03 Jan

Régions.news #405 – Edition du vendredi 3 janvier 2020

La ville dans la transformation digitale et la transition écologique. « Le XIXème siècle était un siècle d’Empires ; le XXème siècle, celui des États-Nations. Le XXIème siècle sera un siècle des villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-unis) en 2009.

Rendez-vous sur le Blog de Régions.news, Twitter et Facebook
Conception et rédaction : Patrick Damien

Télécharger Régions.news#405 en version pdf

Légende image. Les bords de Seine à Courbevoie vues du pont de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), le dernier jour de l’année 2019. Photo : @padam92

Régions.news vous présente ses meilleurs vœux pour 2020

#Environnement

► « La Seine a de la chance, écrivait Jacques Prévert. Elle n’a pas de soucis, elle se la coule douce, le jour comme la nuit ». Mais la réalité est tout autre. À Paris, un mouvement de contestation s’est formé au printemps à l’annonce de la construction sur le fleuve de trois passerelles commerciales, financées par le privé. L’association La Seine n’est pas à vendre, créée en juin 2018 à l’initiative d’un collectif de personnalités du monde de l’architecture, a obtenu une première victoire fin novembre avec l’annonce d’un « réexamen » de ces projets contestés. Lire l’article « Faut-il reconnaître la Seine comme une entité vivante ? » sur le site @usbeketrica.

#RevueDActu [Consulter la ReVue d’actu quotidienne publiée sur le blog Régions FTV.]

► Aux pieds des Vosges, la petite commune d’Ungersheim, 2 000 habitants, se veut être un laboratoire d’initiatives écologiques. Le maire se souvient : « Au début des années 2 000, nous avons installé un chauffage thermique solaire sur le toit de la piscine municipale. Le début de l’aventure… » Dès lors, la réduction des émissions de carbone a tourné à l’obsession: bâtiments municipaux chauffés au bois, éclairage public avec des  LED (Light-Emitting Diode ou diode électroluminescente), et mise à disposition d’une calèche pour raccompagner chez eux les écoliers dès que la cloche sonne la fin de journée. Mais c’est à la périphérie du village que la mairie a inauguré en 2012 une centrale photovoltaïque, la plus grande d’Alsace, inaugurée en 2012 sur le sol d’une ancienne mine de potasse. La centrale assure en production normale les besoins électriques d’environ 8 000 personnes, hors chauffage. En Alsace, le village d’Ungersheim se veut le plus écologique de France.

► Dans un petit atelier à Draguignan (Var), Maud confectionne des vêtements avec un tissu à base de fibres métalliques. « Les ondes diffusées par le téléphone portable vont être coupées par ce tissu, c’est ce que l’on appelle un tissu de blindage », explique-t-elle. Ainsi ces vêtements anti-ondes doivent être une protection pour les mères enceintes. Selon Laetitia Trisconnia, sage-femme spécialisée, en santé environnementale « les ondes sont invisibles mais présentes partout, on sait qu’il y a un risque mais il n’est pas encore précis ».

#Energie

► Alternative aux batteries dont le recyclage est loin d’être assuré, la pile à combustible, est l’une des solutions pour la transition énergétique. Cette technique, déjà utilisée pour les voitures et les vélos, le sera désormais pour les besoins industriels puisque qu’Hydrogène de France (HDF) vient d’annoncer la construction, dans la métropole bordelaise, de la première usine au monde de fabrication en série de piles à hydrogène de forte puissance. Cette usine qui va couter 15 millions d’Euros, sera capable de produire l’équivalent de 50 MW par an.

Légende image. Oslo, capitale de la Norvége, est l’une des villes les plus écologiques du monde par rapport à sa manière d’impliquer ses habitants. D’ailleurs, ils sont 85% à se déplacer à pieds, à vélo ou en transports en commun. Tout comme à Reykjavík  (Islande), les transports sont ultra-propres, car motorisés « hydro-électriquement ». Péage urbain, chauffage avec des déchets… est le plan d’Oslo pour ne plus émettre de CO2. (Photo : Oliver Cole / Unsplash). A lire : Les dix 10 reportages qui ont exploré le futur autour du monde en 2019, sur le site Usbek & Rica.

#Ville

► « Les villes et les acteurs du numérique doivent trouver un terrain d’entente », plaide Simon Chignard, conseiller stratégique à Etalab, organisme chargé de l’ouverture et du partage des données publiques. La façon dont celles-ci traitent les données détermine le modèle de smart-city qu’elles construisent : « Il y a deux archétypes de smart cities : celles faisant appel à une intelligence centralisée et celles misant sur l’intelligence collective. Dans le premier cas, l’idée est de regrouper l’information pour tout contrôler. L’image généralement associée à cette démarche est symbolique : c’est celle du poste de contrôle du lancement d’une navette spatiale ou d’une centrale nucléaire. La gestion de la donnée est le corollaire de la volonté de centralisation. Les informations doivent converger pour venir alimenter une intelligence,  artificielle ou non, qui va tout piloter. L’autre modèle, en revanche, s’appuie davantage sur le partage des données avec les différents acteurs d’un territoire et leurs enrichissements mutuels. Les deux modèles vont traiter des données, mais ils ne vont pas du tout les appréhender de la même manière. Elles seront considérées d’un côté comme une matière première qui alimente une intelligence centrale, de l’autre, comme une ressource qu’il faut partager. »

#Commerce

► En février 2017, Moulins, préfecture de l’Allier, 20.000 habitants, a mis en place un ambitieux plan de revitalisation, créant notamment un poste de « manager du centre-ville ». Un travail qui commence à porter ses fruits et intéresse aujourd’hui d’autres municipalités confrontées aux mêmes difficultés. Entre 2005 et 2015, plus de 70 enseignes avaient mis la clé sous la porte à Moulins. Alors que le taux de vacance commerciale progressait inexorablement, le centre se vidait de ses habitants. Cyril Martin, manager du centre-ville de Moulins explique : « Quand la mairie m’a appelé, j’avoue que j’ai été cherché le soir sur Internet ce que c’était qu’un manager de centre-ville ! se souvient-il. Et puis ça m’a plu de mettre de l’huile dans les rouages pour redonner un visage attrayant au centre-ville… Aujourd’hui, c’est un métier qui a le vent en poupe : beaucoup de nouveaux managers m’appellent pour me demander mes recettes… jusque depuis la Martinique ! ». A lire : Qui sont les nouveaux managers de centre-ville ?

#LiensVagabonds publiés par le site Métamedia.

► Le traçage mobile, une pratique inéluctable ? À retenir cette semaine : – La toxicité du web est dérisoire comparée à l’échec de la Big Tech à réinventer le monde physique. C’est le vrai problème avec la Silicon Valley ; – On nous a promis communauté, civisme et commodité. Au lieu de cela, nous nous sommes retrouvés disloqués, méfiants et désengagés. Dans les années 2010, nous sommes tous devenus aliénés par la technologie ; – L’absence de diversité ethnique dans les médias canadiens précipite leur chute. Ils ne représentent plus leur pays ; – Médias d’information : « Si 2019 a marqué un changement, c’est la prise de conscience que non seulement le navire coule, mais qu’il n’y a pas de canots de sauvetage »

Pour s’abonner ou se désabonner écrire à ftv.info@francetv.fr.