La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.
#Journalisme
► Le 8 octobre 2017, l’artiste français JR organise un gigantesque pique-nique des deux côtés de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, près de Ticate. Les gens se sont rassemblés autour des yeux de Mayra, mineur sans-papiers. Crédit : JR-Art.net. Reporters sans frontières publie son album annuel « 100 photos pour la liberté de la presse », avec des photos signés JR., artiste français, a réalisé les photos de dernier album de Reporters sans frontières, « Je possède la plus grande galerie d’art au monde : les murs du monde entier. J’attire ainsi l’attention de ceux qui ne fréquentent pas les musées habituellement. », explique-t-il.
#Ville
► Toronto, ville-Google. Depuis octobre 2017, Sidewalk Labs, filiale d’Alphabet, maison mère de Google, souhaite développer sa vision de la ville du futur avec la construction d’un quartier entier à Toronto, au Canada. Une cité connectée et ultra-moderne où fusionneront « le monde physique et le monde numérique », avec caméras, capteurs, micros, interfaces qui permettront d’analyser en temps réel l’activité et la qualité de vie des habitants. Ce maillage électronique va agréger un nombre illimité de données collectives et personnelles. Chaque habitant se verra attribuer un numéro individuel lui permettant d’accéder à l’ensemble des services de la ville. Cette collecte de données en tout genre l’agglomération n’est pas sans susciter des craintes de dérapages liés au respect de la vie privée. C’est la première fois qu’une ville confie un vaste projet de réaménagement urbain à un géant du numérique. Jusqu’ici, leur intervention en matière d’architecture et d’urbanisme se limitait à l’aménagement de leurs sièges sociaux. Ce quartier de Toronto deviendra-t-il une petite ville moderne ou une entreprise privée technologie ? Les prochaines étapes : Singapour, ville-éprouvette ; Masdar, ville-désert ; Berlin, ville-éponge ; Helsinki, ville-citoyen.
► Revue de liens : – Google à la conquête des villes, un urbanisme en trompe-l’œil ; – Réaménager le secteur riverain de Toronto en tant que ville intelligente du futur soulève la question suivante : le futur de Google est-il celui que nous souhaitons ? ;- Google construit une ville du futur à Toronto. Quelqu’un veut-il vivre là-bas ?
► « Il est temps aujourd’hui de dépasser cette alternative des imaginaires extrêmes, idylliques ou cauchemardesques, et de regarder la réalité en face. Cette réalité, c’est que deux visions de la cité souhaitable sont en train de s’opposer, et vont le faire durablement : d’un côté, la cité politique, dirigée par un maire élu par des citoyens, qui se fixe des ambitions à long terme en visant un intérêt général ; de l’autre, la ville service numérisée, pilotée par les « maîtres des algorithmes » et qui vise à répondre en temps réel aux demandes d’usagers plus ou moins sollicitées par des algorithmes prédictifs. Finalement, c’est nous, citadins, qui choisiront, car nous sommes à la fois citoyens et usagers. », explique l’économiste Jean Haëntjens, auteur de livre, « Comment les géants du numérique veulent gouverner nos villes » (mai 2018).
► Nice Côte d’Azur renforce sa stratégie « smart city ». Le classement Juniper Research, publié en mars le classement des villes les plus intelligentes au monde. En pointant en 13ème position, Nice conforte sa place dans le top 20. Et renforce ainsi sa stratégie, adoptée voilà dix ans. Entre-temps, il y a eu des projets, des expérimentations, une éco-Vallée qui sert de jolie vitrine et qui n’a pas encore délivré tout son potentiel. Si on ne peut pas nier la place que Nice a prise sur le créneau de la ville intelligente, si elle est clairement en avance de phase par rapport à d’autres territoires de France, il est tout aussi vrai que l’accélération des technologies exige que cela se traduise encore plus concrètement sur le terrain. Considérée comme un laboratoire à ciel ouvert grâce aux capteurs disséminés en centre-ville, à l’Institut méditerranéen du risque et du développement durable (Imredd) qui sert la data comme carburant aux PME et grands groupes pour générer de l’innovation. (@latribunepaca).
#ViePrivée
► Pour l’architecte Carlo Ratti, la vie privée n’existe « presque plus ». Carlo Ratti « déteste » le mot de smart city. L’architecte et designer italien, créateur du MIT Senseable City Lab, institut de recherche fondé en 2004, et à l’initiative de dizaines de projets visant à améliorer la vie urbaine, lui préfère le concept de « senseable city », plus fidèle selon lui à la logique visant à développer des villes collectant des données, certes, mais toujours au service de l’humain, dont elles deviennent capables de « sentir » les attentes et besoins. (@usbeketrica).
#Ecole
► Un lycée accusé de vouloir « suivre à la trace » ses élèves à l’aide de porte-clés connectés. « Les élèves reçoivent en début d’année un porte-clés connecté (Bluetooth) qu’ils doivent avoir en permanence sur eux. Celui-ci sera désormais une aide afin de s’assurer de la présence de chacun d’eux en classe, sur les installations sportives, au CDI [centre de documentation et d’information] et lors des sorties mais aussi au cours des exercices de sécurité (incendie, plan particulier de mise en sûreté). » Ces quelques lignes, ajoutées durant l’été au règlement intérieur du lycée (privé sous contrat) parisien Rocroy-Saint-Vincent-de-Paul, ont provoqué de vives réactions au sein et en dehors de l’établissement. Découvert un peu par hasard par des élèves, cet ajout au règlement a été largement diffusé sur les réseaux sociaux. Lundi 23 juillet, une pétition en ligne demandant son retrait avait recueilli plus de 3 500 signatures, avant son retrait par son auteur. (@pixelsfr).
► Digit’owl apprend aux enfants à coder. Entre les cours de grammaire et d’arts plastiques, les enfants apprennent aussi à programmer des robots à l’école. Depuis une loi datant de 2015, le codage est devenu une matière obligatoire de la primaire jusqu’au collège. Plus facile à dire qu’à faire. Trouver des enseignants capables d’initier des élèves de huit ans au langage informatique relève d’un vrai casse-tête. Digit’owl apporte une solution aux institutions de la République en leur proposant des professeurs de programmation. Ces « gentils geeks », comme la fondatrice de la star-up, Maryline Perenet, aime à les appeler, sont pour l’essentiel des jeunes sortis des grandes écoles d’informatique, prêts à transmettre leur passion des chiffres et des codes. Le programme mis à disposition à de quoi faire pâlir la Silicon Valley : des robots éducatifs, élaborés pour apprendre à coder sans écran, accompagnent les enfants dès la maternelle. Les machines évoluent en fonction des classes pour mieux s’adapter à leur âge. Passé le CE2, des plates-formes d’e-learning leur permettent de développer des jeux-vidéos ou de programmer des machines. @LExpress
#Logement
► Le coliving et le coworking s’imposent dans l’immobilier. Fin mai, l’opérateur immobilier spécialisé dans les bureaux, l’hôtellerie et le résidentiel Foncière des Régions changeait de nom et devenait Covivio. « Co, car notre ADN, c’est le partenariat avec nos clients, la cocréation. Vivio car c’est de l’immobilier vivant, synonyme de nouvelles façons de travailler, de voyager et d’habiter », expliquait alors son directeur général Christophe Kullmann. Après des années d’habitat dit « intime » où chacun disposait de son lit, de sa salle de bains, de ses toilettes et de sa cuisine, le coliving, ou l’art de se partager un logement, se conjugue à deux échelles : intermédiaire – partage d’une cuisine commune avec une dizaine de coliveurs – et publique – des espaces communs de rencontres comme une salle de sport. (@latribune).
#Entreprise
► Et les 100 champions français du numérique sont… La France a ses champions du numérique ! Quelles sont les 100 premières entreprises françaises du digital ? Comment leur activité a-t-elle évolué depuis dix ans ? Tech’In France et PWC publient le dixième classement « Top 100 du digital en France ». Le total de l’activité recensée frôle les 15 milliards d’euros. Deux entreprises ont vu leur poids relatif se renforcer. (@LUsineDigitale).
#Blockchain
► La blockchain peut-elle réussir là où Internet a échoué ? Primavera De Filippi, spécialiste de la blockchain et co-auteure de l’ouvrage Blockchain and the Law: The Rule of Code, chercheuse au Cersa (unité mixte du CNRS et de l’Université Paris-II) pense qu’il est encore temps de faire de la blockchain ce qu’Internet n’a pas réussi à devenir, c’est-à-dire une technologie libre, ouverte et qui va vers de la coopération. « Lorsque l’on observe les narratives, aussi bien des pionniers d’Internet que de ceux de la blockchain, on voit que le discours est le même. Ils parlent d’une nouvelle technologie de décentralisation et de désintermédiation qui va promouvoir la liberté individuelle, émanciper les individus, créer plus de participation… », explique la chercheuse. « Je pense que c’est vrai mais il faut faire attention et ne pas commettre les mêmes erreurs qu’avec Internet notamment. Cette technologie de désintermédiation a été réintermédiée et aujourd’hui elle est devenue un outil de surveillance et de contrôle plutôt que désintermédiation et de liberté individuelle ». (@frenchweb).