03 Juil

Régions.news #430 – Edition du vendredi 3 juillet 2020

La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.

Rendez-vous sur le Blog de Régions.news, Twitter et Facebook
Conception et rédaction : Patrick Damien

Télécharger Régions.news#430 en version pdf

Légende image. Imaginez une grande ferme sur le toit du pavillon 6 du parc des Expositions de Paris. Initié par la société Nature Urbaine, cette ferme urbaine de 14.000 m² qui produira à terme 300 kilos de fruits et de légumes de saison par jour, vient d’ouvrir ses portes. Deux techniques de cultures sont utilisées. La première, l’hydroponie, consiste à faire pousser les légumes dans un bac, sur un substrat de fibre de coco régulièrement irrigué par une solution nutritive. La seconde, l’aéroponie, est sans doute la plus emblématique des fermes urbaines les plus « high-tech » puisqu’il s’agit de colonnes verticales, de plusieurs mètres de haut, trouées et dans chaque trou est placée une plante, dont les racines sont aspergées d’eau et de solution nutritive, nuit et jour. (Photo : Stéphane Compoint).

#Alimentation

► « Plus les villes grandissent, plus les campagnes s’éloignent pour ceux qui vivent en leur centre. Je propose de rétablir la relation entre la ville et sa région, et d’introduire l’espace de production de nourriture dans la ville. L’Europe est pleine d’espaces inefficaces structurés par le béton, qui pourraient devenir productifs. Nombre de terrains pourraient être convertis en jardins, vergers, fermes communaux. Bien entendu, cela ne pourra jamais nourrir la ville dans sa totalité mais ça peut redonner aux gens accès à la nature », explique Carolyn Steel, l’architecte urbaniste britannique plaide pour une réorganisation de la ville à partir des besoins en alimentation dans son dernier livre paru en mars 2020, « Sitopia. How Food Can Save the World (« Sitopie. Comment la nourriture peut sauver le monde ». À lire aussi : Comment se mettre au vert quand on est citadin.

#RevueDActu [Consulter la ReVue d’actu quotidienne publiée sur le blog Régions FTV.]

► Le magasin de producteurs La belle campagne ouvrira ses portes le 7 juillet 2020 à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle). Ce sont trente-et-un agriculteurs lorrains qui se sont associés pour réaliser ce projet avec une règle stricte : tout est produit à moins de 70 km, et vendu par les agriculteurs eux-mêmes. La clientèle est surtout locale ou rurale. Ainsi pour s’ouvrir à une clientèle citadine, il faut s’adapter à leur mode de vie, autrement dit être ouvert tous les jours ou presque, y compris entre midi et deux, le samedi et le soir, en bref, se calquer sur les horaires de supermarchés. À lire : Circuits courts en Côte d’Or. Les producteurs s’interrogent sur l’avenir : « On se doutait bien qu’on ne garderait pas tous les clients ».

► La société Nielsen Concept implantée à Rezé (Loire-Atlantique), propose de transformer des conteneurs maritimes en abris pour les vélos et les trottinettes. « On s’est rendu compte que le premier besoin, ce n’était pas les pistes cyclables, c’était d’abord de quoi sécuriser son vélo mais aussi surtout un besoin de service autour de l’usage du vélo. La première demande était d’avoir la tranquillité d’esprit de retrouver son vélo. On a commencé à concevoir un espace sécurisé et du service attenant avec un espace de réparation, des compresseurs et des douches aussi pour les entreprises », explique Nicolas Salmon, co-fondateur de Nielsen Concept.

Légende image. Et si toute la politique économique de la ville d’Amsterdam s’inspirait de la « théorie du donut » ? Ce concept, défendu par Kate Raworth, économiste à Oxfam, schématise le développement économique idéal et durable pour respecter les limites naturelles. Il s’agit notamment pour une municipalité d’orienter ses investissements au strict nécessaire, en privilégiant l’économie circulaire, le recyclage et le partage d’énergie. « L’idée est de revoir notre façon de consommer et de produire, tout en favorisant la création de nouveaux emplois », résume Marieke van Doorninck, l’adjointe au maire de la capitale néerlandaise.

#Et_Maintenant

► « En économie, l’outil le plus puissant n’est pas l’argent, ni même l’algèbre. C’est un crayon. Parce qu’avec un crayon vous pouvez redessiner le monde. », explique Kate Raworth dans son livre « La Théorie du Donut, l’économie de demain en 7 principes », paru dans sa version française en novembre 2018. L’économiste britannique se livre à un détricotage des mythes qui fondent nos croyances économiques et guident nos politiques. Pourquoi le donut ? Parce que sa forme, en anneau, aide à se représenter ces buts. L’anneau représente un « espace juste et sûr pour l’humanité » où les besoins de tous sont satisfaits. Ils sont basés sur les douze besoins fondamentaux tels qu’ils sont décrits par les Nations unies (santé, éducation, nourriture, accès à l’eau…). Le cercle extérieur représente le « plafond écologique » à ne pas franchir si l’on veut assurer la soutenabilité des ressources naturelles. Les populations auxquelles on n’assure pas le minimum social se trouvent à l’intérieur du trou central.

► Kate Raworth explique dans un entretien sur le site Usbek & Rica : « Je suis pour l’économie régénérative par dessein. Passer d’une pensée linéaire à une pensée circulaire. Similaire au cercle du monde vivant. Et passer d’un système qui concentre les ressources produites dans les mains de 1 % de la population à un système distributif. Ce sont pour moi les deux dynamiques à mettre en place. Elles seraient accompagnées par l’extraordinaire transformation à l’œuvre dans les technologies : la blockchain, l’automatisation, l’imprimante 3D, les fablabs, le retour des communs, les entreprises sociales et collectives… »

#Ville

► La Smart City doit-elle se penser par les usages ? « Quand on regarde toutes les Apps censées simplifier la vie des citoyens du tri des déchets, à sa carte transport, à son parcours touristique… Aucune ne sont interopérables entre elles, les données quand on peut les récupérer sont peu exploitables et multiplient les interfaces numériques pour les citoyens d’un même territoire, explique Jérémie Nestel, directeur du territoire intelligent et de l’innovation de la Ville de Nevers. « Chaque maire adjoint a son application du cimetière connecté au prêt de livre du futur, le service public se morcelle en silo, et les expériences UX préparent à mon sens la privatisation du service public, incapable de se penser en globalité ». À lire aussi : À quoi ressemblera la Smart City de demain ?

#LiensVagabonds publiés par le site Métamedia.

► Facebook touché au portefeuille, de très gros annonceurs commencent à fuir. À retenir cette semaine : – Comment les médias de service public peuvent survivre à la guerre du streaming ; – Étude : mener une campagne de communication d’éducation aux médias numériques permettrait d’accroître la résilience des internautes face aux fake news aux États-Unis et en Inde ; – Aux États-Unis, un homme noir arrêté à tort à cause d’un logiciel de reconnaissance faciale ; – Une IA sexiste et raciste peut entraîner des arrestations injustifiées, moins de possibilités d’emploi ou même la mort. Pour y remédier, Il faut une prise de conscience de toute la société ; – Comment l’éco-conception web peut aider à lutter contre le changement climatique.

Pour s’abonner ou se désabonner écrire à ftv.info@francetv.fr.