09 Mar

ReVue d’actu de 11h11 – jeudi 9 mars 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Ville

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De l’Open Data à l’Urban DataDans les 5 ans à venir, la convergence d’une France urbanisée, de plus en plus métropolitaine, avec l’hyper connectivité bouleversera nos manières de vivre, besoins et usages sociétaux dans nos villes sans qu’aucune composante n’échappe à cette transformation : l’habitat, l’environnement, l’éducation, la culture, les transports, la santé, la sécurité, l’énergie, l’eau, les déchets… mais aussi la gouvernance et la vie citoyenne qui sont traversés par cette double révolution des usages et du numérique. (@latribune). Crédits photo : Reuters.

Au XIXème siècle, le monde la connaissait Roubaix, la « ville aux milles cheminées »,  comme capitale industrielle du textile. Mais, la grande aventure du textile s’achève dans les années 1970, avec la crise, laissant une ville en friche avec 46% de la population qui continue de vivre sous le seuil de la pauvreté. Depuis quelques années, la ville se dote d’une politique numérique ambitieuse, avec son programme « Roubaix numérique » : utiliser les technologies numériques (Open data, e-démocratie…) pour rénover la ville aussi durablement que socialement. En octobre 2016, la ville a ouvert un portail « open data » pour faire de l’information publique, un bien commun.. Ainsi, la municipalité a pu mettre à disposition gratuitement ses données numériques : plans de ville, établissements scolaires, commerces, jardins, bâtiments publics, informations budgétaires ou financières. (@latelier). A lire aussi : Lille et Roubaix vont être en partie chauffées grâce aux déchets ménagers (@20minutes).

Uber et Waze ouvrent leurs données pour séduire les villes. Des millions de smartphones plutôt que des millions de capteurs. Au lieu de s’équiper de multiples infrastructures routières connectées, les villes ont depuis octobre 2014 la possibilité d’adhérer au programme Connected Citizens de Waze. L’app de navigation communautaire rachetée par Google en 2013 leur propose d’avoir accès gratuitement depuis une plateforme dédiée aux alertes envoyées en temps réel par les utilisateurs qui traversent leur territoire. « Nous avons aujourd’hui plus de 200 partenaires dans le monde, dont plus d’une dizaine en France, qui viennent du public comme du privé », affirme Jérôme Marty, directeur France de Waze. (@journaldunet).

Indicateurs de bien-être, gouvernance locale et paix économique. À l’échelle des territoires, le débat autour du développement territorial fait écho à la montée en puissance de nouveaux besoins en termes d’observation sociale et d’évaluation. Une telle réflexion se nourrit également des travaux menés à différentes échelles pour promouvoir le bien-être, repenser la richesse et concevoir une organisation socio-économique plus respectueuse des êtres humains et de l’environnement. Elle amène à s’interroger, dans le sillage du rapport Stiglitz-Sen ou de la loi récente d’Éva Sas, sur les indicateurs à construire pour « compter ce qui compte ». (@FR_Conversation).

#Environnement

Écoconception des services numériques : comment éviter le greenwashing. Face à l’explosion des services numériques, la responsabilité environnementale devient un facteur de différenciation. Mais seule une approche d’écoconception globale peut permettre d’éviter les transferts de pollutions. Un livre blanc publié récemment par l’Alliance Green IT en pose les bases. Caroline Vateau, administratrice de cette association des acteurs du secteur, détaille la démarche. (@latribune).

#Media

Transformation numérique : analyse des projets médias financés par Google. Par Gautier Roos et Alexandra Yeh, France Télévisions, Direction de la Prospective. Vous voulez savoir ce que mijote le gratin des éditeurs européens pour réussir leur transformation numérique ? Nous avons donc épluché avec soin les bonnes oeuvres de Google ! En d’autres termes, les projets que le géant du Web a choisi d’aider dans le cadre de son fonds d’innovation dans le secteur des médias. Créé en 2016, le Digital News Initiative Innovation Fund lance cette semaine son 3ème round. L’occasion pour le GESTE d’inviter à Paris son responsable Ludovic Blecher à présenter le programme de financement, qui, affirme-t-il, ne vise « pas à financer des projets de modernisation, mais des projets de transformation ». Une nuance qui a son importance : le but de Google, c’est de stimuler l’écosystème des médias d’info et de se poser ainsi en moteur de la mutation numérique des médias. Ludovic Blecher est aussi revenu sur les projets financés lors du deuxième round : 24 millions € au total répartis sur 124 projets, couvrant 25 pays européens, pour insuffler la culture de l’innovation dans les salles de rédaction. (@metamedia).

Hambourg, vrai écosystème propice à l’innovation média. Par Frédéric Lecoin, Direction de l’Innovation. Les start-ups seraient-elles la planche de salut de médias en mal d’inspiration ? Les outils qu’elles proposent, dopés à l’intelligence artificielle, aux algorithmes et aux big data semblent en tout cas offrir des solutions pertinentes pour permettre aux médias d’innover sans investir des millions dans la R&D. Et pour mieux faire du pied à ces jeunes entrepreneurs, des médias de toute l’Europe se sont réunis la semaine dernière à Hambourg pour les Online Marketing Rockstars. 25.000 professionnels du marketing et de la communication se sont ainsi rencontrés au centre de conférences Hamburg Messe autour des problématiques qui animent leur secteur. Et c’est dans ce cadre que le Next Media Accelerator (NMA) proposait son propre cycle de tables rondes et, surtout, des « Media Match« , des rencontres entre start-ups et investisseurs ou représentants des groupes de média. (@metamedia).

#Culture

« Un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle », dit un vieil adage africain. Et pourquoi ne pas considérer que chaque personne ayant une histoire à raconter soit une bibliothèque humaine ? C’est le concept de l’organisation The Human Library. Né au Danemark, elle organise depuis 2000, des événements où les visiteurs peuvent rencontrer des personnes de tout horizon ayant des histoires à raconter sur leur vécu personnel. Dimanche 5 mars, cette bibliothèque est revenue à Singapour pour la deuxième année consécutive. À cette occasion, 47 livres humains sont venus raconter leur histoire à plus de 300 personnes. « The Human Library est une méthode innovante pour promouvoir le dialogue, réduire les préjugés et encourager la compréhension », peut-on lire sur le site Web de l’association. A lire aussi : Internet, le grand journal intime des personnes esseulées.

#RealiteVirtuelle

La plus grande salle de réalité virtuelle de France se trouve à l’université de Caen. Le centre interdisciplinaire de réalité virtuelle (CIREVE) de l’université de Caen a inauguré, jeudi 2 mars, sa nouvelle salle de réalité virtuelle. En fonction depuis décembre 2016, cette salle est équipée de neuf caméras optiques, d’un tapis d’analyse médicale de la marche, d’écrans de verre de 10 m sur 3, d’une surface de projection de 290 m²… La toute nouvelle salle de réalité virtuelle, qui a coûté environ trois millions d’euros, n’a aucun équivalent en France. Un bâtiment a été spécifiquement construit en extension de la Maison de la recherche en sciences humaines (MRSH) pour accueillir ces équipements de pointe ainsi qu’un amphithéâtre de 150 places équipé pour visualiser les expérimentations en temps réel. Une dizaine de personnes travaillent sur place. (@14actu). A lire aussi : Le marché de la réalité virtuelle va connaître une croissance forte en 2017, et ce au moins jusqu’en 2020 d’après une étude de SuperData. (@latelier).

#DataBrokers

Du marketing à la surveillance de masse. S’il est de notoriété publique que Google, Facebook et les autres géants du net utilisent les données des internautes à des fins commerciales, une catégorie d’entreprises plus discrètes – mais au rayon d’action beaucoup plus large – se révèle encore plus vorace en données. Des entreprises comme Acxiom et Epsilon aux États-Unis, ou encore Experian au Royaume-Uni, génèrent des milliards de dollars en vendant nos données à d’autres entreprises, mais aussi à des partis politiques et à des États. (@usbeketrica).

#Commerce

Alibaba reconnaît son impuissance face à la contrefaçon. Le patron d’Alibaba change de discours. Pour la première fois, le géant chinois de l’e-commerce se tourne vers l’Etat pour l’aider à lutter contre la contrefaçon – alors qu’il est régulièrement accusé de l’encourager sur ses plateformes. »Aucune entreprise ne peut le faire seule », a écrit mardi le fondateur Jack Ma dans une lettre ouverte publiée sur Weibo, le Twitter chinois. Il dénonce une « loi vieille de 20 ans (…) sévèrement dépassée par la réalité », rapporte Azilia, la plateforme d’informations d’Alibaba. Le milliardaire interpelle l’Assemblée nationale populaire (APN), réunie en session annuelle cette semaine à Pékin, pour un durcissement de la loi en vigueur. « Par exemple, si la fabrication ou la vente d’un faux produit faisait encourir une peine de prison de sept jours pour chaque contrefaçon, le monde serait très différent – tant en termes d’application de la propriété intellectuelle (…) que notre capacité à promouvoir l’innovation », écrit Jack Ma. Actuellement, les peines d’emprisonnement en Chine pour contrefaçon peuvent aller jusqu’à sept ans, détaille le cabinet chinois Lehman Law, assorties d’une amende calculée au cas par cas. « Alibaba déplace le fardeau vers les législateurs, et cela pourrait aider à produire certains changements dans le système pénal chinois », estime auprès de Bloomberg Cao Lei, directeur du centre de recherche sur l’e-commerce à Hangzhou. Dans sa lettre ouverte, Jack Ma assure que sur les 4.495 cas suspects transmis aux autorités chinoises en 2016, seulement 33 affaires ont abouti à une condamnation. (@latribune).

#Afrique

L’app pour les femmes en Afrique. Isabelle Mashola a abandonné les soirées très masculines des fournisseurs informatiques pour mettre le numérique au service des femmes en Afrique. Avec son mari, elle lance l’application Isahit, une plate-forme d’offres de mini-jobs adressées à des mères et soeurs de familles nombreuses pauvres du continent. L’ex-DSI de Publicis en Europe est maintenant bien loin des dégustations de vins ou du spectacle des grands prix automobiles qu’elle n’appréciait guère dans son ancienne vie. L’application sur mobile et tablette doit sortir de la misère « Jacky, Mame, Aita et, d’ici à trois ans, 10.000 autres femmes qui ont besoin d’un complément de revenu pour poursuivre leurs études ou agrandir leurs échoppes », explique Isabelle Mashola. D’après un rapport publié en 2015 par la Banque mondiale, rien qu’au sud du Sahara, 347 millions d’Africains vivent sous le seuil d’extrême pauvreté, avec 1,90 dollar pour vivre chaque jour. « Ce sont en majorité des femmes, le numérique peut les rendre économiquement indépendantes », souligne l’informaticienne devenue PDG de start-up. Isahit entend assurer à ses « hiteuses » et leur famille un complément de revenu de 20 dollars par jour. (@EchosBusiness).

#Musique

Les artistes se font label. Fin 2014, dans ce bar où ils reçoivent la presse pour la promotion de leur premier album, les rappeurs de l’Entourage fanfaronnent : «On n’a besoin de personne, pose Nekfeu. On a assuré seuls la production du disque avant de vendre l’enregistrement à Believe, qui le distribue. On n’a pas besoin de label ni de producteur. On aurait même pu se passer du distributeur en vendant le disque via Internet !» Inscrit en lettres blanches sur la pochette, le titre de l’album résume la démarche du groupe – et de milliers d’autres : Jeunes Entrepreneurs. Il y a peu, le saint graal pour un artiste consistait à signer sur un label, lequel assurait à son projet visibilité et rentabilité. Pourtant, les plus gros succès de l’année 2016 sont, selon le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep), le fait de structures indépendantes qui s’adjoignent, une fois le disque produit, les services d’un simple distributeur, à l’instar de Jul ou PNL. « Le système traditionnel de l’artiste signant sur un label qui prend en charge production, distribution et promotion a changé : les artistes sont des entrepreneurs qui font tout eux-mêmes», affirme Dominique Trémouille, passé par de nombreux labels avant de fonder en 2016 I See Colors, une société qui ne produit personne mais assure aux autoproduits qui, comme le soulman américain Charles X ou les rappeurs français de DFHDGB, font appel à lui, une batterie de services allant du management aux relations publiques. (@libe).