11 Fév

ReVue d’actu de 11h11 – mardi 11 février 2020

La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.

#Energie

► Publié le 5 février par deux groupes de réflexion respectivement allemand et britannique, une étude annonce que « les émissions de gaz à effet de serre issues des centrales produisant de l’électricité dans l’Union européenne ont diminué plus fortement en 2019 qu’au cours de n’importe quelle année depuis au moins 1990 ». Ainsi dans l’U.E., les centrales éoliennes et solaires ont, pour la première fois en 2019, produit plus d’électricité que les centrales à charbon. @usbeketrica. Photo de Dieter_G via Pixabay (CC).

#Ville

► En octobre 2017, Sidewalk Labs,  a remporté l’appel d’offres pour transformer la friche portuaire de Quayside au sud de Toronto, en quartier futuriste piloté par les technologies et les données numériques. Parmi les innovations proposées par Google : les feux tricolores intelligents pour s’adapter au trafic routier en temps réel, les pistes cyclables chauffées en hiver pour éviter qu’elles ne soient ensevelies sous la neige, le réseau souterrain de robots assurant la distribution des colis et la gestion des déchets, ou encore les immeubles dotés d’abris imperméables se déployant automatiquement lors d’intempéries. Mais le projet soulève d’immenses inquiétudes concernant la collecte et l’utilisation des données des résidents. Après avoir donné un accord de principe le 31 octobre 2019, les autorités locales décideront de poursuivre ou d’arrêter le projet le 31 mars prochain. Lire l’article de Jean Haëntjens, économiste-urbaniste, spécialiste des stratégies urbaines, La « Google City » à Toronto, c’est grave docteur ?, sur le site de @FrenchWeb.

#Surveillance

► La safe city devant le tribunal administratif de Marseille. La safe city, déclinaison sécuritaire de la smart city est venue à la barre du tribunal administratif de Marseille. En cause, la mise en place de la vidéosurveillance automatisée par la ville, qui a lancé par ailleurs son « observatoire Big data de la tranquillité ». Une requête en référé a été déposée le 17 janvier par la Quadrature du net et la Ligue des droits de l’homme contre ce dispositif déjà en test. Mais les juges l’ont rejetée le 7 février, sans se prononcer sur le fond de l’affaire, considérant qu’elle n’était pas recevable puisqu’ils n’avaient pas de « décision administrative » à suspendre. Pour les associations plaignantes, qui attaquent pour la première fois ce type de dispositif, il s’agit là de mettre en place de « nouvelles technologies de surveillance » dans l’espace public qui, pour l’essentiel, relèvent d’une « surveillance biométrique généralisée : détection de comportements anormaux, suivi de silhouettes ou d’individus, captations sonores… » @Lagazettefr

#Données

► Données de consommation des compteurs Linky : la Cnil met en demeure Engie et EDF pour non-respect de certaines exigences. La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), gendarme français de la protection des données, a annoncé mardi 11 février avoir mis en demeure les groupes d’énergie EDF et Engie, leur donnant trois mois pour mettre en conformité la manière dont ils gèrent la collecte des informations personnelles des consommateurs par les compteurs communicants Linky. Les deux groupes sont mis en demeure « en raison du non-respect de certaines des exigences relatives au recueil du consentement à la collecte des données de consommation issues des compteurs communicants Linky, ainsi que pour une durée de conservation excessive des données de consommation » » précise le communiqué du gendarme français des données personnelles. @franceinfo.

#Automatisation

► « Qui travaillera demain ? » Les robots ou les humains ? Automatisation, plates-formes numériques, ­intelligence artificielle… Dans cet univers en profonde mutation, verra-t-on encore des hommes et des femmes à l’ouvrage ? Quatre intervenants de la conférence organisée par Le Monde et Courrier international avec Thecamp, tentent de répondre à la question. « De même, une ville, un territoire, une puissance publique, peuvent-ils encore décider de leur politique d’aménagement du territoire lorsque des résidences sont transformées en hôtels collaboratifs (Airbnb), des petites routes en autoroutes ou des trottoirs en couloirs à trottinettes (Waze, Google Maps, Uber, Lime) par le jeu d’une simple application qui transforme l’air de rien l’usage d’une infrastructure physique sans la modifier elle-même ? Pourra-t-on demain maintenir des mécaniques collectives et solidaires, lorsqu’on ira éduquer ses enfants sur un MOOC californien ou se faire soigner par une plate-forme de santé chinoise ? », explique Benoît Thieulin est le fondateur de l’agence d’innovation numérique La Netscouade, et ancien président du Conseil national du numérique. @lemondefr.

#Entreprise

► « À l’avenir, des robots postuleront pour nous à des offres d’emploi ». « Nous avons une technologie qui va permettre de diffuser des offres d’emploi de manière ciblée, afin d’améliorer ce qui existe déjà en matière de recrutement en ligne, explique Fariha Shah, co-fondatrice de Golden Bees. Notre solution permet de toucher tous les internautes de manière intelligente. » Grâce aux datas, Golden Bees devine votre profil, et les opportunités professionnelles qui devraient vous correspondre. @Le_Figaro.

#IA

► De Butler à McEvan: intelligence artificielle, nouvelle barbarie? Chronique de Mathieu Laine. De Erewhon ou De l’autre côté des montagnes, la dystopie de Samuel Butler publiée en 1872, jusqu’à Une machine comme moi de Ian McEwan, récemment publié chez Gallimard, avec une traduction de France Camus-Pichon, la littérature britannique s’est distinguée par sa capacité à soulever et traiter un sujet dont l’actualité est chaque jour plus brûlante: avec le développement accéléré de l’intelligence des objets, basculons-nous dans la barbarie ? Dans Erewhon, anagramme de «nowhere» (nulle part), le héros de ce nouveau voyage de Gulliver observe les hommes après s’être longuement mis à distance. À la manière d’Usbek et Rica portant un regard neuf sur la France des années 1712-1720 dans les Lettres persanes de Montesquieu, il découvre un monde ayant interdit toute évolution technologique de peur de voir la machine l’emporter sur l’homme au point de le supplanter  «car l’homme, pour le moment, croit que c’est son intérêt qu’il poursuit, et il dépense une somme incalculable de temps et de labeur et d’intelligence à perfectionner davantage chaque jour la race des machines. Déjà il a réussi à faire bien des choses qui autrefois auraient passé pour irréalisables, et il semble qu’il n’y ait aucune limite au résultat que peuvent amener des perfectionnements accumulés, si nous laissons les machines descendre en se modifiant de génération en génération. » Lire la suite de la chronique sur le site @LesEchos

#Informatique

► L’avenir de l’informatique sera biologique. Entre 2014 et 2019 aux États-Unis, les investissements dans les start-ups de l’informatique quantique sont passés de 55 à 434 millions d’euros. L’enjeu est d’utiliser la mécanique quantique pour fabriquer des processeurs infiniment plus puissants. En plus de l’informatique quantique, l’entreprise américaine Intel développe des puces neuromorphiques. Inspirées par le fonctionnement du système nerveux humain, elles disposent de capacités de calcul et d’apprentissage considérables. L’entreprise Catalog stocke quant à elle nos données sur de l’ADN et sa technologie ne nécessite pas de refroidissement. Ainsi l’entreprise utilise des machines qui «impriment» des séquences de molécules synthétiques représentant des données (texte, photo, son, vidéo) sous la formes de brins d’ADN. Le biomimétisme nous tend les bras. @koriifr

#Commerce

► Uber Eats et Deliveroo à la conquête des petites villes françaises. Amir (son prénom a été modifié à sa demande) nous invite à bord de sa 206. Entre les sièges bébé fixés sur la banquette arrière sont posés deux sacs isothermes. Après une faillite, ce pizzaïolo s’est transformé en livreur pour Uber Eats et Deliveroo à Blois (Loir-et-Cher). En ce midi pluvieux, il s’en va déposer un taco poulet pour 4,30 euros la course. « C’est en attendant mieux. J’espère devenir grutier. » Depuis 2019, les deux principales plates-formes de livraison de repas bataillent dans la cité royale. Elles opèrent chacune sur vingt-sept restaurants, souvent les mêmes enseignes. Uber se targue de disposer d’une armada de quarante-cinq livreurs, contre quinze pour Deliveroo. Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais), Saint-Lô (Manche), Château-Thierry (Aisne), Granville (Manche)… Chaque semaine, de nouvelles villes de l’Hexagone, petites et moyennes, sont conquises. « Aujourd’hui, nous couvrons 50 % de la population française, soit 34 millions de personnes, et nous sommes présents dans 180 agglomérations », explique-t-on chez Uber Eats. Deliveroo, de son côté, affiche une cinquantaine d’agglomérations au compteur. @lemondefr

#JeuVidéo

► Le journaliste Antoine Tricot s’interroge, sur France Culture de l’évolution du jeu vidéo, de loisir marginal à poids lourd de l’industrie culturelle. « Il est temps de regarder le jeu vidéo comme un objet culturel normal, avec ses bons et ses mauvais côtés. » Pour Antoine Tricot, cela veut dire explorer les multiples dimensions d’un art devenu industrie, un loisir diabolisé et pourtant mainstream, une pratique culturelle désormais professionnalisée et un secteur économique à part entière. Les jeux vidéo, c’est la vie !, série documentaire d’Antoine Tricot, réalisée par Rafik Zenine pour La Série documentaire (4 x 53 min), sur France Culture et les plates-formes de podcasts à la demande. @lemondefr.