14 Avr

ReVue d’actu de 11h11 – samedi 14 avril 2018

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#IntelligenceArtificielle

x► Pour une intelligence artificielle éthique dès sa conception. L’intelligence artificielle (IA) se compose d’un algorithme apprenant, qui évolue de lui-même en se nourrissant de données que lui fournissent les utilisateurs : déplacements et actions, en ligne ou dans la vie réelle, photos, usages des réseaux sociaux, etc. Or, en codant l’algorithme d’origine, puis en l’alimentant des données nécessaires à son apprentissage initial, le programmeur peut y avoir glissé  ses préjugés inconscients et ses représentations subjectives du monde. Ce risque devenu réalité ne cesse d’être mis en lumière chaque jour un peu plus depuis quelques années, que ce soit dans des conférences, dans des articles, ou dans des livres comme celui de la mathématicienne Cathy O’Neil , « Weapons of math destruction ». (@LesEchos). Légende image : L’algorithme reflète parfois les biais de ses concepteurs. – Shutterstock.

#Data

Protection des données : l’Amérique peut-elle suivre l’Europe ? L’Europe ne pouvait pas rêver une plus belle vitrine pour son règlement général pour la protection des données personnelles (RGPD), qui entrera en vigueur le 25 mai prochain. Le RGPD a été évoqué lors des deux auditions de Mark Zuckerberg à Washington, mardi devant le Sénat et mercredi devant le Congrès. Les révélations sur la façon dont Facebook a permis à Cambridge Analytica d’ aspirer les données de 87 millions d’utilisateurs ont montré à quel point les protections ne sont pas équivalentes sur les deux continents. Au moment où l’Union européenne renforce les obligations pesant sur les entreprises et le pouvoir de sanction des autorités, l’arsenal américain apparaît bien faible. « Longtemps moquée, la nouvelle protection européenne des données est regardée avec une certaine envie », indiquait mardi le site de « Wired » . Début avril, un éditorial du « New York Times » appelait déjà à la mise en place de règles équivalentes outre-Atlantique. (@LesEchos).

► Vent de révolte contre les géants de la Tech. Google, Apple, Facebook, Amazon ou Microsoft ne font plus la loi à Washington. Au contraire, les « Gafam » pourraient bientôt y voir émerger de nouvelles obligations pour eux. Les parlementaires américains qui ont  auditionné Mark Zuckerberg mardi et mercredi lui ont en tout cas laissé entendre qu’ils allaient sérieusement se pencher sur la question. « Le statu quo ne peut plus fonctionner, affirmait ainsi le sénateur républicain de l’Iowa, Chuck Grassley. Le Congrès doit déterminer si et comment nous devons renforcer les obligations en matière de vie privée, afin d’assurer la transparence et la compréhension des milliards d’utilisateurs. » Le patron de Facebook s’était montré favorable à une régulation, d’ailleurs, dans un entretien à CNN il y a quelques jours. « Je ne suis pas sûr que nous ne devrions pas être régulés. […] Mais la question est plutôt de savoir quelle est la bonne régulation. » Et il a cité le nouveau règlement européen, le RGPD , comme allant « dans le bon sens ». (@LesEchos).

#Entreprise

► Une startup de Toulouse propose une valise pour filtrer l’eau impropre. Imaginez un instant de vous arrêter sur le bord de la route pour boire un verre d’eau issu d’un étang pollué par des algues et des impuretés qui pourraient compromettre gravement votre santé. Purifier l’eau a l’aide d’une simple valise d’une quarantaine de kilos, équipée d’un système de filtration, d’une pompe et d’un panneau solaire, c’est un concept développé par la startup toulousaine « Sunwaterlife ». Ce système de filtration d’eau, qui peut-être utilisé partout dans le monde et notamment dans les zones où l’eau potable se fait rare, est surtout destiné aux régions désertiques d’Afrique sub-saharienne, d’Amérique du Sud ou encore d’Asie.  Cette unité de filtration, à la fois simple et ingénieuse est capable de filtrer au moins 700 litres d’eau par jour. Cette technologie baptisée « Aqualink » repose sur la filtration des eaux polluées afin d’éliminer tous les agents bactériens et viraux contenus dans les fleuves afin de rendre leur eau potable. (@villeintelmag).

► Sommet des start-up : « dans l’intelligence artificielle, l’immense chantier de l’autopsie de l’erreur ». « Contrairement à ce quel l’on pourrait croire, le ‘IA’ de Inria n’est pas celui d’intelligence artificielle », sourit Isabelle Ryl. La docteure en informatique occupe un poste de directrice général déléguée du prestigieux organisme de recherche publique. Elle était ce 11 avril 2018 au matin sur la scène du Palais Brongniart pour la 3e édition du Sommet des Start-Up, organisé par les magazines Challenges et Sciences et Avenir. A ses côtés pour répondre aux questions de Dominique Leglu, directrice de la rédaction de Sciences et Avenir, Olivier Bousquet, docteur en mathématique, qui travaille actuellement à l’installation en France du centre de Google dédié à l’Intelligence artificielle. « Oui, ce sera bien un organisme de recherche fondamentale », insiste le chef de recherche en machine learning, qui s’enthousiasme sur le fait que la recherche en IA et en informatique « est quelque chose qui touche tous les acteurs de la société, comme on l’a bien vu avec le rapport Villani ». La conférence du Palais Brongniart a mis en lumière l’une des conséquences les plus tangibles du rapport sur l’IA présenté le 28 mars 2018 par le député LREM Cédric Villani. (@Sciences_Avenir).

#Agriculture

► Une start-up transforme le marc de café en champignons à Paris. Imiter la nature, mais limiter les déchets. Depuis octobre 2017, Cédric Péchard, Arnaud Ulrich et Grégoire Bleu, trois jeunes producteurs de champignons passionnés d’agriculture urbaine et d’économie circulaire, cultivent et donnent vie à 27 kg de pleurotes chaque semaine… au cœur de la cave du  Monoprix Saint-Augustin (VIIIe arrondissement de Paris). À première vue, ce magasin semble ordinaire. Il possède pourtant une surprise innovante… Le supermarché permet à la start-up «La boîte à champignons» de développer son activité. En poussant la porte grise du premier étage du magasin, à l’accès interdit au public, on descend les marches exiguës de l’escalier étroit de la cave, pour slalomer entre les importantes réserves de nourriture. Une porte, ordinaire au premier abord, renferme les secrets d’une agriculture urbaine et solidaire. Une vague de vapeur et une certaine fraîcheur se dégagent immédiatement de la pièce. « Nous recréons les conditions climatiques d’un sous-bois, détaille Maximilien Koegler, responsable des ressources et du développement de la start-up La boîte à champignons. La lumière doit être faible pour imiter le caractère ombrageux des arbres dans la nature. » (@20minutes).

#Energie

► Green IT: cap sur l’informatique durable? Ce n’est pas un scoop : Internet est loin d’être une technologie aussi propre qu’il y paraît. Nos ordinateurs et serveur consomment et chauffent (certaines start-ups ont d’ailleurs flairé le filon), et les TIC au global sont responsables de 2% des émissions de CO2: autant que l’aviation !  Dans une entreprise de 100 personnes, rien que l’envoi et la réception des e-mails occasionnent autant de rejet que 13 allers-retours Paris-New York. La prise de conscience de cette pollution cachée est encore récente. Mais les entreprises commencent à y regarder de plus près, en faisant appel à une nouvelle discipline assez complexe: le Green IT. Complexe, car s’il y a bien un secteur d’activité où les impacts environnementaux sont présents d’un bout à l’autre de la chaîne, c’est bien l’informatique. De la fabrication des ordinateurs et smartphones (la production d’une simple puce de 2 grammes nécessite 1,6 kg d’équivalent pétrole, 32 litres d’eau, et 700 grammes de gaz) à leur recyclage pour le moins perfectible, les sources de pollutions directes sont bien identifiées. Depuis plus de quinze ans, une directive européenne encadre même le recyclage de ces DEEE (déchets des équipements électriques et électroniques). (@LExpress).

#Politique

► La civic tech s’invite à Presles (Val d’Oise) : de la connexion à l’hyperconnectivité. À 30 kilomètres au nord de Paris, à la limite du Val-d’Oise (Île-de-France) et l’Oise (Hauts-de-France), vit Gérard Scholla, deuxième maire adjoint (LR) de Presles, chargé de la communication, des travaux et du développement des nouvelles technologies. En 2012, inspiré par l’exemple de Bar-le-Duc (Meuse), pionnier dans ce domaine, l’élu entend prendre le virage du numérique et de la dématérialisation « bien que la commune soit petite et moyenne », avec 3.800 habitants. Les tableaux numériques dans les écoles sont encore loin, car Presles part avec un « gros handicap » : le cheminement du signal Internet. Avec ses confrères édiles, il décide alors de créer le syndicat Val-d’Oise Numérique pour obtenir la fibre – elle arrivera à Presles cette année -, en accord avec la volonté d’Arnaud Bazin, ancien président (LR) du conseil départemental, devenu aujourd’hui sénateur, qui voulait la voir couvrir l’ensemble de leur territoire au plus tard en 2020. Dès que cela a été annoncé, « nous avons subi une pression énorme de la part de la population, afin qu’on accélère et qu’on lui permette d’obtenir ce confort », affirme Gérard Scholla.

► La civic tech s’invite à Trilport (Seine-et-Marne) : éducation et dématérialisation.  Récompensée de quatre « @ » par le label « Villes Internet » en ce début d’année 2018, la commune de Trilport (77), située à 45 kilomètres à l’est de la capitale, travaille à la participation numérique et citoyenne depuis près de quinze ans. Élu en 2004, son maire (PS), Jean-Michel Morer, référent numérique de l’Association des petites villes de France (APVF), dit avoir « pris le taureau par les cornes de manière globale. » « Nous n’avions pas trop de financements au départ, alors nous nous sommes adressés aux personnes derrière les ordinateurs avant de nous attaquer à l’outil ». L’acculturation commence alors par la formation des agents municipaux à l’informatique pour « offrir un Internet de proximité aux habitants et en finir avec les files d’attente interminables ». Première brique à l’édifice : le télé-paiement pour les activités périscolaires. « Cela a facilité la vie des habitants, et nous avons pu dire aux agents : on travaille en horizontal » », se félicite aujourd’hui l’édile. (@latribune).

#Numerique

► En Estonie, les femmes prennent les rênes digitales.  . Ce petit pays de 1,3 million d’habitants s’est réinventé après la chute de l’URSS. Au point de devenir une référence numérique mondiale. Exploration d’un e-Etat. Aujourd’hui, je ne peux plus imaginer remplir une feuille d’impôt sur papier ou faire la queue pour une quelconque démarche administrative ! » s’étranglerait presque Dea Oja, programmatrice de formation. Il y a trois ans, cette quadra a cofondé avec Ann Runnel la start-up Ignite, qui propose d’améliorer les performances digitales des entreprises. Ancrées dans leur époque, ces deux entrepreneuses sont parfaitement bilingues en anglais, comme la plupart des femmes de leur génération nées en Estonie, terre nordique située sur la mer Baltique. Cette petite nation de la taille des Pays-Bas mais dix fois moins peuplée (1,3 million d’habitants) n’a gagné son indépendance qu’en 1991, à la chute de l’URSS. Dès lors, elle s’est ouverte sans retenue au capitalisme, envoyant aux oubliettes les lourdeurs administratives de l’ère soviétique. (@MadameFigaro).

#Web

► La guerre des facs se joue sur le web. Un cours magistral comme un autre, ou presque. Les étudiants en deuxième année à l’université Paris 1 la Sorbonne ont assisté à leur dernier cours de droit des sociétés… en Facebook live. Leur professeur, Bruno Dondero, avait déjà diffusé plusieurs de ses prestations en amphi sur le réseau social. Mais avec le mobilisation contre la loi Orientation et réussite des étudiants (ORE) promulguée début mars, et la fermeture administrative du centre René Cassin, il a fallu innover. Et officier pour la première fois depuis le canapé de son salon. « C’est beaucoup plus interactif qu’un cours magistral traditionnel », se réjouit le juriste. « Les étudiants peuvent poser leurs questions en commentaire, alors qu’il est compliqué de prendre la parole dans un amphi de 300 personnes. Paradoxalement, les blocages de l’université dynamisent notre manière de donner des cours. » (@LExpress).