13 Nov

ReVue d’actu de 11h11 – mercredi 13 novembre 2019

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-Unis), en 2009.

#Ville

x► L’architecte italien Stefano Boeri vient de publier ses plans pour la construction d’une ville boisée intelligente, dans les environs de Cancún, au Mexique. La ville ne doit cependant pas uniquement être écologique, mais également « intelligente », grâce à divers capteurs à l’intérieur et à l’extérieur des bâtiments de la ville qui doivent qui doit rendre la vie de ses habitants la plus agréable possible. Mais cet ambitieux projet suscite la controverse. Après tout, la ville-forêt doit être construite en plein milieu d’une forêt vierge existante et les immeubles verts nécessitent l’abattage de nombreux arbres. @20minutesOnline. Légende image : La visualisation du projet de construction de « Smart Forest City Cancún » au Mexique. Crédits photo : Stefano Boeriarchitetti.

► France urbaine, association qui réunit les grandes villes, grandes intercommunalités et métropoles françaises, a publié une étude sur le rôle du numérique au service de l’innovation sociale dans les villes. Il s’agit de dresser un panorama des initiatives prises par les centres urbains pour favoriser le mieux-vivre ensemble en ville. En pleine actualité liée aux enjeux de solidarité et d’accès aux services publics, cette étude questionne sur la possible existence d’une spécificité française de la ville intelligente. Voir aussi la vidéo de la 19ème Conférence des Villes, organisée par France urbaine qui s’est tenue le mercredi 18 septembre 2019 à Paris sur le thème de « L’engagement des villes en actes : solutions et innovations au service des citoyens ».

► La ville dite intelligente est souvent conçue comme un réseau géant où l’individu est réduit à une simple donnée parmi d’autres et où un algorithme dicte le bien de la cité. Ainsi la ville de Neom est la mégalopole du futur présentée en novembre 2017 par l’Arabie Saoudite. Elle est censée préfigurer la ville de demain. Elle comptera « plus de robots que d’humains », qui s’occuperont de toutes les tâches difficiles et répétitives. Les habitants occuperont des maisons «  zéro émissions», se nourriront de fruits et légumes cultivés dans des serres verticales automatisées, se déplaceront via des drones volants et respireront « l’air digital ». La CNIL explique dans un rapport sur les « smart cities » publié en 2017 que ces villes ordinateurs « proscrivent tout ce qui accompagne la présence d’êtres humains : leur besoin de convivialité, de chaleur, de lumière… » et qu’en fait « les robots ne seraient-ils pas finalement les habitants idéaux de la smart city ?» @bymaddyness.

#GoogleCity

► Toronto est-elle assez intelligente pour se transformer en « ville intelligente » ? Après Amazon, c’est au tour de Google de flirter avec la ville de Toronto, ses talents Tech venus du monde entier. Voilà pourquoi, il y a quelques mois, Sidewalk Labs, filiale de Google, a dévoilé des plans tant attendus pour transformer le secteur riverain de Toronto en une ville intelligente axée sur les données de l’avenir. Dans le vaste plan publié, les décideurs de Sidewalk Labs ont décrit qu’ils espéraient placer les outils de mesure technologique les plus élaborés, comme les caméras et les capteurs, au cœur de ses propositions visant à moderniser radicalement les quartiers de Quayside et de Villiers-Ouest à Toronto. L’accent que Google met sur la collecte des données a également suscité des questions sur la protection de la vie privée et sur la façon dont les renseignements sur les personnes vivant et travaillant dans la région seraient recueillis, stockés et utilisés.@LExpressToronto.

► Revue de liens : Le projet SmartCity de Google à Toronto repart (@zdnetfr) ; – Sidewalk Labs document reveals company’s early vision for data collection, tax powers, criminal justice (@globeandmail) ; – Toronto: un quartier futuriste lié à Google franchit une nouvelle étape (@boursedirect) ; – A Toronto, « Google City » à quitte ou double (@lemondefr).

#Sécurité

► Pour protéger ses aéroports des drones, le Royaume-Uni veut s’inspirer des faucons pèlerins. La technique de chasse du faucon pèlerin, qui plonge sur ses proies à des vitesses qui peuvent atteindre près de 400 kilomètres/heure, fascine les ornithologues. Mais l’oiseau le plus rapide du monde a piqué l’intérêt d’un autre public: celui du gouvernement britannique qui espère que l’étude de ce volatile pourrait lui fournir des armes contre les attaques de drones. Il a pour cela financé le projet d’une société spécialisée dans la confection d’engins sans pilote inspirés du monde animal. Animal Dynamics souhaite développer un « essaim d’appareils automatiques capable de détecter et neutraliser des drones en employant les techniques de chasse du faucon pèlerin ». Dix-sept autres projets ont été retenus par le ministère de la Défense britannique, qui avait lancé en avril un appel à projet doté de deux millions de livres. Son but: donner au Royaume-Uni les moyens de se défendre contre des attaques de drones. @Le_Figaro

#IA

► la chroniqueuse Guillemette Faure (Le Monde) qui s’est introduite parmi les experts de l’intelligence artificielle réunis à Paris pour le  forum « Global Forum on AI for Humanity », écrit : « Les conférences sur l’intelligence artificielle sont un des rares endroits où la file d’attente pour les toilettes est plus longue côté hommes que côté femmes », m’a fait remarquer une chercheuse alors que nous nous lavions les mains. . La « crise de la diversité », selon l’expression de Kate Crawford, professeure à l’université de New York, fait partie des sujets qui tracasse le secteur. « Quatre-vingt-dix pour cent des profs d’intelligence artificielle sont des hommes. Ce n’est pas un problème technique, c’est une industrie qui reproduit une perception biaisée du monde… ». Lire sa chronique « A la rencontre des gars de l’IA » sur le site @Lemonde. A lire aussi : « L’intelligence artificielle, le grand malentendu » A quoi pense-t-on quand on entend parler d’« IA » ? Davantage à des fantasmes qu’à la réalité de ce que cette notion recouvre. Au point que certains ont même souhaité changer d’expression. @lemondefr.

#Robotique

► Fast Retailing, maison mère de la marque japonaise de vêtements Uniqlo, a annoncé mercredi 13 novembre un partenariat avec la jeune société nordiste Exotec, dont les robots Skypod vont équiper des entrepôts du groupe japonais pour la préparation de commandes. Takuya Jimbo, directeur général adjoint de Fast Retailing explique ce choix : « L’intelligence est dans les robots qui se déplacent de façon autonome et économe à l’horizontale au sol, et à la verticale entre des étagères ordinaires jusqu’à une hauteur de 10 mètres » alors qu’avec d’autres systèmes, les étagères sont elles-mêmes motrices et requièrent une installation complexe. @franceinfo.

#Entreprise

► Face à l’uniformisation numérique, faites triompher la créativité et l’empathie ! Une entreprise qui se transforme, c’est-à-dire qui anticipe et intègre la lame de fond du numérique pour en faire son avenir, doit offrir à chacun l’opportunité de briser cet enfermement, de se réinventer. Les smartphones, les plates-formes digitales, les réseaux sociaux et les algorithmes tendent à uniformiser le monde. Nous en sommes les bénéficiaires, car la nouvelle l’économie et ses plates-formes de services ouvrent de nouveaux marchés aux entreprises, notamment aux PME, comme aux particuliers. Mais nous en sommes aussi les victimes quand des notifications subies viennent polluer notre vie quotidienne et nous détourner de l’essentiel, les relations humaines. @EchosExecutives.

#Emploi

► Avant Noël, les plateformes logistiques recrutent. À Boves (Sommes), Kevin Wanecque, 20 ans, travaille en intérim dans un entrepôt d’Amazon. Il a trouvé cet emploi grâce à des publicités sur Facebook d’une agence d’intérim. Pour le moment, le jeune garçon, dont c’est le premier emploi, est encore en formation. À l’approche des fêtes de fin d’année, Amazon embauche près de 800 intérimaires. C’est presque deux fois plus qu’en 2018 à la même époque. Pour faire face à la hausse constante de l’activité, l’entreprise recrute systématiquement en CDD dans un premier temps avant de, parfois, signer un CDI. Après avoir connu trois licenciements économiques, dont un chez Whirlpool, Frédéric Mazea a décroché un CDI en décembre 2018 dans l’entreprise. Pour lui, obtenir un CDI à 52 ans représente « une énorme opportunité ». Les 800 postes pour cet hiver ne sont pas tous encore pourvus et tous les profils peuvent candidater. @franceinfo.

#MediaSocial

► Instagram fait disparaître les « likes » et ça change beaucoup de choses. Le réseau social Instagram a décidé de masquer les « likes » afin de faire baisser la pression. Le « like », ce petit clic que l’on apose sur une photo pour dire qu’on la trouve bien ou pour faire plaisir à celui qui l’a postée, fait partie de l’ADN d’Instagram et des réseaux sociaux en général. Mais le like rend fou ! Savez-vous que le plaisir ressenti lorsque quelqu’un « aime » ce que vous publiez sur les réseaux est comparable à une bouchée de pâtisserie ou de charcuterie, selon les goûts ? Cela déclenche une sécrétion de dopamine, la molécule du plaisir, dans le cerveau. C’est ce qu’on appelle le circuit de la récompense. Du coup, tout cela provoque des comportements addictifs et dépressifs, notamment chez les jeunes qui sont gros utilisateurs d’Instagram. C’est également un problème avec les « influenceurs » qui se livrent à une véritable compétition, parfois même à coups de robots cliqueurs (faux likes). Cela conduit à des situations absurdes comme cet œuf liké plus de 50 millions de fois. @franceinfo.

#Numérique

► Obtenir une carte grise ou une carte d’identité, faire sa déclaration fiscale, autant de démarches administratives qui passent désormais par le numérique mais dans certaines zones rurales, les particuliers sont parfois démunis. Dans le Pays royannais (Charente-Maritime), André Ruiz, aidant numérique, propose ses services à domicile pour épauler les seniors ou les particuliers qui ont des difficultés avec le numérique. Un service payant rendu possible grâce à l’association Mod’emplois dont le but est de permettre à des demandeurs d’emplois de renouer avec le monde du travail. André a créé son activité dans le cadre de l’association. Selon l’INSEE, 17% des Français ne savent pas utiliser un ordinateur et 33% d’entre eux ne possèdent pas de boîte mail.  @franceinfo.

#Technologie

x► La technologie au service du pouvoir ? « L’objectif des technologies numériques est de faire advenir l’Homo Oeconomicus, ce que j’appelle « l’homme sans qualité ». C’est un homme sans subjectivité qui se réduit à l’homme data, est gouvernable et prévisible, et c’est très pratique pour le pouvoir, explique Diana Filippova, La neutralité technologique est une fiction, une illusion. La technologie n’a jamais été neutre. Elle a été instituée dans une certaine violence contre l’environnement, contre les corps, et donc jamais de manière neutre. » Diana Filippova, éditorialiste et écrivaine, directrice de l’agence éditoriale Stroïka, co-fondatrice du mouvement politique Place Publique. @franceculture. Légende image : Main à rayons Crédits : John M Lund Photography Inc – Getty