Le Ministre de l’Agriculture a passé deux heures au château Luchey-Halde, propriété bio-écologique de Bordeaux Sciences Agro. Il s’est positionné une fois de plus vers une tendance à limiter à moyen et long terme les produits phytosanitaires pour traiter la vigne.
Le Ministre est arrivé peu après 17h au chateau Luchey-Halde à Mérignac et aussitôt Côté Châteaux l’a questionné sur la politique qu’il pensait mener par rapport à la sortie des pesticides : « surtout après la déclaration de Bernard Farges, reprenant la balle au vol le Ministre poursuit,vous avez des atouts et un défi à relever, il faut mettre ça en oeuvre avec méthode et stratégie. Il y a de grands enjeux spécifiques et le processus se fera à moyen et long terme.
« Il y a déjà des enjeux au niveau du sol et puis on doit s’inscrire dans la réductions des intrants avec des enjeux spécifiques.
On sait qu’on a des marges de progression énormes et des progrès colossaux à faire avec l’enherbement. Autrefois, on utilisait énormément d’herbicides avant pour ne plus avoir d’herbe entre les rangs de vigne, mais aujourd’hui avec les exemples que j’ai en tête on peut faire sans ces objectifs -là, sans concurrence entre la vigne et l’herbe. » Stéphane Le Foll ministre de l’Agriculture
« On peut aussi utiliser de la paille, vous faites du munch et vous gardez encore plus d’eau pour les pieds de vigne… » renchérit le ministre. Il y a plein de choses à faire, il faut qu’on organise tout cela ».
Le domaine Luchey-Halde, visité en cet fin d’après-midi par Stéphane Le Foll, et l’Ecole Bordeaux Siences Agro sont en pointe pour 3 programmes de recherches : Jean-Christophe Domec me confie travailler sur l’esca, cette maladie de la vigne qui attaque le bois et qui est de plus en plus répandue, mais « on travaille aussi sur les intrants et on essaie de voir aussi comment les changements climatiques vont augmenter. Vous savez on est dans un vignoble urbain, et on observe plus de CO2 avec la pollution urbaine, des températures en augmentation de 1 à 1,5°. On a pris 1° en 30 ans. Et quand on sait qu’on a 5 à 8% de maladie en plus par degré supplémentaire… »
L’école et le château de 23 ha, appartenant à Bordeaux Sciences Agro, ont une démarche environnementale agro-écologique, en implantant déjà le vignoble de manière optimale et avec une adéquation des cépages avec les sols. Le vignoble est ainsi assez dense, « entouré de haies et d’arbres, cela favorise la biodiversité et limiter les insectes invasifs qui propagent les maladies » me confie Pierre Dariet, le directeur d’exploitation. Depuis 3 ans, « on a mis en place une stratégie concernant les intrants et leur toxicité pour l’homme : « on n’utilise plus de produits CMR (cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques), on informe nos voisins et ceux qui le souhaitent par mail des dates de traitements », mais aussi une grande nouveauté:
Pierre Dariet est d’ailleurs assez fier d’expliquer à Côté Châteaux que depuis 1 mois, il a mis un système en place sur le modèle des baignades:
Drapeau vert, quand on n’a pas traité, drapeau orange il ne faut pas toucher le végétal mais on peutr circuler, drapeau roupe, on est en période de traitement, interdiction de pénétrer sur le vignoble durant deux jour », Pierre Dariet directeur d’exploitation de Luchey Halde
Regardez l’interview de Stéphan Le Foll réalisée par Jean-Pierre Stahl et Michel Vouzelaud
Et le président de la Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset de confier à Stéphane le Foll : « je le disais à Bernard Farges, il faut qu’on aille voir ce qu’ils ont fait à Buzet…c’est remarquable à Buzet » Si tous lisaient le blog de votre serviteur, l’expérience de Buzet y est décrite depuis plus d’un an : « C’est à Buzet ! Ils s’engagent autrement…Les Vignerons de Buzet concilient depuis 10 ans viticulture et environnement »
Toutefois, le château Luchey Halde n’est pas mal non plus, ayant abandonné les produits CMR, essayant de limiter également les traitements, pratiquant la protection par confusion sexuelle, et depuis peu les drapeaux « vert, orange et rouge. »
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Michel Vouzelaud et Olivier Pallas