16 Juin

Le Salon Bordeaux-Vinipro Sud-Ouest n’aura duré qu’une saison, il n’est pas reconduit

C’est une triste nouvelle et un petit séisme dans le monde du vin. Le Salon Bordeaux-Vinipro Sud-Ouest qui devait être un salon porteur des vins de Bordeaux et du Sud-Ouest, des vins de moyenne gamme ne sera pas reconduit. Trop de salons, pas assez d’engouement au niveau des participants. L’édition 2016 avait déjà été reportée, la 2017 ne verra pas le jour sous cette forme, une association avec le salon Exp’Hôtel 2017 est envisagée.

Le 1er Bordeaux vinipro avec Frédérique de Lamotte des Crus Bourgeois © JPS

Le 1er Bordeaux vinipro avec Frédérique de Lamotte des Crus Bourgeois © JPS

Et pourtant Bordeaux-Vinipro 2015 avait été prometteur : l’édition 2015 a mobilisé 220 exposants sur 18 000 m² et 16 200 professionnels. Mais les autres salons tels Vinisud à Montpellier et surtout ProWein auront mis un terme à cette aventure. Voici les explications de Bordeaux-Vinipro :

Le Conseil d’Administration de Bordeaux-Vinipro Sud-Ouest vient de décider de ne pas reconduire son salon dédié aux vins et spiritueux coeurs de marché de la région Nouvelle Aquitaine. Une décision qui s’inscrit dans un contexte concurrentiel exacerbé, avec un calendrier de salons ne laissant pas la place à Bordeaux-Vinipro Sud-Ouest. Cependant, il est envisagé de proposer aux producteurs et négociants de présenter leurs produits auprès des circuits traditionnels dans le cadre du salon Exp’hôtel 2017.

Le Salon Bordeaux-Vinipro Sud-Ouest a été lancé en 2014 à l’initiative des professionnels de la région et construit autour d’une offre vins milieu de gamme, avec pour ambition d’ouvrir de nouveaux marchés aux producteurs, unions des producteurs, négociants implantés dans les zones de production de Bordeaux et du grand Sud-Ouest et ciblant un visitorat de professionnels (sommeliers, cavistes, importateurs spécialisés, CHR, distributeurs) nationaux et internationaux.

L’édition 2016 (initialement prévue du 14 au 16 janvier) avait été reportée en raison d’un déséquilibre entre la forte intention de visite – notamment des acheteurs internationaux – et une offre exposant limitée, ne représentant pas la diversité des produits de la Nouvelle Aquitaine. Par cette décision, les organisateurs avaient souhaité prendre le temps de la réflexion, avant d’envisager un nouveau calendrier.

Eric

Eric Dulong et Xavier Planty, les initiateurs de Bordeaux-Vinipro

«Nous sommes absolument convaincus de la pertinence de Bordeaux-Vinipro Sud-Ouest. Un important travail de fond a été fait sur le positionnement du salon, qui a du sens stratégiquement pour les vins de Bordeaux et de la Nouvelle Aquitaine. Mais malgré notre profonde volonté d’accompagner la filière régionale et de reconduire ce salon à l’identité forte, nous sommes aujourd’hui face à un contexte concurrentiel de salons professionnels annuels, d’envergure nationale ou internationale et de nouveaux entrants sur le secteur. Dans ce nouvel environnement et à l’heure de l’optimisation des coûts pour les entreprises exposantes, il apparaît difficile de faire émerger Bordeaux-Vinipro Sud-Ouest dans un calendrier déjà saturé. C’est ainsi qu’en concertation avec les représentants de la filière vinicole présents au sein du Conseil d’Administration, nous avons décidé avec regret de ne pas reconduire le Salon Bordeaux-Vinipro Sud-Ouest » selon Eric Dulong, Président du Salon.

Le Salon Exp’hôtel 2017 pourrait porter une offre vin en 2017

Pour accompagner les producteurs et négociants de la Nouvelle Aquitaine, Congrès et Expositions de Bordeaux envisage de valoriser spécifiquement l’offre vins et spiritueux auprès des circuits traditionnels et CHR, sous un format associé au salon Exp’hôtel 2017, qui reste encore à définir.
Exp’hôtel, le Salon professionnel de l’Hôtellerie, de la Restauration et des Métiers de Bouche, se tiendra du 19 au 21 novembre 2017 au Parc des Expositions de Bordeaux

Sacré Bacchus : quand le Dieu du Vin inspire Vincent Ruffin

Le Saint-James à Bouliac en Gironde propose une exposition assez magistrale de peintures du Rochelais Vincent Ruffin. Le vernissage a lieu ce jeudi à 18 h 30 , en présence de l’artiste. Côté Châteaux a eu le privilège de découvrir cette expo en avant première. Une exposition de 14 toiles à admirer jusqu’au 2 octobre. Côté Châteaux lui consacre sa rubrique de peintre-vigneron du mois.

Vincent Ruffin, devant le couloir du Saint-James qui mène aux cuisines et à la salle de restaurant, avec ses toiles © Jean-Pierre Stahl

Vincent Ruffin, devant le couloir du Saint-James qui mène aux cuisines et à la salle de restaurant, avec ses toiles © Jean-Pierre Stahl

Vincent Ruffin est ce peintre « Rochelais d’adoption », car comme il aime à le souligner il est de « Cambrai », du Ch’Nord comme Stéphane Derenoncourt (originaire de Dunkerque).

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L’aventure de ce projet remonte à l’hiver dernier, où on lui a proposé d’exposer au Saint-James. C’est un peu Marilyn Johnson, journaliste photographe, qui lui a suggéré de travailler sur le thème du vin et de Bacchus:

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« je lui ai montré la région, le vin, j’ai tout de suit compris, percuté sur la qualité de son travail. Surtout qu’il n’avait jamais exposé dans la région. J’en ai parlé à Stéphane Derenoncourt, il m’a parlé tout de suite du Saint-James et lui a dit d’appeler Richard Bernard ancien meilleur sommelier de France en 1997 ».

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« J’ai réalisé 14 oeuvres, des peintures à l’huile, spécialement pour le lieu, j’ai adapté la taille des toiles, avec des grands formats de 195 x 160 cm et plus petits des 50 x 50 cm. J’ai vraiment voulu m’impreigner du lieu pour être le plus cohérent possible« , m’explique Vincent Ruffin, cet artiste peintre qui a fréquenté les Beaux-Arts de Cambrai et la London School Gallery, il est également passé par la Villa Médicis.

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« J’ai vraiment commencé à travailler sur ce projet en janvier, et je n’ai pas arrêté. » Vincent Ruffin a terminé d’accrocher ses toiles ce lundi soir.

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Vincent Ruffin était en résidence au château Jean Faure à Saint-Emilion : « j’ai eu la chance de rencontrer Olivier Decelle grâce à Marilyn Johnson. J’ai rencontré pas mal de gens intéressants, des passionnés qui avaient à peu près tous le même langage, qui partageaient tous cette passion de faire du vin. »

de Tertre-Roteboeuf © JPS - peinture Vincent Ruffin

François Mitjavile de Tertre-Roteboeuf © JPS – peinture Vincent Ruffin

« Et faire le vin, c’est un peu comme la peinture, on ne sait pas où l’on va. On est tributaire du temps, j’ai découvert ce que c’était que le foulage mais aussi la vinification. J’ai ainsi pu mieux comprendre la fabrication du vin et mieux faire ressortir l’ambiance du chai, notamment à Tertre Roteboeuf (où il a peint François Mitjavile le propriétaire), dans son jus complet avec sa moiteur. »

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De l’inspiration dans les vignes de Saint-Emilion et dans les châteaux, à l’influence du cadre du Saint-James, Vincent Ruffin a su très justement trouver ses repères : « ça s’est fait naturellement. Il y a des endroits différents, très modernes parfois ou moins, notamment  près du bar, avec aussi ce fabuleux couloir noir. »

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Vincent Ruffin a reçu un accueil fort chaleureux du Saint-James et de notamment son directeur général, Anthony Torkington : « on aime être avec des gens sympas et qu’on aime bien ». On sent que le feeling entre l’artiste et le responsable de ce « Relais & Châteaux » est passé: « on est dans un registre atypique par rapport à une galerie, il faut faire attention à ce qu’on accroche, de façon à ne pas déranger. Ces toiles de Vincent cadrent bien et ce côté sombre c’est pas mal, ça tranche avec la luminosité de l’été. »

et Vincent Ruffin

Anthony Torkington et Vincent Ruffin devant l’une des pièces maîtresses © JPS

Il est vrai qu’il y a une certaine inspiration dans ces toiles, Vincent Ruffin aime à dire qu’il est fan du Caravage ou encore des toiles de Brueghel. Le peintre rochelais joue de ses pinceaux et couteaux avec la matière et la luminosité qui fait ressortir ses personnages, juste ce qu’il faut. « C’est assez simple de s’enivrer de ces histoires de vin, le travail sur les bacchanales (au Musée des Beaux Arts à Bordeaux) m’a fasciné, c’est orgiaque…  » Ses toiles sont aussi fascinantes et aussi envoûtantes.

Focus sur ces vins de marque… des vins présents à Bordeaux Fête le Vin

On ne présente plus « Baron de Lestac »… Un vin de marque de la Maison Castel qui cartonne dans la grande distribution. Un Bordeaux avec des producteurs sélectionnés par le n°1 Français de la distribution de vins. Il sera présent comme d’autres sur les quais pour Bordeaux Fête le Vin.

Franck Crouzet et © Jean-Pierre Stahl

Franck Crouzet et Isabelle Décup, directeur communication et oenologue de Castel © Jean-Pierre Stahl

Les vins de marque, ce sont ces vins, d’entrée de gamme ou de moyenne gamme, élaborés, mis en bouteille et distribué par les gros producteurs et maisons de négoce. Des vins pour lesquelles une attention particulière est faite, qui se sont améliorés au fil des années.

Baron de Lestac, un 100% Bordeaux véritable réussite de la Maison Castel, passant de 100 000 bouteilles au lancement à 10 millions aujourd'hui © JPS

Baron de Lestac, un 100% Bordeaux véritable réussite de la Maison Castel, passant de 100 000 bouteilles au lancement à 10 millions aujourd’hui © JPS

Castel, le groupe n°1 en France, a développé ce créneau depuis près de 30 ans, avec notamment sa marque 100% bordelaise « Baron de Lestac » (anagramme de Castel). 10 millions de bouteilles vendues essentiellement dans la grande distribution et quelques cavistes

On s’est rendu compte dans les années 80 que le consommateur était prêt à avoir des produits type « château », à savoir avec un élevage en barrique, en fût de chêne et c’est là où on a commencé l’histoire du Baron de Lestac », Franck Crouzet directeur communication Castel.

Franck Crouzet

Franck Crouzet, S ébastien Lachaise et

Près de 300 viticulteurs travaillent avec la Maison Castel comme Sébastien Lachaize, partenaire depuis 4 millésimes. Ce vigneron à Aubié et Espessas vend ainsi l’intégralité de sa production de ses 45 ha de vignes.

Merlot, cabernet franc, cabernet sauvignon, carmenère  petit verdot, ce qui nous permet d’avoir une palette aromatique assez large et de conforter les structures », Sébastien Lachaize vigneron à Aubié et Espessas.

45 ha de vignes pour Lachaize commercialisées avec Castel © JPS

45 ha de vignes pour Lachaize commercialisées avec Castel © JPS

Si le vigneron partenaire s’occupe de la récolte et de la vinification, l’élevage et l’assemblage sont efectués dans les chais de Castel à Blanquefort.

« Castel s’est engagé en amont pour sécuriser la qualité des raisins, la maturité des raisins, le suivi des fermentations. Et puis après, il y a le savoir-faire sur l’assemblage et également le savoir-faire de l’élevage en fûts de chêne. », explique Isabelle Décup, oenologue de Castel.

6 mois d'élevage en barriques dans les chais de Castel à Blanquefort © JPS

6 mois d’élevage en barriques dans les chais de Castel à Blanquefort © JPS

A 4 € en moyenne la bouteille, le  succès de ces vins de marque est incontestable en France mais aussi à l’international. Leur Baron de Lestac est commercialisé dans 50 pays notamment en Europe et en Asie.

Et pour être complet, Castel, propriété familiale de Castel Frères, emploie à ce jour 240 employés sur le site de Blanquefort en Gironde et 2360 pour la partie vins en France. Le groupe possède 20 domaines dans le bordelais dont château Beychevelle en AOC Saint-Julien et 1400 ha de vignobles en France.

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Pascal Lécuyer et Olivier Pallas, suivi de la chronique de Frédéric Lot