04 Juin

Vignoble bordelais : ras-le-bol de la grêle !

Encore un nouvel épisode de grêle ce jeudi en fin d’après-midi, assez localisé; après l’orage de grêle de lundi en Gironde. Trop c’est trop. Les viticulteurs du Bordelais voient ces épisodes se répéter et il reste plus de 3 mois avant la récolte !

La grêle cet après-midi saisies par © Fabian Goulard

Cette fois-ci l’orage de grêle a touché le sud-Gironde sur les secteurs de St Pierre de Mons et Mazeres. « C’est sans fin cette histoire, pour le moment je n’ai pas énormément d’informations, mais il y a eu en fin d’après-midi un orage qui a tourné en grêle au dessus de Mazères. Il semblerait qu’il y ait des dégâts. »

Pour l’heure, plusieurs vignerons que j’ai joints sont sur le terrain pour évaluer les dégâts. On va en savoir plus dans la soirée.

© Célia Carillo de Wine Ressource, environnée de vignes à Mazères

Loïc Pasquet, même s’il n’est pas touché, situé à 20 kilomètres de là, se sent solidaire et m’avait alerté: « je ne sais pas si on rentrera du raisin à la fin de l’année… » D’après lui les secteurs touchés seraient St Pierre de Mons, Mazères, le sud Gironde, du côté de Langon : « c’est resté sur la rive droite de la Garonne, c’est parti de Blaye et cela a longé la Garonne…et c’est venu décharger après Langon. C’est un truc de dingue. Dans le temps les vignerons disaient tu fais 4 récoltes de bonnes pour une de mauvaise, maintenant cela devient 4 de mauvaises pour une de bonne. » Et on ne parle pas non plus du mildiou sur grappe qui a l’air de s’en donner à coeur joie en ce moment, certains auraient déjà perdu à cause de cette maladie près de la moitié de leur récolte.

On distingue bien sur cette photo de Jean-Baptiste Duquesne les grains touchés par ces petits grêlons

Jean-Baptiste Duquesne du château Cazebonne a publié sur la page Bordeaux Pirate sur Facebook « des vins en dehors des sentiers battus » : « tout le travail d’une année peut être mis à mal par un orage de grêle. C’est ce que l’on craignait le plus cette année ».
« Des grêlons d’un demi centimètre sont tombés sur nos parcelles de Darche, Bouché, Peyron et Peyrous. Difficile de mesurer les dégâts à ce stade. Les feuilles sont abîmées, mais encore là, les grappes ont pris quelques impacts.
Maintenant, il va falloir sauver ce que l’on peut, cicatriser tout cela, dès demain matin, pour éviter que le mildiou nous prenne ce qu’il nous reste de récolte. Ras le bol. »

Décidément, c’est une année à grêle, quelle année de m…On a bien été touché avec des petits grêlons d’un demi-centimètre, mais ça suffit à ce stade à toucher les baies, j’ai un grain sur trois touché » Jean-Baptiste Duquesne.

© Célia Carillo a pu constater le déluge de grêlons à Mazères, il a duré 20 minutes peu avant 16 heures

Joint ce soir, Jean-Baptiste Duquesne a été impacté à Saint-Pierre de Mons sur ses parcelles citées ci-dessus : « j’ai 20, 30, ou 40% de perte…(sur ces parcelles). Cazebonne n’a pas été touché, mais on a aussi des vignes à Mazères et on est touché à Mazères. C’est assez localisé. »

Et de compléter : « après 2018 où on avait pris 100%, on reprend à nouveau. Heureusement la floraison était finie, mais la grappe est extrêmement sensible. Pour les 10% de cabernet-sauvignons pour lesquels la floraison n’était pas encore passée, cela va avorter.

C’est le 4e épisode de grêle cette année, c’est hallucinant » Jean-Baptiste Duquesne

« En plus de cela, il y a le mildiou, il faut être extrêmement vigilant sur les traitements…Je vais être sur le pont dès demain matin, pour essayer de sauver 60%.  »

Les petits pois touchés deviennent vite marron © Fabian Goulard

Un orage de grêle tellement pernicieux : « à première vue, si tu regardes le feuillage, il n’y a rien, les feuilles ne sont pas hachées…mais les grappes sont tellement fragiles, on sort à peine de la fleur, et elles ont tout pris…Les grains petits pois sont impactés… », commente ce vendredi matin Fabian Goulard du château Haut-Peyrous.

La réalité de la récolte ? « On sait ce qu’elle va être, on va maintenant travailler pour produire du bois… », poursuit Fabian Goulard. Depuis l’orage, la plante va se mettre en stress, favoriser le mildiou puis le botrytis, et on est en bio, il va y avoir « du maille », Demain on va passer la journée à faire un traitement de cicatrisation et prévenir les maladies.

08 Déc

On s’arrache les vignerons de Castillon avec l’opération « j’irai déguster chez vous » !

Après Paris et Bordeaux l’an dernier , revoici « J’irai déguster chez vous », 2e opération du genre à Bordeaux ce vendredi 8 et samedi 9 décembre. Une initiative qui cartonne car déjà plus de 3500 personnes ont pu déguster ces vins de Castillon et rencontrer à domicile les vignerons de cette petite appellation du bordelais.

Céline Loste Lydoire, à la tête du château Bellevus à Belvès de Castillon est l'une des vigneronnes très prisée de "J'irai déguster chez vous" © Jean-Pierre Stajhl

Céline Loste Lydoire, à la tête du château Bellevus à Belvès de Castillon est l’une des vigneronnes très prisée de « J’irai déguster chez vous » © Jean-Pierre Stahl

Vigneronne depuis 2001 à Belvès-de-Castillon, Céline Loste-Lydoire, 36 ans, est à la tête du château Bellevue avec ses parents, qui ont acheté le château en 1998. Un petit domaine de 12 hectares, une production de 40000 bouteilles, qu’elle souhaite aujourd’hui mieux faire connaître.

Au départ de son château Bellevue, Céline Loste Lydoire s'apprêt à rejoindre Bordeaux pour "J'irai déguster chez vous" © JPS

Au départ de son château Bellevue, Céline Loste Lydoire s’apprêt à rejoindre Bordeaux pour « J’irai déguster chez vous » © JPS

Depuis l’an dernier, elle participe avec une 30aine de vignerons de l’appellation Castillon à « J’irai déguster chez vous. »

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Le principe, on ne peut plus simple, encore fallait-il y penser : un duo de vignerons vient à domicile, gratuitement, faire déguster leur vin, auprès de 6 à 12 convives, plutôt bluffés :

« C’est la 1ère fois que je vois ça, des vignerons qui viennent carrément à la maison pour qu’on puisse tous déguster leur vin entre amis », commente Pierre Alexis Maneuf

Anissa et , les deux co-locataires qui accueillent les vignerons chez elles. Elles ont d'ailleurs remporté un coffret 2 bouteilles en souvenir. © JPS

Anissa et Florine (avec Alexis) , les deux co-locataires qui accueillent les vignerons chez elles. Elles ont d’ailleurs remporté un coffret 2 bouteilles en souvenir. © JPS

Je trouve ça vraiment sympa en fait, ça permet de découvrir de nouveaux vins, ça permet de partager avec des vignerons, d’en savoir plus sur eux, plutôt que d’aller dans un bar à vins classique, » Florine Rappasse.

Dring, dring... qui est-ce ? Les vignerons de Castillon ! Ouf, ou vous attendait © JPS

Dring, dring… qui est-ce ? Les vignerons de Castillon ! Ouf, ou vous attendait © JPS

« Généralement c’est décontracté, quand on pousse la porte on ne sait pas sur qui on va tomber, mais on a toujours été très bien reçu », témoigne Céline Loste-Lydoire du château Bellevue ; « on nous a fait à manger, c’est un peu tendu les 1ères minutes, tout le monde ne sait pas trop comment ça va se passer, et puis à la fin on repart, on  fait la bise à tout le monde ! »Les deux vignerons sont choisis par les invités eux-mêmes, ils répondent sans détour à toutes les questions qu’on leur pose, cela va de la conduite du vignoble en bio, comme chez Yann Todeschini, ou en conventionnel, comme chez Céline Loste Lydoire, jusqu’au goût et à la typicité de leur vin.

Pendant que céline sert, Yann Todeschini commente, et vice-versa. Une "ambiance décontractée" © JPS

Pendant que céline sert, Yann Todeschini commente, et vice-versa. Une « ambiance décontractée » © JPS

Galant, Yann Todeschini a d’abord servi le vin de sa collègue Céline, avant de commenter le sien : « château La Brande 2014, là on rajeunit de 2 ans, comme pour le château Bellevue, l’objectif sur ces visn c’est d’avoir un début d’élevage en barriques mais de garder aussi du fruit et de la fraîcheur. »

La demande est telle que les 6 rendez-vous de décembre à Bordeaux sont déjà complets…

Il y a même un concours de photos à poster sur Instagram pour gagner un wee-end dans un château en Castillon © JPS

Il y a même un concours de photos à poster sur Instagram pour gagner un wee-end dans un château en Castillon © JPS

Pour l’instant, ça cartonne. Après on n’est une petite appellation donc on n’est pas 12000 vignerons (plutôt 300 sur 2300 ha), aujourd’hui on a plus un problème de manquer de vignerons avec une demande qui est croissante » m’explique Yann Todeschini du château La Brande.

IMG_24123500 personnes ont déjà participé à cette opération à Paris et à Bordeaux (à domicile ou dans des bars à vins à Paris aussi). Prochaines étapes en 2018 : Lille (2-3 février), Paris (22-24 mars) et même Bruxelles, dont les dates restent à préciser.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde, Rémi Grillot et Emmanuel Crémèse :

10 Nov

Reignac remporte le Best Of Wine Tourism International à Valparaiso au Chili : bravo Reignyx, bravo Nicolas Lesaint !

Ceux qui le connaissent se disent qu’il est allumé. Moi, je dirais plutôt éclairé ! Ce petit bonhomme Reignyx incarne à lui tout seul l’Esprit des Lumières, il est venu éclairer la propriété du château de Reignac, et en est devenu non seulement la mascotte, mais aussi son ambassadeur. Il vient d’être reconnu à l’international avec ce trophée décroché hier. C’est le nouveau symbole de l’oenotourisme dans le bordelais. Bravo à son créateur Nicolas Lesaint, qui du coup vient d’être couronné « Vigneron du Mois » par Côté Châteaux.

Nicolas Lesaint, le créateur de Reignyx © Jean-Pierre Stahl

Nicolas Lesaint, le responsable technique du château de Reignac et le créateur de Reignyx © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl : Salut Nicolas, quelle est votre sentiment aujourd’hui après avoir remporté ce Best Of d’Or International au Chili ?

Nicolas Lesaint : « On est extrêmement content. C’est la 3e fois qu’on participe et la 3e fois qu’on a quelque chose, mais là c’est au niveau international. Je n’y suis pas allé moi-même, car je n’aime pas l’avion, mais c’est mon collègue Olivier Prévot, maître de chai qui l’a récupéré.

Cela montre que notre esprit rayonne, c’est très flatteur après de grands noms comme Lynch-Bages ou Pape-Clément.

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JPS : « Quels sont les précédents prix remportés ? »

Nicolas Lesaint : « Nous avions décroché le Best Of Wine Tourism 2015 dans la catégorie Architecture & Paysages, et il y a deux ans le Best Of d’Or 2016 pour le Jardin des Senteurs dans la catégorie Découverte et Innovation. L’an dernier, rien car nous venions de gagner et ne pouvions pas participer de nouveau et donc cette année le Best Of d’Or dans la catégorie « Découverte et Innovation » avec Reignyx, puis le Best Of d’Or International… »

L’année prochaine on va faire le concours intergalactic ! Cela traduit le rayonnement de Bordeaux et prend en compte ce que l’on a fait depuis 5 ans sur la propriété. »

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JPS: « Comment vous est venue l’idée de créer ce petit personnage Reignyx? »

Nicolas Lesaint : « Le personnage ? Je l’ai créé durant les Vendanges de 2013; on cherchait à fédérer sur quelque chose. On a d’abord mis en avant la bouteille, puis on s’est arrêté sur le bouchon…J’ai cherché sur internet des petits personnages, je suis tombé sur un personnage Elix. Ca, je me suis dis, je peux le faire, c’est devenu ma caricature avec une queue de cheval et mal rasé. Il fallait ensuite lui donner une identité, il est parfois un peu râleur et grincheux… »

« Je l’ai présenté une 1ère fois à un salon de Bettane et Desseauve et j’en ai dessiné un avec la Tour Eiffel. Un groupe de Chinois est venu le voir, et de suite, j’ai compris que c’était évident de communiquer avec lui. Du coup, on l’a habillé d’un T-shirt « I Love Reignac ». Et il informe à l’intérieur du château mais aussi j’essaie de le rendre impertinent et de lui faire dire des choses un peu publiques ».

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JPS : « J’imagine, ce prix à l’international va vous permettre d’avoir pas mal de retombées ? »

Nicolas Lesaint : « C’est ce que l’on espère tous, avec ce label, mais aussi avec les agences de voyage, j’espère qu’elles vont penser à nous. Toutefois, je pense sincèrement que cela va avoir des retombées, on va avoir encore plus de visibilité. Maintenant, on a deux ans pour trouver une autre idée. »

Revoir le reportage de Jean-Pierre Stahl et Pascal Lécuyer lors de Best Of Wine Tourism 2018 remis à Bordeaux au Palais de la Bourse le 17 octobre dernier :

Best Of Wine Tourism 2018 : la crème de la crème de l’oenotourisme

20 Oct

Un vibrant hommage à Denis Dubourdieu à l’Institut Supérieur de la Vigne et du Vin

En ce vendredi soir, le professeur d’oenologie était doublement à l’honneur avec le lancement de la « chaire Denis Dubourdieu – qualité et identité des vins » et le baptême de la salle de dégustation de l’ISVV à son nom. Denis Dubourdieu laisse un leg immense à Bordeaux et était à l’origine de la création de l’ISVV avec Alain Rousset.

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« IL A FALLU TOUT LE TALENT DE DENIS DUBOURDIEU… »

« C’est une vraie émotion, les souvenirs qui m’attachent à ce lieu et à Denis Dubourdieu ne s’effaceront pas. » On sent Alain Rousset ému, comme d’autres, mais peut-être davantage car la naissance de l’ISVV, on la doit à eux deux et ce n’a pas été facile : « je me souviens j’étais en campagne électorale en 1998 quand nous avons parlé la première fois de ce projet. A l’époque, il fallait faire travailler 3 universités et un organisme de recherche ensemble, ce n’était pas si simple que cela ».

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« Il a fallu le talent de Denis Dubourdieu pour dépasser les divergences… » et celui des deux hommes pour boucler le budget alors même que l’Etat diminuait son financement. L’Institut Supérieur de la Vigne et du Vin a finalement vu le jour et a ouvert en 2009 ; et le Président de la Nouvelle-Aquitaine d’ajouter : « en quelques années, ce lieu s’est rempli (500 étudiants aujourd’hui) et nous devons préparer un projet d’extension de l’ISVV. »

IMG_1169LA SALLE DE DEGUSTATION DENIS DUBOURDIEU

Le moment le plus fort de cette soirée était très certainement le voile levé sur le nom du grand professeur. La salle de dégustation est ainsi baptisée « salle de dégustation Denis Dubourdieu » (disparu en juillet 2016). Un nom dévoilé en présence de ses deux fils Fabrice et Jean-Jacques, mais aussi de son épouse Florence et de son père Pierre. Ses deux fils avaient d’ailleurs suivi les cours d’oenologie et de dégustation avec leur père et étaient fiers de montrer l’endroit à leur grand-père.

Fabrice, Pierre et Jean-Jacques, enfants et le père de Denis Dubourdieu © Jean-Pierre Stahl

Fabrice, Pierre et Jean-Jacques, enfants et le père de Denis Dubourdieu © Jean-Pierre Stahl

« A TOUS LES ETUDIANTS QU’IL A PU FORMER DANS CES MURS »

Du directeur Alain Blanchard « l’ISVV nous le devons à l’obstination de Denis Dubourdieu et à son ami le Président Rousset » à Alex Marchal, maître de conférence et ancien étudiant de DD, qui retraçait son parcours et sa singularité de vinifier les vins blancs avec une macération pré-fermentaire (avec son admiration pour les grands chardonnays et bourgognes blancs) : « c’est l’oenologue dont les travaux sont les plus souvent cités par ses pairs. Il était inspiré par les goûts et les gestes qu’il observait. »

Au centre son épouse Florence, derrière son fils Fabrice et son épouse

Au centre son épouse Florence, derrière son fils Fabrice et son épouse Di Dibourdieu Sun © JPS

Sans oublier Valérie Lavigne, docteur aussi en oenologie comme Alex, qui était associée à Denis Dubourdieu dans son autre activité de conseil : « les 40 millésimes qu’il a vinifiés dans sa propriété ont sans doute guidé ses recherches. » C’est ainsi qu’il a été un véritable guide pour de nombreuses propriétés comme Fieuzal, Latour-Martillac, La Louvière ou Carbonnieux, pour les amener à faire de grands vins blancs.

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Jean-Jacques son fils est très touché par tous ces mots : « c’est un grand honneur d’être ici ce soir, nous pensons à Denis et à son projet d’écriture de Traité d’Oenologie auquel il a consacré de nombreuses années, je le vois encore écrire, réécrire, simplifier. Et dans ses projets, il avait l’ISVV, ce bâtiment qui a vu le jour avec l’aide de la Région. Il a toujours su convaincre, s’entourer, avec l’envie que cela fonctionne. Je pense aussi à tous les étudiants qu’il a pu former dans ces murs, à ces générations qui se souviendront de ce regard, de cette clarté et de ce raisonnement. » Et son frère aîné Fabrice d’ajouter : « 

France, Aquitaine,Gironde (33),Saint-Emilion.Portrait de Denis Dubourdieu au Château Reynon-Cadillac-Premières Côtes de Bordeaux.

Denis Dubourdieu au Château Reynon © Jean-Bernard Nadeau

Il a été précurseur dans bon nombre de domaines et ce bâtiment est un temple », Fabrice Dubourdieu

Et d’ajouter :  « Avec sa générosité, il nous a permis de voir un peu plus clair ce qui nous entoure. »

Si Denis Dubourdieu avait définit la stratégie de recherches de l’ISVV, de poursuivre avec des approches pluri-disciplinaires avec les synergies de l’Université de Bordeaux, de l’INRA, de Bordeaux Sciences Agro et de Kedge Business School, aujourd’hui l’ISVV va continuer sa route afin de maintenir la compétitivité de la filière tout en réduisant l’impact sur l’environnement.

"il avait le don de transmettre et une pédagogie exemplaire" © photo Jean-Bernard Nadeau

« il avait le don de transmettre et une pédagogie exemplaire » © photo Jean-Bernard Nadeau

LA CHAIRE DENIS DUBOURDIEU – QUALITE ET IDENTITE DES VINS

« Longue vie à cette chaire ! » commente d’emblée Manuel Tunon de Lara, le Président de l’Université de Bordeaux. « Le monde de la vigne et du vin donne l’exemple, j’espère que ça en inspirera d’autres. »

Cette chaire doit soutenir les travaux de l’unité de recherche oenologie au sein de l’ISVV afin d’apporter demain des réponses concrètes aux acteurs de la filière vin.

« L’ISVV se réjouit du lancement de cette chaire », commente son directeur Alain Blanchard car « la qualité et la typicité des vins est toujours un thème d’actualité. Et de citer Denis Dubourdieu lorsqu’il parlait du travail des oenologues :

Il faut révéler le goût inimitable et délicieux du lieu où le vin a été produit » Denis Dubourdieu

Lancement de la chaire avec

Lancement de la chaire avec Alain Blanchard (dir. ISVV), Frédéric Cauchois (dir. Fondation Bordeaux Université), Manuel Tunon de Lara (Pdt Université de Bordeaux), Lydie Héraud (conseil régional), et Philippe Dariet (de l’ISVV).

Frédéric Cauchois, en fin d’après-midi lors de la présentation de la Chaire Denis Dubourdieu résumait finalement  »

On a un personnage exceptionnel, dans un lieu exceptionnel, qui en fait une chaire unique » Frédéric Cauchois

Ce sont au total 4 crus bordelais et 6 entreprises de la filière viti-vinicole qui sont les mécènes de cette chaire. Des entreprises qui ont conscience que la qualité des vins de Bordeaux est une préoccupation quotidienne et la recherche en oenologie une donnée essentielle.

Les 10 mécènes de la Chaire Denis Dubourdieu sont : Biollaffort, Bucher Vaslin, Haut-Bailly,Palmer, Pichon-baron, Pichon-Longueville, Chêne&Cie, Michaël Paetzol, Oeneo, Seguin Moreau.

Relire également : Denis Dubourdieu, un grand Monsieur du Vin s’en est allé : « pour le monde du vin, c’est une grande perte »

Fabrice, Pierre et Jean-Jacques, enfants et le père de Denis Dubourdieu © Jean-Pierre Stahl

Fabrice, Pierre et Jean-Jacques, enfants et le père de Denis Dubourdieu © Jean-Pierre Stahl

13 Sep

Quand la solidarité vigneronne sonne à Saint-Emilion…

Saint-Emilion a été lourdement touché le 27 avril dernier avec un vignoble qui a gelé à 80 %. Voici quelques paroles de vignerons qui ont été sévèrement impactés par ce gel. A l’heure des vendanges, le constat est sévère : la récolte sera maigre. 

80% du vignoble de Saint-Emilion a été impacté par le gel fin avril © Jean-Pierre Stahl

80% du vignoble de Saint-Emilion a été impacté par le gel fin avril © Jean-Pierre Stahl

Le 27 avril, le gel a été quasiment imparable à Saint-Emilion. Le recours aux hélicoptères ou aux braséros n’a eu que très peu d’ effet.

Le château La Grave Figeac a gelé à 80 %. Un coup dur pour Caroline et Laurent Clauzel qui gèrent ensemble depuis 2010 la propriété familiale de 6,5 hectares en Saint-Emilion Grand Cru.

Laurent Cluzel dans ses vignes pour la récolte de merlots © JPS

Laurent Cluzel dans ses vignes pour la récolte de merlots © JPS

Le constat fait par Laurent Clauzel dans ses vignes parle de lui-même : « Ici on a l’exemple d’un pied qui n’a pas été gelé, on va compter une dizaine de grappes bien formées avec de belles graines bien sucrées, et on va passer sur un pied qui a gelé, on voit que les grappes ne sont pas du tout les mêmes, elles sont beaucoup plus petites, beaucoup plus rondes, et elles ont en moyenne 15 jours à 3 semaines de retard sur le reste.« 

On va faire une cuve sur les vignes non gelées et une toute petite cuve sur les vignes gelées, par rapport aux 7-8 cuves que l’on fait généralement, c’est rien ! » Laurent Clauzel château La Grave Figeac

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Le gel s’est traduit par des températures comprises entre -3 et -5°C par endroits ; en ce 27 avril Saint-Emilion et ses satellites ont énormément souffert. Aujourd’hui, ce sont de 60 à 80 % de récolte en moins pour les plus marqués. Il a fallu se réorganiser aussi, veiller à ne pas trop dépenser, même si certains me disent que le coût reste le même voir supérieur en théorie avec le travail à la vigne, alors que les rentrées ne se font pas ou guère.

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Caroline Clauzel du château la Grave Figeac et Stéphanie Leydet, château de Valois ©

Stéphanie Leydet, château de Valois à Pomerol est venue donner un coup de mains, en voisine, aux Clauzel, à la table de tri du château la Grave Figeac. Les parcelles de son château ont été impactées entre 80 et 95 % par le gel. Quatre châteaux ont ainsi décidé de se serrer les coudes et de s’entraider.

Là l’idée, c’était de venir aider les amis et de faire un peu tous ensemble des vendanges solidaires » Stéphanie Leydet.

Parmi les intervenants, il y a aussi les prestataires de services, ces nombreuses entreprises qui n’ont plus trop travailler durant 3 semaines après le gel et qui par la suite étaient fortement sollicitées avec la repousse. Toutefois, ce gel risque d’avoir aussi pour elles de vilaines répercussions sur 2 ou 3 ans.

« C’est un manque à gagner dans les cuves, ça c’est sûr. C’est un manque à gagner pour les propriétés mais aussi dans les années à venir pour les prestataires, » Christophe Comberton prestataire.

Les vignobles en contre-bas de Saint-Emilion, ceux que l’on dit en plaine, ont été les plus durement touchés…gelés à 100%.

Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Saint-Emilion © JPS

Jean-François Galhaud président du Conseil des Vins de Saint-Emilion © JPS

Pour les parties gelées, le résultat est vraiment désastreux, ce sont des rendements qui vont être très très faibles (de 1 à 2 hectos à l’hectare) et très compromis du fait du mauvais temps également car il va falloir amener certaines vignes gelées jusqu’à maturité à la mi-octobre », Jean-François Galhaud

Pour ces vendanges qui, cette semaine, se pratiquent entre deux trombes d’eau, une fois de plus la nature se rappelle à l’homme, qui doit jongler avec les éléments. Il faut ainsi être paysan dans l’âme pour accepter tout cela.

Rentrée de la vendange de merlots de Bellevue ©JPS

Rentrée de la vendange de merlots de Bellevue ©JPS

Au château Bellevue, sur les hauteurs, tout a été préservé ; par chance le gel a été dérisoire, comme au château Coutet non loin, les merlots s’annoncent de bonne qualité, ce qui laisse penser à Hubert de Boüard, son propriétaire, que ce 2017 pourrait avoir des airs de 2014  :

De jolis merlots pour lesquels un petit tri est nécessaire © JPS

De jolis merlots pour lesquels un petit tri est nécessaire © JPS

« On a acquis un potentiel qui permet de penser aujourd’hui que pour ceux qui ont des raisins (en tout cas pour le merlot qui est ramassé aujourd’hui dans la région bordelaise) la qualité des raisins est au rendez-vous. »

Hubert de Boüard, propriétaire de château Bellevue et consultant © JPS

Hubert de Boüard, propriétaire de château Bellevue et consultant © JPS

Mais il ne peut oublier ce dramatique épisode de gel, ce d’autant qu’il est consultant dans de nombreuses propriétés bordelaises et saint-emilionnaises : « Notre premier message est un message de solidarité et puis ensuite, on pense à demain, qu’est-ce qu’on va pouvoir faire, préserver les bois de taille pour l’année d’après ou avoir une reconstruction du pied par rapport aux repousses car la vigne est là pour plusieurs décennies, le vigneron aussi, même si on est tout-à-fait conscient qu’économiquement certaines propriétés sont extrêmement affectées, » explique Hubert de Boüard Oenologue Consultant.

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Les stocks pourraient permettre de lisser les pertes, comme ici au château La Grave Figeac en Saint-Emilion Grand Cru © JPS

2017 restera l’année la plus terrible après le gel de 2011. Pour passer ce cap, ceux qui ont des stocks vont essayer de lisser ce trou béant dans leur trésorerie sur quelques années, avec notamment les derniers millésimes 2014-2015 et 2016 de belle facture.

Emission spéciale Vendanges, le 20 septembre, en direct à 12h35, sur Facebook France 3 Aquitaine, Limousin et Poutou-Charentes, qui sera rediffusée sur l’ensemble du réseau France 3 Nouvelle-Aquitaine, le jeudi 21 à 8H50.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine, Olivier Pallas et Emmanuel Cremese :


Quand la solidarité vigneronne sonne à Saint-Emilion…

24 Août

Premiers coups de sécateurs pour les blancs en Pessac-Léognan

Smith Haut Lafitte et Rochemorin ont lancé ce matin leur première troupe de vendangeurs dans leurs parcelles les plus précoces. Des parcelles épargnées par le gel fin avril. Une belle récolte qui augure d’un bon millésime, les conditions cet été ont finalement été clémentes pour la vigne. Toutefois, le gel reste dans toutes les têtes.

Des conditions optimales pour vendanger au château Smith Haut Lafitte, avec des matinées relativement fraîches © Jean-Pierre Stahl

Des conditions optimales pour vendanger au château Smith Haut Lafitte, avec des matinées relativement fraîches © Jean-Pierre Stahl

8h, à Martillac, le soleil est depuis peu levé sur le château Smith Haut Lafitte, cru classé de Graves. Mais déjà une troupe bleue arpente les chemins menant à la parcelle à récolter. Ils sont ainsi 35 vendangeurs, tous vêtus du T-shirt « Proud to pick for SHL » à se diriger vers les rangs de vignes, emmenés par Ingrid Pigassou, la chef de troupe.

Ingrid, chef de troupe, distribuant les sécateurs © JPS

Ingrid, chef de troupe, distribuant les sécateurs © JPS

Fabien Teitgen, le directeur technique de Smith Haut Lafitte, leur fait un petit briefing avant de commencer : « Les grappes qui sont jolies, on les trie, on les nettoie, on prend le temps, on ne fait pas la course ce matin, on ramasse bien tranquillement »

Chloé, un démarrage en en douceur © JPS

Chloé, un démarrage en en douceur © JPS

C’est une parcelle de sauvignons blancs, de vignes âgées de 8 ans, qui est ramassée en premier. Les vieilles vignes vont attendre un peu plus, lundi prochain, voire dans une semaine pour d’autres. Au total 11 hectares de blancs vont ainsi être ramassés, ici à Smith Haut Lafitte, progressivement sur 3 semaines. Les vignes qui servent à la production du 1er vin ont été épargnées par le gel.

Fabien Teitgen, directeur technique de SHL © JPS

Fabien Teitgen, directeur technique de SHL © JPS

« En fait cet été la chaleur est arrivée au mois de juin, » explique Fabien Teitgen, directeur technique de Smith Haut Lafitte.;

La canicule du mois de juin a accéléré le cycle de la vigne, ce qui fait qu’on est très précoce, mais comme l’été n’a pas été très chaud, on a une belle acidité. Donc, on a et la précocité et l’équilibre qui est très bordelais », Fabien Teigen directeur technique de Smith Haut Lafitte.

Benjamin garde le sourire malgré le poids des cagettes © JPS

Benjamin garde le sourire malgré le poids des cagettes © JPS

« La saison a été plutôt une très belle saison, avec du sec et du soleil, et à la fin des beaux raisins, et on espère faire du bon vin avec ce que l’on a », commente Daniel Cathiard le propriétaire du château Smith Haut Lafitte.

Daniel Cathiard, Fabien Teitgen et Ludovic fradin, respectivement propriétaire, directeur technique et directeur commercial de Smith Haut Lafitte © JPS

Daniel Cathiard, Fabien Teitgen et Ludovic Fradin, respectivement propriétaire, directeur technique et directeur commercial de Smith Haut Lafitte © JPS

Il y a eu déjà dans l’histoire le millésime 1947 où il y a eu un gel au début et puis on a fait peut-être le meilleur vin qu’on ait jamais fait à Bordeaux », Daniel Cathiard propriétaire de Smith Haut Lafitte.

Dans les rangs de vigne de Rochemorin, que l'on aperçoit au loin © JPS

Dans les rangs de vigne de Rochemorin, que l’on aperçoit au loin © JPS

A vol d’oiseau, à quelques centaines de mètres, une autre troupe s’active depuis ce matin également. C’est celle du château de Rochemorin, propriété d’André Lurton. Ici aussi ce sont 11 hectares de sauvignons blancs qui vont être ramassés durant 10 jours.

11 hectares de sauvignon blanc à ramasser © JPS

11 hectares de sauvignon blanc à ramasser © JPS

Sur les parcelles non gelées, on peut avoir le sourire, cette maturation nous a permis d’avoir suffisamment de sucre, d’acidité, et d’arômes », Vincent Cruège directeur relations extérieures Vignobles André Lurton..

Et d’ajouter : « pour tout ce qui est du reste, c’est quand même compliqué, voire dramatique, pour beaucoup de viticulteurs, nous y compris, parce qu’il y aura beaucoup de perte de récolte » 

Vincent Cruège oenologue et directeur des relations extérieures des Vignobles André Lurton © JPS

Vincent Cruège oenologue et directeur des relations extérieures des Vignobles André Lurton © JPS

Lundi prochain ou la semaine prochaine, ce sera le gros des vendanges en blanc, avec une grande partie des propriétés de Pessac-Léognan, de Graves, Blaye, et en Entre-Deux-Mers. Un millésime qui s’annonce de qualité mais faible en quantité. On estime en effet entre 40 et 50% de pertes de récolte en Pessac-Léognan et environ 40% pour l’ensemble du Bordelais. A confirmer après les vendanges bien sûr.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Corinne Berge et Christian Arliguié :

21 Juil

Franchement, Sauternes mériterait bien un petit classement, UNESCO !

Après Saint-Emilion, les climats de Bourgogne, les Coteaux, Maisons et Caves de Champagne, le vignoble de Sauternes, ses châteaux et son micro-climat pourraient espérer un classement au Patrimoine Mondial de l’Humanité. Un nouvel élan se fait jour et pourrait s’amplifier dès la rentrée de septembre avec des réunions mêlant pouvoirs publics, ODG et viticulteurs.

David Bolzan, directeur des Vignobles Silvio Denz, directeur du château Lafaurie-Peyraguey © Jean-Pierre Stahl

David Bolzan, directeur des Vignobles Silvio Denz, directeur du château Lafaurie-Peyraguey © Jean-Pierre Stahl

Yquem, Rayne-Vigneau, Suduiraut, la Tour Blanche, Clos-Haut-Peyraguey ou Lafaurie-Peyraguey, une concentration de 1er crus classés en 1855 et de paysages époustouflants. Fort de ce constat, David Bolzan, directeur des Vignobles Silvio Denz, a écrit à l’UNESCO pour s’informer des démarches à suivre pour relancer l’idée du classement de Sauternes au Patrimoine Mondial de l’Humanité.

Rayne-Vigneau et Lafaurie-Peyragey se font face © JPS

Rayne-Vigneau et Lafaurie-Peyragey se font face © JPS

« Sur les 17 grands crus classés 1855 à Bordeaux, 12 l’ont été à sauternes, c’est dire si le terroir de Sauternes est éligible pour les grands vins », explique David Bolzan. « La deuxième chose, c’est que :

Le paysage, l’architecture viti-vinicole et le micro-climat de Sauternes confèrent une légitimité à cette région pour revendiquer un classement UNESCO, » David Bolzan directeur de Lafaurie-Peyraguey

Sauternes, ce sont 2000 hectares de vignes et 170 viticulteurs aujourd’hui, dont certains sont totalement emballés par le projet à l’instar de Vincent Labergère directeur général du château Rayne-Vigneau :

C’est une excellente idée, on a une vraie identité aujourd’hui à Sauternes, avec le micro-climat qui est une spécificité unique au monde, c’est ce qui permet de développer la pourriture noble grâce au botrytis », Vincent Labergère directeur Rayne-Vigneau.

 « Cela nous permet d’élaborer les vins liquoreux si merveilleux, si complexes, c’est une alternance de brouillards et de soleil, liés à divers facteurs existants dont le Ciron«  explique Vincent Labergère.

Château Yquem, le mythique 1er cru classé supérieur en 1855 © JPS

Château Yquem, le mythique 1er cru classé supérieur en 1855 © JPS

A la tête de l’ODG (organisme de défense et de gestion) Barsac et Sauternes, Xavier Planty avoue avoir aussi lancé l’idée en 2016. Bien qu’il précise qu’aujourd’hui, il faut une concertation, il reconnaît bien volontiers que le dossier a des chances de passer.

Au château Guiraud, le premier des Premiers Grand crus classés bordelais conduit en bio © JPS

Le château Guiraud, le premier des Premiers Grand crus classés bordelais conduit en bio © JPS

« Aujourd’hui, il n’y a rien de concret, si ce n’est qu’il y a des travaux d’approche, pour des réunions et que cette idée puisse coller à travers la région l’appellation et l’ensemble du territoire ».

Sauternes, c’est la plus belle région de Bordeaux, c’est l’architecture la plus préservée, avec des paysages vallonnés et une viticulture orientée vers la biodiersité et l’agriculture biologique, ce sont des vins magiques dans le processus de ramassage. C’est le must de la viticulture bordelaise avec le classement 1855 et le seul château 1er cru classé 1855 supérieur Yquem.«  Xavier Planty.

Xavier Planty,le président de l'ODG Barsac et Sauternes © Jean-Pierre Stahl

Xavier Planty,le président de l’ODG Barsac et Sauternes © Jean-Pierre Stahl

« Ce qui est magique c’est cette science qu’ont eu  nos anciens de comprendre qu’on pouvait faire des grands vins issus de pourriture noble ici, elle est due au fonctionnement écologique de la vallée du Ciron, à cette incroyable machine bio-climatique de la vallée du Ciron en association avec la Garonne et ça c’est unique au monde ! Et ça fait 500 ans que ça dure !

Le Conseil Départemental de la Gironde de la Gironde, avec notamment son président Jean-Luc Gleyze, et la mairie de Sauternes, représentée par son maire Jean-Michel Descamps, devraient plancher dessus dès la rentrée de septembre.

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Jean-Michel Descamps, maire de Sauternes © JPS

Ca serait tout bénéfice, quand on voit les résultats à Bordeaux avec le classement au patrimoine mondial, évidemment on espère des retombées…d’autant plus qu’on a de très très gros projets touristiques et oenotouristiques en Sauternais qui vont voir le jour » Jean-Michel Descamps maire de Sauternes.

L'ancien temple et de vieux chais à Guiraud vont accueillir la future brasserie © JPS

L’ancien temple et de vieux chais à Guiraud vont accueillir la future brasserie © JPS

Château Guiraud effectue depuis quelques temps déjà des travaux et va lancer une brasserie avec 270 couverts le 31 décembre prochain, château d’Arche prévoit un hôtel avec plus de 40 chambres d’ici peu, mais avant :

IMG_7774Lafaurie-Peyraguey va ouvrir au printemps 2018 un hôtel-restaurant plutôt de luxe, le chef est déjà choisi c’est le second de la Maison René Llique en Alsace qui a obtenu 2 étoiles au Michelin. La décoration sera réalisée à partir de 3000 pièces de Lalique puisque le patron n’est autre que Silvio Denz le président de Lalique. Un château qui sera ouvert également à tout type de visiteurs amateurs et grands passionnés.

Ce sera le 1er cru classé, de Bordeaux et dans le monde, à ouvrir ce type d’hôtel-restaurant.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer, Alain Guinchard et Xavier Mansion:

20 Juin

Waouh, ces WOW ! En avant les World Organic Wines et le bio à Vinexpo

WOW est l’un des grands rendez-WOW de Vinexpo. Cette année, ce sont 150 vignerons qui présentent des vins biologiques ou biodynamiques, avec des tables de dégustation dans le Hall 3. Un secteur en plein boom avec une forte demande mondiale.

A l'entrée du hall 3, WOW vous prend dans ses filets © JPS

A l’entrée du hall 3, WOW vous prend dans ses filets © JPS

C’est une première pour Vinexpo, le salon mondial des vins et spiritueux, ouvert aux professionnels. Pour la première fois, un espace est entièrement dédié aux vins biologiques et biodynamiques, et il s’appelle tout simplement « WOW! », pour  “WORLD OF ORGANIC WINES”

Thierry Valette

Thierry Valette, de Clos Puy Arnaud à Belvès de Castillon © JPS

Thierry Valette qui était co-propriétaire de château Pavie produit l’un des meilleurs vins bio de la région  avec Clos Puy Arnaud à Belvès de Castillon :

Moi, j’ai le bio au coeur car dans les années 70 dans un cru comme château Pavie on faisait du bio sans le savoir et donc on avait des vins à Saint-Emilion qui étaient sur la fraîcheur, sur l’élégance », Thierry Valette de Clos Puy Arnaud

« Et c’est vrai qu’avec la bio et biodynamie, on peut réinventer ces vins de la rive droite avec un fruit beaucoup plus moderne, beaucoup plus percutant…On fait des vins qui sont dans une nouvelle tendance et qui sont évidemment plus sains, pour les consommateurs et les gens qui travaillent sur les propriétés ».

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Il y a là 150 producteurs de la région de Bordeaux comme la famille Lateyron, d’Aquitaine, mais aussi de toute la France comme l’Alsace avec le Domaine Marcel Deiss, mais aussi des étrangers d’Argentine et d’Italie :  » là, ça commence vraiment à monter la demande de bio, pas que du vin, mais tous les produits de l’agriculture bio,  mais aussi les produits de l’agriculture bio, c’est vraiment une grosse demande » confirme ce producteur italien Francesco Scalettaris d’Aquila Del Torre (Udine en Italie).

Les Lateyron fils et père © JPS

Les Lateyron fils et père © JPS

Cette nouvelle entité baptisée WOW ! (World of Organic Wines!) séduira les professionnels à la recherche de vins élaborés dans le respect de l’environnement. Encadrés par une réglementation européenne rigoureuse, les vins biologiques répondent à des critères de production qui garantissent la confiance et le plaisir des consommateurs : utilisation de produits naturels à la vigne ; interventions limitées au chai. Les vins biologiques sont donc élaborés au plus près de leur terroir

Gwenaëlle Le Guillou, directrice du syndicat des Vignerons Bio d'Aquitaine © JPS

Gwenaëlle Le Guillou, directrice du syndicat des Vignerons Bio d’Aquitaine © JPS

Aujourd’hui la viticulture bio en France, c’est 9 % des surfaces, presque 71000 hectares et presque 5000 vignerons qui cultivent  leurs vins en bio et vinifient leur vin en bio », Gwénaëlle Le Guillou directrice du Syndicat des Vins Bio d(‘Aquitaine

Présents à WOW, Karine et Pierrick Lavau du château Bernateau sont certifiés bio depuis 2012. Ils ont énormément investi dans cette filière et réalisé un cuvier high tech :

Karine Lavau devant le château Bernateau © JPS

Karine Lavau devant le château Bernateau © JPS

En améliorant et modernisant notre outil de production, on va toujours plus loin dans la qualité du vin »,  Karine Lavau du château Bernateau

Dans le nouveau cuvier du château Lavau avec le maître de chai © JPS

Dans le nouveau cuvier du château Lavau avec le maître de chai © JPS

Aujourd’hui les époux Lavau prduisent entre 80000 et 100000 bouteilles de vin bio et misent énormément sur l’oenotourisme qui se développe aussi très rapidement notamment sur leur proprété de Saint-Etienne-de-Lisse en Gironde. Toutefois, en Aquitaine, le bio ne représente encore que 8 % des surfaces exploitées.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine, Eric Delwarde, Charles Rabréaud et Christian Arliguié :

28 Mai

La Cité du Vin fête son 1er anniversaire : plus de 400 000 visiteurs, pari gagné !

1 an pour la Cité du Vin. 1 an déjà depuis l’inauguration par le président François Hollande le 31 mai 2016 et l’ouverture au public le lendemain, 1er juin. Plus de 400 000 visiteurs, c’est un pari gagné et très prometteur pour les prochaines années, pour ce concept qui a réussi à attirer à lui beaucoup d’étrangers mais aussi pas mal de touristes français et girondins.

Un groupe de 14 Aveyronnais venus visiter la Cité du Vin le 17 mai © Jean-Pierre Stahl

Un groupe de 14 Aveyronnais venus visiter la Cité du Vin le 17 mai © Jean-Pierre Stahl

La Cité du Vin est le nouvel emblème de Bordeaux, « le phare de l’oenotourisme » à l’entrée de la ville depuis la Garonne, comme aimait à l’annoncer Alain Juppé. Un édifice unique et un concept original que l’on doit au tandem XTU-Cassonmann, les architectes parisiens Anouk Lengendre-Nicolas Desmazières et les scénographes londoniens Dinah Casson-Roger Mann.

Et le public ne s’y trompe pas, à l’instar de ce groupe de 14 retraités de l’Aveyron qui est venu la visiter après un périple d’un semaine dans le vignobles:

Un autre group important, l'Université du Temps Libre d'Arcachon © JPS

Un autre group important, l’Université du Temps Libre d’Arcachon © JPS

« Tous les ans, nous on fait un voyage comme cela, et là on a dit on est dans le bordelais cette année, et on s’est dit on va venir à la Cité du Vin parce cela fait partie du patrimoine bordelais », explique Gérard Paquin, fier de m’expliquer avoir la GNAC, nom de son groupe, pour Gastronomie, Nature, Amitié et Culture.

Sylvie Cazes et Philippe Massol au Belvédère, au 8e étage où les visiteurs terminent leur visite en dégustant un vin du monde © Jean-Pierre Stahl

Sylvie Cazes et Philippe Massol au Belvédère, au 8e étage où les visiteurs terminent leur visite en dégustant un vin du monde © Jean-Pierre Stahl

En un an, la billetterie de la Cité du Vin a enregistré de nombreux groupes -scolaires, associations, comité d’établissements- et individuels -touristes français et étrangers, une découverte pour bon nombre et un réel engouement pour d’autres :

« Certaines personnes du groupe sont déjà venues et ont souhaité revenir avec l’association », explique Monique Didierjean de l’Université du Temps Libre d’Arcachon.

Philippe Massol, le directeur général de la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Philippe Massol, le directeur général de la Cité du Vin © Jean-Pierre Stahl

Déjà, ils ont été plus de 400000 à passer par les caisses, à acheter les billets et à découvrir la Cité du Vin, donc cela a été une magnifique surprise. Le fait que l’on soit à Bordeaux, Bordeaux reçoit des visiteurs du monde entier : ce sont plus de 150 pays qui sont venus visiter la Cité du Vin », Philippe Massol, directeur de la Cité du Vin.

« Et selon les périodes, on a eu plus ou moins de métropolitains, mais les métropolitains représentent 1/4 de notre fréquentation aujourd’hui, donc c’est important pour cette 1ère année », complète ainsi Philippe Massol

Le survolen hélicoptère des vignobles du monde entier © JPS

Le survolen hélicoptère des vignobles du monde entier © JPS

Le Parcours Permanent attend le visiteur au 2e étage de la Cité du Vin. Muni d’un compagnon de voyage, il va être projeté dans un monde immersif, interactif, allant par exemple à la rencontre en video de 50 vignerons du monde entier à la « table des terroirs ». « Je ne connais pas ce vigneron, c’est un Géorgien, j’ai de la curiosité pour ces producteurs », commente un visiteur de Madrid, Carlos Alonso.

50 vignerons à rencontrer à la Table des Terroirs © JPS

50 vignerons à rencontrer à la Table des Terroirs © JPS

Au final, la Cité du Vin a enregistré de très nombreux Britanniques et Américains, qui figurent en tête du visitorat étranger. Parmi les Européens, on dénombre de nombreux Suisses et Espagnols.

La Galerie des Civilisations au sein du Parcours Permanent © JPS

La Galerie des Civilisations au sein du Parcours Permanent © JPS

Dans cette déambulation à travers la Grande Galerie des Civilisations, le visiteur va voyager depuis les premiers producteurs de vin il y a 6000 ans jusqu’à une ère plus moderne dans les salons du XVIIIe où l’on buvait du champagne. « On pense au vin plaisir, au vin partage, mais il y a aussi le vin médicinal, le vin des religions, donc le vin transporte énormément de choses à l’intérieur de nos sociétés, » Véronique Lemoine responsable scientifique de la Fondation pour la Culture et les Civilisations du Vin.

Sur 3000 m2, le public est captivé par ces 19 modules sensoriels et interactifs, où l’on vous raconte par ailleurs l’histoire du commerce du vin avec « A bord ! » et Bordeaux.

L'atelier de dégustation tous les jours à 16h30, un tour du monde des saveurs et des vins © JPS

L’atelier de dégustation tous les jours à 16h30, un tour du monde des saveurs et des vins © JPS

La Cité du Vin a su aussi se diversifier par des expos temporairesle chantier en photos par Isabelle Rozenbaum et le Magazine « la Cité du Vin au Confluent des Civilisations », puis « Bistrot ! De Baudelaire à Picasso », avant de consacrer en juillet à la Géorgie qui fut l’une des contrées qui a sans nul doute produit avant tout autre du vin. Il y a aussi eu chaque semaine des conférences organisées dans l’amphithéâtre Thomas Jefferson et des ateliers quotidiens de dégustation sur fond d’accords mets et vins.

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Claire Genestal, présente la plus grande cave du monde Latitude 20 à la Cité du Vin © JPS

Au rez-de-chaussée, l’un des attraits importants de la Cité du Vin, c’est aussi la plus grande cave au monde Latitude 20, avec 13000 bouteilles, 800 références de 70 pays, de quoi donner le tournis : « c’est très impressionnant, parce qu’on fait là le tour du monde sur 360° », explique Guy Fasolato de Saint-Quentin-en-Yvelines. « Le public recherche l’exotisme et a envie de découvrir de nouveaux pays comme la Croatie, le Liban, le Kazakhstan, ou des régions comme Tahiti, »ajoute Claire Genestal de la Cave Latitude Vin.

Un groupe d'Espagnols venus découvrir la Cité du Vin © JPS

Un groupe d’Espagnols venus découvrir la Cité du Vin © JPS

Cette Cité a une belle vitalité, avec bientôt en face des Halles Gourmandes, et déjà en son sein des brasseries et restaurant Latitude 20 en rez-de-chaussée et le 7-restaurant panoramique à 35 mètres avec une très belle vue sur les quais, la Garonne et le Pont Chaban Delmas.

A 35 mètres, vue sur Bordeaux, depuis le 7 avec 80 places assises © JPS

A 35 mètres, vue sur Bordeaux, depuis le 7 avec 80 places assises © JPS

En 11 mois d’exercice, le 7 a attiré 71000 personnes, avec un chiffre d’affaire de 3,5 millions d’euros.

On travaille un peu comme dans un sous-marin ou comme à la Tour Eiffel à Paris, on est assez contraint avec 60 m2 de cuisine, ce qui est très peu mais on s’y est habitué, là on a trouvé de bons réglages et on va encore s’améliorer » Nicolas Lascombes du 7-Restaurant Panoramique

Nicolas Lascombes gérant du 7-restaurant panoramique © JPS

Nicolas Lascombes gérant du 7-restaurant panoramique © JPS

La Cité du Vin a aussi ce lien étroit avec le fleuve. Grâce à son ponton de 90 mètres, de nombreux bateaux peuvent accoster et déposer des croisières oenotouristiques. Bordeaux River Cruise a lancé à l’été dernier des croisières au départ de la Cité du Vin, 1h30 de visite des façades du Bordeaux XVIIIe avec en prime des cours de dégustation avec Marie d’Ardier.

Le ponton de 90 mètres permet d'accueillir de nombreux croisièristes © JPS

Le ponton de 90 mètres permet d’accueillir de nombreux croisièristes © JPS

« Je ne suis pas du tout une experte en vins pourtant je m’appelle Bouteille, je ne connais pas trop, du coup j’en profite pour développer mes connaissances à la source », m’explique avec amusement Maylis Bouteille de Montpellier, accompagnée de Rémi de Sivry de Bordeaux et futur pompier de Paris.

Visite du Bordeaux XVIII © JPS

Visite du Bordeaux XVIII © JPS

Le classement UNESCO, l’élection en 2015 comme Best European Destination, puis la consécration par le Huffington Post, le Telegraph et Lonely Planet ont fait de Bordeaux la destination prisée des touristes étrangers.

Souvent, on entend Bordeaux réinventé, Bordeaux reborn comme dans le Wine Spectator, cela a donné cette impression que Bordeaux, qui a des siècles de tradition, a réussi à s’inventer une nouvelle vision patrimoniale et culturelle du vin, grâce à la Cité du Vin », Sylvie Cazes présidente de la Fondation pour la Culture et les Civilisations.

Nicholas Farley, découvrant la pièce de métal de al Cité du Vin et le certificat de mécénat, offerts par son épouse Zulema © JPS

Nicholas Farley, découvrant la pièce de métal de la Cité du Vin et le certificat de mécénat, offerts par son épouse Zulema © JPS

Mais l’histoire de la Cité du Vin s’écrit aussi avec cette page insolite : celle d’un anniversaire de mariage… Pour leurs 4 ans de mariage, Zulema Arroyo-Farley a fait une surprise à son époux Nicholas Farley, grand amateur de vins de Bordeaux : un fauteuil à la Cité du Vin qui va porter son nom, le siège n°17 au dos duquel est désormais inscrit Nicholas Farley. Grâce à ces mécènes américains qui ont fait de généreuses donations, l’amphithéâtre Thomas Jefferson a entièrement été financé, une histoire qui plaît d’autant aux USA que leur président Jefferson avait séjourné à Bordeaux en 1787.

Rémi de Sivry et Maylis Bouteille avec la Cité en toile de fond © JPS

Rémi de Sivry et Maylis Bouteille avec la Cité en toile de fond © JPS

Cette aventure en bord de Garonne va continuer puisque Bordeaux aujourd’hui compte 6 millions de visiteurs à l’année, un visitorat multiplié par 3 en 15 ans, qui promet encore de beaux jours à la Cité du Vin.

Regardez le magazine sur la Cité du Vin fête son 1er anniversaire par Jean-Pierre Stahl, Marc Lasbarrères, Célile Lagaüzère et Emmanuel Crémèse :

27 Avr

Gel sur le vignoble de Bordeaux, la catastrophe redoutée est malheureusement arrivée « on a perdu pas loin de 50% de la récolte en une nuit ! »

Bordeaux avait en partie été épargné, la semaine dernière avec moins de 10% du vignoble touché. Ce matin, les premiers constats sont effrayants de nombreuses parcelles ont été sévèrement impactées. Premiers retours sur ce dramatique épisode de gel.

Au dégel, la vigne flétrit et va sécher dans la journée, le drame © Sophie Aribaud

Au dégel, la vigne flétrit et va sécher dans la journée, le drame commenté par l’oenologue © Sophie Aribaud : « La végétation change très rapidement.L’odeur de végétaux mort en prime »

« C’est la catastrophe », notre ami et grand vigneron Nicolas Lesaint résume ainsi le dernier épisode de gel en date, où vers Saint-Loubès la température la nuit a pu descendre quasiment à -3°C.

La mascotte du château de Reignac est en pleurs par © Nicolas Lesaint

La mascotte du château de Reignac est en pleurs par © Nicolas Lesaint

En matinée, il était encore « incroyablement difficile d’estimer, mais 50% des parcelles semblent touchées. On a un spot de 10ha d’un seul tenant et ces 10ha ont été détruits. Fort heureusement château Reignac est un château reconnu depuis des années pour ses vins de qualités et a les reins plus solides que d’autres châteaux mais « c’est très dur pour mes confrères. »

Saint-Emilion a semble-t-il payé également un lourd tribu. Franck Binard, directeur du Conseil des Vins de Saint-Emilion me confie : « hier nous avions recencé 500 hectares, un peu moins de 10% du vignoble de 7500 ha de Saint-Emilion touché par le gel de la semaine dernière. Mais aujourd’hui on a été durement touché. Il a fait facilement -2°C et on redoute encore pour demain matin. Les secteurs de Saint-Sulpice, Vignonet et Puisseguin ont bien été impactés. Certains châteaux sont gelés à 80%. »

On a perdu cette nuit pas loin de 50% de la récolte à Bordeaux, c’est une catastrophe », Hervé Grandeau président de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux

Les températures au petit matin ont été impitoyables © GB

Les températures au petit matin ont été impitoyables © GB

Inutile de demander aujourd’hui à un vigneron comment ça va ? « Pas bien » est la réponse qui ressort le plus souvent ou encore « l’horreur »…Même si les dégâts seront évalués au fil de la journée, et surtout après le prochain épisode vendredi, « les vignes impactées vont de 20 à 100% ». Et Hervé grandeau de confier encore, « j’ai croisé un technicien qui m’a dit avoir perdu entre 70 et 100% sur une exploitation…On est ratiboisé ! Je ne sais pas si c’est comme en 91, mais il a fait entre 0 et -5%, Saint-Emilion est sévèrement touché, le Médoc, on ne pensait pas, mais en partie, Bourg-Blaye à 50%, ce sont de lourdes pertes, très très significatives. »

De nombreux châteaux et amis du blog n’ont pas cessé de m’alerter aujourd’hui sur l’ampleur de cette gelée tardive :  

Gros dégâts sur Lalande de Pomerol malgré une nuit blanche a allumer des feux au Chateau de Chambrun et Moncets!

CHAMBRUNOu encore l’ami Benoît Emannuel Trocard en AOC Fronsac: « La nuit dernière a été pour moi et pour beaucoup de vignerons du Bordelais et Français, l’une des nuitées le plus terribles jamais connues. Le château Couraze, propriété d’un groupe Danois où je suis directeur technique depuis 17 ans vient de perdre 95% de sa production en 2 heures…. de 6h du matin à 8h00 du matin. Une température de -2° a eu raison de nos premières pousses ».

Pour Allan Sichel, président du CIVB : « c est un épisode de gel sévère, je n’ai pas encore de zone pas touchée, on a des taux de 20% selon certaines propriétés à 90 -100 % dans les zones les plus gélives, mais il est trop tôt pour une évaluation exhaustive ou précise;  à vu de nez on parle de 30 à 40% du vignoble atteint. »

Et d’ajouter : « on attend de voir pour une évaluation plus précise, la nuit prochaine on attend encore une nuit fraîche mais on espère moins froide. On s’attendait pour cette nuit à avoir des températures négatives de l’ordre de -1°C mais c’est descendu à -3 et -4°C dans certaines zones. »

Joël Duffau, ce matin constate les dégâts sur ses 44 hecatres © Sylvie Tuscq-Mounet

Joël Duffau l’ami vigneron, du château la Mothe du Barry, dont Côté Châteaux vous parlait dès hier a été une fois de plus lourdement impacté:

Jeudi on a gelé 3 hectares, vendredi on a gelé 11 hectares et  là je pense qu’aujourd’hui ça va être pas la fin, mais pas loin. » Joël Duffau vigneron à Moulon

Et d’ajouter : « il est hors de question qu’un de mes enfants reprenne la propriété…Si à 65 ans j’arrête et que personne n’en veuille, j’en ferai un golf, je ne sais pas », trouvant encore un peu la force de plaisanter. « J’étais passionné, mais là je suis…pas déprimé…mais pas loin. »

Regardez le reportage de MP d’Abrigeon et S Tuscq Mounet ce matin chez Joël Duffau à Moulon :