26 Jan

Côté Châteaux n°20 : une émission spéciale Madiran pour bien débuter l’année

C’est une bouffée d’air frais, celui qui nous vient des Pyrénées. L’appellation Madiran au pied de ces montagnes ne manque pas de charme entre ses figures, ses châteaux, son célèbre cépage du sud-ouest le tannat et sa cave coopérative de Crouseilles. Côté Châteaux, Jean-Pierre Stahl avec Charles Rabréaud vous offrent un dépaysement assuré et une découverte de cette appellation à cheval sur 2 régions, la Nouvelle-Aquitaine et l’Occitanie, et 3 départements, à voir le 1er février à 20h10 sur France 3 NOA et en avant première sur Côté Châteaux.

 Un numéro 20, ça se fête ! Côté Châteaux, le magazine 100% digital, tourné à l’iphone sur les terroirs de Nouvelle-Aquitaine, vous offre un dépaysement assuré. Un numéro 20 en terre de Madiran, par -3° en ce mois de janvier, histoire de réchauffer les coeurs en vous parlant de tannat et de Pacherenc-du-Vic-Bilh

Notre première rencontre nous mène chez Denis Degache, un vigneron nouvellement installé, dont le nom ne doit pas vous être étranger, si vous êtes de fidèles lecteurs de Côté Châteaux, puisqu’il était jusqu’à très récemment directeur de la Cave de Crouseilles dans les Pyrénées-Atlantiques. Là, nous l’avons retrouvé en pleine période de la taille de la vigne et des bois à tirer sur sa propriété de Saint-Lanne dans les Hautes-Pyrénées.

Denis Degache s’est installé vigneron, un joli pari à plus de 50 ans © JPS

Ce qui m’a poussé à venir à la vigne, c’est la passion, c’est la fibre paysanne, j’ai toujours rêvé un jour de devenir paysan. Et puis à l’âge que j’ai j’ai passé le demi-siècle, c’était maintenant ou jamais ! » Denis Degache vigneron.

« L’occasion s’est présentée, et depuis mars 2020, j’ai repris 6 hectares de vigne en location en Madiran et Pacherenc du Vic Bilh, sur les cépages tannat et petit manseng. Le tannat, c’est un cépage local bien adapté à nos conditions climatiques, à nos terroirs ici, qui sont divers, là on est sur des argilo-calcaires, mais on a aussi des argiles graveleuses, et des galets roulés. Et ce tannat, ma foi, il est parfaitement bien acclimaté à nos terroirs, à notre terroir du piémont-pyrénéen… On pratique ici les vendanges en vert, parce que la qualité est fonction du rendement et ce rendement doit être maîtrisé quand on veut faire des grands vins en Madiran, c’est 4 à 5 grappes par pied, une grappe par rameau…

L’équipe de tournage Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec au centre Denis Degache © Amélie Carré

Le tannat, un cépage autrefois pas mal assemblé avec le cabernet sauvignon, et même parfois masqué par celui-ci, et aujourd’hui : « effectivement on a développé au siècle dernier le cabernet franc et le cabernet sauvignon qu’on assemblait avec le tannat, car le tannat avait comme particularité de libérer trop de tannins… Aujourd’hui grâce à la maîtrise que nous avons de ce cépage, on parvient à faire des vins délicieux, 100% tannat, sur le fruit, sur la gourmandise… »

Côté Châteaux vous dresse aussi le portrait d’une famille emblématique la famille Laplace, avec François le père (et 3e génération de vigneron, associé avec ses 2 frères et sa soeur), Camille et Grégory, ses enfants, mais aussi Bastien un de ses neveux. Tous 4 exploitent le château d’Aydie, 80 hectares dans les Pyrénées-Atlantiques. Grégory va vous parler de cette période de taille de la vigne, une taille douce, et de ce cépage tannat, sur une parcelle de vignes qui ont 10 ans et qu’il va mener jusqu’à une quarantaine d’années, car « l’intérêt pour faire du bon vin c’est d’avoir de vieilles vignes. »

François Laplace va nous ouvrir les portes de ses chais à barriques et cuviers, où sont élevés déjà en blancs le Pacherenc du Vic Bilh en fut d’acacia, sur le cépage petit manseng, un vin liquoreux qui représente 15 % de la production du domaine, 60 000 bouteilles, aux arômes de fruits exotiques, ananas, pamplemousse, quand on le déguste jeune.

Ce Madiran 2017 qui va être mis en bouteille au mois d’avril, 15 % a été élevé durant les 18 premiers mois en futs de chêne, tout le reste étant élevé en cuve « pour mettre en avant l’aromatique du tannat: avec ce côté fruits noirs, fruits rouges, arômes de griottes… »,François Laplace château d’Aydie.

Quant à la jeune génération Laplace qui est à la manoeuvre désormais, Bastien Caubère-Laplace précise : « on essaie d’innover, d’amener notre plus, en gardant nos racines, mais en travaillant nos Madiran, en 100% tannat sur 2 cuvées; on peut les ouvrir maintenant comme se faire plaisir en les gardant entre 5 et 10 ans… Derrière on a aussi un 100% tannat en cuve béton pour avoir le fruit du tannat qui est en fait un vin et un jus bistronomique… On a  aussi créé d’autres cuvées qu’on a nommées la basse cour pour faiure aussi un petit clin d’oeil à l’agriculture environnante en Béarn… »

« Le fait qu’une nouvelle génération arrive, c’est donner une nouvelle image à travers les bouteilles mais aussi on continue comme chaque année à faire des événements au domaine, qu’on va développer tous les étés pour montrer à tout le monde qu’Aydie est un village où on peut se retrouver et partager de bons moments tous ensemble »…complète Camille Laplace, en charge de la partie administrative financière.

Loïc Dubourdieu, oenologue, responsable de la cave de Crouseilles © JPS

Petit détour par la cave coopérative de Crouseilles, avec Loïc Dubourdieu l’oenologue qui va nous servir de guide… « Voici le chai de nos Madiran, avec le 2019 en barrique, ce sont nos grands vins, nos châteaux, nos sélections de terroirs. On va élever ce vin en fût pendant une durée de 12 mois…. Avec le bois, on ne cherche pas à aromatiser mais plutôt à apporter de la complexité aromatique. On va travailler sur l’affinage de ces tannins qu’on a extrait durant ces macérations… On va apporter de la sucrosité au vin et le rendre plus gourmand. Avec le tannat, on obtient ces notes de fruits noirs et toujours de la fraîcheur, une certaine tension, ce qui en fiat des vins gourmands et accessibles… »

Un peu plus haut, nous rencontrons le président de la Cave au château de Crouseilles Paul Dabadie: « je vous souhaite la bienvenue à la cave et au château de Crouseilles qui réunissent 120 vignerons de la’appellation Madiran et Pachernec du Vic Bilh… » « L’appellation a eu un renouveau juste après guerre et la cave a été construite en 1950… On vient de fêter les 70 ans de notre cave. Et les vignerons ont eu l’opportunité de reprendre ce vieux château du XVIIIe siècle, ils l’ont rénové pour en faire un lieu d’accueil et de réception. »

Loïc Dubourdieu, oenologue et Paul Dabadie, président de la Cave © JPS

Aujourd’hui la gamme à la cave est très étoffée, « c’est l’avantage d’avoir plusieurs domaines, plusieurs terroirs… On a le pacherenc du vic Bilh sec élaboré avec du gros et petit manseng, du petit courbu, la ruffiac… Les Pacherenc doux sont toujours élaborés avec du petit manseng… » Et de déguster ensemble une belle bouteille de Prélude à l’Hivernal.

La Cave de Crouseilles représente environ la moitié de la production de l’appellation: « on vend 3 millions de bouteilles par an, beaucoup sur le marché français bien sûr, mais également partout en Europe », et ailleurs sur la planète.

Parmi les figures emblématiques de l’appellation, j’ai aussi souhaité rencontrer le pape de Madiran, Alain Brumont à la tête du château Montus à Castelneau-Rivière-Basse dans les Hautes-Pyrénées. « Je suis heureux de vous accueillir au château Montus. Sur le plan historique, il s’est passé énormément de choses sur 2 siècles, nous avons eu les Wisigots, les Romains, et puis nous avons eu une époque très intéressante l’époque napoléonienne :

« Ici dans ce château, il y a eu 3 frères, 3 généraux d’Empire, qui s’appelaient Nogues. Ces 3 généraux d’empire ont permis à château Montus d’être dégusté par Napoléon 1etr et Napoléon III », Alain Brumont du château Montus.

Alain Brumont va permettrre à Côté Châteaux de découvrir ce fabuleux château dans ses moindres recoins, qui accueille quelques 35 000 visiteurs à l’année, entre ses chambres d’hôtes décorées sur les thèmes de Bacchus et Dyonisos « ce qui lui donne un charme tout a fait original dans la région », et ses visites de chais.

La Cathédrale du Tannat avec Alain Brumont © JPS

Et de me faire découvrir ce que certains de mes confrères ont qualifié de « Cathédrale du Tannat », son immense chai à barriques, avec des barriques à en faire pâlir plus d’un maître de chai : « ici vous avez les 20 meilleurs tonneliers français et mondiaux, avec l’autrichien Stockinger ou le un grand tonnelier en Bigorre Ana. « Si vous voulez faire un grand vin, il faut savoir choisir ses barriques, le mérandier et le tonnelier. »

Petit saut au château Bouscassé dans le Gers à Maumusson-Laguian, « c’est là où je suis né, le berceau de la famille, où on est vigneron depuis 7 ou 8 générations ou même plus… », un château où Alain Brumont met un point d’honneur de goûter ses vins avec ses oenologues, tous les jours, pour voir leur évolution. Des oenologues fidèles à Alain Brumont comme Alain Dutil : « je suis arrivé en 1987 dans l’entreprise Brumont et j’ai eu l’honneur d’accompagner Alain pendant plus de 30 ans, j’ai pu assister à l’évolution et à l’explosion du château pendant les années 90 »  Alain Dutil, oenologue est en passe de donner le flambeau à une nouvelle génération dont fait partie Antoine Véry « la nouvelle génération pour les 40 ans à venir… »

Alain Brumont possède 85 hectares sur château Montus et 90 sur Bouscassé, il est très fier de me montrer ce terroir magnifique, magique,sur la « parcelle mythique de la Tyre », où il y a installé 4 grandes lettres blanches, rappelant quelque peu la colline d’Hollywood. Il faut dire que ce n’est pas du cinéma malgré tout c’est « la parcelle qui nous a donné le meilleur vin jusqu’à présent, le terroirr le plus haut de l’appellation, ici passait une rivière il y a 2,5 millions d’années qui nous a déposé ces galets ». Un topo assez incroyable qu’il me fait dans sa cabane perchée dans un arbre vieux de 250 ans. Alain Brumont n’est pas peu fier également de me dire « nous nous trouvons dans la première région gastronomique au monde qu’est le Sud-Ouest…avec le foie gras, le noir de Bigorre, la truffe ou encore le caviar… « Et quand nous recevons nos invités on veut leur faire percevoir la qualité de cette région. »

La fin de ce Côté Châteaux nous emmène du côté de Lembeye dans les Pyrénées-Atlantiques, à la rencontre du chef Steffan Cauchois du restaurant de la Tour, en compagnie bien sûr de Paul Dabadie, de la Cave de Crouseilles.

Le chef Steffan Cauchois avec Paul Dabadie © JPS

Vous vous en doutez, vous commencez à connaître la recette du succès de Côté Châteaux, c’est toujours de terminer par un accord met et vin de l’appellation. En l’occurence, le chef nous propose « un pigeonneau à la madirannaise, avec échalottes, vin cuit, raisins, foie gras, des chips de jambon de pays, un peu de chocolat, cacao, avec une sauce à base de la Folie du Roy ». Voilà et Paul Dabadiue de nous proposer un Crouseilles Côte Abeilles : « on est vraiment sur l’élégance, on n’a poas cherché de surextraction, on est vraiment sur des sélection de raisins très fruités, l’élégance de ce vin se mariera très très bien avec ce pigeonneau. »

Voilà un numéro tout en saveur de Côté Châteaux à voir le 1er février sur France 3 NOA dès 20h10. Carpe Diem.

Regardez ici Côté Châteaux N°20 Spécial Madiran réalisé par Jean-Pierre Stahl et Charles Rabréaud avec iPhone :