28 Juil

Bernard Magrez va se séparer de ses petits châteaux du Bordelais, il se « repositionne dans le luxe » avec en perspective l’achat d’un 5e cru classé à Margaux et « joue à fond l’avenir du tourisme à Bordeaux »

« L’homme aux 40 châteaux », Bernard Magrez, le seul à détenir 4 crus classés à Bordeaux vient de confirmer à Côté Châteaux sa volonté de vendre progressivement ses petites propriétés viticoles de Bordeaux, à l’exception de ses 4 crus classés. Il compte bien acquérir un 5e, voire un 6e cru classé à Bordeaux, et pourquoi pas « un Margaux ». Il est l’invité de Parole d’Expert.

Bernard Magrez, lors de Vinexpo 2015 à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Bernard Magrez, lors de Vinexpo 2015 à Bordeaux © Jean-Pierre Stahl

Jean-Pierre Stahl: « Bonjour, Monsieur Magrez, le microcosme bordelais bruisse de cette nouvelle qui veut que vous vous séparez de vos châteaux du bordelais. Est-ce exact ? Combien en avez-vous déjà vendu et ces ventes vont-elles se poursuivre ?

Bernard Magrez: « Tout d’abord le pourquoi de la vente…« La Tempérance » en Médoc est vendu, « Pérenne » à Blaye, ainsi que « Guerry » en Côte de Bourg également. Notre stratégie se concentre sur les crus classés. Je suis le seul à en posséder 4. Vous allez comprendre, si vous lisez horizontalement « Bernard Magrez » sur toutes nos étiquettes, les consommateurs eux ne comprenaient pas que ces vins se vendent dans les magazins entre 15-16 € et jusqu’à 150-200 € (pour les crus classés de Bernard Magrez) et à côté de ceux-là 5-6 € (pour les petits châteaux).

JPS:  » ¨Pensez-vous acquérir un 5e cru classé ? »

Bernard Magrez: « La deuxième chose, effectivement on est sur l’achat d’un grand cru classé de Margaux. Ca tombe bien, car ce genre de château, on ne le donne pas : ça coûte un certain prix ! C’est donc un fusil à deux coups pour être plus clair.Ca va nous assurer d’avoir du cash pour se permettre d’acquérir de grands crus classés: peut-être celui-là, mais il y en aura d’autres… J’ai toujours réalisé des actifs pour avoir la capacité à faire des acquisitions, en empruntant le moins possible, quand on achète des châteaux de ce type. »

Photo -édito tirée du © Carnet de Bernard Magrez

Photo -édito tirée du © Carnet de Bernard Magrez

« PAS UNE DESAFFECTION POUR BORDEAUX MAIS UN REPOSITIONNEMENT DANS LE LUXE »

JPS: « Y a t-il un revirement, une nouvelle stratégie, ou sentez-vous, vous qui avez toujours eu le nez creux,  les affaires moins porteuses actuellement pour Bordeaux ? »

Bernard Magrez: « On va le faire en plusieurs fois, car on ne peut pas mettre tous ces petits châteaux en vente en même temps. J’avais déjà fait cela  quand j’avais vendu Malesan à Castel. A l’époque, j’avais une série de petits châteaux en appellation Bordeaux, et je les ai vendu 3 par 3.

« Quant à ma position vis-à-vis de Bordeaux: non, ce n’est pas une non-croyance dans Bordeaux, il n’y a pas de désaffection, pas du tout, quand on est propriétaire de 4 grands crus classés à Bordeaux, c’est un repositionnement dans le luxe: avec les crus classés ( Fombrauge, La Tour Carnet, Clos Haut-Peyraguey et Pape-Clément), avec aussi ce Stradivarius (qui se trouve à Fombrauge) que j’avais acquis, avec la Grande Maison à Bordeaux…« 

JPS: « On vous appelait l’homme aux 40 châteaux, désormais qu’en est-il ? »

« Bernard Magrez a toujours 41 châteaux ! (plaisante-t-il, mais en fait beaucoup plus), là je fais des acquisitions en Espagne dans la province de Murcie. Je suis toujours propriétaire actuellement des châteaux dont on a parlé et des 4 grands crus classés. Vous savez, les crus classés dans le monde, c’est le drapeau de Bordeaux, ils sont là, les galons, c’est une sécurité qualitative. Et par ailleurs, on se développe en Roussillon, en Provence, et dans les 7 pays où on est présent. Mais c’est vrai aussi que c’est difficile pour les prix bas, le combat est devenu mondial. En France, ça va mais dans tous les pays voisins, les vins étrangers sont là !« 

Bernard Magrez et sa fille Cécile dacquin, la directrice de la Grande M

Bernard Magrez et sa fille Cécile Dacquin, la directrice de la Grande Maison © Jean-Pierre Stahl

« J’AI DECIDE DE JOUER A FOND L’AVENIR DU TOURISME DANS NOTRE REGION »

JPS: « Est-ce aussi une nouvelle grande vision qui vous anime ? »

Bernard Magrez: « Au delà de l’hôtel-restaurant Robuchon, moi j’ai décidé de jouer à fond l’avenir du tourisme dans notre région. Quand on lit le dépliant de l’office du tourisme d’une vingtaine de pages et qu’on voit la typicité des réponses fluviales ou autres, c’est énorme. Quand on voit le nombre d’entreprises étrangères qui ont des bateaux sur la Gironde, ça montre bien qu’il y a un afflux de touristes… »

« Nous, on va créer des chambres d’hôtes à Bordeaux. En plus de l’hôtellerie de luxe, avec la Tour Carnet et Fombrauge, la Grande Maison, on va faire de petits hôtels ou chambres d’hôtes avec une singularité de l’offre. On a vu un ensemble proche de l’Institut Culturel Bernard Magrez et de la Grande Maison Magrez-Robuchon. Notre projet ne gagnera que si on a des singularités. Il va s’appeler « la Maison Bordelaise de la Tour Carnet ». Il faut des choses qui sortent de l’ordinaire. Un entrepreneur qui ne tente pas de jouer dans le domaine touristique, ce serait une faute de gestion. L’avenir me dira si j’ai raison ou tort. Moi, j’y crois beaucoup. Si j’avais été plus jeune, j’aurais aimé faire un bateau de croisière sur le fleuve, car on s’y connaît en éducation dans le vin… »

JPS : « On voit que vous êtes toujours dans l’excellence, Monsieur Magrez… »

Bernard Magrez: « Toujours dans l’excellence, oui. J’avais acheté un Stradivarius que j’ai confié à un artiste, Nicolas DautricourtHier soir à Paris, j’ai acquis un violoncelle « Galiano » de 1748 que je vais confier à une violoncelliste, Camille Thomas, qui a des contrats dans le monde entier. C’est dans notre mission de mécène… »

On sent Bernard Magrez toujours esthète, à l’affût des arts, du bon goût et des challenges, toujours prêt à écrire une nouvelle page de son parcours remarquable.

Pour connaître tous les domaines de l’homme aux 40 châteaux et aux 4 grands crus classés: cliquez sur le site de Bernard Magrez

Soirée des châteaux de Saint-Estèphe, après le marathon du Médoc le 12 septembre

L’appellation Saint-Estèphe organise le soir du Marathon du Médoc, samedi 12 septembre 2015, le dîner des Châteaux de Saint-Estèphe, une soirée conviviale et animée qui réunit sportifs oenophiles et viticulteurs de l’appellation.

APEstepheA4.indd

Vin, sport, fête, santé et gastronomie à Saint-Estèphe le samedi 12 septembre

Une recette qui a fait ses preuves! Depuis plusieurs années, le marathon du Médoc relève le pari fou d’associer le vin, le sport, la fête et la santé. Chaque année, près de 8000 participants, de toute nationalité, viennent goûter aux joies de l’effort, mais aussi aux plus belles spécialités du Médoc. Après le marathon, les festivités prennent le relais. Depuis 2006 l’appellation Saint-Estèphe organise le soir du marathon le diner des châteaux de Saint-Estèphe toujours dans l’esprit de fête et de partage qui a fait le succès de cet évènement médocain.

Cette année fidèle au thème de ce 11ème marathon du Médoc, l’appellaioon Saint-Estèphe se met aussi « sur son 11 » pour fêter comme chaque année le soir du marathon, son ‘diner des châteaux’

500 amateurs, marathoniens ou oenophiles sont attendus à partir de 19h00 et accueillis par les viticulteurs de Saint-Estèphe par une dégustation suivie d’un diner convivial et animé. C’est dans une ambiance festive, rythmée par la musique, les nombreux lots de bouteilles à gagner, les échanges entre les tables, que les convives découvriront et apprécieront les vins de l’appellation accompagnés d’un menu gastronomique. Cette année le DJ Marc’Sax & Pouchyne, duo musical composé d’un saxophoniste, guitariste et d’une chanteuse animera cette soirée devenue un rendez-vous incontournable pour les marathoniens amateurs des vins de l’appellation

Une appellation unie : la grande famille des viticulteurs de Saint-Estèphe

Avec ses 1250 hectares, Saint-Estèphe constitue une des plus vastes appellations du Médoc, bénéficiant d’une grande diversité de terroirs répartis dans une dizaine de hameaux. Les viticulteurs de Saint-Estèphe offrent aux marathoniens une occasion unique de déguster leur vin et de présenter la richesse de leurs terroirs. Une soi-rée fédératrice puisque une grande majorité des châteaux de l’appellaioon sera présente des grands crus clas-sés aux crus bourgeois fédérés telle une palette de couleurs formant un beau tableau et une belle histoire que les viticulteurs auront plaisir à raconter aux participants. Un rendez-vous à ne pas manquer pour les maratho-niens ou non, amateurs de grands vins.

Lieu: salle des Fêtes de Saint-Estèphe, place des anciens combattants-33180 Saint-Estèphe

Renseignements et Réservations: Maison du Vin de Saint-Estèphe. Tél.: 33(0)5 56 59 30 59_ Email: mv-se@wanadoo.fr

(l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération)

Il y a un mois Vinexpo refermait ses portes sur une note de confiance des professionnels des vins et spiritueux

Avec 48500 visiteurs, 151 nationalités représentées, le 18e Vinexpo placé sous le signe du renouveau a connu un bel engouement des professionnels. Des contacts de qualité se sont noués, à confirmer pour les prochains mois.

Des contacts de grandes qualités sur les stands © Jean-Pierre Stahl

Des contacts de grandes qualités sur les stands © Jean-Pierre Stahl

La confiance des professionnels des vins et spiritueux était de mise pour ce millésime 2015, qui s’est tenu à Bordeaux du 14 au 18 juin.

Pour Chrstophe Reboul-Salzes de the Wine merchant © JPS

Pour ChrIstophe Reboul-Salzes de the Wine Merchant: « il y avait moins de « touristes  et les contacts étaient plutôt fructueux »  © JPS

Une confiance qui s’est traduite déjà avec la fabuleuse reprise du marché chinois (+36% depuis janvier) après deux années de baisse…Il y a eu aussi les acheteurs américains (dont le pays était à l’honneur) motivés par la baisse de l’euro face au dollar et par la reprise de la consommation américaine.

Plus de 250 journalistes présents pour cette édition © JPS

Plus de 250 journalistes présents pour cette édition © JPS

Un Vinexpo nouveau, un peu comme le beaujolais, avec sans doute un peu plus de subtilité…Car l’ensemble du salon a été repensé: aménagement du salon orienté vers le lac, focus sur les accords mets et vins, programme audacieux de conférences, organisation de soirées de networking avec « the Blend », ou encore une ouverture vers le grand public avec les Vin’Expériences co-organisées avec Terre de Vins.

The Blend pour poursuivre Vinexpo en toute décontraction avec de nombreuses démonstrations © JPS

The Blend pour poursuivre Vinexpo en toute décontraction avec de nombreuses démonstrations © JPS

Les rendez-vous d’affaires ont par exemple été renforcés par le service de mise en relation entre exposants et acheteurs. Piloté par Vinexpo, ce service One to Wine meeting a permis d’organiser plus de 1000 rendez-vous sur les stands.

Nos attentes avant de venir à Vinexpo étaient très élevées. Dès les premiers jours du salon, nous avons été pleinement satisfaits des rencontres réalisées avec les visiteurs et les médias très qualifiés des principaux marchés clés » Peter Gago, winemaker de Penfolds Winery (Australie).

14 restaurants donnant sur le lac, sans compter les terrasses du lac pour le business de © Vinexpo

Sur les 48 500 visiteurs (stable par rapport à 2013), 151 nationalités ont fréquenté les allées du salon, avec une hausse sensible des visiteurs de Chine (+14%), du Japon (+5%), des Etats-Unis (+15%), d’Afrique (+18%), d’Océanie (+28%) mais aussi d’Europe du Sud (+7%). Une fenêtre sur le monde pour le business.

L’édition 2015 de Vinexpo restera pour la société Gérard Bertrand un excellent millésime. La qualité des acheteurs rencontrés nous a permis d’ouvrir 20 nouveaux marchés dans le monde, et en plus nous avons entièrement commercialisé le nouveau millésime du Clos d’Ora.» Gérard Bertrand, Président des vins Gérard Bertrand.

Toutefois, la crise ressentie sur les marchés européens a entraîné une baisse du nombre de visiteurs français (-2%), mais aussi d’Allemagne (-8%), du Benelux (-12%) et du Royaume-Uni (-2%) «Ce Vinexpo 2015 n’est qu’une étape et nous allons intensifier nos démarches pour séduire les professionnels de ces marchés, y compris les Français, que nous devons rendre fiers d’accueillir dans leur pays ce rendez-vous planétaire» a précisé Guillaume Deglise, Directeur général de Vinexpo.

La France reste toutefois largement le premier pays visiteur du salon (64%), devant la Chine, les Etats-Unis, l’Espagne et le Royaume-Uni.

Un groupe de japonais à l'heure du déjeuner sur le stand des Bordeaux et Bordeaux Supérieur © JPS

Un groupe de japonais à l’heure du déjeuner sur le stand des Bordeaux et Bordeaux Supérieur © JPS

La note du salon s’est aussi portée sur la gastronomie

« A Vinexpo on trouve ce qui se fait de meilleur! En tant que producteur nous devons partager une émotion. Et ici, à Vinexpo, il y a beaucoup d’émotions ! J’ai tout particulièrement apprécié la qualité des associations mets et vins proposées dans les restaurants. C’est important, car quand on déguste un bon vin, il faut que la nourriture soit à la hauteur » selon Lamberto Frescobaldi, CEO of Marchesi di Frescobaldi (Italie).

Des conférences de grande qualité organisées par le salon comme « Inside the US Market », avec le Wine Spectator, ont enthousiasmé par la qualité des intervenants et l’analyse des marchés. Par ailleurs, « Africa, the future destination for wines and spirits » a permis mettre au jour les opportunités de ce continent en devenir.

Ainsi pour Cecilia Muzzi, export manager, CECCHI (Italie) : «nous sommes une maison qui fait 70% de son chiffre à l’export. Notre objectif en venant à Vinexpo est de vendre, mais nous souhaitons aussi sentir l’ambiance et l’évolution des marchés, voir ce qui se fait de nouveau, découvrir les tendances, connaître la vision d’autres producteurs européens concernant le packaging, les assortiments ; savoir quel  genre de vin a du succès et pourquoi. Vinexpo est une plateforme d’échange d’idées, pour partager notre vision du business pour le présent et le futur».

Paolo Basso et Gérard Basset, deux meilleurs sommeliers au monde, à © Vinexpo

Une part belle était aussi réservée à la sommellerie, notamment avec l’organisation de la compétition finale du Meilleur jeune sommelier de France, l’Assemblée générale de l’Association de la Sommellerie Internationale, la dégustation commentée par Paz Levinson fraichement élue Meilleur sommelier des Amériques ou des Ateliers Mets et Vins. Vinexpo a, par ailleurs, annoncé qu’il était candidat, aux côtés de l’Association française de sommellerie, à l’organisation de l’élection du Meilleur Sommelier du Monde lors de l’édition 2019.

Etre sommelier c’est une formation exigeante et plurielle. Il est impératif de connaître non seulement les vins, mais aussi la gastronomie et l’art du service vers une clientèle exigeante. Etre à Vinexpo pour un sommelier, c’est avoir l’opportunité de déguster l’offre mondiale, des grands vins aux plus accessibles. Mais aussi de parfaire ses connaissances et ses relations», Paolo Basso, Meilleur Sommelier du Monde 2013.

Enfin, histoire d’être branchouille, la #DigiZone a accueilli blogueurs et influenceurs web qui ont échangé autour de technologies, nouveaux moyens de communication et cépages insolites. 

Luc Chanut, fondateur-gérant de Monette (agence de communication digitale) : «J’ai trouvé l’espace #DigiZone à la fois accueillant, et très utile pour le côté network d’une communauté active et dynamique. Le tout, autour de thématiques variées et extrêmement pertinentes». Les organisateurs ont annoncé en clôture un salon 2017 plus intense avec un Vinexpo Bordeaux désormais sur 4 jours au lieu de 5, quant au salon asiatique Vinexpo Hong-Kong se tiendra du 24 au 26 mai 2016 et Tokyo les 15 et 16 novembre 2016.

Avec Vinexpo.