110 journalistes accrédités, 400 invités pour l’inauguration avec le Président François Hollande et le maire de Bordeaux Alain Juppé. Une inauguration en grandes pompes. Retour sur ce 1er jour.
Photos Jean-Pierre Stahl (excepté les tweets)
31 Mai
François Hollande a passé plus de 2 heures à la Cité du Vin pour dévoiler une plaque et soutenir la viticulture française au regard de l’accord de libre échange entre les USA et l’Union Européenne.
Le président François Hollande a inauguré mardi à Bordeaux la Cité du Vin aux côtés du maire de la ville Alain Juppé, une visite que des opposants
à la loi travail ont tenté, sans succès, de perturber par une manifestation et une coupure de courant.
Près d’un millier de manifestants s’étaient réunis près des quais de la Garonne, aux abords de la Cité du Vin, mais n’ont pu faire entendre leurs voix au président, maintenus par un service d’ordre à quelque 600 mètres de la cérémonie. La CGT a alors annoncé une action surprise, une coupure d’alimentation électrique dans le quartier, réalisée par des syndiqués du secteur de l’énergie, pour perturber
la cérémonie des discours protocolaires. « Le président est dans le noir! », s’est exclamée la N°1 de la CGT-Gironde, à la manifestation. Toutefois, si une partie de la Cité du Vin a effectivement été privée de courant, l’auditorium où se prononçaient les discours n’a pas été affecté, un
groupe électrogène prenant le relais.
François Hollande a donc pu se livrer à un plaidoyer en faveur des appellations d’origine, assurant que la France ne sacrifierait pas ses intérêts « à l’obtention d’un accord » de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis (Tafta). La France « défend et défendra les AOC partout dans le monde », a insisté le chef de l’Etat. « Nos appellations sont constitutives de notre patrimoine. Elles garantissent la qualité de notre alimentation », a-t-il ajouté.
La centaine de journalistes accrédités ont particulièrement suivi les réactions entre MM. Hollande et Juppé, possibles candidats à la présidentielle de 2017.
« Je vais finir par me dire que vous aimez les inaugurations bordelaises », s’est amusé Alain Juppé, rappelant que le chef de l’Etat en était à sa troisième inauguration dans sa ville depuis 2013.
Conscients tous deux que cette répétition ne manquerait pas de susciter des commentaires, les deux hommes ont pratiqué une ironie feutrée sur le sujet. « J’étais ici, encore ici, toujours ici », s’est amusé le chef de l’État en rappelant une précédente visite à Bordeaux.
Mais Alain Juppé a aussi réservé des flèches à ceux qui le raillent sur son âge, et de façon assez limpide à ses rivaux à droite: « Les hommes sont comme les vins, avec le temps, les bons s’améliorent et les mauvais s’aigrissent », a-t-il lâché, citant Cicéron. Ajoutant dans un large sourire: « Que de sagesse ! »
Avant les discours, le président avait déambulé près d’une heure autour des 19 modules numériques du bâtiment, présentant le vin comme patrimoine universel à travers les arts, l’histoire, la philosophie, la géographie, les savoir-faire ou l’artisanat.
La Cité du Vin, qui ouvrira au public mercredi, se veut un lieu pédagogique et culturel, mais aussi une attraction architecturale et touristique.
« La viticulture est un enjeu économique majeur pour la région, pour la France, mais c’est d’abord un art de vivre, un plaisir qui ne se goûte vraiment que dans la modération », a souligné le maire de Bordeaux. La mairie est le principal financeur du projet (38%) de 81 millions d’euros.
Une autre manifestation, au moment de l’inauguration, a rassemblé environ 200 écologistes opposés à l’utilisation des pesticides dans la viticulture. Les manifestants se sont allongés, comme morts, sur le bitume, pour symboliser « les trois millions de personnes empoisonnées par les pesticides chaque année ».
Avec AFP
30 Mai
C’est la plus grande cave au monde par la diversité de vins référencés, issus de 70 de pays. Ce sont 14000 bouteilles qui seront proposées par Régis Deltil à la cave Latitude 20. On comptera 120 domaines de Bordeaux dont la Grave Figeac, un petit domaine en Saint-Emilion Grand Cru que Côté Châteaux a déniché.
C’est pour eux un grand moment, Laurent et Caroline Clauzel arrivent pour découvrir la cave de la Cité du Vin : la Latitude 20. Ils ont été sélectionnés avec leur petit château de 6 ha et demi La grave Figeac en Saint-Emilion Grand Cru.
Ils figurent parmi les 120 bordeaux référencés à la cave de la Cité du Vin, autant dire c’est comme le confie à Côté Châteaux Laurent Clauzel « une grande fierté ». Un domaine qui bénéficie d’un très joli terroir : « on touche d’un côté Cheval Blanc et château l’Evangile, de l’autre la Conseillante. »
Cette cave compte 14 000 bouteilles de 70 pays. 14000 bouteilles présentées dans un meuble circulaire en bois.
C’est Régis Delthil, caviste à Pessac, qui a décroché ce marché avec dans le comité de selection les expert Andréas Larson, meilleur sommelier du monde 2007, qui a réalisé les petits films de présentation des vins sélectionnés, et Michel Rolland, oenologue conslutant de 250 propriétés dans le monde et président de ce comité de sélection.
Les visiteurs pourront trouver 800 références au total dont 120 bordeaux et 150 autres vins français. Une cave magique où tout le monde pourra trouver son bonheur avec des vins accessibles. Cette cave restera accessible au public même sans ticket d’entrée.
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwarde et Boris Chague :
29 Mai
Ils sont britanniques et faisaient un tandem avec les archistectes d’XTU. Les designers Casson Mann signent la scénographie du Parcours Permanent au 2e étage de la Cité du Vin. Ce sont des experts dans le design et la scénographie de musées dans le monde.
C’est à l’Est de Londres qu’il faut chercher les designers de la Cité du Vin, dans le quartier des architectes. Casson Mann Limited, c’est cette société, créée en 1984 par Dinah Casson et Roger Mann (d’où le nom), spécialisée dans le design et l’agencement intérieur. Depuis 15 ans, ils sont devenus LA référence dans les scénographies de Musées à Londres, mais aussi aux Etats-Unis et désormais en France.
C’est Gary Shelley, l’un des responsables du projet de la Cité du Vin, qui nous accueille dans les bureaux de Casson Mann en cette fin mars : « Bonjour, bienvenue chez Casson Mann… Voici nos bureaux à l’est de Londres et comme vous pouvez le voir nous avons deux salles de réunions d’ailleurs avec des gens qui travaillent actuellement sur un projet à Nottingham, au centre il y a un grand espace et après ce passage vous allez découvrir notre 2e espace de travail… »
C’est alors un open space qui s’ouvre à nous avec près de 20 collaborateurs, tous logés à la même enseigne, les bureaux de Dinah Casson et Roger Mann, y sont même intégrés. Tous planchent également sur les plus grands musées du monde. Ils ont déjà à leur actif le Churchill Museum à Londres, le Benjamin Franklin Museum à Philadelphie, ou encore la Cité du Vin dont ils ont élaboré le Parcours Permanent.
« Voici le projet dans son intégralité qui montre les différents modules. C’est l’un des premiers lieux où l’on peut vivre une expérience immersive avec des vues aériennes d’hélicoptères sur des vignobles du monde entier, « explique Gary Shelley.
Le marché de la Cité du Vin représente un marché de 12 millions d’euros, un marché décroché en 2011, grâce au ticket gagnant formé avec les architectes parisiens d’XTU.
On ne s’attendait pas à gagner, parce qu’on est Anglais, et d’autant plus pour parler de vin en France. L’explication, elle se trouve sûrement dans notre savoir-faire, c’est ce qui nous a fait gagner » Gary Shelley.
L’Impérial War Museum est très certainement l’une des plus grandes réalisation de Roger Mann. Un musée qui le touche d’autant que son grand-père fut l’une des « gueules cassées » de la grande guerre. Un musée pour lequel il a fait preuve d’une grande imagination et eu recours à de nouveaux procédés pour mettre en valeur des objets et documents historiques.
Ce petit-fils de Tommy raconte ainsi l’ambiance d’avant guerre qui reignait en Grande-Bretagne juste avant 1914 avec des projections de films d’époque projetés sur des vitres (formant un U) : « la Grande-Bretagne était une nation très optimiste, les gens étaient heureux, ils entamaient un nouveau siècle. Ce film montre vraiment les britanniques dans leur vie quotidienne, lorsqu’ils se rendaient à l’usine ou travaillaient sur des navires marchands ou de croisière. Au début du XXe siècle, personne ne s’attendait à ce qui allait arriver et à une guerre aussi rapide », explique Roger Mann.
Une technologie et une interactivité au service du savoir avec des reproductions de journaux d’époque : « là il y a une caméra qui suit le geste de ma main, comme si je feuilletais un journal. »
Ce scénographe a eu recours à des acteurs pour reconstituer les troupes massacrées sur les champs de bataille français, et notamment ces moments où ils étaient fauchés par la mitraille…
« On se devait de recréer l’atmosphère du début du conflit et l’état d’esprit des soldats arrivant sur le champ de bataille. C’était une guerre très très violente et on amène le spectateur à imaginer ce qu’ils ont pu ressentir et combien cette guerre était brutale », Roger Mann à l’Imperial War Museum
Dans ce musée relifté pour le centenaire de la Grande Guerre (il a été livré en 2014 par Casson Mann), 2000 armes et objets ont été mis en scène dont ce gant réduit attaqué par les gaz utilisés… la violence et l’atmosphère de cette vie dans les tranchées sont ici projetés, reconstitués avec un environnement oppressant.
« Ici nous sommes dans une reconstitution, une évocation de ce que pouvait être une tranchée », continue Roger Mann, « les gens passaient des mois, des années, sous le niveau de la terre avec des tanks et des avions sous le niveau de leur tête ».
Avec ce savoir-faire, cette mise en valeur et surtout cette facilité d’approche et d’explication, Casson Mann a acquis une expertise depuis plus de 15 ans, c’est devenu LA référence à Londres. Ainsi le Muséum d’Histoire Naturelle a aussi eu recours à leur service :« actuellement nous sommes en train de repenser le hall central du musée », explique Gary Shelley. « C’est l’un des intérieurs les plus appréciés de Londres, l’une des plus belles oeuvres architecturales également. On a même le privilège d’être retenus pour présenter les objets les plus spectaculaires dans cet espace réaménagé. »
Dernier projet en date, Lascaux 4. Dinah Casson et son équipe réalise la mise en valeur et la vulgarisation de l’art pariétal à partir des représentations peintes dans la grotte de Montignac il ya plusieurs milliers d’année en Dordogne. Lascaux 4 va ouvrir en décembre prochain :
« on s’attend à avoir 4000 visiteurs par jour en pleine saison, ça fait beaucoup de monde non ? C’est l’occasion de revivre des moments intense dans la grotte. Avec votre compagnon de visite (comme à la Cité du Vin), vous pourrez rechercher une information de manière interactive, et comprendre pourquoi ces peintures sont si particulières. Lascaux est unique par son explosion polychromatique, c’est incroyablement sophistiqué, le public sera vraiment étonné, même si c’est un fac-similé ».
Sur leurs étagères s’empilent les récompenses, Dinah Casson et Roger Mann ont été élus Royal Designers pour l’Industry. Un exemple de réussite, mais aussi d’innovation, de recherche et de travail en équipe.
Et c’est l’équipe entière qui fait un accueil chaleureux à l’une de leur dernière recrue, organisant ce soir-là un pot d’arrivée et d’anniversaire, et porte un toast par la même occasion à la Cité du Vin.
Regardez ce reportage sur Casson Mann réalisé à Londres de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, et Christophe Varone.
Vinexpo Hong Kong 2016 vient de se refermer avec plus de 17000 visiteurs. Vinexpo a renforcé sa notoriété en tant que premier salon des vins et spiritueux en Asie. Du 24 au 26 mai, ce furent trois jours intenses de commerce et d’exposition avec 1300 exposants de 33 pays.
+ 9% DE VISITEURS DE LA CHINE CONTINENTALE
Le salon Vinexpo Hong-Kong a dépassé cette fois de plus toutes les attentes avec 1.300 exposants de 33 pays. Un salon sous le signe de la bonne humeur et dans un contexte de rebond de la Chine, cinquième plus grand marché consommateur de vin au monde. Cela s’est traduit par un succès au rendez-vous avec plus de 17.000 visiteurs.
Vinexpo a enregistré une augmentation des visiteurs de la Chine continentale de 9%, par rapport à 2014. Hong Kong arrive
à la deuxième place, Taiwan troisième au niveau du nombre de visiteurs professionnels en provenance d’Asie, suivie par la Corée du Sud, le Japon et Singapour.
Le Président de Vinexpo Xavier de Eizaguirre a souligné que l’Australie a connu une augmentation de visiteurs de 24% par rapport à l’édition 2014. Un salon qui a davantage ciblé les principaux acheteurs . Par ailleurs l’Académie Vinexpo a accueilli la visite de professionnels et d’exposants curieux de découvrir 75 masterclasses, mais aussi de nombreux séminaires, des conférences et des dégustations.
Le «One to Wine Meetings», c’est cette nouvelle initiative encourageant la mise en relation pour un meilleur business. Un grand succès, avec plus de 1500 réunions d’affaires.
« Au-dela de La visite des professionnels, toute aussi importante pour nous que la qualité des exposants, ce service a ajouté un niveau supérieur de professionnalisme à l ‘événement « , selon Guillaume Deglise directeur général de Vinexpo.
L’ITALIE, LE PAYS INVITE D’HONNEUR
Cette année, c’était l’Italie qui était le Pays Invité d’Honneur. L’Italie est l’un des plus grands pays producteurs de vin au monde, au même titre que ses concurrents la France et l’Espagne. Un grand nombre de producteurs italiens étaient présents sur le salon, dont 60 pour qui c’était la 1ere participation.
LE VINEXPO CHALLENGE AVEC LE MEILLEUR SOMMELIER DU MONDE
Jon Arvid Rosengren, le tout nouveau Meilleur Sommelier du Monde 2016, a animé le Vinexpo Challenge, ce 24 Mai à Vinexpo Hong Kong, en compagnie de Guillaume Deglise, le directeur général de Vinexpo. Ce fut pour lui le premier grand événement international, car il a été sacré le 19 avril dernier. Guillaume Deglise, Directeur général de Vinexpo et Jon Arvid Rosengren ont ainsi invité près de 150 personnes à s’initier à l’art de la dégustation à l’aveugle en découvrant une sélection de dix vins d’exception, mis à disposition par des exposants de Vinexpo Hong Kong. Un challenge en avec l’A.S.I. (Association de la Sommellerie Internationale), et qui augure de bonnes chances pour la candidature de la France pour organiser le prochain concours du Meilleur Sommelier du Monde dans trois ans lors de Vinexpo Bordeaux 2019.
Avec Vinexpo (photos Vinexpo)
Prochain rendez-vous Vinexpo Tokyo les 15 et 16 novembre.
Regardez la petite cérémonie d’ouverture de Vinexpo Asie 2016 avec Lion Dance :
28 Mai
Venez faire connaissance avec les Architectes d’XTU, Anouk Legendre et Nicolas Desmazières, qui signent ce concept. Cette Cité du Vin, ils l’ont voulue très fluide, « une rondeur sans couture » comme aime à le rappeler Anouk Legendre. Elle symbolise le mouvement du vin dans un verre mais aussi les courbes de la Garonne.
Il y a presque 6 ans ses premiers traits figuraient sur un papier. Aujourd’hui, la Cité du Vin est bien réelle. Un projet à 4 mains, signé Anouk Legendre (qui a fréquenté l’Ecole d’Architecture de Bordeaux) et Nicolas Desmazières, les deux architectes fondateurs et associés de l’agence parisienne XTU.
C’est en 2010 qu’ils ont planché sur ce projet. Ils étaient 115 sur la ligne de départ. Et finalement 5 retenus dans la dernière ligne droite. Leur projet devait comporter une partie horizontale susceptible d’accueillir ce qui devriendra le parcours permanent et une autre verticale pour permettre d’avoir un belvédère et permettre au visiteur d’avoir une vue imprenable sur Bordeaux.
« Cette enveloppe vient réunifier une tour verticale qui est la tour du belvédère » commente Nicolas Desmazières qui nous dévoile les premières ébauches de la fin 2010 avant de montrer une autre esquisse qui déjà montre une petite évolution :« on se retrouve là dans une hypothèse un peu différente où l’enveloppe devient un petit peu la robe pour reprendre un vocabulaire du vin… »
Les architectes d’XTU devaient monter un dossier en faisant équipe avec des scénographes d’intérieur. Ils ont choisi Casson Mann, des experts dans l’aménagement de musée en Grande-Bretagne qui bénéficiaient déjà à l’époque d’une belle notoriété
Début 2011, ils font donc partie de la « short list » des architectes et designers qui sont retenus pour finalement rendre un projet qui a une histoire totalement inspirée du vin.
En effet, ils ont vécu deux moments forts qui ont eu une influence sur leur dessin final : « tout d’abord on est allé s’immerger dans le vignoble bordelais, à la rencontre des vignerons, » explique Nicolas Desmazières, ainsi que des paysages de vignes. Et puis il y a eu également ce chantier en Corée du Sud, non loin de Séoul, pour lequel il leur avait été demandé de dessiner le musée de la préhistoire (livré avant la Cité du Vin)
Anouk Legendre explique quel a été leur déclic : « Au moment, où l’on est parti en Corée voir le chantier, on était dans une phase du projet de Bordeaux où on était sur un mouvement tournant, une forme en spirale qui se finissait en tour…et on est arrivé en Corée, on n’avait pas encore vu le projet en vrai (…), on est arrivé sur le site et c’était tellement scotchant de voir le bâtiment dans le site avec ses formes arrondies, douces, en harmonie dans le paysage et fluides, qu’on s’est dit bien sûr c’est cela qu’il faut faire pour Bordeaux, parce que c’est ce qui va faire le lien avec le fleuve avec la fluidité, avec l’élément liquide et finalement cela donnait un sens à l’ensemble. Et quelque part le projet de Bordeaux c’est un peu le mariage, la rencontre entre la Corée, le fleuve, et l’élément liquide et la rencontre avec les vignerons. »
« Quand on a aussi rencontré les vignerons, on a goûté un vin, et ce vigneron a posé le vin, l’un des 10 meilleurs qu’il avait goûté dans sa vie, et il a dit une « rondeur sans couture » et quand on a repensé à ce qu’on allait faire là à Bordeaux, la rondeur sans couture nous a habités car le vin qu’on avait goûté nous avait touché aussi. »
Le projet une fois redessiné va traduire cette fluidité avec une tour qui atteindra 55 mètres de hauteur, plus haut que l’Arc de Triomphe à Paris avec ses 50 mètres.
C’est tout de même un exploit avec une ossature en bois digne du cathédrale. Ce sont 574 arches en bois lamellé-collé qui vont constituer son squelettre et ces formes si particulières, avec des bois qui semblent tels les ceps de vigne prendre racines dans le sol : « toutes ces charpentes font un univers à l’intérieur du parcours permanent en créant des paysages qui sont tout le temps changeants; et on va vraiment immerger le spectateur dans un paysage qui a une évocation des vignes et de l’univers du vin. » explique Nicolas Desmazières.
« Tous les arcs en bois sont tous différents. Il y a des grandes portées, c’était quand même un challenge à relever. Tous ces arcs sont repris avec des fixations très très fines, ce qui fait que quand vous vous promenez ils sont juste posés sur le béton, on n’a pas des grosses charnières ou des grosses fixations. »
L’autre exploit réside encore dans la vêture mixte avec ces 2500 panneaux d’aluminium et 918 de verres blancs, noirs et transparents sérigraphiés tous différemment. Une vêture constamment changeante au niveau de ses réflets:
Anouk Legendre conclue « on avait cherché à exprimer un élément liquide, quelque chose un peu dansant qui danse au bord de l’eau et qui répond au fleuve, qui reprend aussi les couleurs du fleuve : des fois c’est plus doré, des fois c’est plus gris et le fleuve est comme cela aussi un peu changeant, et le vin aussi c’est changeant, jamais toujours pareil. »
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Eric Delwaerde, Chrsitophe Varone :
27 Mai
La Cité du Vin. On l’aime beaucoup, un peu, à la folie ou pas du tout. C’est un choix. Les goûts et les couleurs…Voici en tout cas, une série de réactions de personnalités du monde du vin, de châteaux, mécènes, et d’un syndicat viticole sur ce nouvel édifice.
Basile Tesseron (château Lafon Rochet): « J’ai eu la chance de la visiter il y a quelques mois, j’ai été époustouflé… C’est le plus beau bâtiment que j’ai vu construit ces dernières années, ces grandes structures en bois, c’est extraordinaire. Les reflets que donne le soleil dessus, c’est un outil fantastique. »
Bernard Magrez (mécène – propriétaire de 4 crus classés à Bordeaux) : « C’était nécessaire, dans la mesure où les gens quand ils arrivaient à Bordeaux ne pouvaient découvrir le Bordeaux que dans les châteaux, et quelques fois c’est long, il faut y aller, le Médoc c’est 1 heure et quart, Saint-Emilion, c’est 1 heure, tandis que là ils vont pouvoir avoir une idée précise de Bordeaux en prenant tout simplement le tram. Le tram les laisse devant la porte et c’est extraordinaire.
Pierre Lurton (mécène -PDG Yquem Gérant Cheval Blanc) : « Au début j’étais un peu sceptique, il faut le reconnaître. Maintenant quand je vois ce magnifique élancement du côté des bassins à flots, quand je vois tous ces projets à l’intérieur, cette émulation qu’il y a autour de cette Cité du Vin, en plus des vitrine que sont nos propriétés, je trouve que ce sera une animation formidable, en plus dans une ville comme Bordeaux, l’une des plus attractives. Ce sera un lieu incontournable où il faudra aller et pour nous 1ers crus classés ce sera une synergie pour nos vins. »
Prince Robert du Luxembourg (mécène – Propriétaire du château Haut-Brion) : « Ca représente un rêve, devenu réalité. Il faut oser commencer quelque chose de nouveau d’une telle ampleur et aussi de voir revivre tout un quartier qui sera au centre de la vie culturelle de Bordeaux demain. C’est complémentaire de tout ce que l’on a ici à Bordeaux…de voir réveillée cette belle ville depuis 10 ans, c’est extraordinaire et le centre culturel va faire partie d’un des joyaux de cette ville. »
Hervé Grandeau (Président du Syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieur): « A mon avis, c’est une reconnaissance du vignoble bordelais comme un élément essentiel de la sphère mondiale du vin. Et cette Cité, je suis très fier qu’elle soit ici chez nous plutôt que dans le Napa Vallée ou dans le Chianti.En fait, je pense que ça mettre un coup de projecteur sur notre ville et notre vignoble magnifiques et que cela développera un tourisme relativement soutenu. Et quand on voudra apprendre sur le monde du vin, tout en visitant, en faisant du toursime, c’est à Bordeaux que l’on viendra. »
Réactions par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Pascal Lécuyer, Eric Delwarde, Cécile Lagaüzère
26 Mai
Mardi soir, le Grand Hyatt Hong Kong accueillait le diner de gala de la Commanderie du Bontemps Médoc, Graves, Sauternes et Barsac, en guise d’inauguration de Vinexpo Asia-Pacific.
En ouverture de l’événement, le dîner de gala de la Commanderie du Bontemps a réuni dans la ballroom de l’hôtel Grand-Hyatt plus de 750 invités venus du monde entier. Un hommage aux grands vins de Bordeaux, tous les grands acteurs du monde du vin en Asie étaient invité par les châteaux et maisons de négoce bordelaises à venir déguster les grands vins de Médoc, Graves, Sauternes et Barsac.
Emmanuel Cruse, le Grand Maître de la Commanderie du Bontemps, avait convié à la table d’honneur : Matthias Fekl, Secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, de la promotion du Tourisme et des Français de l’étranger, Conseiller régional d’Aquitaine, Mme Pansy Ho, Directrice générale du conglomérat ShunTak (fret maritime, hôtellerie, industrie du jeu), Secrétaire générale du Forum mondial sur l’économie du tourisme, Virginie Calmels pour la mairie de Bordeaux, Camille et Philippe Sereys de Rothschild, Maurice Gourdault-Montagne, Son excellence l’Ambassadeur de France en Chine et Eric Berti, Consul Général de France à Hong Kong.
Puisque les architectes ont joué avec les courbes fluides et ont puisé dans le vin élément liquide leur inspiration, l’écriture toute en fluidité accompagne le spectateur dans un voyage qui démarre en bord de Garonne « le fleuve a cette force d’insuffler à l’homme l’idée d’accoster… »
Les architectes Anouk Legendre et Nicolas Desmazières en plein travail, avec les maquettes de la Cité, dans leur cabinet XTU à Paris © JPS
Une histoire racontée depuis 2009 avec l’annonce d’un centre culturel et touristique du vin depuis le Clos des Dominicains à Saint-Emilion, avec ce moment intense où la maquette est dévoilée lors de Vinexpo 2013 pour la pose de la première pierre, puis des travaux titanesques passant du gros oeuvre fin 2013 à la couverture de verre et d’aluminium en 2015, par un aspect cathédrale avec sa charpente faite de 574 arches en lamellé-collés.
Un voyage qui nous mène de la Garonne vers la Tamise à Londres, en passant par les bords de Seine à Paris, car les concepteurs de la Cité du Vin sont Anouk Legendre et Nicolas Desmazières du cabinet parisien d’architectes XTU associés aux scénographes de CassonMann, les designers anglais du Parcours Permanent.
Un tandem qui a concouru en 2010 et a décroché le projet en 2011 parmi 115 dossiers . Vous y apprendrez comment la Cité du Vin a trouvé sa forme « une rondeur sans couture », vous découvrirez le savoir-faire des scénographes dans les plus grands musées londoniens.
La Cité du Vin en a inspiré plus d’un: entre des petits films teasers d’avant ouverture (notamment par My Destination – le Vestiaire- 18-55) ou un travail de photographie et un time-lapse étonnant réalisé par Philippe Caumes, photographe d’architecture.
La Cité a été largement commentée par des amateurs de vin lors de Bordeaux Tasting, des acteurs du monde du vin et son parrain-ambassadeur Pierre Arditi, le célèbre acteur notamment du Sang de la Vigne sur France 3.
Ce magazine évoque également les retombées économiques et laisse entrevoir les perspectives avec le développement des routes du vin et des croisières oenotouristiques au départ de l’édifice ou faisant une escale au Ponton Cité du Vin.
25 Mai
A une semaine de l’ouverture, partout fleurissent des affiches plus ou moins grandes, avec notamment des 4×3. Elles interpellent les passants et automobilistes. Une campagne intitulée « la Cité du Vin un voyage extraordinaire ». Tant que ce n’est pas « rencontre du troisième type »
Regardez le dernier teaser de la Cité du Vin: il ne manque pas d’humour. Un joli couple digne du Cap Ferret accoste au Ponton Cité du Vin et là, c’est le coup de foudre ou presque…Pauvre Bruno…
Le ponton from La Cité du Vin on Vimeo.
Télécharger gratuitement l’application franceinfo