19 Juil

La bulle spécule sur une hausse de la consommation

En 2014, les ventes de vins effervescents en grande distribution (hors hard discount) ont représenté 167,4 millions de cols et généré 1,37 milliard d’euros de chiffre d’affaires, soit + 0,8 % en volume et + 2,3 % en valeur par rapport à 2013 et – 0,5 % en volume et + 4 % en valeur par rapport à la moyenne quinquennale, selon France AgriMer.

Plus les bulles sont fines, meilleur est le champagne © JPS

Plus les bulles sont fines, meilleur est le champagne © JPS

Ca bouillonne, ça pétille, ça frétille…sur le marché des bulles ! Il se livre actuellement une guerre sans merci entre les différents acteurs du champagne et des vins effrevescents très intéressante à observer.

Ainsi, le roi des breuvages, le champagne a vu ses ventes baisser légèrement de 0,5% (45,6 millions de cols) par rapport à 2013, confirmant une baisse de la consommation observée depuis le début de la crise en 2009 et qui atteint -5,4% sur cinq ans (2009-2013).

Des italiennes comme Augusta Pavan et Manuela Oregna très percutantes sur le stand italien de  © JPS

Les italiennes de la Maison Lagioiosa ventant le Prosecco lors de Vinexpo 2015 © JPS

En revanche, les crémants, surtout d’Alsace ou des Pays de Loire tirent leur épingle du jeu et augmentent. Mais le plus affolant, c’est la hausse des pétillants étrangers, avec le Proseco italien, dont Côté Châteaux vous parlait lors de Vinexpo et du Cava espagnol: + 14,9 % vs 2013 et + 31,7 % vs 2009/13 pour ces effervescents étrangers.

Le consommateur admet de plus en plus qu’un bon crémant vaut mieux qu’un mauvais champagne », Caroline Blot, chefs de l’Unité cultures et filières spécialisées France Agrimer.

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Le prix moyen de vente de ces vins (8,16 €/col) augmente de 1,5 % vs 2013 et de 4,5 % vs 2009/13 ; toutefois, il reste à relativiser compte tenu des disparités entre les différentes catégories.

C’est le Champagne qui détient le prix moyen de vente le plus élevé (19,50 €/col), en hausse de 2 % par rapport à 2013 et de 5,7 % vs 2009/13. Viennent ensuite les AOP (5,70 €/col soit + 2,9 % vs 2013 et + 7 % vs 2009/13), les effervescents étrangers (4,67 €/col soit + 3,2 % vs 2013 et + 13,4 % vs 2009/13), puis les cuves closes (2,67 €/col soit + 0,9 % vs 2013 et + 10,5 % vs 2009/13).

En termes d’exposition dans les linéaires correspondants de la grande distribution, le Champagne occupe 44 % de l’espace, les AOP 22 %, les cuves closes 17 %, les effervescents étrangers 6 %, et les pétillants & aromatisés 5 %.

Les crémants de Bordeaux lors de Vinexpo 2015 © jps

Les crémants de Bordeaux lors de Vinexpo 2015 © jps

Parmi les effervescents français qui ont le vent en poupe, ce sont dans l’ordre: le Crémant d’Alsace, la Clairette de Die, le Saumur, le Crémant de Bourgogne,le Vouvray, le Crémant de Loire, la Blanquette de Limoux, la Touraine, le Montlouis, le Crémant de Bordeaux, le crémant du Jura, …

Concernant, les vins effervescents étrangers:  avec 9,5 millions de cols commercialisés en grande distribution pour 44,2 millions d’euros de chiffre d’affaires, les vins effervescents étrangers poursuivent leur croissance, avec des ventes en augmentation de 14,9 % en volume et de 18,5 % en valeur par rapport à 2013, et de 31,7 % en volume et de 48,5 % en valeur par rapport à la moyenne quinquennale.

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Si le poids de ces vins dans les ventes totales d’effervescents a presque doublé en 5 ans (3,3 % en 2009 contre 5,70 % en 2014), la part de l’Asti et du Lambrusco s’est, dans le même temps, étiolée au profit du Cava (45 % de PDM volume et 51 % de PDM valeur) et du Prosecco (9 % de PDM volume contre 1 % en 2011 et 13 % de PDM valeur), cette dernière appellation bénéficiant désormais d’une demande supérieure à l’Asti malgré un prix plus élevé.

La guerre des bulles ne fait que commencer ! Et gare au Proseco, car lui (avec ses ventes dopées), c’est un sacré coco !

Avec France AgriMer