17 Mar

ReVue d’actu de 11h11 – samedi 17 mars 2018

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Television

x► Quelle télévision publique voulons-nous pour demain ? Avec l’initiative populaire « Oui à la suppression des redevances radio et télévision ? » proposée aux citoyens suisses le 4 mars par des jeunes du mouvement de jeunesse du Parti libéral-radical pour qui la redevance « n’a plus rien à voir avec leur génération », la question du rôle des médias de service public est posée. Le rejet de la proposition par 71,6 % des votants atteste de l’attachement des citoyens aux médias publics. La question de l’audiovisuel public peut s’étendre en Europe et les dernières déclarations du Président Emmanuel Macron sur sa volonté de transformer le secteur attestent de l’actualité du débat. L’enjeu est démocratique et nécessite de répondre à la question : quelle télévision de service public voulons-nous pour demain en France ? (@FR_Conversation). Légende image : A quoi ressemblera l’audiovisuel public de demain? Crédit : Pixabay, CC BY-SA

#IntelligenceCollective

► Internet face à la complexité ! es termes ‘intelligence collective’ désignent la capacité des êtres vivants d’une même communauté à coopérer afin d’innover et résoudre des problèmes, augmentant ainsi leurs capacités cognitives. C’est Pierre Lévy qui a inventé ce terme en 1994 en lien avec la création d’Internet. Il a été souligné par l’intervenant apiculteur que les humains n’ont pas le monopole de l’intelligence collective. Les abeilles, les fourmis et les termites communiquent et coopèrent de manière étroite et ont une division du travail poussée. Même si les capacités cognitives d’une seule abeille sont limitées, la ruche dans son ensemble manifeste une « intelligence émergente » qui lui permet d’apprendre et de résoudre des problèmes. Ce qui distingue l’humain d’autres espèces sociales, c’est sa capacité à accumuler et transmettre ses savoir-faire d’une génération à l’autre. Cela donne une capacité d’apprentissage accélérée par rapport à la simple évolution biologique. Cette transmission existait, bien sûr, avant Internet, mais la capacité d’Internet à faire avancer la mémoire partagée ainsi que l’apprentissage collaboratif offre la possibilité de franchir un nouveau seuil d’augmentation de l’intelligence collective. (@EchoSciGre).

#IntelligenceArtificielle

► Un air de Black Mirror : Walmart dépose un brevet pour des abeilles robotisées autonomes. L’information relayée par Business Insider nous rappelle étrangement l’épisode final de la saison 3 de Black Mirror, dans lequel de petites abeilles-robots autonomes échappent à tout contrôle. Comme de vraies abeilles, ces nouveaux drones transporteraient le pollen d’une plante à une autre, en utilisant des capteurs et des caméras pour détecter l’emplacement des cultures. Repéré par CB Insights, ce brevet déposé apparaît avec cinq autres brevets. L’un d’entre eux vise à la conception de drones dans le but d’identifier d’éventuels parasites dans les cultures, et d’autres seraient quant à eux chargés de surveiller la santé des récoltes. Walmart n’a pas immédiatement répondu à la demande de commentaires de Business Insider. Bien que l’objectif exact de Walmart pour ces brevets ne soit pas clair, ceux-ci déposés suggèrent que l’entreprise – numéro 1 mondial de la grande-distribution – espère acquérir plus de contrôle sur sa chaîne d’approvisionnement alimentaire. Logique, étant donné que l’enseigne vient d’annoncer qu’elle étendra prochainement sa livraison d’épicerie à plus de 800 magasins qui desservent 40 % des ménages américains. (@sciencepost_fr).

#Data

► Les fuites de données, armes de déstabilisation massive. Par François Fluhr, France Télévisions, Prospective et MediaLab. Paradise Papers, WikiLeaks, affaire Snowden : en une décennie les fuites massives de données, les fameuses « leaks » se sont multipliées. Certaines font la une des médias à travers le monde quand d’autres restent inconnues du public. Pierre Gastineau et Philippe Vasset, co-auteurs du livre Armes de déstabilisation massive, nous ont fait découvrir, à l’occasion d’un petit-déjeuner au Tank, les coulisses de ce phénomène qui se révèle parfois bien plus organisé qu’il n’y paraît… Ces deux auteurs ont recensé un peu plus de 40 fuites massives de données depuis 2006 et ont été interpellés par un lourd paradoxe : « C’est un phénomène qui est habituellement considéré comme une manifestation de transparence, c’est-à-dire, la diffusion massive de documents qui a priori ne sont pas destinés à être publics. Mais dans le même temps, il s’agit probablement de l’un des phénomènes les plus opaques de la sphère informationnelle d’aujourd’hui. Puisque ces fuites sont toujours couvertes par l’anonymat, même les journalistes ne connaissent pas les sources. » Lire la suite sur le site de @metamedia.

#Ville

► La ville « citizen centric » se dessine à Besançon. En 2050, 66 % de la population mondiale habitera dans les villes. L’irrésistible urbanisation qui modèle la démographie planétaire soulève des enjeux colossaux. Comment rendre « vivables les grandes métropoles ? » Comment organiser leur « soutenabilité économique, sociale et environnementale ? » Si la Smart City occupe une place de plus en plus centrale dans la réflexion stratégique des territoires, c’est qu’elle pourrait bien être un instrument commun de réponse aux principaux défis de la ville du futur. « Les opportunités inédites d’analyse et de compréhension des usages offertes par le numérique constituent un réel atout pour une orientation pragmatique et utilitaire de l’action publique dans ses différents champs d’application », affirme Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon et président de la Communauté d’agglomération du Grand Besançon. (@LesEchos).

► À Auroville, qui fête ses cinquante ans, l’utopie est toujours vivante. Auroville, la ville dont la Terre a besoin. C’est en ces termes que Mirra Alfassa, appelée aussi « la Mère », désignait le projet de cette cité utopique. D’origine française, elle fut la compagne spirituelle de Sri Aurobindo (1872-1950), maître indien, dans son ashram de Pondichéry. C’est elle qui a imaginé dès 1954 cette cité utopique : “Il devrait y avoir quelque part sur la terre un lieu dont aucune nation n’aurait le droit de dire « il est à moi » ; où tout homme de bonne volonté ayant une aspiration sincère pourrait vivre librement comme un citoyen du monde et n’obéir qu’à une seule autorité, celle de la suprême vérité ; (…) dans ce lieu idéal, l’argent ne serait plus le souverain seigneur ; la valeur individuelle aurait une importance très supérieure à celle des richesses matérielles et de la position sociale. (…) En résumé, ce serait un endroit où les relations entre êtres humains, qui sont d’ordinaire presque exclusivement fondées sur la concurrence et la lutte, seraient remplacées par des relations d’émulation pour bien faire, de collaboration et de réelle fraternité. » L’inauguration d’Auroville a eu lieu le 28 février 1968, sous l’égide de l’Unesco. (@Reporterre).

#Entreprise

► Le grand bond des licornes chinoises. Sur le tapis rouge défilent toutes les stars du pays. Yang Mi, Li Yuchun, Gül – nezer Bextiyar… Leurs noms n’évoquent rien aux oreilles des Français, pourtant ces grandes actrices et chanteuses chinoises ont été célébrées en décembre au iQiyi All-Star Carnival de Pékin. Cet événement annuel récompense les artistes de l’empire du Milieu et de tout le continent asiatique. L’organisateur n’est pas une vénérable institution, mais une start-up âgée d’à peine 8 ans qui, après la fête et les paillettes, prépare son arrivée en Bourse. Elle n’est pas la seule. Une dizaine de nouveaux géants de la technologie va lui emboîter le pas. Autant d’opérations suivies de très près par Pékin. IQiyi, un nom quasi imprononçable pour un Occidental, diffuse sur le Web des programmes vidéo gratuits et des films de cinéma – un mélange de YouTube et de Netflix. Cette filiale du moteur de recherche Baidu est déjà valorisée plusieurs milliards de dollars, une « licorne » selon le jargon en vogue dans la Silicon Valley. (@LExpress).

#HautDebit

► En Maine-et-Loire, tous les foyers seront raccordés à la fibre optique en 2022. Pour le département de Maine-et-Loire, qui est désormais l’un des premiers en France à se lancer dans une couverture 100% fibre, malgré un fort pourcentage de foyers isolés, la mise en place d’un réseau Très Haut Débit (THD), ne date pas d’hier. Déjà, en 2002, le Conseil Général de l’époque avait investi 65 M€ et l’opérateur Orange a assuré le déploiement de la fibre dans les grandes villes du département. Restait alors à la collectivité de raccorder 220 000 prises sur 42 communes, dont certaines peu denses. Ce sera fait en 2022. La délégation de service pour le déploiement et l’exploitation a été attribuée à TDF. « L’engagement partait d’un constat simple : la rupture de droit en matière d’accès internet entre nos concitoyens », a déclaré le président Christian Gillet, président du Conseil Départemental. « Même si Internet n’est pas une service public obligatoire comme l’eau ou l’électricité, nous nous devions de ne pas laisser se creuser une nouvelle fracture numérique et à travers elle, une fracture intellectuelle et culturelle ». Et, même si, comme l’avouait le président la situation en matière de réseaux haut débit « n’est pas aussi critique que dans d’autre départements ». (@villeintelmag).

#Ecole

► Une école anglaise utilise Minecraft pour enseigner la préhistoire. Dans le comté anglais de Cambridgeshire, une école intègre le jeu vidéo Minecraft à ses enseignements sur la préhistoire. Au sein du jeu, les élèves reconstituent une ville de l’âge du bronze, accompagnés par des spécialistes. Minecraft est un jeu vidéo « bac à sable », ce qui signifie que son joueur y est libre de définir ses objectifs, en fonction de sa propre créativité. Cette caractéristique en fait un outil propice à l’apprentissage. En mai 2017, Microsoft a justement lancé une fonctionnalité du jeu baptisée Minecraft Education, permettant aux étudiants d’apprendre à coder. Une école primaire anglaise, située dans le comté de Cambridgeshire, a choisi d’exploiter cette version du jeu vidéo pour rendre les cours d’histoires plus palpitants. Les enfants de la Haslingfield School ont en effet reconstitué une ville de l’âge du bronze à l’intérieur de Minecraft. Pour cela, les apprentis historiens ont bénéficié d’un accompagnement prodigué par des experts de l’Université de Cambridge. « Avaient-ils des maisons ? Avaient-ils des chaussures ? Voilà le genre de questions qu’ils m’ont posé », explique Adam Green, membre du département d’archéologie de l’université. « Cela m’a rapidement semblé clair, qu’en utilisant Minecraft Education, que [ce programme] pouvait s’appliquer de manière plus large dans les écoles, que de juste s’en servir pour coder. L’idée, ici, est de l’appliquer à l’histoire », complète Philip Golden, qui s’occupe du club de code de l’école. Dans un esprit similaire, les « serious games » sont aujourd’hui utilisés par des professeurs convaincus que les jeux vidéos sont une ressource à part entière pour les écoles. (@Numerama). A lire aussi : Comment Minecraft peut transformer l’école… et les élèves (@thot).

#JeuVideo

► Non, non, et non, les jeux vidéo ne créent pas des tueurs de masse. C’est une vieille rengaine, à la logique plus que contestable. Les tueries dans des lycées américains, dont la dernière à Parkland en Floride a fait 17 morts, ne s’expliquent pas par la libre circulation des armes à feu aux Etats-Unis, mais par… la violence des jeux vidéo. Le président américain Donald Trump a lui aussi appuyé cette thèse farfelue, jeudi 8 mars, lors d’une rencontre avec les professionnels du secteur, détournant au passage le débat sur le contrôle des armes. « Le niveau de violence dans les jeux vidéo modifie les pensées des plus jeunes », avait déjà asséné Donald Trump sur CNN, à la fin février, après la tuerie de Parkland. Le jeudi 8 mars, la Maison-Blanche a ainsi proposé un montage vidéo afin d’illustrer la violence des jeux vidéo, mettant en scène une succession de mini-séquences où l’hémoglobine gicle, tirées de jeux comme « Call of Duty », « Wolfenstein » ou « Fallout ». « Ces scènes de jeu vidéo ont été trouvées sur YouTube, elles contiennent de la violence extrême, du gore intense et des conduites criminelles. Leur contenu n’est pas adapté aux enfants », insiste la Maison Blanche. (@OleMag).

#MediaSocial

► Censure de « L’Origine du monde » : une faute de Facebook reconnue, mais pas sur le fond. Cela faisait sept ans que Frédéric Durand-Baïssas attendait des réponses. Sept ans que ce professeur des écoles accusait Facebook d’avoir désactivé son compte personnel à cause d’une simple photo de tableau. Jeudi 15 mars, une faute du réseau social a finalement été reconnue par la justice, mais pas sur le fond de l’affaire. Le tribunal a jugé illicite une clause établie par Facebook, qui lui donnait le droit de désactiver le compte d’une personne sans nécessairement avoir à lui donner une justification. M. Durand-Baïssas a d’ores et déjà annoncé qu’il ferait appel. L’affaire a commencé en 2011. Cette année-là, M. Durand-Baïssas poste sur son profil Facebook L’Origine du monde, une œuvre de Gustave Courbet représentant un sexe féminin. Quelque temps après, il s’étonne de voir son compte désactivé pour non-respect des règles d’utilisation du réseau social. Il demande alors à Facebook de revenir sur sa décision, mais l’entreprise refuse. Le professeur décide, quelques mois plus tard, de porter plainte pour atteinte à la liberté d’expression. (@Pixelsfr).