14 Fév

ReVue d’actu de 11h11 – vendredi 14 février 2020

La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.

#Territoire

► 2020, la revanche des territoires ruraux ? « Galère ». C’est ce mot qui qualifie le plus sûrement la situation vécue chaque jour par des millions de Français ces deux derniers mois pour se déplacer dans les grandes villes, notamment en région parisienne. De quoi donner l’envie de partir vivre à la campagne ? Sauf que l’envie est déjà là ! Nul besoin d’une telle période de grève des transports : selon une enquête IFOP d’avril 2019, 81 % des Français estiment que la vie à la campagne correspond au mode de vie idéal. Si la plupart d’entre nous ne vont pas plus loin que de formuler un vague souhait, nombre de nos concitoyens formulent des projets plus concrets, voire décident de changer de vie. Pour le meilleur ou pour le pire parfois, la vie fantasmée du retour à la nature pour un urbain pouvant s’avérer éloignée de la réalité du monde rural. Lire la suite de l’article sur le site @FR_Conversation. Légende image : Bien que le phénomène de métropolisation reste largement encouragé par les pouvoirs publics, installer une entreprise dans un territoire rural présente de nombreux avantages. Pxhere.

#Ville

► Végétaliser la ville : ni une mode de bobo, ni un sujet déco, mais de vrais enjeux. Plantes, arbustes et végétaux fleurissent dans tous les programmes des candidats aux élections municipales de mars. Mais au-delà des effets d’annonce, la végétalisation des villes est un véritable enjeu pour les citoyens. En 2015 un article publié dans la revue Scientfic Reports mettait en avant les bienfaits des arbres en ville. En 2013, une autre étude canadienne avait déjà montré les liens entre la présence d’espaces verts et la bonne santé mentale des individus. En juillet 2019, des chercheurs australiens sont également arrivés à la conclusion que les arbres en milieu urbain engendraient une réduction des risques de troubles psychologiques. @LADN_EU

#Santé

 Près de 3,8 millions de Français vivent dans un désert médical. Le « désert médical » français n’en finit pas de s’étendre. En 2018, près de 3,8 millions de Français vivaient dans une zone sous-dotée en médecins généralistes (soit 5,7 % de la population), contre 2,5 millions (3,8 % de la population) quatre ans plus tôt. Ce sont donc près de 1,3 million de Français supplémentaires qui ont rencontré des difficultés d’accès aux soins au cours de cette période, selon une étude publiée vendredi 14 février par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), rattachée au ministère des solidarités et de la santé. Les causes de cette dégradation sont connues : une demande de soins en hausse et un temps médical disponible en baisse, les départs à la retraite de généralistes n’étant pas compensés par de nouvelles installations, en raison notamment de numerus clausus limitant le nombre de médecins formés « particulièrement faibles » dans les années 1990. @lemondefr.

► Un robot réussit une opération de « super-microchirurgie ». Les robots ont déjà depuis quelque temps poussé les portes des salles d’opération. Aide à la pose de prothèses jusqu’à l’ablation de tumeurs dans des zones difficiles d’accès, ils se révèlent être des assistants de choix auprès des chirurgiens. La robotique chirurgicale a encore passé un cap cette semaine : des chercheurs du CHU de Maastricht et de l’Université technologique d’Eindhoven ont rapporté le 11 février dans rapportée dans la revue Nature une expérience réussie de « super-microchirurgie » sur des humains. Autrement dit, un robot a réussi une chirurgie sur des vaisseaux de 0,3 à 0,8 millimètres. Essayez de bouger votre doigt, ne serait-ce d’un millimètre, sans rater le coche, et vous aurez une idée de la prouesse. @usbeketrica.

#Santé

► Au Canada, une startup traque le coronavirus grâce à l’intelligence artificielle. Sur les rives du lac Ontario, une startup canadienne a été l’une des premières à lancer l’alerte concernant le risque d’épidémie de pneumonie partie de Wuhan, en Chine. Son secret ? L’intelligence artificielle. Basée à Toronto, BlueDot a développé un algorithme qui passe en revue des centaines de milliers d’articles de presse chaque jour et des données du trafic aérien afin de détecter et suivre les risques de propagation de maladies infectieuses. Dans le cas du nouveau coronavirus chinois, BlueDot a envoyé à ses clients des alertes dès le 31 décembre, soit quelques jours avant les premières communications officielles des grandes agences de santé publique. Elle a aussi correctement prédit dans quels pays le virus risquait de se propager. « Ce que nous essayons de faire, c’est de repousser les limites de l’utilisation et l’analyse des données et de la technologie afin d’aller plus vite », explique, dans un entretien à l’AFP, Kamran Khan, le fondateur et PDG de BlueDot. « Face à une épidémie, la gestion du temps est essentielle ». @FrenchWeb.

#Environnement

► Cette start-up veut planter un milliard d’arbres à l’aide de drones. Lutter contre la déforestation en utilisant des drones. C’est le projet surprenant de la start-up canadienne Flash Forest qui veut utiliser des aéronefs sans pilote pour résoudre ce problème écologique majeur. Concrètement, la société entend planter un milliard d’arbres d’ici 2030 grâce à ses drones spécialisés. Un objectif très difficile à atteindre avec les techniques de plantation actuelle mais qui serait tout à fait envisageable en ayant recours à cette technologie. Leur méthode serait ainsi dix fois plus rapide et 20 % moins chère que pour les plantations d’arbres classiques. Interrogé par Digital Trends, Cameron Jones, cofondateur de Flash Forest est revenu sur cette ambition : « Nous utilisons des drones pour planter des arbres, car il s’agit d’une solution rapide et évolutive pour faire face à la déforestation et au changement climatique. Nous sommes actuellement en mesure de planter nos gousses de graines pré-germées à raison d’un par seconde, et nous prévoyons pouvoir planter jusqu’à 20 000 gousses par drone par jour. » La société veut planter un milliard d’arbres avant 2028. @pressecitron.

► Revue de liens : – Des drones bombardiers de graines (@franceinter) ; – Ces drones plantent 100 000 arbres par jour pour sauver les mangroves (@usbeketrica) ; – Des drones pour replanter les forêts dévastées (Futura-Sciences) ; – L’Ethiopie va planter 4 milliards d’arbres pour lutter contre le réchauffement climatique (@Sciences_Avenir).

#Climat

► Les 150 citoyens de la convention pour le climat esquissent leur vision de la France en 2030. Au cours de leur cinquième week-end de travail, du 7 au 9 février, les 150 membres de la Convention citoyenne pour la transition écologique ont finalisé les propositions de leurs groupes de travail thématiques – se loger, se déplacer, se nourrir, consommer, produire-travailler. Les propositions devront être amendées, débattues et votées, avant leur remise à l’exécutif, le 4 avril. Une dernière ligne droite qui conclura six mois d’une expérience de démocratie participative inédite. @lemondefr.

#Travail

► Modérateurs Facebook, entraîneurs d’algorithmes, chauffeurs Uber Eats… Le quotidien de ces travailleurs de l’ombre n’est pas réjouissant. Armés d’un identifiant, d’un ordinateur ou d’un vélo, ils se connectent pour répéter à la chaîne, dans des conditions très précaires, une succession de tâches dictées, bien souvent, par les plateformes du net. La série documentaire « Invisibles – les travailleurs du Clic », disponible depuis le 12 février sur le site de France.tv Slash. Réalisée par Henri Poulain cette série en 4 épisodes nous plonge dans la vie de ces travailleurs du clic. Présentés comme les esclaves des temps modernes assujettis au rythme de travail décousu de leurs employeurs. « Le plus grand tour de passe-passe de ces plateformes, c’est d’une part de faire croire aux consommateurs et aux usagers qu’il y a des processus automatiques, des algorithmes, partout, alors que très souvent, ce sont des tâches réalisées à la main, et de l’autre, de faire croire aux travailleurs que ce qu’ils réalisent n’est pas un vrai travail, mais un ‘job’, un ‘gig’, quelque chose de transitoire et éphémère qui à terme va disparaître. C’est un vrai tour de passe-passe d’annoncer la fin du travail humain alors que le travail humain est partout », affirme Antonio Casilli, professeur de sociologie à Télécom Paris. À lire l’entretien d’Antonio Casilli sur le site @Metamedia : « Invisibles », le docu qui donne la parole aux travailleurs du clic.

► N’oubliez pas que derrière nos écrans se cache un nouveau prolétariat. Pour la Saint-Valentin, les livreurs et livreuses de Deliveroo appellent au boycott de l’entreprise sur une initiative du collectif des livreurs autonomes parisiens (CLAP). Cela fait longtemps que les livreurs et chauffeurs sont engagés dans des bras de fer avec ces grandes entreprises qui les rémunèrent à la tâche et non à l’heure, en jouant sur le fait que leur statut est celui d’auto-entrepreneurs et non de salariés. Le CLAP demande une prise en charge minimum de 5 euros, une couverture sociale et la prise en compte des frais assumés par les livreurs. On sait bien, de façon plus ou moins consciente, au gré des reportages, que ces jeunes constituent un nouveau prolétariat, marqué par des régressions par rapport à ce que la classe ouvrière avait réussi à gagner au XXe siècle, comme la fin du paiement à la tâche et des protections sociales. Et pourtant, ce n’est que la partie visible, celle que l’on croise dans les rues des villes, la partie que l’on salue, à qui l’on donne un pourboire. @slatefr