C’est une première en France. Le parquet de Paris a décidé d’une enquête préliminaire après le dépôt de plainte de la famille d’un viticulteur bordelais, décédé suite à une maladie due à l’utilisation de pesticides.
Après la plainte contre X déposée le 27 avril dernier pour homicide involontaire, tromperie et omission de porter secours, le Procureur de la République a décidé de donner suite et d’ouvrir une enqûete préliminaire. Cette plainte avait été déposée par la famille de James Bernard Murat viticulteur à Pujols dans l’Entre-deux-Mers en Gironde, ce devant le Pôle de santé publique du Tribunal de Grand Instance de Paris.
James Bernard Murat est décédé en décembre 2012 d’un cancer des bronches et des poumons, dont le caractère professionnel, lié à l’utilisation d’arsénite de sodium, avait été reconnu en février 2011.
« C’est un jour important parce que c’est le jour où cela prend du sens concrètement, parce que là ça va être le début des investigations » commentait, au micro de France Bleu Gironde, sa fille Valérie Murat. « Ca veut dire aussi qu’on va être entendu en tant que plaignante, et ça veut dire aussi qu’il va y avoir des investigations pour trouver des informations sur l’arsénite. D’ores et déjà, c’est un signe fort de la justice sur le sérieux de notre dossier et on peut s’en féliciter. Ca va être une épreuve d’endurance, ça va être très très long, on y est préparé depuis le début. Rien que l’enquête préliminaire ça va être entre 6 mois et 1 an. Ca va être une épreuve de patience mais on est bien armé aussi pour ça et on est bien préparé. »
Selon sa fille, James Bernard Murat a traité ses vignes durant plus de 40 ans (de 1958 à 2000) contre l’esca, une maladie due à des champignons parasites. Il utilisait ce produit sans jamais avoir été alerté sur la toxicité pour sa santé. Et son avocat Me François Lafforge, l’avocat de la famille de la victime, de commenter: « il y a plusieurs responsabilités à dégager, les responsabilités des firmes notamment, donc nous demandons que toutes les explications soient apportées aux victimes et à la famille de la victime ». L’enquête sera longue, le combat judiciaire sera dur, semé d’obstacles mais il faut souligner le courage de Valérie Murat qui a décidé d’engager cette procédure. »
Avec France Bleu Gironde