22 Mai

ReVue d’actu de 11h11 – lundi 22 mai 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Cinema

xComment Pixar a perdu la main. Pendant 15 ans, le studio d’animation était le meilleur de la planète. Ensuite, Disney l’a acheté. (@TheAtlantic).Crédit image : Zohar Lazar.

#IntelligenceArtificielle

Charles-Édouard Bouée: « Nous disposerons tous d’une intelligence artificielle portative ». Les enjeux de l’intelligence artificielle sont immenses. Le PDG du cabinet Roland Berger plaide pour une prise de conscience des États. Charles-Édouard Bouée observe depuis des années l’impact de la transformation numérique sur les entreprises et plus largement sur l’ensemble des citoyens. Dans son dernier ouvrage («La Chute de l’empire humain», avec François Roche, Grasset, 2017), il décrit comment l’intelligence artificielle va s’imposer dans nos vies. Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ? Charles-Édouard Bouée : « En simplifiant, c’est la reproduction par la machine d’un cerveau humain. L’intelligence artificielle, c’est donc la capacité d’acquérir des connaissances, de raisonner, de décider et enfin, à un moment ou à un autre, de prendre conscience de sa propre existence. À ce stade, on parlera de singularité, l’intelligence artificielle devrait alors s’autodévelopper comme le cerveau humain, qui n’a jamais cessé d’évoluer depuis des milliers d’années. » (@Figaro_Economie).

Intelligence artificielle : hémisphères en surchauffe. La course aux armements de l’intelligence artificielle (IA) est lancée. Les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) et, moins connus, le «BAT» chinois (Baidu, Alibaba, Tencent) s’y sont engouffrés : ils investissent et rachètent des start-up à tour de bras, recrutent à prix d’or des chercheurs et multiplient les laboratoires de recherche. Mais ces géants restent généralement plutôt discrets sur leurs activités de R&D dans cette discipline devenue l’objet de tous les fantasmes. Tout récemment, Google et Facebook ont pris les devants dans leurs antennes parisiennes afin d’expliquer où ils allaient et ce qu’ils cherchaient en matière d’IA. Au moment où la France, dans la foulée des Etats-Unis, de la Chine ou encore de la Corée du Sud, vient de se doter d’un plan « France IA » avec une enveloppe globale de 1,5 milliard d’euros sur dix ans dans le cadre du programme d’investissements d’avenir, les deux géants du numérique ont sorti de leurs labos leurs meilleurs chercheurs. Une opération de démystification afin d’exposer leurs applications nourries à l’IA qui tournent déjà sur des millions de machines sans que leurs utilisateurs le sachent et leur stratégie dans un domaine où même les plus puissants continuent de tâtonner. (@libe).

Tout va bien, l’intelligence artificielle se met au service de l’hypersurveillance. Entre l’objet connecté au service de la sécurité et l’outil de surveillance obsessionnelle, la frontière se brouille. Au travail comme à la maison, les caméras s’infiltrent toujours plus insidieusement, au risque de voir se rapprocher le scénario dystopique des « télécrans » de 1984. Derrière ces avancées technologiques inquiétantes œuvre l’intelligence artificielle. (@usbeketrica).

#Presse

Emmanuel Macron, journaliste de lui-même. Les journalistes politiques sont inquiets. Le nouveau président ne les aime pas. Il ne recherche ni leur compagnie ni leur avis, ne leur fait pas de confidences, ne les reçoit pas au Château ! Les soupçons de toute une profession, déjà échaudée par les cachotteries d’une campagne électorale parfaitement orchestrée, ont été confirmés jeudi 18 mai. Préparant le déplacement du président au Mali, l’Elysée a prétendu sélectionner les reporters invités à le suivre. Selon le service de presse de la présidence, il s’agissait de privilégier les spécialistes de l’Afrique et de la défense au détriment des chroniqueurs politiques parisiens… Cette prétention a provoqué la publication d’un appel solennel signé par la plupart des médias, dont L’Obs : « Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. » (@LObs).

#Information

La lutte contre les « fake news » passe-t-elle par une nouvelle infraction ? « Post-vérité », « fake news », « informations alternatives »… Après s’être invitées dans la campagne américaine et le référendum sur le Brexit, les rumeurs et informations erronées et trompeuses ont pollué la campagne présidentielle française jusqu’aux dernières heures précédant le vote du second tour. Cette échéance fut même marquée par un épisode inédit : la diffusion sur des réseaux sociaux d’ « informations » – dont de nombreux faux – provenant du piratage des comptes de messagerie de membres de l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron. Manœuvre destinée à asseoir en vérité l’existence d’un compte off shore du favori des sondages, évoqué par sa rivale Marine Le Pen en plein débat télévisé pré-électoral ? Une enquête préliminaire pour divulgation de fausses nouvelles a été ouverte par le parquet de Paris. Les fausses nouvelles ne datent pas d’hier. Bien avant la littérature complotiste à visée antisémite, les discours politiques de l’Antiquité en étaient truffés. Selon Robert Darnton, directeur des bibliothèques de l’université américaine Harvard, c’est l’historien byzantin Procope de Césarée qui en aurait établi la tradition au VIe siècle, avec ses « anecdota », rumeurs et commérages toxiques sur la vie privée de l’empereur Justinien. La multiplication récente des sources d’informations a donné des ailes aux fake news qui utilisent désormais le tremplin des réseaux sociaux pour toucher une audience de plus en plus large et friande. Le contexte favorable de défiance des citoyens à l’égard des institutions les fait s’épanouir comme jamais. (@LePoint).

#Livre

Non, l’e-book n’est pas mort ! A écouter les professionnels de l’édition, le marché de l’ebook – qui a atteint 15% à 25% des ventes de livres aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne et 10% en Europe continentale – plafonne, voire régresse depuis 2013. Mais la réalité est assez différente. Le livre électronique pourrait ainsi reprendre à son compte la savoureuse formule de Mark Twain : « Les rumeurs sur ma mort sont très exagérées ! » En effet, les chiffres généralement cités par la profession et repris par les grands médias sont partiels : ce sont ceux des « Big Five », les géants de l’édition américaine : Hachette Book Group, Harper Collins, Penguin, MacMillan, Penguin Random House et Simon&Schuster. Le groupe Hachette a ainsi détaillé pour Les Echos : « Entre 2015 et 2016, la part de marché de l’e-book aux Etats-Unis a baissé de 16% – dont -6% pour Hachette Book Group [filiale USA du groupe Hachette Livre, NDLR] – et a reculé de 19% au Royaume-Uni, dont -9% chez Hachette UK. » (@LObs).

#MediaSocial

Sur les réseaux sociaux : quand l’enfant devient un faire-valoir. Les rapports qu’entretiennent les parents avec leurs enfants sur Internet sont moins médiatisés et pourtant tout aussi préoccupants. Cas extrême : ce mois-ci, des parents américains ont perdu la garde de leurs enfants pour avoir posté une vidéo dégradante sur YouTube. On les voit mettre eux-mêmes de l’encre effaçable sur la moquette de leur appartement. Puis ils accusent leurs enfants à dessein. Cody, 9 ans, se défend comme il peut : « Je n’ai pas fait ça, je jure devant Dieu que je n’ai pas fait ça » (« I didn’t do that. I swear to God I didn’t do that. » Les parents continuent de le gronder lui et son frère. Ce n’est qu’après que Cody s’est mis à genoux, s’est effondré en larmes avec son frère, que le père et la mère leur dévoilent qu’il ne s’agissait que d’une blague (« prank » en anglais). Nombre de vues de la vidéo : plus de 2 millions ! (@LObs).

#Drone

L’ONU veut créer un système de suivi mondial des drones. La démocratisation des drones entraîne forcément des dérives ou des risques, comme en témoignent les plaintes au sujet d’abus en matière de surveillance notamment. Malgré les différentes législations adoptées depuis 2012, le problème persiste et pousse ainsi l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), dépendante de l’ONU, a prendre des mesures. Elle appelle de fait à la consultation publique des 191 États membres de l’ONU sur la création d’un système de suivi de drone civil, à l’occasion des 22 et 23 septembre prochains à Montréal. Ce projet devrait permettre, grâce à une base de données internationale consultable en temps réel, de connaître instantanément le propriétaire d’un drone, son modèle, sa position, son altitude, sa trajectoire mais également la localisation précise de la télécommande. (@Numerama).

#Univers

Tout l’univers en moins de 20 minutes. Tout le monde en conviendra : de la création de l’espace-temps à l’invention de l’imprimante 3D, il s’est passé un certain nombre de choses tout à fait intéressantes et même régulièrement passionnantes. Des choses qu’il faudrait une vie pour apprendre et comprendre. Ou du moins, jusqu’au coup de génie du vidéaste Bill Wurtz. Grâce à lui et à sa dernière vidéo, il est désormais possible de savoir absolument tout sur tout en moins de vingt minutes. Une sacrée gageure qui vous permettra de briller en société pour les quinze milliards d’années à venir. (@LeMonde).

#Ville

Faire de Casablanca une smart city, est-ce (vraiment) possible ? Casablanca a accueilli les 17 et 18 mai la seconde édition de la Smart City Expo. L’objectif de cette manifestation, qui s’inscrit dans l’agenda du Smart City Expo World Congress, est d’échanger autour de « solutions concrètes » devant accompagner la transformation de la ville. Son organisation a été confiée à la Société de développement local (SDL) Casablanca Events & Animation, sous la houlette de Fira de Barcelone. Le directeur général de la SDL, Mohamed Jouahri, revient sur l’importance de ce rendez-vous pour Casablanca et détaille la vision ambitieuse qu’il a pour la métropole qui, selon lui, sera quasiment transformée d’ici 2020. (@HuffPostMaroc).

#Cyberattaque

Cyberattaque WannaCry : « Ça fait près d’un an qu’on attendait ça », témoigne un expert israélien. Un événement d’une ampleur inédite, mais pas inattendu. C’est ainsi que l’Israélien Ilan Graicer, spécialiste reconnu en sécurité informatique, décrit la cyberattaque WannaCry qui a paralysé les ordinateurs de 200 000 particuliers, entreprises et institutions dans plus de 150 pays ces derniers jours. Interrogé par We Demain, cet homme, qui a dirigé pendant huit ans la recherche active de failles en cybersécurité au Centre Blavatnik de Tel Aviv, pointe une longue chaîne de responsabilités, du particulier à Microsoft en passant par la NSA. Pour comprendre ce qui s’est passé, introduit-il, il faut remonter à l’origine du problème, à savoir une faille de sécurité qui affecte les anciens systèmes d’exploitation Windows, à l’image de Windows XP : « Le problème, c’est que Windows XP n’est plus mis à jour par Microsoft, pour vous pousser à acheter les nouvelles versions, alors qu’il marche encore même s’il est vieux », accuse Ilan Graicer, pour qui Microsoft est clairement responsable. (@WeDemain).

#Piratage

En 2017, tous hackers ou tous hackés ? Pour lutter contre le tracking et le recueil de leurs données personnelles, de plus en plus d’internautes utilisent des technologies qui, il y a quelques années encore, étaient réservées aux pros de la sécurité informatique. Quelles conséquences pour les marques ? Exposé à deux jours du second tour de la présidentielle, le hacking des emails de la campagne d’Emmanuel Macron a fait pschitt : non seulement le candidat et ses proches communiquaient en privé par Telegram, l’application de messagerie ultra-sécurisée dont l’encryption résisterait même au FBI, mais l’équipe avait également réservé aux hackers des faux emails et mots de passe de messagerie pour les égarer et leur fournir de fausses informations. En d’autres termes, l’équipe de campagne avait fait le choix de ne pas opter pour une protection passive mais aussi de troller activement d’éventuels assaillants. (@AgenceSeenk).