14 Déc

Régions.news #357 – Edition du vendredi 14 décembre 2018

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes.». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.0715

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Conception et rédaction : Patrick Damien

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Légende image. De 2014 à 2018, le photographe Antoine Repessé a ramassé des ordures dans son appartement et les a photographiées pour son projet « #365 Unpacked ».

#RevueDActu [Consulter la ReVue d’actu quotidienne publiée sur le blog Régions FTV.]

► A la fin des années 80, il y avait 75 fermes dans le village d’Alloue en Charente. En 2018, il en reste plus que 23. Et pour ne pas voir mourir leur village, une dizaine d’agriculteurs de la commune a créé une coopérative, pour aider les jeunes à venir s’installer. Ils leur apprennent les ficelles du métier, gèrent la comptabilité. Les retraités prêtent également des terres ou du matériel. Une jeune agricultrice estime que sans cette structure, elle « galérerait beaucoup plus » à se lancer.

► En Bourgogne-Franche-Comté, le microcrédit est une solution pour entreprendre. Ainsi l’ADIE (Association pour le Droit à l’Initiative Économique) participe au développement économique local en accompagnant les porteurs d’un projet de création d’entreprise et qui ne peuvent pas avoir accès au crédit bancaire classique. Dans l’Yonne, elle vient de financer son 100ème microcrédit en 2018. Le montant du prêt varie de 500 à 10 000 euros. Et 95% des emprunteurs remboursent.

► « Je travaillais sur le Morbihan, et je voyais de plus en plus de pancartes vente à la ferme, vente directe, vente ceci, vente cela. J’aurais bien aimé m’arrêter, sauf qu’entre deux rendez-vous, ce n’était pas possible. Et je me suis dit que tous les gens qui travaillaient étaient dans le même cas que moi. D’où l’idée de créer un site internet pour rassembler tous ces producteurs. », explique Gwenola Gomet. Elle vient de créer à Hennebont (Morbihan) son site internet, Sur les routes du Morbihan dans un local de 200 m² où sont entreposés des fruits, des légumes, du fromage, des laitages, des plats cuisinés… fabriqués localement.

► Dans les Hautes-Pyrénées, le village de Sireix, 730 m d’altitude et 60 habitants, est dépourvu de connexion Internet. Alors Sireix utilise son propre signal propagé par des relais jusqu’à l’église du village, technologie qui s’apparente au Wifi. La couverture est d’environ 5 km aux alentours des antennes. Ainsi les 23 habitations disposent maintenant d’une connexion à haut débit. Le département aide les villageois pour l’achat de l’équipement et l’abonnement 35 euros par mois reste comparable à n’importe quelle souscription auprès d’un fournisseur d’accès à Internet. Ainsi, fini le désert numérique pour Sireix.

► A Lyon, une start-up a lancé « Wair », un masque anti-pollution qui se porterait en tour de cou ou en foulard, comme un accessoire de mode. Il s’est vendu aujourd’hui 3 000 exemplaires. Les filtres doivent être changés tous les mois pour rester efficaces, contrairement aux marques concurrentes qui vendent des masques complets à usage unique, et donc … jetables. Pas très bon pour la planète.

Légende image. Des gilets jaunes, le 4 décembre à Montabon (Sarthe). Crédits photo : Jean-François Monier / Afp.

#LiensVagabonds publiés par le site Métamedia.

► À retenir cette semaine : Comment Facebook contribue au mouvement des gilets jaunes en se mêlant de l’info locale. Facebook et les gilets jaunes : de nombreuses publications cette semaine soulignent la part de responsabilité de Facebook dans l’organisation du mouvement des gilets jaunes. Son algorithme qui privilégie les publications des groupes locaux au détriment de celles des médias traditionnels dans le fil d’actualité permet à la plateforme sociale d’être une source d’information importante pour certains gilets jaunes autant qu’une source de fausses nouvelles. Et il suffit de quelques secondes à un bot pour disséminer de la désinformation. Mais après avoir liké, les gilets jaunes vont-ils voter ? Les Décodeurs du Monde ont repris une liste d’une cinquantaine de revendications « officielles » des gilets jaunes. En attendant, 2022, les gilets jaunes créent une crise d’Etat et une démocratie virtuelle. L’impact du numérique n’a jamais été aussi réel sur la scène politico-médiatique française.

#Politique

► Rénover la démocratie grâce à la transparence et la consultation des citoyens… Depuis les années 2010, des initiatives se multiplient pour développer des applications et sites Internet permettant de faciliter le débat démocratique. Leur nom : les civic tech. Employées intensivement lors de Nuit Debout, avec par exemple la plateforme de vote Loomio, ces outils sont paradoxalement absents du mouvement des gilets jaunes qui préfèrent débattre sur Facebook et y organiser ses sondages. Une exception confirme la règle : à la Réunion, près de 5 000 personnes ont choisi de s’organiser autour d’une plateforme indépendante, conçue par la start-up Cap Collectif, qui permet de faire remonter les idées de la base pour produire un programme et des revendications. En clair, chacun peut y aller de sa proposition, qui est ensuite débattue, voire retenue.

► Le sociologue Baptiste Kotras explique que « l’Internet est un espace privilégié pour les gens qui ne peuvent pas faire circuler leurs idées, car personne ne peut les empêcher de parler. Le web apporte une ouverture de l’espace public. ». À lire : « Gilets jaunes », médias et Internet : les premiers enseignements.

#LEmpireGafa

► Chaque année, Amazon expédie plus de 5 milliards de colis dans le monde. Fondée en 1994 à Seattle par Jeff Bezos, cette société qui emploie plus de 500.000 salariés à l’échelle internationale embauchait en 2017 près de 130.000 personnes. Le documentaire « L’irrésistible ascension d’Amazon », diffusé sur @ARTEfr revient sur cette politique de recrutement à tout-va, les conditions de travail réelles des heureux élus sont nettement moins reluisantes. Son réalisateur, David-Carr Brown, enfonce le clou en affirmant que « des milliers d’employés au bas salaire sont au service d’Amazon ». Et que « Amazon transforme la société en profondeur et de manière incontrôlable ». Collectant et analysant au passage de précieuses données individuelles, le monstre tentaculaire, omniprésent dans les foyers, ambitionne de s’imposer en fournisseur de services dans tous les domaines et en particulier dans celui de la santé.

► À Berlin, le collectif « Fuck off Google ! » (Va te faire foutre, Google !) a remporté au mois de novembre une victoire symbolique. Google, multinationale californienne a renoncé à ouvrir son septième « campus Google », incubateur de start-up dans des locaux de 3 000 m². « Les gens d’ici en ont assez de voir leur environnement et leur mode de vie dénaturés par la gentrification et la hausse des loyers », explique Larry Blankpage, un hacker. Le quartier de Kreuzberg est le berceau de la contestation allemande des années 1970. Un quartier adossé au mur de Berlin qui a été assidûment fréquenté par David Bowie, Iggy Pop ou Nina Hagen. En contrepartie, des élus berlinois ont proposé à Google de s’installer dans l’ancien quartier général de la Stasi, la police politique de l’ex-Allemagne de l’Est.

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