avec l’aide d’un ami japonais Nao Kato. Un vigneron dont le vin, château Coutet (une propriété vieille de plus de 400 ans à Saint-Emilion) est encensé au Japon. Il s’est ainsi rapproché du plus vieux fabricant Yuasa pour fabriquer une recette traditionnelle de sauce soja…

« La base de la sauce soja traditionnelle, telle qu’elle a été créée et conçue à Yuasa au Japon, c’est du blé avec du soja, et un champignon qui est le koji… » explique Adrien David-Beaulieu; « donc dans le cadre de la sauce soja, c’est un champignon qui va faire la fermentation  d’une matière solide, tandis que dans le vin le parallèle c’est une levure qui va transformer une matière liquide. »

Chez nous au Japon, la sauce soja remonte à 800 ans et j’ai envie de vous apporter la technique ici en France… »  Toshio Shinko Pdg de Yuasa.

Comme le vin cette pâte va fermenter et être élevée en cuve inox 100 jours pour la sauce soja blanche et en foudre 500 jours puis en barrique pour la sauce soja noire.

« On va venir soutirer la cuve comme pour le vin, le jus c’est la sauce soja qu’on met en barrique pour un vieillissement d’à peu près un an, un an et demi, et la pâte qui va rester à l’intérieur avant de la presser on la conserve aussi en barrique, cette petite pâte s’appelle la pâte moromi et c’est l’illustration de la saveur umami… », commente Adrien David Beaulieu devenu expert en la matière, mais très humble devant le PDG de Yuasa.

Cette histoire se prolonge à Bordeaux puisqu’Adrien met sa sauce soja en valeur dans un nouveau restaurant japonais qu’il ouvre avec Yuasa et le chef June Yamano…

Pour nous japonais, le plus facile c’est sur du poisson, mais peut-être pour les Français avec un filet de boeuf ça marche bien et sur un magret de canard à Bordeaux, ça aussi ça marche bien… »  le chef japonais June Yamano.

« La sauce soja, c’est comme une épice très importante de la cuisine japonaise et si on ne l’avait pas, il nous manquerait une touche finale… » selon Toshio Shinko Pdg de Yuasa.

Moment de dégustation de cette fameuse sauce soja sur du poisson cru avec le vin de son château à Saint-Emilion… « Il y a plein de points communs car la sauce soja est issu d’un solide qui est fermenté avec des champignons, le vin c’est un liquide fermenté avec des levures, et surtout on a la cinquième saveur qui est la saveur umami,  et dans la cuisine de June il va utiliser la sauce soja qui est caractérisé par la saveur umami et des ingrédients qui vont avec, donc l’idée est de faire un super accord mets et vins entre cette saveur umami, liée au vin et aux ingrédients… » selon Adrien David Beaulieu.

Ce projet de sauce soja made in Gironde a reçu le soutien du gouvernement japonais. De grands chefs cuisiniers français et européens sont déjà intéressés par cette sauce soja bio.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Olivier Pallas et Rémi Castillo :

 

04 Mar

En Haut-Médoc, le château Doyac adopte 4 petits cochons Kune-kune pour aérer ses sols

A même pas 3 mois, ces 4 bébés Kune-Kune sont des travailleurs en herbe… En plus de devenir les mascottes du domaine, ils se montrent déjà très professionnels en matière de désherbage, une aide précieuse de la part de ces petits cochons herbivores.

« La on a Tire-Lire qui est au travail, et Ortie, Ginger et Presle. Cela fait 15 jours qu’on les a, et ils sont hyper attachants,très dociles et faciles à éduquer en plus, super intelligents. Avec son petit groin, on le voit, il aère super bien le sol, il mange les mauvaises herbes jusqu’à la racine, il fertilise la vigne, ça n’a que des avantages… », commente Astrid de Pourtalès.

Originaires de Nouvelle-Zélande, ces petits cochons herbivores sont champions pour désherber la vigne et décompacter en profondeur le sol avec leur groin, une solution écologique sur un vignoble certifié Demeter depuis 2019 en biodynamie…

Le travail du sol nous prend beaucoup de temps, buter, débuter, on consomme du gasoil, si on on a des petits Kune-Kune qui peuvent faire le job à notre place c’est gagnant gagnant. Avec 4 petits cochons, ils ne vont pas nous faire les 30 hectares du vignoble, mais avec les portées successives…On a l’espace pour avoir 20 cochons très facilement. », commente Max de Pourtalès du château Doyac.

A la taille adulte, ces cochons ne pèseront que 50 à 80 kilos malgré leur gourmandise et ne devraient pas occasionner de dégâts dans la vigne…

Il leur faut des céréales en plus, là c’est de l’orge, de l’avoine et du blé…Et il leur faut aussi des légumes, des fruits pour des vitamines et qu’ils grandissent…Vous voyez ils sont très goinfres, ils se jettent sur nous quand on arrive… »

En attendant de voir leur effet bénéfique, le millésime 2022 s’annonce déjà grandiose grâce au terroir…

« Au final, on a un millésime très concentré, et qui grâce au sol calcaire est resté très frais… »

Le château Doyac compte agrandir son cheptel de Kune-Kune à terme pour en faire travailler une vingtaine dans sa vigne.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout et Rémi Grillot : 

15 Nov

Le DUAD, une formation universitaire à la dégustation très prisée des professionnels

Bientôt 50 ans pour le diplôme universitaire d’aptitude à la dégustation créé à Bordeaux. Ce mois-ci, ses anciens élèves fêtent les 40 ans du DUAD’s club… L’occasion pour Côté Châteaux de vous faire découvrir cette formation que suivent de nombreux salariés du monde du vin ou des personnes en reconversion professionnelle.

Axel Marchal, une pointure qui transmet l’art et la science de la dégustation © JPS

« Il n’y a pas de dégustateur inné, cela s’acquiert avec l’expérience ! », selon Axel Marchal le responsable du DUAD, ce fameux diplôme universitaire d’aptitude à la dégustation. « Qu’est ce que vous percevez ? » « De l’acidité… Il y a un peu d’amer… » commente Axel Marchal, faisant déguster dans un premier temps une série de 3 solutions à base de catéchine, d’alum de potassium ou de sulfate de quinine….

Ses 30 élèves sont en fait des salariés dans le monde du vin ou pour certains, comme Clément Beriot, informaticien à Paris en reconversion professionnelle.

« Je reprends un domaine familial, on  a 3,5 hectare de vigne, et la propriété était à mon arrière-grand-mère, » explique Clément Bériot qui va rejoindre le château familial Trigant en Pessac-Léognan. « Je travaille pour le château Haut-Bailly, du coup tous les collègues qui ont fait le Duad, m’ont encouragé à faire cette formation », commente Qin Jiang commerciale Chine pour le château Haut-Bailly à Léognan.

Cela fait 20 ans que je goûte du vin et c’est la dimension technique de la dégustation qui m’intéresse », selon Jérôme Gagnez chroniqueur vin d’ « On va déguster » le dimanche entre 11 et 12h sur France Inter.

En 175 heures, ils vont acquérir une expertise à force d’exercices pratiques d’olfaction et de dégustation analytique et descriptive…

Il va y avoir une nécessité de mettre des mots sur ses perceptions, et donc il faut arriver à avoir un vocabulaire qui puisse être entendable par d’autres, et quitter le domaine du « j’aime, j’aime pas » pour aller vers la reconnaissance et la description de ce que l’on perçoit » Axel MARCHAL

En amphi, ils ont parfois les mêmes cours que des oenologues pour acquérir les bases chimiques. Le but ultime est de trouver l’équilibre du vin entre ces sensations positives comme le corps, la charpente ou la structure ou et ces sensations négatives comme l’amertume, l’âpreté ou l’astringence.

« Qu’est ce qui fait l’arôme du vin, qu’est-ce qui fait son goût, qu’est ce qui fait la perception de l’astringence et après on ira vers comment ces perceptions sont modulées par la vinification, l’élevage du vin, quel est l’incidence des pratiques viticoles », commente Axel Marchal.

 Certains de ses anciens élèves sont devenus eux-mêmes formateurs comme Isabelle Negrier. Elle anime des sessions d’initiation et de découverte des goûts à l’école du vin de Bordeaux. « Au niveau de nos familles aromatiques (11) on a notamment la famille animal, avec des notes de gibier, de viande, de cuir; de fourrure… »

Il y avait tellement d’aprioris, d’idées reçues sur le vin que je me suis dit c’est cela que je veux faire, je voudrais faire de la formation, à mieux former les gens pour mieux savoir parler du vin », Isabelle Negrier de l’Ecole du Vin

Tout au long de leur carrière, dans le négoce ou dans un syndicat viticole, ils ont eu ainsi davantage confiance en eux pour s’exprimer, vendre et décrire les vins…

  « J’étais responsable des achats de vins, notamment des grands crus, des dégustations de primeurs, « qu’est-ce qu’on peut en faire », de vieux millésimes, de petits vins et quels bons vins sélectionner, quel client aime tel vin, c’est aussi un échange avec le client », commente Joost van der Erve, néerlandais installé à Bordeaux depuis 40 ans dans le négoce du vin et aujourd’hui à la tête d' »Erve Wine ». « J’ai gouté énormément de vin, plus orienté Bordeaux et Bordeaux Sup forcément, on faisait cela en équipe et je pense avoir formé aussi les membres de mon équipe… », comment Catherine Alby ancien responsable de la communication du syndicat viticole des Bordeaux et Bordeaux Supérieur.

Ce DUAD donne les clés de ces moments d’échange et de partage autour de la dégustation. Il compte près de 1500 diplômés à ce jour.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Guillaume Decaix  :

07 Oct

Château La Tour Carnet : un sanctuaire pour expérimenter les meilleurs cépages à l’horizon 2050

 C’est un travail minutieux et empirique qui est mené à Saint-Laurent-de-Médoc. Bernard Magrez et le château la Tour Carnet expérimentent sur la durée 84 cépages français, européens et mondiaux en réel sur leur terroir de graves médocaines. Des micro-cuvées suivies au fil du temps pour voir leur évolution à l’horizon 2050.

Le château la Tour Carnet :  un sanctuaire qui expérimente les meilleurs cépages à l’horizon 2050… Le merlot ou le cabernet sauvignon majoritaires ici ont désormais sur deux parcelles des cépages expérimentaux comme voisins…

A chaque bout de rangs, des noms à l’accent méditerranéen comme le tempranillo de la Rioja espagnole, le néro d’avala cépage sicilien, ou encore le cépage Allicante ramassé ici en terre médocaine. « C’est un cépage français issu du croisement entre le petit bouchet et le grenache noir, croisement effectué en 1855, il est principalement cultivé dans le sud de la France, l’Espagne et le Portugal. Et donc du coup avec le réchauffement climatique il est intéressant d’étudier ce cépage du sud à Bordeaux…« commente Martin Clapaud adjoint au chef de culture.

La collection compte ici 84 cépages, une cinquantaine de rouge et une trentaine de blancs, étudiés en situation réelle comme cette année avec ces températures caniculaires qui augurent de celles qui seront monnaie courante en 2050. Outre les traditionnels merlot et cabernet, le malbec est ici réintroduit et étudié mais aussi toute cette collection de « cépages issus de tout le pourtour méditerranéen, donc des climats plus chauds plus secs que l’on étudie dans l’hypothèse que ces cépages pourraient apporter une réponse à l’adaptation au changement climatique de nos vignobles », selon Julien Lecourt responsable recherche et développement des vignobles Bernard Magrez.

« Le millésime 2022 d’après les prévisions météorologiques ressemblerait au millésime 2050. Et donc cela nous a permis cette année de caractériser d’un point de vue agronomique, on a regardé les rendements, la résistance au stress hydrique de tous ces cépages, les 84 cépages et maintenant on est en train de les vendanger, on va les vinifier à part et voir leur qualité oenologique se développer et voir si vraiment ils ont un intérêt dans le cadre de l’adaptation au changement climatique… »

A chaque rang correspond un cépage, des pieds de vigne qui bénéficient d’un système de chauffage si besoin (calqué sur ce squi se fait en aéronautique) pour voir leur réaction. Voici d’ailleurs le touriga nacional cépage portugais déjà introduit dans le cahier des charges des AOC de Bordeaux.

« C’est un cépage qui est plus tardif que les cépages qu’on a traditionnellement dans le bordelais et plutôt résistant aux maladies aussi…C’est pour cela qu’il a été sélectionné d’ailleurs et on est en train de l’essayer ici à plutôt grande échelle… », précise Julien Lecourt.

Dans le chai bien gardé d’expérimentation, ce sont 84 cuves thermorégulées de 1 à 4 hectolitres qui attendent chaque récolte identifiée avec un micro pressoir.

« On s’aperçoit avec le réchauffement climatique, que pour avoir une bonne maturité des tannins et de la couleur, on est quand même obligé d’attendre un certain temps, alors que les raisins avec la maturité technique c’est – à -dire le taux de sucre élevé et l’acidité assez basse lui avance énormément et plus vite avec le réchauffement climatique », « ce qui fait qu’on a un écart entre la maturité technique et la maturité phénolique… Cela nous oblige à ne pas vendanger au 15 août, ca serait très simple de vendanger quand le raisin fait 13° d’alcool et s’arrêter là, sauf qu’à ce moment là les tannins, les arômes, ne sont pas encore prêts…Donc c’est pour cela qu’on est obligé de vendanger à des dates qui avancent néanmoins mais qui restent éloignées… », selon Alix Combes, directeur du château La Tour Carnet.

Tous les 6 mois, ils vont déguster ainsi et regarder l’évolution des vins et de leurs qualités. Une chose est sûre, il faudra adapter le vignoble d’ici quelques années et introduire de nouveaux cépages.

 

03 Oct

Insolite : 24e vendanges au coeur de l’aéroport de Bordeaux

C’est toujours un événement à Bordeaux : ce sont les fameuses vendanges de l’aéroport ! Cette 24e édition a mis à l’honneur cette année 50 chefs d’entreprises primées tout au long de l’année par les trophées et challenges portés par la CCI de Bordeaux. Des apprentis vignerons investis dans leur tâche…

C’est insolite, c’est un vignoble en plein coeur d’un aéroport ! 2 symboles de Bordeaux réunis en un même lieu : vin et tourisme… Depuis 24 ans, ces vendanges sont orchestrées par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux qui a souhaité planté une vigne pour accueillir les touristes au sortir de leur avion…

Pour Patrick Seguin, président de la CCI de Bordeaux : « d’abord, c’est le seul aéroport au monde à avoir des vignes plantées sur son territoire c’est quand même unique et c’est la représentation de Bordeaux… »

« L’idée était déjà originale à sa création et 25 ans plus tard, on a un vignoble qui est bien là et qui est en forme », commente Olivier Bernard propriétaire du Domaine de Chevalier et responsable de ces 15 ares de vigne plantés comme un grand cru classé ( à raison de 10 000 pieds à l’hectare)…

Pour ces 24e vendanges, 50 chefs d’entreprise lauréats des trophées et challenge de la CCI de Bordeaux cette année se sont essayés au métier de vigneron… « Celle-ci, je n’arrive pas à l’enlever, c’est très ferme et très dense », commente une responsable d’entreprise… « Epuisé, cela fait 5 minutes qu’on coupe, c’est fatiguant »; plaisante bien sûr Cédric Janvier de l’Hôtel de Sèze.

Une bonne ambiance pour récolter ce millésime 2022 cultivé en bio, sur un terroir de graves…

« Un magnifique millésime 2022, je pense que les vignerons peuvent être ravis, le millésime s’annonce exceptionnel », selon Sylvain Boisvert directeur du Conseil des Grands Crus Classés en 1855. « Notre rôle est de préserver les traditions, c’est ce que l’on fait aujourd’hui« , commente de son côté le directeur de l’aéroport Simon Dreschel.

Photo © Eric Barrière pour la CCI de Bordeaux

1200 bouteilles seront produites en appellation Bordeaux sous la direction du Domaine de Chevalier, dans le but de communiquer sur l’image de Bordeaux.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine et Robin Nouvelle : 

23 Sep

Clos de l’Echauguette : il n’y a pas d’âge pour vendanger au coeur de la Citadelle de Blaye

Des images forts sympathiques ce matin de bambins de maternelles qui ont participé aux vendanges du clos de l’Echauguette à Blaye. Une tradition perpétuée par le syndicat viticole de Blaye qui exploite ce vignoble de 15 ares depuis 50 ans au coeur de la Citadelle construite par Vauban.

« Bienvenue à tous au Clos de l’Echauguette…Aujourd’hui, vous allez vendanger, c’est la première fois pour tout le monde ? Ouiiii…. » Des petits de maternelle dans le rôle de vrais vignerons… Ces 21 enfants de l’école Grospierre de Blaye attendaient de moment depuis longtemps. « On va ramasser des raisins…avec les mains… »

« Qui veut couper là ? » A 4 ou 5 ans, certains ont déjà la technique mais pas question de leur donner pour autant un sécateur… « Ce sont des petits ciseaux, à bouts ronds, donc on essaie de couper les raisins en plusieurs parties… », commente Cédric Grossard de la Maison des Vins de Blaye.

Et direction le tombereau pour déverser la précieuse récolte de merlot… « C’est quand même un grand moment pour eux car cela fait quand même deux ans qu’ils n’ont pas pu participer à ces vendanges donc c’est une euphorie pour tout le monde », commente leur professeur Clément Cheyroux de l’Ecole Grosperrin de Blaye.

Moment d’émotion aussi et d’échanges avec Guy Bénéteau, 93 ans, l’ancien président de l’appellation et du syndicat viticole de Blaye. « Quand le vignoble a été planté, j’ai fait beaucoup de fête et même intronisé plusieurs ministres ici dans la confrérie de Guyenne » « C’est un très beau projet, une très belle initiative de Guy, puisque le Clos est toujours là et on peut voir l’effervescence qu’il y a autour de ces vendanges. Et pour nous c’est une très belle visibilité : une parcelle de vigne dans un bâtiment inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, cela permet de faire connaître et rayonner notre appellation à travers le monde… », commente Thibaut Layrisse, directeur des Vins de Blaye.

En plus c’est un très grand gage de qualité dans cette parcelle de vigne et dans cette vendange, le Clos de l’Echauguette que l’on vend uniquement à la Maison des Vins de Blaye est ce que l’on fait de mieux en terme de qualité, sur l’appellation, c’est un vignoble qui est en agriculture biologique depuis 2016. » Thibaut Layrisse, directeur des Vins de Blaye.

C’est lui qui est à l’origine de ce projet avec le maire de l’époque en 1968; un vignoble de 15 ares planté en plein coeur de la citadelle Vauban, et qui a vu le jour en 1972.

Et ce sont des souvenirs à jamais gravés pour ces vignerons en herbe, remerciés par une haie d’honneur à leur sortie, par leurs aînés…

23 Avr

150 ans de Lillet à Podensac : « c’est une recette fabuleuse qui perdure… » made in Gironde

Au fronton de la maison Lillet, 1872…Cette institution de Podensac fête aujourd’hui ses 150 ans. Son succès lui vient de cet apéritif particulier le kina lillet lancé en 1887.

« Lillet, c’est une recette qui est toujours tenue secrête depuis presque 150 ans aujourd’hui, une recette où on choisit des vins régionaux qu’on va assembler avec des macérations de fruits qu’on fabrique sur place, c’est le plus important pour la maison Lillet, c’est l’authenticité et le respect du produit… », commente Cécile Bernhard responsable de la Maison Lillet à Podensac. « C’est un apéritif à base de vin, très versatile qu’on peut boire à l’apéritif mais parfois aussi tout au long du repas, quand il est accompagné de viandes blanches, de fromages, on peut aussi l’utiliser pour les desserts… »

Fondée par Paul et Raymond Lillet, cette maison est restée familiale durant 113 ans. Pierre Lillet, petit-fils de l’un des fondateurs, était le gardien du temple et était en charge de la fabrication (il est décédé en 2016).

« Deux frères qui ont inventé l’apéritif Lillet, avec le vin blanc de Sauternes, que mon grand-père vendait en tant que négociant en vin, toujours de très bonne qualité le vin blanc…du kinkina, et des fruits, des écorces d’orange… », m’expliquait Pierre Lillet en janvier 2016.

De 800 000 litres produits dans les années 30, cet apéritif s’est développé avec le marché américain dans les années 50-60…Aujourd’hui un nouveau chai de 1500 m2 est en cours de construction, car la production a encore explosé avec 12 millions de bouteilles…

« On a beaucoup plus que doublé, aujourd’hui on atteint 12 millions de bouteilles dans 50 pays dans le monde, on a une croissance à 2 chiffres donc c’est un succès planétaire, parce que le produit plaît, il y a cet héritage, 150 ans de la marque, il y a une identité de marque qui est exceptionnelle, tout commence ici à Podensac et nous on le fait rayonner… », selon Simon de Beauregard directeur international Lillet.

« Il y a l’Angleterre, les USA deux marchés historiques pour la marque, on a deux gros marchés aujourd’hui l’Allemagne et l’Autriche, on a des marchés qui s’intéressent de plus en plus à la marque comme le Brésil, la Belgique aussi…Donc on est vraiment sur une croissance mondiale ».

Si au XXe siècle, cet apéritif s’apprécie plutôt nature, au XXIe les bars branchés dans le monde et la mixologie attirent une nouvelle clientèle de jeunes. Le Lillet se déguste désormais en cocktail…

« On le buvait plutôt sec à l’époque, le Lillet en cocktail c’est beaucoup plus récent, aujourd’hui on essaie de changer les recettes, et de faire quelque chose de beaucoup plus frais, là c’est un Lillet blanc, tonic, beaucoup de glaçons et en garniture, fraise, concombre et une touche de menthe », selon Sasha Basmadjian bartender.

Vu son fort développement, la Maison Lillet veut encore doubler ses ventes d’ici 5 ans et envisage de commercialiser 24 millions de litres … En apéritif ou en cocktail, à consommer avec modération.

Regardez ce reportage réalisé par Jean-Pierre Stahl, Sébastien Delalot, Christophe Varone et Jean-Marc Ceccaldi :