12 Juin

« I have a dream » : quand les mécènes américains réalisent leur rêve de financer l’auditorium Thomas Jefferson

Ils avaient promis leur aide financière. Ils ont tenu promesse et vont continuer à la tenir pour les années à venir.Les Americans Friends of la Cité du Vin étaient aussi les invités d’honneur le jour de l’inauguration de la Cité du Vin. Un projet et un chantier qu’ils ont suivi de bout en bout.

© Jean-Pierre Stahl

Les American Friends Of la Cité du Vin en octobre, avec Philippe Massol, Nicolas Gailly et Géraldine Clerc de la Fondation française et Côté Châteaux…par terre pour la contre-plongée © Jean-Pierre Stahl

Quand on parle de mécénat, souvent l’on pense au mécénat américain extraordinaire qui a financé de grands projets de restauration au château de Versailles. Le Roi Soleil n’est certes plus de ce monde pour voir cela, mais il se reflète (quand la météo le permet) sur les panneaux de verre et d’aluminium de la Cité du Vin.

George Sape, le président de l'American Friends of la Cité du Vin, dans le chai de Branaire-Ducru © Sébastien Delalot

George Sape, le président de l’American Friends of la Cité du Vin, dans le chai de Branaire-Ducru © Sébastien Delalot

LA FONDATION AMERICAN FRIENDS OF LA CITE DU VIN

La fondation américaine « American Friends of La Cité du Vin », une structure jumelle à la Fondation pour la culture et les civilisations du vin, a vu le jour aux Etats-Unis et a reçu l’agrément fiscal du gouvernement américain le 31 juillet 2014. Avec à sa tête, Robert G. Wilmers (Chairman), président de la M&T Bank Corporation et propriétaire en Pessac-Léognan du Château Haut- Bailly et George Sape (Président), avocat associé au cabinet Epstein, Becker and Green et ancien Grand Maître de la Commanderie de Bordeaux à New York, cette fondation n’a cessé de rechercher un financement pour le futur auditorium de la Cité du Vin.

La première soirée et soirée de lancement de l’association « American Friends of La Cité du Vin » a eu lieu à New-York, au siège des Nations-Unis le 30 avril 2015. Elle a réuni près de 70 ambassadeurs du monde entier. Plus de 60 pays étaient représentés grâce à une très large sélection de vins du monde. Plus récemment, un second grand dîner a eu lieu au Consulat français de New-York en novembre 2015 et une vente de grands vins a eu lieu le 28 avril chez Sotheby’s New-York rapportant 300000 €.

Depuis 225 ans, on a des liaisons entre nos 2 pays et nos 2 cultures qui sont très importantes, et pour nous de soutenir la Cité, c’est une chose magnifique », Jeffrey Balash, membre de l’American Friends of la Cité du Vin.

Thomas Jefferson le 3e président américain a donné son nom à l’amphithéâtre

L’AMPHITHEATRE BAPTISE THOMAS JEFFERSON

L’ensemble des fonds récoltés qui devraient dépasser le million d’euros au total va servir à financer l’auditorium Thomas Jefferson. Thomas Jefferson était le troisième président des Etats-Unis, il est l’un des pères fondateurs des Etats-Unis et a participé et inspiré la déclaration d’indépendance de 1776. Il était par ailleurs un amateur de vins des plus éclairés, un pionnier de la viticulture et un farouche promoteur du développement des vins de qualité aux Etats-Unis. De 1784 à 1789, il a parcouru en calèche les vignobles du nord de l’Italie et de France, un voyage de découverte œnologique, mais aussi un véritable voyage d’étude pour percer les secrets des vins d’Europe. En 1787, il a notamment fait escale à Bordeaux et a planté un arbre au château Carbonnieux qui continue de lui rendre hommage lors des visites à la propriété.

L'amphithéâtre Thomas Jefferson © JPS

L’amphithéâtre Thomas Jefferson © JPS

Le choix du nom de l’auditorium prend ainsi tout son sens, rendant hommage à ce célèbre amateur de vins, qui a notamment aidé à favoriser et enrichir les relations franco-américaines à travers le développement de la renommée des vins européens aux Etats-Unis et dans le monde.

ILS AVAIENT PROMIS DE VENIR, ILS ETAIENT LA

Pour  l’inauguration de la Cité du Vin, une délégation emmenée par George Sape est venue pour marquer d’une pierre blanche ce jour mémorable et confirmer ces liens étroits et indéfectibles entre la France et les Etats-Unis d’Amérique. George Sape a été accueilli la veille au château Branaire-Ducru par Patrick Maroteaux en appellation Saint-Julien où l’une de nos équipes l’a interviewé (voir le reportage ci-dessous).

Tous les pays qui font du vin sont ici, il y en a une soixantaine dans le monde. Aux USA, il y a eu des projets mais ça n’a jamais marché car ils étaient trop étriqués, trop réducteurs » George Sape président de l’American Friends of la Cité du Vin.

George Sape (à droite) au château Branaire-Ducru avec Patrick Maroteaux (2e à gauge© Sébastien Delalot

George Sape (à droite) au château Branaire-Ducru avec Patrick Maroteaux (2e à gauge© Sébastien Delalot

Côté Châteaux les avait suivis en exclusivité le 9 octobre dernier pour leur 1ère visite de chantier et les avait immortalisés (une photo reprise dans le numéro spécial sur La Cité du Vin de Terre de Vins)

Si vous souhaitez faire une donation et devenir membre de l’American Friends of La Cité du Vin, rendez-vous directement sur le site de l’American Friends of La Cité du Vin

Regardez le reportage de Marie Neuville et de Sébastien Delalot

2 châteaux de Bernard Magrez vendus au milliardaire chinois Jack Ma, le fondateur d’Alibaba

Le Milliardaire Chinois Jack Ma, fondateur du géant du commerce en ligne Alibaba, vient de s’offrir deux nouveaux domaines viticoles dans le bordelais, après le domaine de Sours dans l’Entre-deux-mers : il s’agit des châteaux Pérenne et Guerry, appartenant à Bernard Magrez qui se recentre sur les crus classés. Ce dernier compte bientôt en acquérir un 5e dans le Bordelais.

Bernard Magrez et Jack Ma © AFP

Bernard Magrez et Jack Ma © AFP

Le montant de la transaction pour les deux domaines, stocks compris, Château Pérenne et Château Guerry, s’élève à un peu plus de 11 millions 800.000 euros, a-t-il précisé. C’est la revue spécialisée britannique Decanter qui a révélé la transaction sur son site en ligne.

En appellation Blaye Côte de Bordeaux, le Château Pérenne s’étend sur 64 hectares, avec 85 % de vignes en cépage merlot, et produit 500.000 bouteilles par an, en rouge et blanc. L’origine du domaine remonte au XVIIe siècle et son château date du XIXe siècle. Bernard Magrez l’avait acquis en 1997.

Château Guerry, en appellation Côtes-de-Bourg, est le plus ancien cru de l’appellation, fondé en 1990. Mais, sur le domaine, la culture de la vigne remonte à la conquête romaine, au 1er siècle après Jésus-Christ. Sur une vingtaine d’hectares, plantés principalement en cabernet-sauvignon et malbec, le domaine produit 84.000 bouteilles de vin rouge par an.

Jack Ma avait acheté un précédent domaine viticole bordelais en février, le Château de Sours, dans l’Entre-deux-mers, qui s’étend sur 80 hectares et comprend une superbe bâtisse du XVIIIème siècle. Et cela toujours via sa société française et ses associés dans le Bordelais. C’est le domaine de Sours qui est, officiellement, l’acquéreur des deux propriétés.

Bernard Magrez possède 14 propriétés dans le Bordelais dont quatre classées dans chacune des appellations prestigieuses du vignoble : Château Pape Clément en Graves, Château Fombrauge en Saint-Emilion, La Tour Carnet en Médoc et Clos Haut-Peyraguey en Sauternes. Il possède également 17 autres propriétés en Languedoc-Roussillon, Provence et Gascogne, ainsi que 17 autres dans le monde, en Argentine, Uruguay, Chili, Espagne, Portugal, Maroc, Japon et en Californie.

A l’AFP, Bernard Magrez a souligné que la vente de ces deux propriétés s’inscrivait « dans une stratégie de sortie des vins bordelais d’entrée de gamme pour se concentrer sur les vins classés », dont il espère pouvoir prochainement arrondir son portefeuille avec un Château de renom.

Jack Ma, deuxième fortune de Chine avec quelque 23 milliards de dollars, est un ancien professeur d’anglais, d’origine modeste, qui a fait sa fortune en créant le site de commerce en ligne Alibaba en 1999.

Avec AFP.

Relire l’interview exclusive par Côté Châteaux de Bernard Magrez il y a un an sur sa décision de vendre ses petits châteaux : Bernard Magrez va se séparer de ses petits châteaux du Bordelais, il se « repositionne dans le luxe » avec en perspective l’achat d’un 5e cru classé à Margaux et « joue à fond l’avenir du tourisme à Bordeaux »