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Régions.news #418 – Edition du vendredi 3 avril 2020

La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.

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Conception et rédaction : Patrick Damien

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Légende image. Une rue de New York déserte en plein confinement, le 25 mars 2020. (Photo : Mary Altaffer / Ap / Sipa).

#RevueDActu [Consulter la ReVue d’actu quotidienne publiée sur le blog Régions FTV.]

► La crise du COVID-19 est une catastrophe pour de nombreux paysans qui ne peuvent plus vendre leurs produits sur les marchés ou aux restaurants. Les AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne) s’organisent pour leur venir en aide. Ainsi « le réseau des AMAP de Bourgogne-Franche-Comté a commencé à recenser les petits paysans qui n’ont plus de débouchés pour leurs produits à cause de l’épidémie de COVID-19 », explique Sylvie Rebillard-Chavanet, co-présidente de l’ AMAP à Dijon.

► Un peu partout dans la région des Hauts-de-France, des makers, passionnés d’outils numériques, inventifs et bricoleurs sont prêts à fabriquer, bénévolement, différents matériels utiles dans la lutte contre le coronavirus en utilisant leurs imprimantes 3D. Mais ce matériel était insuffisant pour répondre à la demande. Pour soutenir ce défi, ils ont contacté l’entreprise roubaisienne Dagoma qui a mis à leur disposition son parc d’imprimantes 3D. Aujourd’hui l’entreprise produit 14.000 visières de protection par semaine. L’objectif est de 20 000.

► Dans un lotissement de Ceyzériat (Ain), Marc, droniste habilité, a eu l’idée de filmer avec son drone ses voisins pour se rassurer sur la bonne santé de chacun et d’immortaliser ce confinement qui dure. « Au-delà du côté gadget, c’est vrai qu’on est parfois inquiets pour nos voisins. Il y a des célibataires qui se retrouvent seuls à la maison, ce n’est pas rien en ce moment. C’est rassurant de les voir d’en-haut », explique Marc. Il a obtenu l’autorisation de survol à la préfecture et il est passé par le groupe Facebook de son quartier pour savoir si personne ne s’y opposait.

► Puisque vous ne pouvez pas aller au concert, les artistes viennent chez nous, avec cette première édition du #festivalJeRestealaMaison. Un festival qui se déroulera sur Facebook du 1er au 7 avril partout en France. A l’heure où les festivals annulent leur édition 2020, ce festival virtuel à voir et à écouter depuis son canapé rassemble 95 chanteurs et musiciens qui se produisent depuis chez eux à tour de rôle entre 16h et 22h30. L’objectif est de garder le lien avec le public et continuer à diffuser leur musique.

► Le réalisateur Nantais Thomas Grandrémy tourne depuis décembre 2019 « Les Délivrés », un documentaire consacré au combat des livreurs à vélo pour de meilleures conditions de travail. Sans télétravail possible ni droit de retrait faute d’être salariés, ces travailleurs sont plus que jamais précarisés. La naissance et la structuration du collectifs de coursiers, les bikers, est le thème central du documentaire, Coproduit par France 3 Pays-de-la-Loire. « Dans ce documentaire, je ne cherche pas à filmer des syndicalistes expérimentés armés d’un discours implacable. Au contraire, c’est la prise de conscience, l’éveil politique et le passage à l’acte qui m’intéresse. », explique Thomas Grandrémy dans son Journal de Bord d’un Tournage.

Légende image. Un drone portant une plaque à code QR situé près d’une station de péage autoroutière à Shenzhen, (sud de la Chine), le 11 février 2020. C’est un système d’enregistrement par smartphone pour les véhicules revenant à Shenzhen destiné à prévenir du covid-19. Les conducteurs se font ainsi enregistrer sans contact. (Photo : Lai Li / Xinhua / AFP). À lire : Ce que dit le coronavirus de notre soumission à la surveillance : y aurait-il un point commun entre la gestion de la peste au XVIIème siècle et la quarantaine technologique de 2020 ?

#Géolocalisation

► Si la géolocalisation (backtracking) est au cœur de toutes les démarches numériques mises en place à travers le monde, le statut des données utilisées est, lui, tout à fait différent. En collectant des données agrégées et anonymisées, on peut déjà faire beaucoup pour comprendre les mouvements de population, modéliser la propagation de l’épidémie sur le territoire. C’est ce qui se passe en Allemagne ou encore en Autriche depuis le 18 mars. Cette stratégie a été mise en œuvre en France avec un partenariat entre l’opérateur Orange, l’Insee, l’AP-HP et les préfectures. Elle a permis de comprendre que 17 % des Parisiens avaient quitté la capitale à l’annonce du confinement. Orange collabore aussi sur un projet scientifique avec l’Inserm, là encore dans le respect du droit européen, assure le chercheur Inserm Eugenio Valdano, qui fait partie de l’équipe mobilisée : « Nous n’allons pas nous intéresser aux déplacements d’un individu particulier, en regardant comment il a bougé et où. Nous allons plutôt analyser des données quantitatives anonymisées qui rendent compte de la mobilité entre zones géographiques grâce à la localisation des antennes relais, qui font état du nombre de déplacements effectués d’un canton à l’autre en France. » A lire : – La France ira-t-elle plus loin dans la surveillance digitale ? ; – Les Français favorables à une application mobile pour combattre la pandémie, selon un sondage.

#LiensVagabonds publiés par le site Métamedia.

► La vie privée en ligne, l’autre victime du coronavirus ? À retenir cette semaine : Big Data contre pandémie – L’Europe se pose la question du traçage numérique de la population dans la lutte contre la pandémie du coronavirus et réclame les données des opérateurs téléphoniques, une approche qui a montré son succès notamment dans les pays d’Asie et en Israël. Orange a déjà rendu public l’exode de 1,2 millions de Franciliens et la France réfléchit à une « stratégie numérique d’identification des personnes ». Les télécoms diffusent des messages « restez chez vous »sur les smartphones de leurs clients. La CNIL a envoyé ses recommandations au gouvernement français, qui répond pour l’instant que ces méthodes ne sont pas « dans la culture française ». Voici une liste des approches data dans d’autres pays. Le coronavirus force les régulateurs à se décider : protection de la vie privée ou santé publique ?

#RestezChezVous

► Depuis le début du confinement, Nextdoor.com, réseau social ultra local qui met en relation les habitants d’un même quartier, voit bondir son nombre d’offres pour s’entraider entre voisins. Son nombre de membres actifs au quotidien bondir de 80% en un mois. Comme en Chine, puis en Europe, les foyers confinés se sont tournés vers les plateformes numériques pour garder le contact et se divertir. Nextdoor permet de son côté de rester en contact avec ceux que l’on ne croise plus dans la rue. « On s’aperçoit que la proximité est plus importante que tout en ce moment, explique la directrice exécutive du réseau. Nous avons besoin des personnes qui vivent près de chez nous ». La société basée à San Francisco couvre désormais 260.000 quartiers dans 11 pays.

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