04 Mar

ReVue d’actu de 11h11 – dimanche 4 mars 2018

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Ville

x► A quoi ressemblera la Smart City de demain ? Une ville intelligente « La plupart des mégapoles seront saturées de milliards de capteurs capables de communiquer entre eux », souligne Howard Rheingold, auteur de Foules intelligentes (M21 Editions). Toutes les villes du monde, quelle que soit leur situation géographique, sont déjà confrontées à des défis semblables. La déferlante du numérique, à travers Internet et la multiplication des écrans, l’open data, la géolocalisation et l’arrivée de l’intelligence artificielle (IA) dans les smartphones sont au cœur de la révolution urbaine. Dans la mégapole des années 2040, l’outil technique ne sera presque plus visible, il se dissoudra dans l’environnement. Le designer Adam Greenfield appelle ce lien vers le futur l’« everyware ». Pour ce dernier, « la puissance de traitement informatique sera tellement omniprésente dans notre environnement que les ordinateurs auront disparu ». Un qualificatif, désormais installé dans le vocable « techno », suffit à cerner l’horizon de l’every­ware : le mot « smart  ». Tout un programme ! Ses applications sont très variées : de la mobilité à la planification urbaine, de l’accès aux énergies renouvelables à la qualité de vie, de l’habitat écologique à la démocratie locale. (@TheGoodLife). Légende image : New Songdo, en Corée du Sud, une ville intelligente qui n’attire pas les foules. Photo DR.

► A quoi ressemblera la Smart City de demain ? Une ville citoyenne. Le « smart  » passe après le «  sustainable  ». «  L’ambition de la ville durable est plutôt économique, sociale et environnementale, précise Laurent Vigneau. Logements, transports, environnement, migrations, communication… La city de demain se conjugue d’abord avec l’économie d’énergie et le développement durable.  » Les enjeux sont immenses : être capable de nourrir les millions de citadins, de traiter la masse des déchets qu’ils produisent, de limiter la congestion automobile, de promouvoir l’autonomie énergétique, de lutter contre la pollution. Qu’il s’agisse du dérèglement climatique, de la réduction de la biodiversité, des difficultés d’accès à l’eau, sans compter les contrecoups de la fin du tout-pétrole… Autant de défis que les villes sont, dès à présent, sommées de relever pour soutenir leur développement dans les trente ans à venir. Alors que le paysage urbain accueille la moitié de la population mondiale et qu’il produit quatre cinquièmes des gaz à effet de serre, il consomme aussi plus des deux tiers de l’énergie. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la consommation d’énergie dans le monde devrait augmenter de 37 % d’ici à 2040, en particulier dans les pays émergents, comme la Chine ou l’Inde, lorsque chaque habitant conduira sa voiture. (@TheGoodLife).

► A quoi ressemblera la Smart City de demain ? Une ville sentimentale. Interagir avec la ville, en faire un lieu d’épanouissement intellectuel et de proximité avec la nature, tel est l’enjeu de la ville sensorielle et intelligente qu’appellent de leurs vœux les urbanistes visionnaires quand on leur demande : A quoi ressemblera la ville dans trente ans ? » Et Laurent Vigneau de souligner : « Plus on accède facilement aux nouvelles technologies d’Internet et plus les villes grossissent, plus les gens ont besoin de se rapprocher physiquement. La masse d’informations disponibles sur Internet rend encore plus facile l’organisation de rencontres sur des goûts communs. Les réseaux sociaux communautaires comme MySpace, Facebook, Cyworld ou Wallop, contrairement à ce qu’on pourrait croire, poussent à la rencontre.  » Carlo Ratti, directeur du Senseable City Lab au MIT de Boston, évoque, dans ses recherches sur le futur urbain, « une ville qui se sert des technologies, mais pour mettre les gens au cœur de la ville. Internet est en train de s’installer physiquement dans notre environnement personnel.  » (@TheGoodLife).

► Devenir une Smart City passe par les données. Les projets de Smart Cities reposent sur le recueil, le croisement et l’analyse des données relatives à toutes les activités de la ville. Transports, énergie, services et sécurité publique bénéficient des informations produites par l’analyse et l’intelligence artificielle. Reste à intégrer des sources hétérogènes et à concilier public et privé. (@lemagit).

#Agriculture

► « La blockchain peut permettre de renforcer la sécurité des données agricoles », estime Mehdi Siné. La blockchain n’est pas réservée qu’aux mineurs de bitcoin. Au Salon de l’Agriculture, l’Association de coordination technique agricole (Acta) a lancé son livre blanc, « La blockchain dans le monde agricole : quels usages pour quels bénéfices ? », en partenariat avec Atos. Mehdi Siné, directeur du numérique et de l’informatique de l’Acta et de l’Institut des grandes cultures Arvalis, dévoile cette publication à L’Usine Nouvelle. (@usinenouvelle).

#Assurance

► Le lent développement de l’assurance collaborative. Comme celui de la banque, le secteur de l’assurance est touché par la transition numérique et le mouvement de désintermédiation qui l’accompagne. Le développement de modèles d’assurance peer-to-peer est également lié à un contexte économique dans lequel les particuliers sont amenés à multiplier les arbitrages. Cette tendance est enfin tout autant accentuée par la généralisation des comparateurs de prix et la sécurisation progressive des transactions sur Internet. Ces nouveaux modèles d’assurance permettent à la fois de baisser les prix des contrats d’assurance traditionnels et de développer des produits dédiés, que ce soit en regroupant des particuliers désirant s’assurer sur un domaine précis, ou en permettant de construire des solutions d’assurance à la carte pour des besoins spécifiques. (@futuribles_int).

#IntelligenceArtificielle

► L’intelligence artificielle s’invite partout. Elle se manifeste dans les algorithmes qui permettent de faire remonter vos sujets favoris sur vos réseaux sociaux préférés, jusqu’à ceux qui équipent maintenant des voitures autonomes de plus en plus nombreuses. Vouloir décrire l’intelligence artificielle (IA) sur nos smartphones, c’est vouloir parler de ce qui existe déjà et que l’on utilise au quotidien, parfois sans le savoir, avec cet objet devenu une extension de nous-mêmes. Ce sont des systèmes « intelligents » qui vous aident à écrire plus vite sur des claviers « prédictifs » qui apprennent de votre façon de vous exprimer grâce au machine learning (l’apprentissage automatique). Qui vous permettent de parler à vos smartphones relativement naturellement (Google Assistant, Siri ou encore Cortana), de leur poser des questions et d’écouter des réponses de plus en plus pertinentes avec des voix de plus en plus réalistes. L’IA est déjà là, bien présente au bout de nos doigts et depuis un certain temps déjà. Pourquoi donc tous les constructeurs nous présentent, depuis quelques mois, cette réalité comme une nouveauté ? Pourquoi l’IA est devenue récemment l’un des termes les plus employés dans le monde des smartphones ? (@LeMonde).

#Musique

► IA et musique : ce que Spotify fabrique vraiment dans son laboratoire de recherche parisien. L’irruption de l’intelligence artificielle dans tous les domaines de notre quotidien fascine autant qu’elle inquiète. Entre recommandation et production musicale, @MashableFR a poussé la porte du laboratoire en recherche sur l’IA de Spotify. Au milieu de l’été 2017, Spotify annonçait dans un communiqué succinct la création d’un Creator Technology Research Lab à Paris, un laboratoire de recherche chargé de réfléchir au « développement d’outils pour aider les artistes dans leur processus créatif » avec à sa tête le Français François Pachet, grand spécialiste de la recherche sur l’intelligence artificielle et la musique. Manque de bol, cette nouvelle coïncidait avec les révélations d’une enquête du média Music Business Worldwide qui identifiait 50 « faux artistes » a priori créés de toutes pièces par Spotify, dont les écoutes auraient généré 3 millions de dollars de revenus pour la plateforme détentrice de l’intégralité des droits d’auteur.

► Grâce à l’innovation, la musique explore de nouveaux territoires. Ces quinze dernières années, l’arrivée d’internet dans l’industrie musicale a remodelé en profondeur les règles du jeu aussi bien pour les maisons de disques que pour les musiciens eux-mêmes. La généralisation du numérique a permis à l’innovation de se frayer un chemin entre les notes et c’est la façon même de créer, de jouer, d’écouter et de partager la musique qui est en pleine mutation. Instruments intelligents, compositions communautaires en réseaux, nouveaux outils, nouveaux champs d’application donnent aux artistes le moyen d’élargir, comme jamais auparavant, le champ de leur créativité, explorant même des chemins tout à fait nouveaux. (@latelier).

#EconomieAttention

► Les notifications en question. John Herrman (@jwherrman) pour le New York Times Magazine (@nytmag) revient sur l’essor (épidémique) des pastilles de notification rouges peuplées de chiffres blancs qui ornent désormais les sommets de toutes nos applications. Elles sont censées nous alerter de quelque chose, même si on ne sait pas de quoi exactement : messages non lus, nouvelles activités, mises à jour logicielles, annonces… En quelques années, elles sont en tout cas devenues un des symboles de la « conception addictive ». Nés pourtant il y a plus de 20 ans, les pastilles de notifications ont envahi tout notre espace attentionnel, passant des applications des smartphones, aux interfaces de nos ordinateurs voire même au design des sites web. Ces pastilles rouges d’alerte mettent sur le même plan des choses qui sont pourtant loin d’avoir la même urgence. Les nombres qu’elles affichent, leur valeur, leur couleur uniforme clament pourtant partout le même impératif attentionnel ! Si Google et Apple, dans les spécifications pour les développeurs, invitent ceux-ci à en limiter l’utilisation, conscients que ces alertes attentionnelles posent problème, force est de constater que pour l’instant, les deux géants n’ont pas fait grand-chose pour en limiter réellement l’usage, par exemple uniquement à des mises à jour critiques ou à des messages directs. Lire la suite sur le site de @internetactu.

#Surveillance

► En Chine, des arrestations « préventives » grâce au big data dénoncées par Human Rights Watch. Le célèbre « Minority Report » de Philip K. Dick était-il prémonitoire ? En Chine, les autorités policières conjuguent d’ores et déjà big data (données collectées en masse) et algorithmes prédictifs afin de procéder à des arrestations « préventives » dans la région troublée du Xinjiang, proche du Tibet à l’ouest du pays. C’est ce qu’affirme l’association Human Rights Watch (HRW), qui s’est alertée dans un communiqué (en anglais). « Pour la première fois, nous sommes capables de prouver que le gouvernement chinois utilise les big data et les algorithmes prédictifs non seulement pour violer les droits à la vie privée, mais aussi pour placer arbitrairement des gens en détention », a affirmé Maya Wang, chercheuse au HRW basée à Hong Kong. (@Sciences_Avenir).