24 Jan

Régions.news #408 – Edition du vendredi 24 janvier 2020

La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.

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Conception et rédaction : Patrick Damien

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Légende image. Morceau de banquise et pingouins en Arctique. (Photo : David Merron / Getty Images). À lire : Des constats faits, passons aux solutions. Tribune de Jean Peyrelevade, économiste, avec Michel Destot, ancien maire de Grenoble. Les auteurs plaident pour un Commissariat scientifique pour le climat.

#RevueDActu [Consulter la ReVue d’actu quotidienne publiée sur le blog Régions FTV.]

► La ville « essaye de passer du noir au vert », explique le maire de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais). Trente ans après la fermeture de la mine de charbon, cette commune de 7 000 habitants est devenue un laboratoire de la transition écologique. Ce changement est impulsé par le maire, Jean-François Caron, qui termine son troisième mandat. Même l’église est mise à contribution : son toit, recouvert de panneaux solaires, permet à la ville de revendre de l’électricité, et ramène « à peu près 5 000 euros par an dans le budget municipal », détaille l’édile. Les habitants sont incités à participer à la transition et ils ont pu prendre des parts dans la société chargée d’équiper en panneaux solaires tous les bâtiments municipaux. Dans le village, chaque logement social qui sort de terre doit respecter des normes écologiques. La transition écologique gagne également les agriculteurs. Sur quinze exploitations, cinq sont passées au bio.

► Chatillon-Coligny (Loiret) est un parfait exemple de désert médical. Avec ses 1 900 habitants, il n’y a plus de médecins dans la commune. Le premier cabinet est à 20 kilomètres environ. Depuis quelques mois, le bourg a tenté d’attirer des médecins, mais rien n’y fait. Même quand elle propose un logement à disposition. La seule solution ? Un cabinet de télémédecine. En un an, il y a déjà eu 1 000 consultations. Isabelle Palson, infirmière, réalise les opérations à l’aide d’un médecin : « Tout est connecté, et du coup, je suis ‘les mains du médecin’ (…) il y a certaines limites, notamment quand il faut faire des examens approfondis ». Ainsi, les gens se sentent abandonnés. Pour toute la région Centre-Val-de-Loire, il n’y a que 66 médecins pour 100 000 habitants. La France a perdu 6 500 médecins en huit ans. Revue de liens : – Un grenelle de la santé prévu dans le Loir-et-Cher pour 2020 ; – Faut-il salarier les médecins pour lutter contre les déserts médicaux ? Exemples des départements de la Corrèze et des Côtes-d’Armor

► Depuis l’annonce de l’arrêt du projet d’aéroport en 2018, les occupants de la ZAD de Notre-Dame des Landes (Loire-Atlantique) souhaitent désormais pérenniser leurs projets d’habitation ou d’agriculture. « Il y a tout un tas d’activités agricoles mais aussi liées à la vie quotidienne, par exemple à l’organisation d’assemblées. Il y a une rotation des taches, que l’on apprend. La ZAD est aussi un lieu de transmission, d’apprentissage », explique Basile, paysans sur la ZAD. Pour régulariser la situation des agriculteurs historiques et zadistes, des baux de fermage leur ont été proposés, mais de nombreuses situations restent teintées d’incertitudes. « Nous pensons qu’il peut y avoir des mutualisations de pratiques, qu’il peut y avoir entre ceux qu’on appelle les agriculteurs historiques, et ceux qui sont désireux de trouver de nouveaux modes agricoles, des formes de coopération. On peut tirer parti des expériences des uns et des autres », explique Claude d’Harcourt, le prefet.

Légende image.  Quelques tours du quartier d’affaire de la Défense (Hauts-de-Seine) par une après-midi de janvier. (Photo : padam92). Des feux qui passent au rouge, quand les voitures roulent trop vite. Des lumières qui s’allument sur le trottoir d’en face, quand les piétons traversent. Des flèches qui s’éclairent sur le bitume de la chaussée, quand les automobilistes s’approchent des carrefours. À partir de l’été prochain, le boulevard circulaire de La Défense, qui enserre le quartier d’affaires, va devenir la route urbaine du futur, véritable préfiguration de la ville connectée. « L’idée est d’identifier, sur une période assez longue, le trafic routier sur le boulevard circulaire pour avoir une capacité de prédiction », explique Charles Chemama, directeur adjoint des mobilités au conseil départemental des Hauts-de-Seine.

#Santé

► Dans les Alpes-Maritimes, comme beaucoup de parents, Natacha Didier a été confrontée à des enfants qui ne veulent pas lâcher leurs écrans. Elle a imaginé la « boite à limites », un kit éducatif composé de magnets à mettre sur le frigo de la cuisine. Ces outils permettent de définir avec l’enfant des moments précis et limités où ils peuvent utiliser les écrans. Comment est né le projet ?  « J’ai commencé par faire un système de tickets, les enfants avaient droit à 3 tickets de 30 minutes par semaine. On chronométrait le temps passé sur la tablette avec le minuteur de la cuisine. Ça a marché tout de suite. C’est entré dans les habitudes et ils ont arrêté de me solliciter constamment », explique la maman. Pour financer son projet, Natacha a lancé une campagne de financement participatif. En un mois, elle récolte les 4 000€ dont elle a besoin.

► Les enfants entre trois ans et demi et six ans et demi passent 75 minutes par jour devant un écran. C’est l’une des conclusions de l’étude menée par Manon Collet, médecin généraliste et publiée par l’agence Santé publique France, le 14 janvier. L’étude montre que les enfants exposés aux écrans le matin avant d’aller à l’école multiplient les risques de développer des troubles du langage, du sommeil, de repli sur soi, etc. Des dizaines d’études sur les conséquences des écrans pour les jeunes enfants ont déjà été publiées, notamment aux États-Unis ou au Canada. En France, l’Académie des sciences a rendu un avis sur le sujet en 2013 et un autre plus récent en 2019 (Appel à une vigilance raisonnée sur les technologies numériques).

#Robotique

► Des scientifiques des universités du Vermont (UMV) et de Tufts, aux États-Unis, ont réussi à créer, en combinant un programme informatique et des cellules de grenouilles des « xenobots ». Mesurant quelques millimètres de large, ces organismes vivants et programmables sont, pour l’instant, capables d’effectuer uniquement des actions basiques comme se déplacer, pousser de petits objets et se régénérer après avoir été blessés. « Il s’agit de nouvelles machines vivantes, affirme Josh Bongard, informaticien en robotique. Il ne s’agit ni de robots traditionnels ni d’une espèce animale connue, mais d’une nouvelle catégorie d’artefact : un organisme vivant et programmable ». « Nous pouvons imaginer de nombreuses applications pour ces robots vivants : détecter des matériaux dangereux ou radioactifs, récupérer les microplastiques présents dans les océans ou encore voyager à l’intérieur du corps humain afin de nettoyer les artères », explique Michael Levin, directeur du Centre de biologie de Tufts.

#LiensVagabonds publiés par le site Métamedia.

► Netflix accélère en France. À retenir cette semaine : – La Commission Européenne envisage d’interdire la reconnaissance faciale (livre blanc) ; – Facebook a contribué à décimer l’industrie des médias, mais souhaite que les journalistes fassent leur travail ; – Ce qu’il faut savoir en 2020 sur la 5G ; – Le deek fake s’industrialise et se commercialise ; – Blockchain : où sont passés les 340 millions de l’Union européenne ?

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