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Régions.news #421 – Edition du vendredi 24 avril 2020

La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.

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Conception et rédaction : Patrick Damien

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Légende image. L’artiste Pony Wave a peint ces amoureux au temps du coronavirus sur un mur de Venice Beach, en Californie (Etats-Unis) avant le confinement décrété par le gouverneur de l’État pour faire face à la pandémie de Covid-19. (Photo : Mario Tama / Getty Images North America). Face à l’avancée du coronavirus, les street-artistes donnent à voir toute leur expressivité sur les murs de la planète. Voir le tour du monde des plus belles œuvres de street art face à la pandémie (réalisées avant confinement).

#RevueDActu [Consulter la ReVue d’actu quotidienne publiée sur le blog Régions FTV.]

► En janvier 2019, Arvieu, petite bourgade de moins de 800 habitants dans l’Aveyron, a ouvert une ZAN, zone d’activité numérique. Avec le haut-débit, l’espace de co-working, le fab-lab, le village est devenu le point de rendez-vous des makers et des travailleurs à distance. Un an après, cette commune près de Rodez est ainsi passée en 6 ans de 787 à 822 habitants. « J’habite au centre du village, je fais toutes mes courses à pied, tout en respectant les règles de sécurité sanitaire, confie un jeune entrepreneur. Boucher, boulanger, épicerie, tabac-presse, association de producteurs et plats à emporter des deux restaurants. On trouve de tout ici sans se déplacer. » Toute cette offre « résulte de la volonté d’équipes municipales successives qui ont misé sur le développement grâce aux services et aux commerces de proximité, aux circuits courts, et ont su jouer sur la complémentarité d’Internet et des réseaux sociaux, explique le maire de la commune depuis 2014, Ces choix s’avèrent judicieux pendant la période actuelle de confinement car près de 350 personnes peuvent vivre et travailler sur place. »

► On clique, on achète, on réceptionne. Une nouvelle habitude que l’on prend au fur et à mesure que le confinement dure. Les déplacements étant limités, il est parfois difficile pour certains de faire des courses alimentaires comme en zone rurale. C’est dans ce contexte que s’est lancé la plateforme Fibshop. Elle s’appuie sur 360 relais de journaux et bureaux de tabac en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire qui sont approvisionnés chaque jour par les commandes des habitants. « Le e-commerce fonctionne mais nous croyons à la relation humaine. On ré-humanise le e-commerce en quelque sorte, explique Edouard, logisticien de Fibshop. De la plateforme au commerçant, puis du commerçant au client, il y a un lien qui s’installe. Et le service est apprécié par les consommateurs. » Ainsi « On peut continuer à consommer local, dans des commerces de proximité qu’on a déjà l’habitude de fréquenter ». À lire : Confinement : la révolution des circuits courts en Provence-Alpes-Côte d’Azur

► Dans les rues d’un quartier de Washington (Etats-Unis), un petit robot blanc à six roues assure les livraisons d’une supérette locale, pour éviter tout contact entre les commerçants et les clients. Une flotte de 10 robots réalise entre 30 et 35 livraisons par jour dans un rayon d’un kilomètre et demi. Le tout à une vitesse de 6 km/h. Les robots sont capables de détecter des obstacles comme les piétons et de traverser les rues sans encombre.

Légende image. Un troupeau de chèvres profite des rues tranquilles près de Trinity Square, à Llandudno, au nord du Pays de Galles, le 31 mars. (Photo : Byrne Peter / PA Photos / ABACA). Avec le confinement, les animaux sont-ils partis à la conquête des villes ? « Cette plus forte présence des animaux est réversible : ils retourneront se cacher dès que les activités humaines reprendront », explique Magali Charmet, directrice régionale Île-de-France de l’Office français de la biodiversité. En Argentine, les otaries ont profité du confinement imposé aux humains pour prendre possession de la station balnéaire de Mar del Plata.

#Ville

► Les villes françaises ont perdu en densité humaine depuis un mois. De nombreux citadins ont préféré aller vivre leur confinement dans des zones moins peuplées. Cet exode, ajouté à la désertion des espaces publics par ceux qui sont restés, a eu pour effet d’encourager les animaux et les plantes à s’y exprimer comme jamais, preuve que le milieu urbain est capable d’accueillir la biodiversité. Mais voilà que le coronavirus vient perturber cette idée selon laquelle le verdissement des villes serait une solution et qu’il suffirait d’imiter la nature, pour se prémunir des dérèglements environnementaux. Ainsi la nature est-elle faite pour vivre en ville ?

#Transport

► Étudier les mécanismes de propagation des virus est crucial pour tenter de freiner les épidémies. Ces travaux peuvent parfois trouver des applications en dehors du champ médical. Ainsi la revue américaine Wired relate comment un modèle censé décrire la diffusion d’un virus pourrait être utilisé pour mettre fin aux embouteillages dans les grandes villes. Le 7 avril, une équipe de scientifiques d’Australie, des États-Unis et d’Iran ont publié dans la revue Nature les résultats de leur étude, menée dans six villes : Chicago, Londres, Melbourne, Montréal, Paris et Sydney. Les scientifiques se sont appuyés sur un modèle compartimental (SIR : sain, infecté et rétabli). Ce modèle permet d’estimer la vitesse de propagation d’un bouchon dans une ville donnée. A partir du pourcentage de voies qui bouchonnent les autorités peuvent imaginer un ajustement des feux de signalisation. Si les virus peuvent être stoppés grâce à des vaccins, ce n’est malheureusement pas le cas pour les embouteillages. A lire aussi : à Comprendre les bases des modèles mathématiques des épidémies et à Les mathématiques peuvent nous sauver des embouteillages.

#Climat

►  « Nous devons circonscrire le changement climatique tout autant que la pandémie », réclame Petteri Taalas, secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale. L’Organisation des Nations unies a demandé, mercredi 22 avril, aux pays de lutter contre le changement climatique avec la « même détermination » que contre la pandémie de Covid-19, les vagues de chaleur constituant depuis 2015 l’aléa météorologique le plus meurtrier. « Certes, le Covid-19 a provoqué une grave crise sanitaire et économique au plan mondial, mais si nous ne luttons pas contre le changement climatique, le bien-être humain, les écosystèmes et les économies pourraient être menacés pendant des siècles », a averti Petteri Taalas.

#LiensVagabonds publiés par le site Métamedia.

► Le COVID-19 dévaste aussi la plupart des médias. À retenir cette semaine : – La pandémie accélère l’automatisation robotique dans de nombreuses industries. Cela va-t-il mener à des changements permanents post-coronavirus ? ; – Rapport : comment l’Argentine, l’Allemagne, la Corée du Sud, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis évaluent l’info COVID-19 ; – Coronavirus : les 10 plus belles couvertures de magazine ; – Instagram aide les petits commerces et restaurants en introduisant de nouveaux stickers qui permettent aux utilisateurs de commander des repas et de faire des dons ; – Pourquoi des antennes 5G sont-elles vandalisées en Europe ?

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