La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers (Etats-Unis), en 2009.
#Ville
► Songdo, la « ville du futur » face à ses contradictions. Elle alimente fantasmes et caricatures. Lancée au début des années 2000, la smart city de Songdo, en Corée du Sud, est aujourd’hui en phase de finalisation. Sur place, les habitants, qui mettent la sécurité au cœur de leurs préoccupations, semblent satisfaits. Mais pour les instigateurs du projet, l’objectif reste inchangé : faire de Songdo un modèle. Et l’exporter. « C’est le même processus avec les villes nouvelles du monde entier, en particulier dans les pays en cours de développement : des élites veulent construire un espace qui soit le reflet de leur réussite à l’international, explique le professeur de géographie et d’études urbaines à la London School of Economics. Elles préfèrent construire cet espace à partir de rien plutôt qu’à partir d’une ville déjà existante parce que les coûts sont moins chers. »Ainsi « Ce modèle financier repose donc inévitablement sur des populations locales riches, affirme Hyun Bang Shin. Et les élus locaux ne construisent pas de logements sociaux parce qu’ils veulent que leur cité reste brillante, glamour, présentable. Songdo est parfaitement représentative de cela : c’est une ville excluante par nature. » @usbeketrica. Légende image : Un enfant regarde vers le ciel au sein du Central Park de Songdo. Crédits : travel oriented, Flickr.
#Ville
► Débitumisation des villes : casser la voie. Le retour de la terre dans les rues. Un moyen de rafraîchir, un thème de campagne municipale. Bienvenue dans la ville imperméable, considérée depuis plus d’un siècle comme un progrès. «Depuis la fin du XIXe siècle, on a géré les villes en considérant qu’il fallait une réponse technique à chaque problème, explique le paysagiste Jean-Marc Bouillon. Avec ça, on a créé un système urbain d’entrelacs de tubes. Ces infrastructures grises nous ont permis de nous développer jusqu’à aujourd’hui, donc merci. Mais maintenant, ce système urbain statique, inerte, se révèle incapable d’absorber les changements. La ville dysfonctionne, elle surchauffe, elle déborde.» Enlever des morceaux de bitume ici et là pourrait-il suffire à corriger une organisation aussi totale ? Faudra-t-il remettre toutes les rues en pleine terre ? Paris a commencé à débitumer en 2014. La ville prévoit d’avoir remis 14 hectares en pleine terre d’ici 2020. Lyon a installé un mélange terre-pierre et arbres devant la gare de la Part Dieu. C’est peu ? Il faut bien commencer par quelque chose. @libe.
#Media_social
► Avatars & Influenceurs virtuels : un phénomène clé et ambigu à surveiller. Ils portent des noms ésotériques. Ils drainent des millions d’abonnés sur Instagram. Ils sont la nouvelle coqueluche des marques. Bienvenue dans le monde des influenceurs virtuels baptisés également avatars de marque. Assiste-t-on à un chamboulement de l’influence digitale ou bien un énième gadget « hype » d’agences marketing qui pose par ailleurs question ? « L’avatar de marque sera le nouveau logo » proclame Murielle Balayer de l’agence de communication visuelle pour les marques luxe Wands, The New York Times s’est penché sur la question. Il a consacré en juin une longue et fouillée enquête sur ces êtres qui ne sont ni de chair ni de sang mais qui magnétisent des millions de followers sur Instagram. @EclaireursCom
#LiensVagabonds publiés par le site Métamedia.
► Netflix en difficulté dans la guerre aux abonnés et aux productions locales. À retenir cette semaine : – Téléphonie : les Suisses se mobilisent contre la 5G ; – L’ IA change notre perception du monde réel ; – Sur YouTube, l’INA transforme ses archives vidéos en or ; – Pourquoi les jeunes préfèrent louer plutôt que d’acheter ; – A Manchester, des voies lentes pour les piétons qui consultent leur smartphones.
#Travail
► Cash InvestigationAu secours, mon patron est un algorithme. Diffusé le mardi 24 septembre sur France2. Un repas livré en un clic, des amis à portée d’écran, des robots au service de l’Homme : des sociétés comme Google, Facebook et Uber ont révolutionné le quotidien de chacun. Mais ce monde merveilleux de la « tech5 » cache une réalité beaucoup moins reluisante. Pour faire tourner leurs applications, ces géants de l’économie numérique emploient une armée de petites mains invisibles. Des travailleurs jetables, sous-payés, sans contrat de travail et sans protection sociale. Sandrine Rigaud est partie à la rencontre de ces forçats du clic, qui partout dans le monde, pour quelques cents la tâche, nourrissent les systèmes d’intelligence artificielle. Comment les rois de la « foodtech » poussent-ils leurs livreurs à bosser toujours plus vite, quitte à se mettre en danger ? Gros plan également sur les modérateurs de contenu. @franceinfo.
► Les nouveaux prolétaires du Web : sélection d’articles à lire en complément de Cash Investigation sur le site @lemondefr : – « Pédale ou crève » : un journaliste du Monde est devenu livreur à vélo. Il raconte le quotidien de ce métier ; – « En me connectant tous les jours, j’arrive à gagner 200 à 300 euros par mois » : rencontre avec des travailleurs du clic ; – « C’est les sept péchés capitaux que tu es forcé à regarder toute la journée » : rencontre avec les modérateurs de Facebook, chargés de purger la plate-forme de ses pires contenus.
► Pourquoi le travail est-il devenu absurde ? L’anthropologue américain David Graeber dans son livre Bullshit Jobs (Les Liens qui libèrent, 2018) nous rappelait combien la société moderne reposait sur notre propre aliénation. Il énumérait ces emplois à la con qui conduisent nombre d’entre nous à dédier notre vie à des tâches inutiles et sans intérêts. Une colonisation du vide, dont le seul but ne semble que d’asseoir chaque jour un peu plus le pouvoir financier… « La répartition du travail telle que nous la connaissons aujourd’hui n’a donc rien à voir avec de quelconques facteurs économiques, ni même avec la nature humaine. Elle répond exclusivement à des considérations politiques. » Dans son livre, Les nouveaux cobayes : comment les entreprises génèrent précarité et mal-être au travail(FYP éditions, 2019, traduction de Lab rats : how Silicon Valley made work miserable for the rest of us, Hachette Books, 2018), le journaliste Dan Lyons se demande lui aussi pourquoi le travail est devenu aussi absurde. Journaliste, Lyons a été rédacteur en chef de Newsweek dont il a été licencié lorsque le titre a cessé sa publication papier en 2012. Lire la suite de l’article sur le site @internetactu.
#Web
► Le mouvement « slow web » incite à reprendre le contrôle de nos vies numériques. Entrepreneur dans le numérique depuis plus de vingt ans, ex-vice-pdt du Conseil du Numérique, le français Tariq Krim pense aujourd’hui qu’il y a « quatre ou cinq sociétés qui ont le pouvoir de contrôler nos émotions, nos vies et même le débat politique, comme on l’a vu aux États-Unis avec l’élection de Donald Trump, ou en Grande Bretagne avec le Brexit. On a laissé se construire un monde dans lequel on n’est pas très à l’aise et qui n’a pas de véritable contre-pouvoir. (…) Le « slow web » se conçoit par analogie avec le « slow food » face à ces grandes plateformes qui sont devenues, elles, la « junk food de la pensée. Nous avons créé un monde où tout le monde pense la même chose au même moment. Pour moi, le « slow web » est un concept d’environnement technique un peu plus « slow » et où les logiciels s’adressent vraiment à nous. Le web actuel manque de transparence, il nous manipule, nous vole notre temps et nous espionne en permanence. » @franceinfo.
#RevueDeLiens
► – Intelligence artificielle : « La Chine entend s’appuyer sur cette technologie pour déchoir les Américains de leur rang à l’horizon 2049 ». Outil de puissance géopolitique et de contrôle social, l’intelligence artificielle est au cœur de la stratégie de puissance du Parti-Etat chinois, analyse dans une tribune au « Monde » le chercheur en relations internationales Charles Thibout (@lemondefr) ; – Le Parti vert veut « taxer les robots » Conscient que l’intelligence artificielle provoquera certaines pertes d’emploi, le Parti vert a annoncé dimanche vouloir imposer les compagnies chaque fois qu’elles licencieront un travailleur pour le remplacer par la technologie (@JdeMontreal) ; – Paysalia : L’importance du végétal, des jardins et des espaces verts en cœur de ville. Organisé en décembre prochain à Lyon, le salon Paysalia s’est fixé pour objectif de répondre aux enjeux climatiques en démontrant l’importance du végétal au cœur de différentes typologies de villes. Une occasion unique pour les élus et gestionnaires de l’espace urbain de reprendre contact avec la nature. (@villeintelmag) ; – Nantes. Comment nos données numériques peuvent-elles aider à imaginer les villes de demain ? (@OuestFrance).