16 Mai

ReVue d’actu de 11h11 – mercredi 16 mai 2018

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Economie

x► Le nouvel ordre économique. Ces vingt dernières années, la globalisation et l’émergence de nouveaux acteurs économiques sur la scène internationale, la succession des crises économiques et financières, ainsi que l’accélération des transformations technologiques ont mis les entreprises et leurs dirigeants sous pression et ont totalement recomposé l’économie tout comme la physionomie même de l’entreprise. On oublie toutefois souvent que la mutation la plus importante est liée à l’influence réciproque entre l’entreprise et la société. (@HBRFrance). Légende image : Getty Images.

#Telecom

► Les marchés n’ont pas tardé à réagir. L’action d’Iliad, la maison-mère de l’opérateur télécoms Free, décrochait de plus de 14% mardi 15 mai à la Bourse de Paris, pénalisée par l’annonce d’une perte d’abonnés sur le fixe au premier trimestre. Sur les trois premiers mois de l’année, le groupe, qui a annoncé lundi 14 mai une réorganisation de sa gouvernance en vue de son lancement en Italie présenté comme « imminent », subit en particulier une baisse de sa base d’abonnés sur le fixe, tandis que le recrutement sur le mobile ralentit. « Il y avait des doutes depuis plusieurs trimestres, mais au vu des résultats, il semble que le mal soit plus profond », juge Thomas Coudry, analyste chez Bryan Garnier. « Les investisseurs remettent en question l’histoire de croissance qui était celle d’Iliad. » Le groupe explique ce décrochage par « la forte pression concurrentielle, l’impact des promotions et de la TVA sur l’audiovisuel ».

#Santé

► L’intelligence artificielle au chevet de la médecine. Des algorithmes remplaceront-ils, demain, les médecins pour reconnaître un cancer du sein, une leucémie ou un risque de mort subite lié à un problème cardiaque ? Depuis deux ans, les progrès du diagnostic médical assisté par intelligence artificielle sont importants. A la manoeuvre, des géants des technologies comme IBM, Google, Microsoft, et les constructeurs Philips et Siemens. Face à eux, des start-up françaises tentent elles aussi d’occuper ce terrain prometteur. C’est le cas d’Implicity, spécialisée dans l’écoute à distance des pacemakers, de DreamUp Vision, experte de la détection de la rétinopathie diabétique (une lésion de la rétine qui peut causer la cécité des malades du diabète, NDLR) ou de Cardiologs, qui interprète les électrocardiogrammes. Le principe ? Des algorithmes apprennent à reconnaître une anomalie sur un examen – une radio, par exemple – en se basant sur des millions d’images similaires présentes dans des bases de données. Cette technique qui remonte aux années 1950, dite d’apprentissage automatique, est devenue très efficace. (@SciencesEtFutur).

#Data

► Le projet de loi sur les données personnelles définitivement adopté par les députés. C’est une étape tardive, mais décisive. Le texte qui rend applicable le règlement européen sur la protection des données personnelles (RGPD) en France vient d’être adopté à l’Assemblée nationale par une large majorité. Discuté en procédure accélérée ces dernières semaines, l’examen du projet de loi s’est achevé dans l’après-midi du lundi 14 mai. Techniquement, le droit français n’était toujours pas en conformité avec les dispositions de ce nouveau règlement européen, qui entre en vigueur le 25 mai prochain. Le RGPD contient 56 renvois aux lois nationales de chaque État membre et nécessite des adaptations pour être pleinement applicable. L’Allemagne s’est déjà mise en conformité depuis plus d’un an, mais la France avait accumulé du retard sur son calendrier d’adaptation de la loi Informatique et Liberté de 1978. Au point d’inquiéter l’autorité française chargée de faire respecter le RGPD: la Commission nationale Informatique et Liberté (Cnil). Sa présidente, Isabelle Falque-Pierrotin, s’était dite «extrêmement préoccupée» par ce retard. «Il y va de notre capacité à intervenir dans la coopération européenne. S’il y a une plainte sur un litige transfrontalier, nous serons handicapés si cette loi n’est pas totalement prête pour le 25 mai», avait-elle prévenu. De son côté, le gouvernement a insisté sur le caractère urgent de l’adoption du texte. (@FigaroTech). A lire aussi : Le RGPD, cette loi sur les données personnelles à laquelle il faut vous intéresser.

#Robotique

► Paris : un robot pour seconder les sapeurs-pompiers. « Le but, c’est de protéger les pompiers, de leur offrir un niveau de protection toujours plus élevé », détaille Jean-Charles Mammana, ingénieur et directeur général de Tecdron. Cette PME basée à Aytré, aux portes de La Rochelle (Charente-Maritime), dévoile aujourd’hui même son tout nouveau robot de lutte anti-incendie baptisé Sentinel. « L’idée, c’est que les pompiers se servent de ce robot comme d’un éclaireur. Il peut être envoyé partout où l’homme ne peut aller. » Ce « chenillard » peut aussi transporter jusqu’à 800 kg de matériels, évacuer des victimes, éteindre un incendie ou encore transmettre des informations à distance grâce à ses capteurs de température et sa caméra thermique. Ce concentré de technologie a déjà séduit la brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), avant même son lancement officiel ! En mars, Tecdron remportait « le plus gros appel d’offres jamais publié en France pour l’achat de robots d’intervention et d’assistance technique », selon Jean-Charles Mammana. Cet été, trois Sentinel rejoindront ainsi la BSPP. Objectif, après une première phase de test : sécuriser, dès la rentrée prochaine, les travaux souterrains du Grand Paris Express et ses quelque 200 km de lignes.  (@LeParisien_75).

#IntelligenceArtificielle

► Intelligence artificielle et pensée humaine. Comme toute nouvelle technologie, l’intelligence artificielle fait l’objet à la fois d’espoirs et de peurs et ce qu’elle recouvre aujourd’hui présente de grands enjeux (Villani et coll., 2018). Elle pose aussi des questions profondes sur notre propre humanité. La machine dépassera-t-elle l’intelligence des humains qui l’ont conçu ? Quel sera le rapport entre ce qu’on appelle des intelligences artificielles et nos intelligences humaines ? Dans un ouvrage récent (2017), Jean‑Gabriel Ganascia répond à la première question : il montre très simplement que se développe une intelligence algorithmique dite artificielle (il parle d’« intelligence artificielle technique »), dont les performances font que notre société est effectivement bouleversée, car nous vivons au temps des algorithmes (Abiteboul-Dowek, 2017). Cependant l’idée d’une intelligence artificielle forte qui dépasserait l’intelligence des humains n’est pas une idée vraie ou fausse, c’est une croyance car elle n’est pas étayée par des arguments scientifiques. Il se trouve qu’il est de l’intérêt de ceux qui dominent le marché du numérique de nous le faire croire et de médias en quête d’audience de relayer cette croyance. (@FR_Conversation).

Des employés de Google démissionnent à cause d’un projet d’intelligence artificielle militaire. Mutinerie à Mountain View. Plusieurs employés de Google ont démissionné ces derniers mois en réaction à la participation de leur entreprise à un programme d’intelligence artificielle à des fins militaires. Baptisé projet Maven, il est réalisé en partenariat avec le Pentagone. En phase de développement, l’algorithme controversé doit permettre d’améliorer l’analyse d’images de drones. L’objectif est de distinguer les individus des objets inertes en zones de guerre. Comme le rapporte le site Gizmodo, les démissionnaires sont une douzaine pour le moment. «La décision la plus forte que je pouvais prendre contre cela était de partir», a déclaré l’un d’entre eux au site américain. Selon ces employés mécontents, les enjeux sont avant tout éthiques. Google doit-il participer à l’élaboration d’une technologie potentiellement utilisée pour tuer? «Ce n’est pas comme si Google était cette petite start-up d’apprentissage automatique qui essaie de trouver des clients dans différentes industries. Il me semble que c‘est logique pour Google et sa réputation de rester en dehors de cela», explique un employé anonyme à Gizmodo. (@FigaroTech).

#Agriculture

► Lancée en 2015, la jeune pousse francilienne Agricool, qui cultive des fraises dans des containers maritimes détournés. Elle dispose de quatre containers qui produisent chacun sept tonnes de fraises par an. Dans ces box de 12 mètres de long pour 2,5 mètres de large, les fraises poussent à la verticale le long de tours placées devant des diodes électroluminescentes (LED) basse consommation. Aujourd’hui, la jeune entreprise envoie son premier container à l’étranger direction Dubaï. (@20minutes).

#Industrie

► « La Blockchain, c’est la quatrième révolution industrielle ! » Cofondateur de la Maison du Bitcoin, Eric Larchevêque est directeur général de Ledger (« registre » en anglais), l’une des startups les plus prometteuses de l’univers de la Blockchain et des crypto-actifs. Son produit, un mini-coffre digital pour cryptomonnaies, fabriqué à Vierzon, dans le Cher, s’est écoulé à plus d’un million d’exemplaires dans le monde. Il espère faire de Ledger un géant technologique européen des solutions de sécurité et s’exprime sur l’avenir du bitcoin, les promesses de la Blockchain, la fiscalité et la réglementation en cours d’élaboration. (@latribune).

#Internet

► Aux Etats-Unis, la fin de la neutralité du Net programmée pour le 11 juin. La neutralité du Net aux Etats-Unis a désormais une date d’expiration : l’autorité américaine chargée des communications, la FCC, a annoncé, jeudi 10 mai, que les règles garantissant ce principe expireraient le 11 juin. La Commission fédérale des communications est revenue en décembre 2017 sur des règles datant de 2015, garantissant la non-intervention des fournisseurs d’accès à Internet dans les contenus qu’ils acheminent, mais la date d’entrée en application de cette décision a été longuement repoussée, notamment pour des raisons administratives. (@pixelsfr).

#Numérique

► « Le numérique est politique plus que technologique », par Ilian Amar. Pionnière du mouvement des fablabs en France, Emmanuelle Roux est sur tous les fronts pour œuvrer à la démocratisation de ce qu’elle appelle la « culture numérique ». Une mission d’autant plus urgente et complexe qu’elle estime que ce ne sont pas 20% mais bien 90% des Français qui sont « des illettrés numériques ». Combien de Français savent ce qu’est une API ? Combien d’entre eux ont déjà consulté le code source d’un logiciel ? Et combien ont une idée ne serait-ce qu’approximative de ce qu’est une blockchain ? Depuis plus de vingt ans qu’elle œuvre à la diffusion de la culture numérique, Emmanuelle Roux a pu constater à quel point l’illettrisme en la matière transcende les générations, les milieux sociaux et les secteurs professionnels. (@MediapartLeClub).