10 Avr

ReVue d’actu de 11h11 – vendredi 10 avril 2020

La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.

#Ville

► « En chassant la nature de la ville, on l’a vidée de sa sociabilité ». Pour la philosophe Catherine Larrère professeure émérite à l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne, spécialiste des questions liées à la crise environnementale et coauteure avec Raphaël Larrère de « Penser et agir avec la nature : une pensée philosophique » (La Découverte, 2015)., les politiques urbaines doivent se fonder sur des règles de justice et de « sociabilité » et pas uniquement d’efficacité. Elle explique dans un entretien sur le site @lemondefr : « On ne peut pas isoler les éléments naturels qui nous intéressent, ni considérer la nature comme un objet qu’on introduit et enferme, il faut la laisser entrer en ville. On doit passer à une protection dynamique, et non statique, de la nature. L’essentiel n’est pas ce que la ville enferme, c’est sa capacité à se laisser traverser. D’où l’importance des trames vertes et bleues qui ne sont pas des lieux où on importe une nature exotique mais qui permettent à la nature d’entrer et de sortir, aux bêtes et végétaux de bouger. ». Légende image : A Nara (Japon), le 19 mars 2020. Jae C. Hong / AP.

► La diffusion très rapide du coronavirus à partir de Wuhan (Chine) par des connexions aériennes intercontinentales, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, illustre l’idée que la mondialisation facilite la pandémie. D’autres réflexions cherchent à relier cette diffusion à l’urbanisation planétaire et à ses différentes formes. Les foules denses de lieux typiquement urbains – comme les marchés ou les transports en commun – semblent avoir joué un rôle essentiel dans la diffusion initiale du Covid-19. À l’inverse, les images de villes vides, à l’arrêt, qui ont fait le tour du monde illustrent une suspension extraordinaire de l’urbanité et de ses logiques. La ville serait-elle alors doublement victime du Covid-19 : d’abord touchée par ses habitants puis dans ses logiques de fonctionnement ? Certains désignent la métropolisation, cette concentration toujours accrue de richesses et d’habitants dans les plus grandes villes, comme l’une des causes de la crise sanitaire actuelle. Un graphique du Financial Times représentant ce qui ressemble à une course des grandes régions urbaines, semble conforter cette idée. Lire la suite la tribune d’Éric Verdeil, Professeur de géographie et études urbaines, Sciences Po sur le site @FR_Conversation.

#Urbanisme

► Comment réconcilier la ville et la cité ? Dans son dernier ouvrage, Richard Sennett présente une réflexion sur l’urbanisme en ouvrant une double perspective, éthique et opérationnelle. Son approche interdisciplinaire, attentive aux expériences habitantes, défend l’exigence démocratique de retrouver la vie de la cité en accompagnant les transformations de la ville. Troisième volet de la trilogie de l’auteur explorant le rôle social de l’Homo faberBâtir et habiter s’attache à un acteur particulier de la fabrique de la ville, le constructeur d’espace qu’est l’urbaniste. Reprenant un certain nombre d’analyses développées dans ses ouvrages précédents, Les Tyrannies de l’intimité (1979), La Ville à vue d’œil (1992) ou encore La Chair et la pierre (2002), Richard Sennett les articule ici à un ensemble de propositions concrètes sur la manière ou plutôt les manières de faire la ville. Le grand mérite de cet ouvrage est de dépasser le stade du simple constat désabusé sur des aménagements urbains hasardeux et le devenir problématique des villes, pour se risquer à présenter « les moyens qui pourraient rapprocher la cité de la ville » (p. 227). Dans cette perspective, Sennett interroge le rôle de l’urbaniste à la lumière de la distinction bien connue entre la ville (forme spatiale éminemment matérielle) et la cité (les manières de vivre la ville et de la pratiquer, soit un ensemble d’usages et de représentations collectives). Lire le site de l’article sur le site @ Métropolitiques.

#Entreprise

► La crise du coronavirus va-t-elle améliorer l’image des GAFA ? La crise liée au coronavirus est-elle en train de modifier l’image des géants du numérique comme Google, Facebook, Twitter, Apple ou Amazon ?« Dans le chaos, les services en ligne apparaissent plus essentielsparticulièrement aux Etats-Unis, où le gouvernement est défaillant dans la gestion de crise, alors que, il y a encore deux mois, le débat portait sur l’idée de démanteler ces énormes plates-formes », estime Margaret O’Mara, historienne de la Silicon Valley, berceau de la tech américaine. C’est « la revanche des réseaux sociaux », a titré Le Parisien-Aujourd’hui en France en couverture, jeudi 2 avril. Le confinement est aussi l’heure de gloire de « l’économie à domicile » : l’e-commerce, la vidéo à la demande, les outils de télétravail… Lire la suite de l’article sur le site @lemondefr.

#Industrie

► Covid-19 : la mobilisation des makers français est sans précédent, il serait temps que l’État s’en rende compte. Depuis le début de la crise en France, la mobilisation des makers et fablabs contre le Covid-19 est sans précédent. Fort de son expérience d’une décennie en télétravail collaboratif et en fabrication distribuée le mouvement maker a pu se mobiliser très rapidement. Mais malgré les propositions du Réseau Français des Fablabs au Président de la République et au Ministre de la Santé, fablabs et makers doivent composer seuls avec les soignants et la société civile de proximité. Lire la chronique de Hugues Aubin (Vice-Président du Réseau Français des Fablabs) et EwenChardronnet (rédacteur en chef de Makery) sur la site @makeryfr

#Surveillance

► Le drone, outil incontournable des gendarmes pour surveiller plages et sentiers côtiers en Bretagne. Les drones survolent le littoral breton plus que jamais. Pour les forces de l’ordre, cet aéronef est devenu un outil incontournable de surveillance des bords de mer, alors que des arrêtés préfectoraux en interdisent l’accès. Dans le Finistère, la compagnie de gendarmerie de Brest est équipée grâce à la brigade des transports aériens de Guipavas, dont l’activité tourne actuellement au ralenti. Pour le commandant de la compagnie brestoise, le drone est une « aide précieuse » aux brigades terrestres. « C’est très visuel, c’est rapide et ça nous permet de contrôler des espaces isolés ou difficiles d’accès comme les falaises, les criques, les espaces dunaires… Le drone nous simplifie la vie. » Des associations s’inquiètent du déploiement de cette surveillance numérique sur les côtes mais aussi dans les grandes villes.@franceinfo.

#Géolocalisation

► Traçage numérique : « Une fois le Rubicon franchi, il sera trop tard ». Les libertés publiques abandonnées pour faire face à une menace ne sont pas nécessairement récupérées une fois la menace disparue, avertit le chercheur à l’institut Thomas More Cyrille Dalmont. Il explique que « la crise sanitaire mondiale que nous vivons actuellement, aussi grave soit-elle, n’explique pas tout et ne permet pas seule d’en arriver à cette «infamie numérique» que tous les médias et experts occidentaux ont condamnée en leur temps quand il s’agissait du «crédit social chinois». Nous vivons, depuis les années 1990, un insidieux mais permanent grignotage des libertés publiques et des droits fondamentaux, qui a vu se multiplier, sans réels garde-fous (ni résultats probants, il faut le rappeler), des politiques sécuritaires toujours plus restrictives des libertés fondamentales, au travers de multiples textes de loi contre, en vrac, le terrorisme, l’immigration de masse, le blanchiment d’argent et la fraude fiscale ou plus récemment les «fake news» et les «contenus haineux» sur Internet. » @Le_Figaro0

#Migration

► Voir cette carte qui présente une visualisation des migrations résidentielles des Français en 2016 suivant la catégorie socio-professionnelle et le sexe (n’hésitez pas à changer de catégorie avec le menu). Les données sont issues du recensement de la population et diffusées par l’INSEE. Pour établir ces cartes nous avons mis en œuvre une méthodologie développée par Waldo Tobler qui re-construit un champ vectoriel à partir de données de migrations et permet ainsi de visualiser les flux et les courants sous-jacents aux soldes migratoires observés. Cette méthode s’appuie sur la résolution d’une équation de poisson discrétisée (dans notre de cas de figure la discrétisation s’appuie sur des mailles de 2,5 km) qui permet de reconstruire un potentiel d’attractivité pour chacune des mailles à partir des soldes migratoires observés en chacune des communes françaises. @comeetie.

#Internet

► Confinement : comment Internet a tenu le choc. L’humour pour contrer l’angoisse de l’épidémie et l’ennui du confinement. Entre le démontage de deux fake news – sa spécialité depuis qu’il a lancé le site Hoaxbuster avec deux copains du lycée de Poitiers à la fin des années 1990 – Guillaume Brossard ironisait, dans un tweet du 19 mars, sur la routine des Parisiens confinés. « 9h30 : réveil/ 10h : Netflix/ 11h : marché, produits bios (NDLR : c’était avant l’interdiction) / 13h30 : répondre aux mails pros/ 13h35 : Netflix/ 14h30 : grand beau, balade en famille/ 18h30 : faire les devoirs/ 19h30 : apéro avec les potes/ 20h : applaudir les soignants/ 20h31 : Netflix », résumait-il. S’il épinglait ainsi la propension de certains à se promener bien plus que de raison, il soulignait aussi combien, pour beaucoup de Français interdits de sorties, la plateforme de streaming est devenue la compagne irremplaçable des longues journées à la maison. @LesEchos.

#MondeApres

► Un festival virtuel avec une consultation citoyenne pour inventer le monde d’après. Organisé par la Meute d’amour, le festival – L’Académie du monde d’après, déroulera les samedi 11 et dimanche 12 avril de 15h à 23h. Le festival sera accessible en direct sur Zoom, retransmis sur YouTube et Facebook. En parallèle du festival, une grande consultation citoyenne pour répondre à la question : « Crise Covid-19 : Comment inventer tous ensemble le monde d’après ? » Elle se déroulera du 11 avril au 25 mai sur la plateforme Make.org. @LADN_EU.