09 Mar

Régions.news #321 – Edition du vendredi 9 mars 2018

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes.». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

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Conception et rédaction : Patrick Damien

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image001Légende image. Le gel sur une fenêtre d’une habitation de Godewaersvelde (Nord), le 26 février 2018. Regarder les images de la vague de froid qui s’est abattue sur l’Europe à la fin du mois de février. Crédit photo : Philippe Huguen / AFP

#RevueDActu [Consulter la ReVue d’actu quotidienne publiée sur le blog Régions FTV.]

► Le collectif « Groupe F » a mis en ligne une carte interactive participative de Montpellier où chaque femme peut dénoncer anonymement le harcèlement de rue qu’elle a subi. « Comme la plupart des femmes, tu as sûrement été suivie, interpellée, sifflée ou pire », écrit le collectif Groupe F sur son compte Facebook. « Cette carte est faite pour pouvoir recenser anonymement les témoignages. N’hésite pas à t’en servir et à la relayer », ajoute-t-il.

► Les seniors des zones rurales subissent la double peine : la perte progressive d’autonomie et l’isolement social. Pour cet enfermement progressif, les caisses de retraite et les institutions régionales ont conçu le bus connecté. Itinérant, il va sillonner de nombreuses communes de la Région Centre-Val-de-Loire et proposer aux seniors qui ne disposent pas d’ordinateur, une découverte, une imprégnation et une immersion dans l’univers du numérique.

► Un restaurateur de Marly (Moselle) a eu l’idée de confier le service en salle à un robot. Sur son rail magnétique, ce robot importé de Chine pour la somme de 5 000 euros est capable d’aller de la cuisine à une table pour apporter les plats. Il vous dira quelques mots comme « Bon appétit » ou « Veuillez-vous servir ». Pour le gérant de l’établissement, il ne s’agit pas de remplacer le personnel, même s’il déclare avec humour : « Le robot n’est jamais malade et peut travailler 24h/24, il suffit de le recharger toutes les huit heures. »

#Ville

► A quoi ressemblera la Smart City de demain ? en trois épisodes. 1/ Une ville intelligente : « La plupart des mégapoles seront saturées de milliards de capteurs capables de communiquer entre eux », souligne Howard Rheingold, auteur de Foules intelligentes (M21 Editions). La déferlante du numérique, à travers Internet et la multiplication des écrans, l’open data, la géolocalisation et l’arrivée de l’intelligence artificielle dans les smartphones sont au cœur de la révolution urbaine. 2/ Une ville citoyenne. « L’ambition de la ville durable est plutôt économique, sociale et environnementale, précise Laurent Vigneau, Directeur de l’Innovation Ville & Transport. Logements, transports, environnement, migrations, communication… La city de demain se conjugue d’abord avec l’économie d’énergie et le développement durable. ». 3/ Une ville sentimentale. Ainsi demain, « la cité sera plus familière parce qu’elle bénéficiera d’un plus grand nombre de services qui favoriseront l’échange, le partage, l’intelligence et le design collectif », explique le sociologue Bruno Marzloff, fondateur du groupe Chronos.

image001Légende image. Cette photographie du canadien Jeffrey Wall est basée sur le prologue du roman de Ralph Ellison de 1952, « Invisible Man ». Ce roman raconte l’histoire d’un homme noir américain sans identité, vivant en secret dans le sous-sol d’un immeuble, éclairé d’un plafond de 1369 ampoules branchées illégalement aux compteurs électriques du bâtiment. Wall reproduit fidèlement la description du roman au point d’utiliser le même nombre d’ampoules suspendues au mur. Cette photo est actuellement exposée à la fondation Vuitton, exposition Moma.

#IntelligenceCollective

► « À titre personnel, je ne parle d’ailleurs plus d’intelligence artificielle mais d’intelligence auxiliaire. C’est-à-dire d’une intelligence qui, associée à notre propre intelligence, en symbiose avec elle, comme un objet que l’on porterait, nous permet d’augmenter notre intelligence. L’intelligence auxiliaire, c’est la garantie que des métiers en cols blancs (avocats, notaires, professeurs, journalistes, etc.) ne disparaissent pas dans la mesure où l’intelligence auxiliaire viendra augmenter notre propre intelligence. », explique Joël de Rosnay, docteur en chimie, dans l’article « L’égoïsme bloque notre cerveau » sur le site belge @lesoir

► Face aux enjeux de l’intelligence artificielle et de l’intelligence collective, Rosalie Lacombe-Ribault, directrice marketing et communication du groupe Talan, estime que deux grandes écoles s’affrontent actuellement autour de l’intelligence artificielle. « Les esprits les plus pessimistes développent une vision apocalyptique de l’IA. Toute puissante et autonome, cette intelligence supérieure surpasserait bientôt celle de l’homme, le privant de son emploi, voire de son libre arbitre. À cette théorie du remplacement s’oppose un modèle reposant sur la complémentarité entre les hommes et la machine. L’IA augmente l’être humain, le rend plus puissant. Elle nous assiste au quotidien dans le traitement de l’information, la prise de décision. L’IA nous libère aussi des tâches fastidieuses, nous offrant un temps précieux pour réfléchir, créer et innover. » À savoir que l’intelligence collective désigne les capacités cognitives d’une communauté résultant des interactions multiples entre ses membres.

#IntelligenceArtificielle

► La reconnaissance faciale est-elle misogyne et raciste ? Ce sont les humains qui écrivent les algorithmes. Ainsi ils donnent indirectement l’exemple aux algorithmes et peuvent donc alimenter des discriminations. C’est aussi le cas de la reconnaissance faciale, comme le révèle une étude réalisée par le MIT et Microsoft. Les résultats sont préoccupants : plus la carnation des personnes est foncée, plus le taux d’erreur grimpe en flèche. Le maximum est atteint pour les femmes noires, avec un taux d’erreur pouvant s’élever jusqu’à 35%. Ce sont les hommes blancs qui s’en sortent le mieux avec un taux d’erreur de 1% d’erreur. « Globalement, les hommes sont mieux répertoriés par l’algorithme que les femmes. La même tendance s’observe pour les sujets à la peau pâle par rapport à ceux dont la carnation est plus foncée, écrivent les auteurs. À lire aussi : Difficile aujourd’hui d’échapper aux algorithmes et à l’intelligence artificielle.

#LiensVagabonds

► Consulter les liens vagabonds du 3 mars 2018 sur le site Méta-Media. À retenir cette semaine : – Quelle éthique pour le journalisme d’immersion ? ; – Les Stories : un nouveau format d’info pour les médias ? ; – Une étude pointe les possibles effets pervers et dangers de l’intelligence artificielle ; – Le guide Wired de la neutralité du net.

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