Cette année 2020 n’aura pas été une année prolifique au niveau de la viticulture et des clichés à prendre lors de la production ou des événements pour le moins annulés, alors que devaient se tenir la Fête du Vin de Bordeaux et différents salons. Il n’empêche, des événements climatiques sont survenus et malgré tout le millésime 2020 a passé le cap sans trop d’encombres, mis à part une poussée de mildiou et la sécheresse. Une petite production s’annonce, mais de qualité. Retour sur les articles du blog les plus partagés.
Si Côté Châteaux vous avait présenté il y a un mois « Couleur Vigne », lors de sa sortie, Côté châteaux est allé cette fois rencontrer Nicolas Lesaint, le vigneron auteur de cette fabuleuse BD, réalisée en aquarelle. Le directeur du château de Reignac livre ce qui l’a poussé à dessiner et écrire cette histoire romancée… Une histoire qui fait s’attacher à deux personnages et au travail difficile de saisonnier et de vigneron au quotidien dans la vigne.
Quand le vigneron passionné du château de Reignac (à Saint-Loubès en Gironde) tutoie la fibre poétique du dessinateur. Cela donne Couleur Vigne. Des couleurs automnales, bien sûr, mais aussi des 4 saisons que dépeint Nicolas Lesaint car sa BD raconte le labeur du vigneron sur une année dans une vigne de l’Entre-Deux-Mers.
Ce que j’ai vraiment souhaité, c’est expliquer notre quotidien. Il y a le terroir et l’humain, et l’humain est extrêmement important dans l’utilisation de ce terroir-là et chaque décision va impacter la production du vin que l’on va faire… Et surtout, on dépend des conditions climatiques, des éléments« , Nicolas Lesaint
Réalisée en aquarelle, sur 217 planches, Couleur Vigne est une BD romancée avec Martin comme personnage principal; un gars cabossé par la vie, qui retrouve du travail grâce à Pierre, un petit vigneron de l’Entre-Deux-Mers, qui lui remet ainsi le pied à l’étrier et va même lui offrir un hébergement, le temps qu’il se refasse.
On croise beaucoup de saisonniers dans notre profession et qui ont souvent des histoires très particulières, avec pour certains des traumatismes personnels, tant professionnels qu’humains.C’est un mélange de plusieurs personnages que j’avais pu croisé dans mon travail à Reignac, entre autres et d’un personnage Angel, un papy espagnol qui vivait dans sa voiture ».
« Martin, il incarne la personne qui ne connait rien au vin et qui découvre nos problématiques,donc j’ai voulu que des professionnels se retrouvent concrètement dans les dessins que j’ai pu faire car il y a des détails très techniques sur notre quotidien comme le carassonnage ou la taille de la vigne.
Je voulais aussi que des personnes qui n’y connaissent rien, à la fin de cette histoire-là, puissent dire j’ai compris le processus au cours de la saison ».
Cette 1ère BD publée par les éditions girondines Féret a été tirée à 3000 exemplaires. Nicolas Lesaint en a déjà commencé une autre inspirée davantage du travail de vinification au chai, avec aussi une séquence en Bretagne…A suivre…
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Dominique Mazères :
Le chef triplement étoilé à Paris comme à Courchevel est arrivé ce midi à la Table de Pavie (anciennement Table de Plaisance) pour prendre ses marques avec la brigade du restaurant. Une amitié de 22 ans le lie avec la famille Perse, Chantal, Angélique et Gérard, les propriétaires de cet hôtel restaurant. Il promet de hisser très haut les couleurs de sa cuisine et de la gastronomie française au coeur de la Cité Millénaire.
Saint-Emilion, son clocher, ses vins et bientôt son Pape de la Gastronomie…
Yannick Alléno apprécie particulièrement les vins de Saint-Emilion
A 51 ans, Yannick Alléno, ce chef triplement étoilé à Paris (le Pavillon Ledoyen) et à Courchevel (Le 1947-Cheval Blanc) compte bien décrocher d’autres étoiles pour la Table de Pavie, propriété depuis 2000 de la famille Perse, à la tête également depuis 1998 de Château Pavie, 1er cru classé A de Saint-Emilion.
« Pour moi c’est une grande émotion parce que avec la famille Perse on se connaît depuis 22 ans maintenant, et puis à plusieurs reprises on a faillit travailler ensemble… Cela ne s’est jamais fait pour des raisons X ou Y, familiales ou d’opportunité professionnelle, et enfin cela se fait… », me confie Yannick Alléno sur la terrasse de l’Hôtel Restaurant au pied du clocher de Saint-Emilion, qui surplombe le village avec en toile de fond les vignobles et la Tour du Roy du XIIe siècle.
Je suis très fier et très heureux de cette collaboration, car c’est une des plus belles maisons de France et on va en faire la plus grande table de France.Et puis je suis amateur de vin et d’être à Saint-Emilion au coeur de ce qui se fait de plus beau, me ravit » Yannick Alléno chef de la Table de Pavie.
Gérard Perse est très heureux de pouvoir compter sur ce talent de la gastronomie française : « les gens qui réussissent, j’ai une profonde admiration pour ces gens-là.Ce n’est pas gratuit… Oui il y a une éducation derrière commente Yannick Alléno, reconnaissant des valeurs inculquées par ses parents. « Là, c’est énormément de travail et une remise en question journalière. »
Pour moi dans ma tête, c’est le plus grand chef aujourd’hui. Historiquement, il y avait Joeël Robuchon, mais aujourd’hui c’est lui », Gérard Perse, propriétaire Hôtel de Pavie et Château Pavie.
« C’est un chef talentueux, très sympathique, je pense qu’avec lui on va franchir une étape supplémentaire, pour nous, pour les équipes et pour Saint-Emilion. Le village est connu pour le vin dans le monde entier, s’il pouvait être connu aussi pour sa gastronomie, cela serait top, » confie Chantal Perse propriétaire de l’Hôtel et la Table de Pavie.
Le chef parisien Yannick Alléno remplace ainsi le chef breton Ronan Kervarrec, présent depuis plus de 4 ans et qui avait obtenu 2 étoiles dès son arrivée avec sa brigade pour la Table de Plaisance.
Pour sa première prise de contact, Yannick Alléno, arrivé avec son chef exécutif Gérard Barbin, veut avant tout bien connaître les producteurs de Gironde et du Sud-Ouest pour sublimer leurs produits.
« Bienvenue à Saint-Emilion, avec ce que vous avez fait à Paris et à Courchevel, plus cela tirera Saint-Emilion vers le haut, plus cela va rebondir sur tout un territoire. Là vous allez, vous régaler ici », commente le maire Bernard Lauret, venu saluer le grand chef à l’occasion de son arrivée.
« La patte Alléno, elle est assez simple : j’ai créé un nouveau process de sauces, c’est une patte française, moderne, axée sur les sauces, c’est l’axe du plaisir ultime,évidemment que je compte apprendre à cette brigade…Et vous verrez ce sont des goûts inédits que l’on va proposer à notre clientèle » Yannick Alléno
Yannick Alléno sera présent plusieurs jours par mois, il va mettre en place rapidement sa carte ainsi qu’un chef qui va le seconder. L’objectif est d’aller chercher des étoiles mais aussi déjà le macaron vert du Michelin, créé cette année, qui couronne le « manger mieux ».
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Jean-Michel Litvine et Stéphanie Plessis:
C’est l’une des 4 vendanges les plus précoces pour le château Carbonnieux depuis 1997. Ce matin une troupe d’une quarantaine de coupeurs et porteurs a embauché dès 7h pour ramasser « à la fraîche » les raisins sur différentes parcelles de ce château de Léognan. Reportage en immersion avec la famille Perrin. A voir dans le prochain Côté Châteaux sur France 3 NoA.
7h, le jour vient tout juste de se lever. Philibert et Eric Perrin, les propriétaires du château Carbonnieux retrouvent leurs vendangeurs : « la température est idéale ce matin », se réjouit Philibert avec un petit 14°C qui tranche de ces matinées de canicule, qui ne descendaient pas en dessous de 20°, et même souvent entre 22 et 24° ces derniers jours…« Pour la conservation des arômes, c’est formidable »« Cette année, c’est exceptionnellement précoce, c’est incroyable », renchérit Eric Perrin son frère aîné, sachant qu’ils ont débuté les premières parcelles mercredi dernier. Là le véritable coup d’envoi est donné.
« Les raisins sont mûrs, il y a un bon équilibre, on renforce ce matin, l’équipe de 15 personnes supplémentaires, fin de semaine on devrait avoir fini les sauvignons, donc tout s’annonce bien, poursuit Philibert.«
De mémoire de vigneron et de coupeurs ici à Carbonnieux, 2020 fait partie des années les plus précoces, Marie-Josée Denjean qui fait les vendanges depuis 1983 peut en témoigner, elle qui a connu le grand-père ou le père d’Eric et Philibert.
« Quand j’étais enfant, on avait la rentrée scolaire qui était après le 15 septembre et donc on était souvent frustré de ne pas venir goûter à la cuve les premiers jus de raisins », commente Eric Perrin « et puis, dans les années 90 on a commencé à voir les dates de vendange s’avancer, est-ce du au travail de la vigne ou au réchauffement, et on avait les premières vendanges qui se passaient sur les 1ères quinzaines du mois de septembre, là j’ai vécu ce phénomène 4 fois entre 1997, 2003, 2011 et 2020, on a des vendanges qui se situent juste après le 15 août. »
Cette année est aussi marqué par un autre invité, non désiré celui-là le coronavirus ou tu du moins la menace qu’il fait planer sur les exploitations. Partout sur les tracteurs ou enjambeurs, avec leur bennes, des panneaux récapitulent les gestes barrières et bonnes pratiques que rappelle volontiers Philibert Perrin : « oui c’est une année particulière en organisation, avec plus de temps, de réflexion, des gestes supplémentaires, moins de discussions sur le chantier, le côté convivial face à face pour se raconter ses vacances on essaie de respecter des distances et puis un peu d’inquiétudes des uns et des autres car on voit bien que le virus prend de l’ampleur dans notre région. Tout le monde est très conscient, respectueux pour éviter tout problème. Ils ont aussi installé un camion plateau avec une cuve d’eau claire et des distributeurs de savons et d’eau, donc à chaque fois qu’ils arrivent en bout de rang ils se lavent les mains, et les chefs d’équipe ont des sprays pour leur mettre du gel hydroalcoolique. »
Et alors que les coupeurs ne ménagent pas leur peine, avec ou sans masque, mais en gardant des distances de sécurité, les porteurs eux s’affairent avec leurs casque et ceux qui s’occupent du tri au chai doivent obligatoirement porter un masque…
Andrea Perrin, le fils d’Eric, oenologue au château commente les difficultés pour conserver les arômes des raisins blancs:« en général, les journées comme cela assez longues d’été, on aime bien commencer assez tôt pour pouvoir faire jusqu’à midi les 3/4 de ce que l’on va récolter dans la journée. Cela permet d’approvisionner le pressoir en raisins très frais et au moment du pressurage on va conserver beaucoup plus d’arômes et surtout on va avoir des jus beaucoup plus facile à travailler grâce à la température…ce qui va nous faciliter le process tout au long de la vinification. »
Quant à cette précocité dans la maturité : « les équilibres sont là, les acidités, l’alcool, la vigne n’a jamais stressé elle a toujours bien poussé, bien mûri. Mais c’est vrai que l’année dernière on a ramassé le 29 août et là le 18, c’est un phénomène exceptionnel du à l’année. »
Une année qui rappelle aussi un millésime solaire, le 2003, que les 4 Perrin aiment redécouvrir et déguster dans leur grand chai de blancs, à cette occasion de vendanges précoces : « on retrouve la couleur bien dorée du sémillon mais avec une belle évolution… »selon Philibert. « On avait peur à l’époque d’avoir des combustions d’arômes voire des chutes d’acidité, et là on ne les retrouve pas, renchérit Eric ». « On a une pointe d’acidité et en bouge on a vraiment le sémillon mûr, riche, onctueux, c’est une bonne surprise… », complète Philibert.
Pour Andréa, « oui c’est quand même agréable de pouvoir voir que dans des conditions extrêmes on peut faire des vins qui vieillissent. » Et Marc de conclure : « on voit aussi l’évolution de style, avec la trame commune et les vins d’aujourd’hui, mais avec plus de précision avec la manière avec laquelle on travaille. Et là, c’est un grand vin à associer avec une belle gastronomie, une belle viande blanche et des champignons… »
Comme quoi ces années précoces peuvent être synonymes aussi de grands millésimes, déjà pour les blancs. A confirmer aussi pour les rouges, les merlots sont déjà bien partis, avec une vendange prévue ici à partir du 7 septembre.
S’il y a bien une belle adresse, historique et gourmande, c’est celle du Gabriel. Le chef Alexandre Baumard et Stéphanie de Boüard-Rivoal font revivre après 10 mois de travaux ce bâtiment mythique. Un joli challenge en ce début d’été avec la réouverture du Gabriel depuis jeudi soir.
C’est une jolie réhabilitation du lieu. Une transformation dans la conservation de ce patrimoine XVIIIe bordelais, la place de la Bourse, autrefois Place Royale, réalisée entre 1730 et 1755 par Jacques Gabriel et son fils Ange-Jacques Gabriel architectes du Roi (place où d’ailleurs trônait la statue de Louis XV en lieu et place des Trois Grâces).
Si à l’extérieur le pavillon central est resté tel qu’il était, en harmonie avec les autres ailes propriétés de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Bordeaux (hormis la partie tout-à-fait à gauche qui appartient aux Douanes et donc à L’Etat), l’intérieur a subi quelques transformations et a été magnifié par les architectes Sarthou et Michard, accompagnés par le décorateur d’intérieur Jean-Pierre Tortil. C’est la famille de Boüard de Laforest, propriétaire d’Angélus à Saint-Emilion, qui a acquis l’autorisation d’exploiter le Gabriel et a entrepris ces lourds travaux, avec à sa tête Stéphanie de Boüard, par ailleurs directrice générale d’Angélus.
Au rez-de-chaussée, il y a tout d’abord la partie bar confiée à Andrei Postolache, bar à cocktails et bar à vin, et aussi le salon de thé; au premier étage le Bistrot du Gabriel, ce sera la partie brasserie de l’endroit, au second étage le restaurant gastronomique « l’Observatoire » et aussi sa table d’hôtes; c’est d’ailleurs aux étages que les transformations ont été plus importantes, sous le contrôle de l’architecte des bâtiments de France. « L’architecte des Bâtiments de France a vu ce qu’on avait fait à Saint-Emilion, et il nous a laissé faire quasiment ce que l’on tout ce qu’on souhaitait. On n’a pas touché l’extérieur et à l’intérieur on a valorisé le lieu et donné plus d’espace. On a ainsi réuni plusieurs pièces, on a abattu quelques cloisons pour donner plus de lumière: on a une enfilade au restaurant gastronomique qui donne une perspective qu’on n’avait pas avant », commente Stéphanie de Boüard.
C’est un sentiment d’excitation, d’euphorie, de faire de ce lieu un lieu d’apaisement et de sérénité », Stéphanie de Boüard directrice.
Pour Patrick Séguin, président de la CCI de Bordeaux Gironde et du coup propriétaire du bâtiment : « on est ravi de voir renaître ce bâtiment avec cette belle qualité de réhabilitation, aupavant on avait connu quelques soucis et notamment au niveau de l’entretien du bâtiment. Là on est parti sur une AOT (une autorisation d’occupation temporaire car nous n’avons pas le droit de faire des baux commerciaux) qui courre jusqu’en 2033. Cela permettra à Stéphanie de Bouard et à sa société d’amortir les investissements lourds réalisés ici ».
C’est l’endroit magique de Bordeaux, la Place de la Bourse (et donc le Gabriel) est le lieu de Bordeaux le plus connu et photographié au monde. Avec cette équipe de professionnels qu’elle a concocté, cela devrait être rapidement l’une des meilleures tables de Bordeaux », Patrick Seguin président de la CCI de Bordeaux
« Le Gabriel va proposer en un même écrin 3 ambiances distinctes, l’éventail est très large, on va pouvoir venir prendre un petit déjeuner, ou déjeuner, partager un thé l’après-midi, dîner ou encore venir prendre un verre au bar », poursuit Stéphanie de Boüard-Rivoal. En fait, le Gabriel va vivre de 8h le matin à minuit et même 2 heure le samedi soir…Il y a encore une autre salle de restaurant « la bibliothèque »au 1er qui peut être privatisée et qui donne « une atmosphère plus intime avec sa cheminée »
L’établissement est placé sous la houlette du chef Alexandre Baumard, chef étoilé du Logis de la Cadène à Saint-Emilion, également propriété de la famille de Boüard. Pour le moment ce sont 26 personnes qui sont en cuisine et en salle, mais dès que le restaurant gastronomique va ouvrir en septembre, le Gabriel comptera 40 personnes.« La période du Covid nous a fait perdre du temps et donc on a fait avec et avec une ouverture en deux temps », précise Stéphanie de Bouard.
« Cette ouverture se fait avec une certaine appréhension, mais on va tout faire pour que cela se passe bien, notamment au niveau du service, je leur demande la plus grande précision, vigilance et rigueur pour que le client se sente bien à n’importe quelle occasion ». Le chef aura pour le seconder Estelle Even, chef adjointe, Damien Amilien chef pâtissier et comme chef sommelière Charlotte Tissoire, qui a fait l’ouverture du Pressoir d’Argent comme assistante et y est restée jusqu’en 2019.
« Que ce soit en brasserie ou au niveau du gastronomique, on va travailler avec les mêmes fournisseurs, les mêmes maraîchers et éleveurs ou poissonniers »,me précise le chef Alexandre Baumard;
« Au niveau du bistrot ce sera plus dans la simplicité mais avec de vrais plats comme ce maigre en croûte ou la côte de boeuf où on va revenir sur de la découpe en salle, revenir à la tradition française avec tous ces grands chefs qui ont su remettre l’art du service au goût du jour, il y a une vraie passion à servir, au niveau du gastro on va continuer ce que l’on a commencé au Logis de la Cadène, avec des cartes différentes, mais la cuisine sera sur la même base car c’est le même chef ».
« Ce sera une carte différente qui suivra les saisons comme partout. L’objectif est de viser une étoile prochainement sur le gastro ».Entre le bistrot et le gastro, on sent une exigence de travail « qu’on fasse du gastronomique ou du bistronomique, il y a un secret de cuisson qui doit être respecté. Pour le gastro, la technique des choses sera plus travaillée », forcément. Le Gabriel dispose d’ailleurs de deux cuisines différentes entre le gastro au 2e et le bistrot au 1er.« Hier on a fait 120 couverts », pas mal pour un début, le Gabriel va vite monter en puissance avec son restaurant gastronomique qui mise sur 40 couverts le midi et autant le soir.
Cet endroit risque non seulement d’être prisé des gastronomes mais aussi de la Chambre de Commerce qui a prévu un partenariat avec le Gabriel : « à Bordeaux Palais de la Bourse en 2019, on a géré 260 manifestations, c’est un lieu de représentation très important à Bordeaux », précise Patrick Seguin ; « aussi avoir une bonne table pour proposer aux gens qui ont des congrès ou des séminaires de faire des déjeuners ou diners, c’est judicieux, on a prévu de collaborer au quotidien pour faire une offre globale. »
Pour en savoir plus : Le Gabriel, 10 Place de la Bourse à Bordeaux
Si la semaine des primeurs n’a pas pu se tenir fin mars, début avril, l’Union des Grands Crus de Bordeaux a réussi a monter un format plus intimiste, sur invitation, pour permettre aux prescripteurs, courtiers et négociants, mais aussi aux journalistes et critiques français, de venir déguster sans la présence du vigneron, le nouveau millésime 2019. Un millésime de bonne facture dont les premières sorties montrent une baisse de prix de l’ordre de 25 à 30%.
C’est une dégustation particulière, un format adapté, contexte oblige. L’Union des Grands Crus de Bordeaux a choisi le Grand Hôtel Intercontinental comme écrin de cette dégustation les jeudi 4 et vendredi 5 juin, traditionnellement celle-ci se déroulait au Hangar 14 et dans les châteaux du bordelais fin mars-début avril lors de la traditionnelle semaine des primeurs où 5000 personnes participaient.
Avec la crise du coronavirus, l’Union a su s’adapter et prendre d’énormes précautions: une dégustation sur invitation uniquement, un parcours très encadré avec du gel hydro alcoolique à l’entrée de chaque salle, pas plus de 8 personnes dans chaque salon avec 2 ou 3 serveurs de chez Monblanc, enfin des verres et gobelets individuel pour recracher…
« Tout est bien géré, on est très peu nombreux, ce sont des conditions quand même agréables :d’habitude on est 350 ou 400 dans la même pièce, on perd un peu de temps à attendre, à se croiser, à discuter entre nous, là au moins on est très concentré sur la dégustation, cela va être bien, » commente Hugo Boivin responsable export chez « les Vins Fins Anthony Barton »;
On a 7 sessions qui se déroulent en même temps, dans 7 salles différentes, ce qui fait qu’on reçoit en 2 jours 450 personnes sélectionnées, issues du courtage et du négoce de la place de Bordeaux », Ronan Laborde président de l’UGCB.
Seuls courtiers, négociants, journalistes et critiques sont présents pour apprécier le millésime 2019. Il y avait tout de même une grosse attente… Dans l’ensemble tout le monde le trouve de bonne facture, parfois hétérogène, parmi les 140 crus dégustés.
« C’est hétérogène, c’est à dire qu’il y a des belles choses et des moins belles choses… », selon Jean-Marc Quarin, critique en vins, et qui organise chaque année à Paris le Salon des Outsiders. « Ce qui est intéressant c’est qu’il y a un style dans les vins cette année qui est un peu du jamais vu, un style très avenant, presque bourguignon, tout en arômes, on ne force pas sur le corps, il n’y a pas beaucoup de tanins, c’est peut-être parce qu’il y a eu beaucoup de raisins sur les pieds de vignes, mais c’est assez original pour Bordeaux. »
La crise économique déjà présente avant la crise sanitaire avec les taxes Trump sur les vins aux Etats-Unis et la mévente en Chine fait que les premiers prix sortis cette semaine sont en baisse de 25 à 30% en moyenne.
Aujourd’hui il n’y a pas eu beaucoup, beaucoup de sorties, malheureusement même si le prix semble à peu près correct, le marché n’est pas au rendez-vous et je pense que la campagne va se faire sur un nombre très restreint de crus, avec un nombre très restreint de clients, donc un nombre très restreint d’acteurs » Sarah Vital responsables achats grands crus Maison Ginestet.
Aussi pour redonner envie d’acheter, l’Union des Grands Crus va organiser 7 dégustations dans 7 grandes places mondiales habituées à acheter du vin, pour relancer les marchés, à commencer par Paris les 23 et 24 juin au salon Hoche.
Regardez ce reportage réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix et Christophe Varone :
Didier Guillaume a annoncé le dévoilement d’un prochain plan de soutien de la viticulture française. Celle-ci doit faire face à une double crise économique due aux exportations en berne et à l’épidémie de coronavirus qui a impacté tous les marchés et notamment celui de la restauration. Etat des lieux dans le Blayais et réactions face à ce plan de soutien.
Dans le Blayais, comme partout à Bordeaux, les vignerons ressentent désormais durement le confinement. Ainsi Nathalie Feydieu du château le Taillou a vu sa clientèle particulière bouder sa salle de dégustation, celle-là même où son grand-père Yvan faisait déguster et qui est restée dans son jus. Bouder ? C’est un bien grand mot, c’est plutôt une clientèle fidèle qui vient chez elle, mais là cette clientèle est contrainte depuis le 17 mars de rester à la maison…
« On ressent un certaine désaffection de nos clients parce que par nature ils sont confinés et je pense que les gens ont peur d’être contaminé » commente Nathalie Feydieu ; « donc du coup plus de passage à la propriété et au delà de cela toutes les manifestations qui étaient programmées, en commençant par le Printemps des Vins de Blaye et toutes les autres opérations de promotion, et tous les salons, ont du être stoppé pour le moment ».
Sur le mois de mars on retrouve une perte d’à peu près 30%, mais sur le mois d’avril on frôle les 90%, le mois d’avril est quelque chose de terrible pour nous, donc il faut réagir et s’adapter à une situation qui risque de durer encore un peu » Nathalie Feydieu château Le Taillou.
Et de détailler cette adaptation dont elle a su faire preuve : « c’est faire des livraisons, on en fait beaucoup plus au niveau local ce qu’on ne faisait pas habituellement, dans un rayon d’une cinquantaine de kilomètres, parfois on est à l’initiative d’une petite tournée, parfois on déclenche un petit tour parce que des clients se sont manifestés et ont besoin de se réapprovisionner. »
Ils sont ainsi 450 vignerons à cultiver fièrement quelques 6000 hectares et à produire en Blaye Côtes de Bordeaux quelques 280 000 hectolitres de vin (37 millions de bouteilles), la moitié en cave particulière, la moitié en coopérative. Parmi eux, Nicolas Carreau des châteaux l’Escadre et Crusquet-Sabourin,82 hectares, à Cars. Même s’il ne fait pas du vrac, il est touché lui-même par les difficultés actuelles liées au coronavirus et aux échanges qui ne se font plus:
Concrêtement, c’est une commande qu’on avait reçue des Etats-Unis, on était content, on avait réussi à préserver certains marchés sur les Etats-Unis…Une commande qu’on avait reçue avant la crise du coronavirus et qui est en attente, donc là on entrepose cela comme on peut, au milieu des cuves, pour le moment cela ne gêne pas mais on ne pourra pas vendanger dans ces conditions là »
« C’est un peu un symbole de la situation actuelle, c’est à dire que on est à l’arrêt on a mis l’activité sur pause…Pareil, là on a un marché sur Taiwan qui n’est pas parti non plus, qui est toujours dans le chai ».
Marché américain en berne du fait des taxes de 25%, marché asiatique en baisse également, cela fait 2 ans que Bordeaux subit une crise commerciale. En prime, il faut y ajouter l’arrêt des commandes à destination des cafés et des restaurants (les HCR comme on les appelle), mais aussi une baisse au niveau de la grande distribution avec des foires aux vins pas folichonne en septembre-octobre et quasi absente en mars-avril…
« Là, on a les vins qu’on livre tous les mois aux particuliers par l’intermédiaire de nos agents, il est évident qu’avec le confinement les agents n’ont pas pu faire leurs livraisons habituelles, donc cela s’est effectivement entassé…On espère pouvoir reprendre prochainement à partir du 11 avec le déconfinement… »
Face à cette situation compliquée voire difficile pour certains, très certainement terrible pour d’autres, des mesures d’aide seront les bienvenues.« Sur la viticulture, il y a un vrai problème » a reconnu jeudi soir sur CNews Didier Guillaume, le Ministre de l’Agriculture.“Je vais annoncer dans les jours qui viennent un plan national de la viticulture avec Bruno Le Maire parce que l’Europe n’a pas été au rendez-vous de ce secteur” a-t-il dit. Les coopératives viticoles françaises, italiennes et espagnoles, qui représentent la moitié de la production européenne, avaient demandé à la Commission européenne “l’ouverture sans délai d’une distillation de crise européenne de 10 millions d’hectolitres dotée d’un budget exceptionnel européen de 350 millions d’euros”. La Commission avait reconnu le problème, permis ces distillation, mais sans débloquer de fonds supplémentaire…Tout est sur la table pour être discuté en France et en Europe.
« Ce sont des marchés à l’arrêt pour beaucoup, donc des trésoreries qui commencent à devenir difficiles, on est là dans une période où il y a beaucoup de travail dans les vignes donc des salaires à payer tous les mois, des charges qui restent toujours les mêmes et par contre des rentrées d’argent qui s’arrêtent, donc des situations très compliquées, c’est en plus la période où le vin sort pour le marché du vrac pour tous les contrats avec les négociants et là aussi on constate une très très forte baisse de l’activité… » commente Nicolas Carreau.
« Le vin reste dans les chais pour le moment, il faut qu’il sorte, cette solution de distillation n’est pas forcément satisfaisante, on travaille toute l’année dans nos vignes pour produire de beaux vins ce n’est pas pour les voir partir distiller…Cela nous fend le coeur mais c’est certainement la meilleur solution pour au moins continuer à vivre, rentrer la prochaine vendange et repartir quand cela repartira… »
Bernard Farges, président du CIVB, exposera les attentes de la filière bordelaise, il sera lundi dans le 12/13 invité du JT de France 3 Nouvelle-Aquitaine.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Philippe Turpaud, Xavier Granger :
C’est beau, sobre et fonctionnel. En avant-première pour Côté Châteaux, les Kressmann dévoilent à Martillac leur nouveau chai terminé et entièrement gravitaire aux couleurs de l’étiquette Latour Martillac, au terme de 18 mois de travaux. Son inauguration a lieu ce lundi 9 mars.
Le pari était osé, il est aujourd’hui réussi. Les Kressmann se sont projetés dans le XXIe siècle avec ce nouveau chai, détruisant l’ancien chai dédié aux rouges pour en refaire un nouveau plus fonctionnel et pour faire davantage de parcellaire.
La première impression que j’ai eue était l’ergonomie que l’on a réussie à améliorer. Pouvoir travailler à la lumière naturelle est sympathique. Le soir, je passe 5 à 10 minutes seul dans le bâtiment pour me l’approprier encore plus… » Loïc Kressmann.
Un bâtiment dont on parierait qu’il a toujours été là, s’inscrivant dans l’ensemble des différents corps de façon harmonieuse, un bâtiment avec des parties en pierre et une modernité qui lui va très bien depuis la cour du château avec sa verrière en aluminium noir qui préfigure l’accueil à la propriété… « C’est ici que nous aurons l’accueil et le caveau de vente, derrière cette verrière en aluminium »,commente Edouard Kressmann, le fils de Loïc, chargé notamment du marketing.
Dans cet espace de 100 m2, il y aura non seulement l’accueil du public et des visites à la propriété, mais aussi la boutique avec ses casiers de bouteilles en bois, pour lesquels Tristan met la dernière couche de vernis. Un espace où le visiteur sera captivé par 8 tableaux réalisés par Max Ducos, le fils de l‘architecte Philippe Ducos qui signe la construction du nouveau chai dans un style d’inspiration art déco, correspondant à la date d’acquisition de la propriété par Alfred Kressmann en 1930.
« Ce sont 8 tableaux, en 2 fresques qui dépeignent Martillac à l’époque où la famille a acheté le château: on y voit l’or du sol qui se concentre dans les grappes et part dans les barriques, jusqu’au port de Bordeaux. Ces tableaux ont été composés par mon oncle Joël à partir de photos d’époque, on y distingue toujours un enfant ou encore là la 404 de mon grand-père », commente Edouard Kressmann.
Et de dévoiler ce fabuleux cuvier dont la partie supérieure offre une superbe vue sur les 45 hectares du vignoble de Latour Martillac :« comme le soulignait l’architecte, ce qui est très sympa ici avec cette vue et cette lumière, c’est qu’on a l’impression que les raisins remplissent directement les cuves. C’est beaucoup plus agréable de travailler avec la lumière du jour, les vitres ont été réalisées avec un verre spécial traité pour la chaleur, ainsi cet été il y avait une différence de 15° entre l’extérieur et le chai. »
Ce cuvier comprend 22 cuves inox tronconiques, fabriquées en France dans par l’entreprise Serap en Mayenne: 6 de 70 hectolitres et 16 de 125 hectolitres, « ce sont les grandes orgues » plaisante Tristan Kresmann, co-propriétaire et frère de Loïc.« Pour le 2019, on a fait avec le retard dans les travaux, une cuve de merlot, sinon tous les cabernets dedans, cela nous a permis de séparer les différents lots, d’être encore plus précis au niveau des parcelles ».
Ces cuves tronconiques en inox ont une double peau, un isolant thermique permet d’avoir un contrôle de température exceptionnel, c’est du pilotage tout en douceur comme une cuisinière et cela marche de manière impeccable. »
« C’est un outil auquel on pensait depuis très longtemps, cela fait 10 ans que l’on était à l’étroit, comme nous le faisait remarquer Valérie Vialard notre oenologue et maître de chai. On attendait le bon moment pour le faire et quand les taux sont tombés, on s’est dit c’est le moment ». Un chai dont la réalisation a coûté 5,5 millions d’euros.
C’est l’outil que l’on va donner à nos enfants et à nos petits-enfants par la suite, ils n’auront pas besoin de le faire, ils vont se régaler avec cela », Tristan Kressmann.
Ce grand cuvier de 730 m2 au sol est désormais au goût du jour, aux couleurs noire et ocre qui rappellent celles de l’étiquette. Celui-ci est optimum pour produire 2000 hectolitres de vin rouge, ce sont quelques 240 à 250 000 bouteilles de 1er vin qui vont sortir de ce nouveau chai. Le château Latour Martillac est aussi réputé pour ses vins blancs 30 à 40 0000 bouteilles produites chaque année dans le chai plus ancien. La moitié des vins du château est commercialisée en France, l’autre moitié à l’export (notamment vers les USA et la Chine).
En dessous, c’est bien sûr le chai à barriques, en deux parties, pour quelques 640 barriques de rouge. L’ambiance y est aussi bien sentie: « on a essayé de faire en sorte que ce soit chaleureux et que les barriques ressortent de l’obscurité » précise Loïc Kressmann.
Et Edouard et Loïc Kressmann de saisir une pipette et deux verres et de goûter une barrique de cabernet de ce nouveau millésime 2019 : « c’est un grand millésime de cabernet…On a défini l’assemblage qui sera présenté lundi avec 70% de cabernet sauvignon et 30% de merlot, issu de barriques neuves et de 1, 2 et 3 ans, comme nous le suggérait Denis Dubourdieu », dont le suivi est aujourd’hui assuré par Christophe Olivier et Axel Marchal.
« Moi, c’est mon premier millésime que je suis entièrement depuis mon retour de Chine, de la taille jusqu’aux vendanges », commente Edouard Kressmann diplômé de Purpan; « une vigne qui en 2019 a démarré précocement, et puis il y a eu deux coups de froid les 13 avril et 5-6 mai qui fort heureusement ne nous ont pas touché, il y a eu aussi la sécheresse fin juin et en juillet, puis 30 millimètres de pluie le 27 juillet, un peu de pluie en août, les blancs n’ont pas trop souffert du manque d’eau, sur les rouges, cela a été plus long à venir, la fraîcheur qui nous manquait sur les merlots on l’a récupérée sur les cabernets sauvignons. 2019 est définitivement un grand millésime de cabernets ».
Et Loïc Kressmann de conclure, « on est content de faire ce millésime dans des installations comme celles-là, cela va nous permettre d’être beaucoup plus précis sur la qualité des vins, on va pouvoir séparer davantage les parcelles dans les chais, c’est un atout important, honnêtement je n’y croyais pas autant que cela et pourtant… Maintenant c’est comme une Formule 1, il y a un bon potentiel, mais il y a encore plein de réglages à faire. »
Alors bonne course à la scuderia Kressmann sur le circuit de Pessac-Léognan, en terre de graves. Les derniers réglages les amèneront jusqu’aux primeurs où ils auront la joie de présenter leurs vins fin mars, début avril au château avec les autres propriétés de Pessac-Léognan ainsi qu’avec l’Union des Grands Crus.
Comment les petits et moyens producteurs de Blaye, Castillon, Cadillac, Franc et Sainte-Foy vont la rencontre des acheteurs et importateurs à Wine Paris, associé à Vinexpo. Durant ces 3 jours, ils tentent de séduire le marché des cavistes, et hôtels restaurants, en plus des importateurs européens et étrangers.
Valérie Eymas du château La Rose Bellevue – JPS
A la tête du château La Rose Bellevue, 60 hectares en Blaye Côtes de Bordeaux, Valérie Eymas ne cesse de faire déguster ses vins. Depuis 15 ans elle a s’est développé énormément en Asie du Sud-Est et en France, un marché qu’elle ne lacherait pour rien au monde.
Valérie Eymas et Nicolas Rebut, chef sommelier -JPS
Ce matin, elle a rendez-vous avec Nicolas Rebut, ancien chef sommelier du Meurice auprès de Yannick Alléno (de 2005 à 2010), aujourd’hui chef sommelier consultant. Ensemble, ils prospectent les cavistes et restaurateurs pour proposer les nouveautés de sa propriété.
Moi, ma méthode, j’utilise mon réseau, mes copains, mes collègues qui ne sont pas de notre appellation bien entendu, et on s’échange des contacts, c’est comme cela que j’ai augmenté ma clientèle… »Valérie Eymas du château La Rose Bellevue
Pour Nicolas Rebut, qui a une forte expérience des restaurants français et des palaces, il a un regard attentif à ces vins des Côtes de Bordeaux : « ce sont des vins qui ont une identité, une image qui reflète un terroir, le travail d’un vigneron donc on a des vins quand même qualitatifs ».
C’est vrai que la région de Bordeaux est connue pour ses grands crus classés, après il y a pas mal de petites pépites à aller chercher, et c’est ça le travail du sommelier… », Nicolas Rebut
« C’est à nous de les référencer sur une carte des vins, de proposer des services au verre pour faire connaître à la clientèle ces vins de vignerons très qualitatifs. »
22 vignerons des Côtes de Bordeaux sur le salon pour aller chercher les marchés avec les dents s’il le faut- JPS
En Cadillac Côtes de Bordeaux, Damien Chombart est lui le propriétaire du château Lamothe de Haux.Il produit en moyenne sur 60 hectares quelques 350 000 bouteilles. Jusqu’aujourd’hui il réalisait 85% de ses ventes à l’export avec 40% aux USA, 30% en Chine et le reste 30% en Europe…
« Pour faire simple on exporte principalement sur les 2 marchés qui sont les Etats-Unis et la Chine, et aujourd’hui on sait ce qui se passe le coronavirus d’un côté et la taxe Trump de l’autre, donc forcément ça limite les marchés et ça limite la vente de vin… »
Après il faut prospecter ailleurs, j’ai des rendez-vous avec d’autres marchés que je ne faisait pas jusqu’à maintenant comme le marché polonais, le marché français : des cavistes, des restaurateurs, des agents, il faut redévelopper, être dynamique en somme, » Damien Chombart.
Hier soir, les Côtes de Bordeaux organisaient à Quai Ouest à Saint-Cloud un off dégustation pour faire découvrir leurs nouveautés avec des vins sans soufre, des vins élevés en amphore, des vins issus de parcellaire, des vins de cépage…
Dégustation hier soir des Côtes de Bordeaux à Quai Ouest avec ici les producteurs de vins sans soufre et en amphore – JPS
Ils sont ainsi 22 vignerons de Blaye, Cadillac, Castillon, Franc et Sainte-Foy sur le salon. La production annuelle des Côtes de Bordeaux représente 56 millions de bouteilles à vendre.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Sylvie Tuscq-Mounet, Eric Delwarde et Françoise Dupuis :
Côté Châteaux vous propose un dossier sur le foncier viticole. Si certaines appellations restent accessibles (Bordeaux, Entre-Deux-Mers, Bourg, Blaye et les Côtes), d’autres s’envolent (Saint-Estèphe, Margaux, Pauillac et Saint-Emilion-Pomerol). C’est aussi le prochain rendez-vous vigne et vin sur France 3 Aquitaine. Gros plan sur Fronsac, les chiffres de la Safer et la question de la transmission.
Sur ces 5 dernières années, Fronsac a repris ses lettres de noblesse… L’hectare en 2019 se vendait de 30 000 à 60 000 € et de 80 000 € à 130 000 €pour Canon-Fronsac. Un terroir argilo-calcaire où 3 propriétés se sont envolées récemment depuis 2013 : Gaby s’est vendu 13 millions d’euros, la Rivière 35 millions et la Dauphine plusieurs millions aussi, le prix n’a pas été révélé…
« Nous, pour ce qui est de Gaby par exemple au niveau du prix à l’hectare, on était à 500 000-550 000 euros l’hectare, chargé, comprenant le bâti le château, les chais, l’équipement, enfin tout ce qui fait que cela fonctionne« , commente Damien Landouar directeur de château Gaby mais aussi président de l’appellation.Le château Gaby a été racheté en 2016 par l’entrepreneur américain Tom Sullivan.
Fronsac reprend ses lettres de noblesse, on a un paysage exceptionnel et la qualité des vins est reconnue » Damien Landouar président du Conseil des Vins de Fronsac.
« Si je prends l’exemple de la famille Labrune, ils ont aujourd’hui une holding qui est à Paris, leur coeur de métier ce sont des logiciels médicaux, pharmaceutiques mais également des logiciels de paie et ils ont également investi dans des tas de domaines » confie Stéphanie Barousse directrice du château La Dauphine.
Le château de la Rivière fait partie des plus de 150 châteaux du bordelais acheté par des Chinois. La propriétaire aujourd’hui est Madame Lau, la veuve de Lam Kok, disparu tragiquement dans l’accident d’hélicoptère avec l’ancien propriétaire James Grégoire. C’est une famille chinoise qui a fait fortune dans le thé de Pu’Er et les hôtels.
« Il y a un pouvoir d’achat oui, mais d’autres investisseurs étrangers en ont aussi, Fronsac est attractif par la beauté de ses paysages, on y produit des vins dont la réputation est en train de monter fortement, on a de très beaux terroirs argilo-calcaires », commente Xavier Buffo le directeur du château de la Rivière.
A la Safer, Michel Lachat suit les transactions et l’évolution des prix. Il veille avec cet organisme, notamment par des préemptions, à ce que de jeunes vignerons puissent s’installer. C’est bien sûr davantage possible sur l’Entre-Deux-Mers, le Sauternais, Blaye, Bourg ou en Bordeaux-Bordeaux Supérieur…
« Aujourd’hui on trouve des hectares de Bordeaux à 15 000 euros l’hectare, avec un terroir correct et un matériel végétal en bon état, cela peut être une opportunité pour des jeunes qui maîtrisent la commercialisation, après si on a beaucoup plus de moyens, on peut accéder à des appellations plus chères à l’achat, qui en terme de facilité de vente et de prix à la bouteille permettent d’accéder à un niveau un peu plus important », commente Michel Lachat de la Safer.
Pomerol, Saint-Emilion, c’est le 1er groupe et deuxième groupe d’appellations qui se monnayent très bien, ce sont aussi les communales du Médoc avec Pauillac et désormais Margaux qui progresse au niveau des prix… ensuite dans les Graves, il y a Pessac-Léognan en plein développement dont les prix avoisinent les 500 000 et 650000 € l’hectare » Michel Lachat de la Safer.
Car les prix les plus chers aujourd’hui sont à Saint-Emilion-Pomerol où certains hectares peuvent grimper à 3,5 millions d’euros (avec une fourchette à St Emilion qui démarre à 240 000 et jusqu’à 3,7 millions d’euros), Pauillac (entre 1,7 et 2,6 millions d’€) et Margaux (entre 1 et 2,5 millions d’€). A Saint-Estèphe sur un très beau terroir de graves, c’est monté récemment à 900000€ l’hectare…
Se pose alors le problème de la transmission…A Saint-Emilion où la fourchette varie entre 240000 € l’hectare et 3,7 millions, c’est un casse-tête pour certains. On a vu ainsi le château familial Soutard ou encore Yquem (à Sauternes) ne plus rester dans les familles Ligneries ou Lur Saluces et être racheté par des compagnies d’assurance ou le patron d’LVMH.
Ainsi les Vignobles Bardet, 4 propriétés, 55 hectares en Saint-Emilion Grand Cru (Val d’Or, Pontet-Fumet, Franc Le Maine et Du Paradis) sont en pleine transmission avec les 4 enfants.
« Il y a une partie des vignes que mon père arrive à nous transmettre, c’est sûr qu’avec les prix de la vigne ça met un peu plus de temps, mais c’est comme la vigne c’est un travail à long terme, » commenteThibault Bardet. « Il existe des solutions maintenant notamment où on se met en société, je ne suis plus vraiment propriétaire des vignes mais je les loue aux sociétés ».
En tout cas, certains prix aujourd’hui sur les meilleurs terroirs de Pauillac, Margaux, Pomerol ou Saint-Emilion ne s’adressent qu’à une élite, à raison de 2,5 à 3,5 millions d’euros l’hectare de vigne…
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Nicolas Pressigout, Xavier Granger et Thierry Culnaert, suivi de l’éclairage de Frédéric Lot et Vincent Dubroca en plateau du 12/13 de France 3 Aquitaine:
VOICI LES PRIX EN 2018 AVEC TENDANCES 2019 (source SAFER 33):
Bordeaux 16 500 € en moyenne
Entre-Deux-Mers 16 500 €
les Côtes de Blaye de 17-18 000 à 25 000 ; Bourg de 15-20 000 à 30 000 €
Graves de Vayres 17 000 €
Fronsac de 30 000 à 60 000 € Canon Fronsac de 90 000 à 120 000€
Lussac-Puisseguin 80-90 000 €
Satellites Saint-Emilion 120 000-140 000 €
Saint-Emilion 240-250 000 à 3,6-3,7 millions d’€ (voire plus)
Pomerol de 900 000 à 3,6 millions d’€
Côtes de Castillon de 25-30 000 à 50 000€
Graves moyenne 32 000€ pouvant monter à 50 000€
Pessac-Léognan 650 000€ pouvant atteindre 2,5 millions pour les plus connus
Sauternes 30 000€
Médoc 55 000€ Haut-Médoc 80 000 €
Listrac Moulis 80 000 €
Margaux de 1,2-1,3 millions à 2,5 millions €
Pauillac de 1,7 à 2,5-2,6 millions €
Saint-Estèphe de 200-250 000 à 900 000€, moyenne à 500-550 000€
AILLEURS EN NOUVELLE-AQUITAINE
Jurançon 42 000€
Madiran 16 000€
Bergerac 11 000 € blancs et 8 000 € rouges
Monbazillac 17-20 000€
Pécharmant 30 000€
Tursan 12 000€
Buzet 15 000€
Duras 11 000€
Côtes du Marmandais 10 000€
Charente Bons bois 35 000, Borderie 52 000 Grande Champagne 53 000 à 100 000€