04 Juin

Côté Châteaux n°24 spécial vignerons bio, c’est ce lundi 7 juin sur France 3 NOA

C’est le dernier numéro de cette saison 2020-2021, un numéro 24 riche en rencontres… Entre les portraits de Jean-Baptiste Duquesne, de Malika et Pascal Boueix ou encore les jeunes Anaïs et Bastien Pastourie et les entretiens avec les Lavau au château Bernateau, Alain Moueix à Fonroque et Béatrice Larribière et Gwenaelle le Guillou au château Trapaud, vous allez faire un joli tour d’horizon des vignerons bio de la région de Bordeaux. Un magazine de 26′ réalisé par Jean-Pierre Stahl avec Alexandre Berne à voir ce lundi 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 NOA.

Pierrick et Karine Lavau, premiers intervenants du Côté Châteaux n°24 © JPS

On se retrouve à Saint-Etienne de Lisse, au château Bernateau, où Karine et Pierrick Lavau nous expliquent pourquoi ils se sont lancés dans le bio il y a presque 14 ans : « on a commencé à faire du bio au château Bernateau en 2007, pour des raisons environnementales, on voulait cultiver nos vignes d’une façon qui impacte moins l’environnement… On est rentré officiellement en conversion en 2009, et on a été certifié à partir de 2012 pour l’ensemble de nos vins… », explique Karine Lavau.

Pierrick Lavau nous éclaire sur ce que l’on entend par « faire du bio » : « c’est une autre façon de gérer les traitements, tout simplement, on est toujours dans du préventif, avec effectivement comme difficultés les prévisions météos qui ne sont pas toujours complétement fiables (avec pas mal d’intempéries) et il faut savoir s’adapter… Donc le bio, c’est une meilleure compréhension, effectivement utiliser le soufre et le cuivre quand on en a besoin, mais surtout faire en sorte que la plante puisse s’installer au mieux pour se défendre face à ces intempéries…

Etre en bio, cela a du sens ? Y-at-til une réelle demande de la part du consommateur ? « On observe effectivement aujourd’hui une réelle demande, au début il y avait une demande d’une clientèle particulière et pro très spécialisée, mais il y avait un petit peu une méfiance du reste des consommateurs… Maintenant, cela fait 3 à 4 ans que l’on observe un réel intérêt de la part des consommateurs… Nous on reçoit beaucoup de visiteurs à la propriété, et le bio fait partie des critères de choix quand les gens viennent chez nous pour une visite, car effectivement les gens se posent beaucoup de question sur ce qu’ils mangent et ce qu’ils boivent…et du coup on se rend compte que même dans le vin, il y a une vraie demande sur le bio… », commente Karine.

Au niveau des marchés, certains étaient plus matures que d’autres, aujourd’hui on sent que l’élan est beaucoup plus important : « quand on a commencé, les marchés qui étaient les plus matures étaient essentiellement au nord de l’Europe, mais aussi l’Allemagne qui s’était déjà plus intéressée à la contenance des produits,  ou aux résidus, aujourd’hui la France s’est aussi tournée là-dessus… Au grand export, on trouve désormais des pays peut-être moins traditionnels comme la Chine, le Japon qui était déjà un petit peu présent et les Etats-Unis…et même sur le centre de l’Afrique on peut avoir quelques demandes sur le bio. On voit que ce label, en tout cas, amène une certaine sécurité à l’export et même au grand export », ajoute Pierrick Lavau.

 

Parmi les pionniers du bio, on ne pouvait pas passer à Saint-Emilion, sans aller voir Alain Moueix, le propriétaire du château Fonroque, grand cru classé : « cela n’a pas été facile, car il y a toujours un peu d’inquiétude quand on se lance dans ce nouveau système, surtout qu’à l’époque c’était quand même moins répandu, donc on avait beaucoup moins de personnes avec lesquelles on pouvait discuter ou se rassurer en fait… Voilà, il y avait un peu de tout, certains étaient septiques, d’autres disaient bravo, y en a qui ne disaient rien et c’était mieux… »

Alain Moueix, dans son nouveau chai à château Fonroque © JPS

Pour moi, c’était une nécessité, c’est pour cela que je suis passé en bio, je ne l’ai pas fait par rapport aux autres, je l’ai fait par rapport à mes convictions, par rapport à la propriété, » Alain Moueix de château Fonroque

« Pour la partie agriculture biologique, il y a quand même beaucoup d’efforts, beaucoup de gens qui vont vers une remise en cause, même si parfois ce n’est que sur une partie, mais il y a quand même un mouvement… Pour ce qui est de la biodynamie, parce que nous sommes aussi certifiés en biodynamie, on est quand même un peu plus rare mais cela viendra ».

Et Alain Moueix de nous faire découvrir son nouveau chai tout juste livré : « nous avons d’abord refait la maison avec une structure d’accueil, pour organiser des réception, avec une salle de dégustation et des chambres qui sont mises à disposition des professionnels… On avait besoin de place et d’améliorer notre outil de production, donc on a choisi de conserver les bâtiments du XVIII pour l’élevage des vins, et de construire un nouvel outil pour les vinifications, donc un nouveau cuvier... »

L’idée était d’avoir un cuvier avec beaucoup de petites cuves, on passe de 13 à 27 cuves de vinification, de manière à pouvoir identifier chaque terroir, chaque partie de parcelle qui a sa propre identité, pour la vinifier en fonction. Et puis ensuite d’avoir des petites cuves qui permettent d’avoir des marcs moins compacts et des extractions plus douces…

Bio – béton, ce n’est pas antagoniste ? « Non , au contraire les cuves en béton ont l’avantage d’être moins sensibles à des perturbations  électromagnétiques, d’avoir plus d’inertie thermique et moi je préfère travailler sur le béton. Après quand on fait un cuvier en biodynamie, on a positionné les cuves là où c’était favorable, et on a aussi voulu avoir un éclairage naturel, on a voulu utiliser des matériaux nobles avec des ressources qui ne sont pas trop éloignées… Ces cuves en béton ont été construites spécialement pour nous, uniquement dans des jours qu’on qulifie de « fruit » ou « fleur » en biodynamie…

La biodynamie, c’est une manière de vivre, de penser, qu’on on la pratique depuis quelques temps, on a une sensibilité, un regard différent, cela dépasse le fait de faire du vin…

La biodynamie permet d’obtenir des vins qui sont sur la fraîcheur, donc même dans les millésimes chauds, on n’a pas de lourdeur, d’écrasement du au soleil, on a toujours des vins avec un fruit frais et une dimension florale qui est très développée », Alain Moueix du château Fonroque

Ce Côté Châteaux nous emmène également à la rencontre de Béatrice Larribière au château Trapaud à Saint-Etienne de Lisse qui outre le fait d’être en bio, continue de nouvelles expériences : « cette année nous devons planter de la syrah, du touriga nacional, du marselan, et ontva encore étendre nos sauvignons gris, pour étendre notre gamme en vins de France… » Preuve que ces vigneronnes continuent à innover…

Béatrice Larribière du château Trapaud et Gwenaëlle Le Guillou, directrice des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine  © JPS

Gwenaëlle Le Guillou, directrice des Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine  confirme cet essor important avec près de 1700 exploitations en Nouvelle-Aquitaine : « aujourd’hui, on a presque 20 000 hectaress en bio et en conversion sur la région Nouvelle-Aquitaine… On en compte tous les ans de plus en plus, si on compte juste le territoire de la Gironde, on a 775 viticulteurs qui font le cahier des charges de la viticulture biologique et 245 se sont engagés sur la seule année 2020, donc on est sur un phénomène d’expansion important… On a un marché national qui représente aujourd’hui plus d’1,2 milliard d’euros, un consommation de vins bio qui augmente à tel point  qu’aujourd’hui le marché français représente une part importante de la consommation. On a même du mal à trouver des volumes pour pouvoir partir à l’export. »

Et n’oubliez pas Côté Châteaux Spécial Vignerons Bio, ce lundi 7 juin à partir de 20h05 sur France 3 NOA et ici sur You Tube: