07 Déc

ReVue d’actu de 11h11 – vendredi 7 décembre 2018

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#Social [Dossier Internet et les Gilets Jaunes]

► Les « gilets jaunes », enfants terribles d’Internet ? Depuis le début du mouvement des gilets jaunes, analyses, commentaires et expertises se succèdent à mesure que les rassemblements, manifestations et blocages se multiplient. Certains émettent l’idée selon laquelle sans Internet en général, et Facebook en particulier, la révolte en cours n’aurait pu avoir lieu. Et si le mouvement n’était pas aussi l’expression d’un certain nombre d’éléments propres à ce qu’on observe et analyse d’Internet depuis sa démocratisation massive : transparence revendiquée, utilisation des plateformes dans l’organisation de mouvements sociaux, créations populaires massivement partagées, mais aussi fake news, bulles de filtre et polarisation extrême des discours dans les discussions en ligne. (@usbeketrica). Légende image : Des « gilets jaunes », le 4 décembre à Montabon (Sarthe). Crédits photo : Jean-François Monier / Afp.

► Les «gilets jaunes» auraient-ils pu voir le jour sans Facebook ? La place de Facebook dans l’organisation et la structuration du mouvement est centrale. Dès le début du mois de novembre, de nombreux groupes locaux se sont constitués pour organiser le premier blocage du 17 novembre. Depuis, Facebook s’est imposé comme plate-forme centrale d’échange et de diffusion d’informations au sein des « gilets jaunes ». Les groupes et pages affiliés se sont multipliés et rassemblent désormais des centaines de milliers d’internautes très actifs. Une composante inédite dans l’histoire récente des mobilisations qui complique l’approche du gouvernement, accentué ces derniers jours par une évolution des usages. (@20minutes).

► Le nouvel algorithme de Facebook a-t-il favorisé le mouvement des « gilets jaunes » ? Pour comprendre, il faut remonter à janvier 2018. Il y a un an, Facebook a décidé de changer son algorithme de recommandation, cet ensemble de règles qui définit la manière dont les innombrables publications s’affichent sur le fil d’actualité (« newsfeed ») de chaque utilisateur. Officiellement, Facebook a expliqué ce changement par la lutte contre les fausses nouvelles et l’addiction (officieusement pour des raisons économiques). Le nouvel algorithme privilégie les interactions locales, entre famille et amis, au détriment des contenus provenant des médias qui avaient pris beaucoup de place. (@franceinfo).

► Comment Facebook attise le feu des « Gilets jaunes ». « La France en colère !!! », « Fly Rider infos blocage », « Nous Gilets Jaunes »… Depuis plusieurs semaines, des centaines de groupes et de pages pullulent sur Facebook pour tenter d’organiser le mouvement des Gilets jaunes. Pour Fabrice Epelboin, professeur à Sciences Po et spécialiste des médias sociaux et du web social, Facebook est donc devenu un « outil d’opposition » particulièrement redoutable: «  Il n’y pas de raison, pour l’heure, de penser que le mouvement va s’atténuer sur Facebook. Il permet d’avoir une forme d’infrastructure sociale. […] Facebook, c’est pour le peuple, c’est un outil de proximité », nous explique Fabrice Epelboin, rappelant également que « la dynamique du printemps arabe s’était formée de la même façon ». (@latribune).

► « Sur Internet, le mouvement des « gilets jaunes » ressemble un peu aux Anonymous », explique Brigitte Sebbah, chercheuse. Une équipe de chercheurs de l’Université Paul Sabatier de Toulouse a passé en revue des dizaines de pages et de groupes Facebook et en a « aspiré » les contenus pour en analyser le vocabulaire et les prises de parole. Brigitte Sebbah est l’une des chercheuses de cette équipe. Elle explique sur le site de @franceinter qu’on « va ainsi avoir des utilisateurs qui vont utiliser des nouveaux formats : des lives, énormément de lives sur les plateformes Facebook, avec la force du témoignage. C’est une sorte de structuration nouvelle, en ligne, d’un mouvement. Quelque part, ils sont en train d’inventer une nouvelle mobilisation en utilisant tous les ressorts à leur disposition : Facebook est un outil récent, qui date de 2004, sur lequel on a peu de recul. Cette plateforme a un algorithme qui favorise les lives, qui favorise les formats natifs, et donc qui les rend plus visibles pour tout le monde. Et du coup, ils s’en servent : ils sont visibles davantage. Ça sert de support de mobilisation, de canal d’information, ils connaissent les rouages de l’algorithme de Facebook. »

► On a passé au crible les rumeurs relayées par « Fly Rider », la star des « gilets jaunes » dont les vidéos cartonnent sur Facebook. Surnommé « Fly Rider » (cavalier volant, en français), cet habitant des Côtes-d’Armor est à la tête de l’un des groupes de « gilets jaunes » les plus importants du réseau social, avec près de 130 000 membres. Cet intérimaire de 31 ans s’est fait connaître du grand public grâce à son passage sur le plateau de Cyril Hanouna, sur C8, fin novembre, et il communique très régulièrement sur Facebook. Ses vidéos, dans lesquelles il est parfois accompagné d’une autre figure du mouvement, Eric Drouet, sont visionnées par plusieurs centaines de milliers d’internautes. Maxime Nicolle répond avec aisance et franchise aux questions des manifestants, tout en relayant un nombre conséquent de fausses informations ou de rumeurs invérifiables. (@franceinfo).

► Revue de liens : – Les groupes les plus actifs sur Facebook (@BFMTV) ; – Pour certains, Facebook aurait contribué à renforcer le mouvement des gilets jaunes en France doit-on craindre une telle influence du réseau ? (@developpez) ; – Gilets jaunes : des élections sur Facebook (@LCI) ; – Gilets jaunes: de fausses images circulent sur Facebook (@LExpress) ; – Les «gilets jaunes », un mouvement sans leader dans lequel les «fake news» prospèrent (@Le_Figaro) ; – Ce que révèlent les sondages sur l’identité des « gilets jaunes » (@slatefr).