27 Fév

ReVue d’actu de 11h11 – mardi 27 février 2018

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

#IntelligenceArtificielle

x► Le vrai piège de l’intelligence artificielle : la disparition du corps. Dans le film Her de Spike Jonze, Scarlett Johansson n’est présente que par sa voix. Son corps n’apparaît pas une seule seconde. Elle donne sa voix à un des acteurs principaux du film : un « système d’exploitation ». Elle est une intelligence artificielle qui n’existe dans le film que par cette voix. Dans l’histoire qui nous est contée, la pauvreté de l’activité du personnage principal incarné par Joaquin Phoenix est frappante. S’il se déplace chez lui et occasionnellement en ville, pour le reste, il ne fait rien de ses journées, sinon parler sans fin. Le scénario du film fait alors de ce personnage une proie évidente pour une intelligence artificielle qui n’a ni corps ni mains, qui ne fait que parler et qui est partout sans trêve. Il ne s’agit entre eux que de traiter, d’échanger une information aisément numérisable, ce qu’est toute expression orale ou écrite de notre pensée, au moins quant à son contenu. (@FR_Conversation). Légende image : « Charlie don’t surf », une œuvre de Maurizio Cattelan (1997). Fondation Louis Vuitton.

► Intelligence artificielle : conscience, es-tu là ? « Un rat a plus de conscience que les meilleurs systèmes d’intelligence artificielle (IA) qu’on est capable de construire », et c’est un spécialiste qui le dit : Yann LeCun, directeur de la recherche en IA chez  Facebook, lors d’une conférence organisée dans l’incubateur parisien Station F, en janvier dernier. Aussi sophistiqué soit un ordinateur, même lorsqu’il arrive à battre des champions du jeu de go, à savoir que vous avez fait une faute dans votre recherche sur Google ou à conduire une voiture, il a encore besoin qu’on lui tienne la main. Il a beau apprendre tout seul, c’est ce qu’on veut souvent dire par IA, au départ il faut bien lui dire que ça ne sert à rien d’essayer de traverser un platane. Il existe de nombreux types d’apprentissage, mais celui de l’humain est encore difficilement modélisable : « Un bébé observe le monde et comprend par interaction : il découvre seul qu’il y a des objets animés et d’autres inanimés », continue Yann LeCun. « A partir de huit mois, il comprend qu’un objet ne peut pas tenir en l’air tout seul, avant ça ne le choque pas. Les principes de l’apprentissage sont dans la nature, et notre travail de chercheur est d’explorer cela. » (@LesEchos). A lire aussi : Cédric Villani : « Les risques liés à l’intelligence artificielle sont les mêmes qu’avec n’importe quelle nouvelle technologie » (@europe1).

► Intelligence artificielle vs Intelligence collective : un combat perdu d’avance ? L’intelligence artificielle est en train de rebattre les cartes des relations humaines et se fait le catalyseur de toutes nos peurs. Pourtant, l’IA est aussi la source d’opportunités dont les humains se doivent de saisir. Face à ces enjeux, l’intelligence collective est-elle la solution ? Rosalie Lacombe-Ribault, directrice marketing et communication du groupe Talan, spécialisé dans l’accompagnement de la transformation agile, pose la question. Deux grandes écoles s’affrontent actuellement autour de l’intelligence artificielle. Les esprits les plus pessimistes développent une vision apocalyptique de l’IA. Toute puissante et autonome, cette « intelligence supérieure » surpasserait bientôt celle de l’homme, le privant de son emploi, voire de son libre arbitre. (@usbeketrica).

#Agriculture

► Les circuits courts, une solution à la crise agricole. Carte des zones défavorisées, formation des prix, relation avec la grande distribution… Le malaise agricole s’expose aussi au 55e Salon de l’agriculture. De fait, en 2018, un agriculteur sur cinq perd de l’argent en exerçant son métier, tandis qu’un sur deux gagne moins de 350 euros par mois. L’endettement moyen ne fait qu’augmenter: il était de 50.000 euros en 1980, il est estimé à présent à 164 000 euros. Toutefois, parallèlement à cette crise, des solutions émergent sur le territoire. De plus en plus d’agriculteurs se convertissent aux circuits courts pour s’en sortir. Avec ce mode de distribution qui compte un intermédiaire maximum entre le producteur et le consommateur, les exploitants diversifient leurs points de vente. (@Figaro_Economie).

#Alimentation

► Trois tendances foodtech qui vont marquer l’année 2018. Nouveaux canaux de distribution, solutions pour éviter le gâchis alimentaire et alternatives aux produits laitiers à base de pois. Voici le tour d’horizon des nouvelles tendances chez les start-up agroalimentaires américaines en 2018. Après le boom des plates-formes de livraison de plats à domicile et la multiplication des start-up proposant des steaks végétariens en 2017, le cabinet CB Insights a tenté d’identifier les start-up les plus prometteuses dans le secteur agroalimentaire cette année aux Etats-Unis. Tour d’horizon de trois nouvelles tendances qui sont d’aider les entreprises agroalimentaires à regagner le contrôle de leur distribution, de rendre le secteur agroalimentaire plus écologique et de se tourner vers les nouvelles protéines végétales à base de pois. (@EchosExecutives).

► Alibaba prêt à en découdre avec Tencent dans la livraison de repas. Pas un secteur en croissance en Chine ne semble échapper à l’appétit dévorant des géants de la high-tech Alibaba et Tencent. Après avoir massivement investi dans la distribution ces derniers mois, ces mastodontes aux poches bien pleines (ils pèsent ensemble l’équivalent de 1.000 milliards de dollars en Bourse) se préparent à en découdre dans la livraison de repas à domicile. Alibaba serait en négociations pour acquérir l’application mobile Ele.me (« t’as faim ? » en mandarin). Alibaba et sa filiale Ant Financial détiennent déjà 40 % d’Ele.me mais cherchent à acheter les 60 % restants auprès d’investisseurs existants, dont la société internet Baidu. Célèbre pour son moteur de recherche, Baidu se recentre actuellement sur le développement de l’intelligence artificielle et la conduite autonome. La société avait vendu déjà son activité de livraison de repas Baidu Waimai à Ele.me en août dernier pour un montant estimé à 500 millions de dollars. Baidu pourrait désormais sortir complètement du secteur en revendant ses parts dans Ele.me dans le cadre d’une transaction qui pourrait valoriser l’application mobile 9,5 milliards de dollars, indique le « Financial Times ». (@LesEchos).

#Transport

► Vélos en libre-service : GoBee Bike, un échec prévisible à Paris ? Le GoBee Bike a souffert de ses cinq mois de vie à Paris. Du coup, l’aventure est terminée, l’entreprise quitte définitivement la capitale. 3 200 de ses vélos ont été dégradés et plus de 1 000 ont été volés ou privatisés en un an dans toute la France. Le vandalisme est universel, une tragédie du bien commun… Avant la France, GoBee Bike a déjà jeté l’éponge en Italie et en Belgique à cause du vandalisme. L’échec de GoBee Bike était-il prévisible ? Beaucoup d’internautes se sont plains de la mauvaise qualité et du manque de maintenance des vélos en question. Une remise en question du modèle économique de l’entreprise. Mais le marché du vélo en libre-service n’est pas mort. À Metz (Moselle), l’entreprise Indigo Wheel propose de se garer dans des endroits agréés par la mairie. Le vélo est doté d’un GPS qui peut détecter tout vol ou toute dégradation. (@franceinfo). À lire : Vélos en libre-service : Indigo Weel débarque à Bordeaux (@LesEchos).

► Une étape supplémentaire vient d’être franchie dans l’avènement des voitures autonomes. À partir du mois d’avril, des véhicules réellement sans chauffeur commenceront à sillonner les routes californiennes. Les autorités de l’Etat viennent en effet d’approuver les dernières réglementations pour lancer des tests avec de nouveaux véhicules, après près d’un an de concertations. Les premiers permis pourraient être délivrés à partir du 2 avril. Jusqu’ici un chauffeur devait être présent physiquement dans la voiture, assis sur le siège conducteur pour intervenir en cas de besoin. « C’est un pas en avant décisif pour les technologies autonomes en Californie, a déclaré Jean Shiomoto, directrice du Département des véhicules motorisés de Californie. La sécurité est notre préoccupation principale et nous sommes prêts à travailler avec les constructeurs pour tester des véhicules complètement autonomes. » (@LesEchos).

#Emploi

► Cauchemar : mon patron est un robot. La revue Socialter publie dans son numéro de mars une enquête sur l’arrivée des robots dans le monde du recrutement et du management. Mon RH est une machine. Dans certaines entreprises, c’est déjà le cas. Philippe Vion-Dury est rédacteur en chef de la revue Socialter explique : « Certaines grandes entreprises du numérique tentent d’appliquer l’intelligence artificielle au recrutement, au management des personnes et à l’attrition – le taux de départ des personnes-. Avec l’IA on peut imaginer qu’on puisse détecter si une personne a l’intention de démissionner ou de changer de poste dans un futur proche. » (@franceinfo). A lire aussi : Philippe Vion-Dury : « les algorithmes sont présents partout, au service d’une mondialisation désincarnée » (@rue89strasbourg).

#Police

► La gendarmerie se modernise et lance sa première brigade numérique. Elle a été inaugurée, mardi 27 février, à Rennes. Son objectif sera de dialoguer avec un « cybergendarme » depuis son smartphone ou son ordinateur. Une vingtaine de militaires, dont deux femmes, composent cette brigade que l’on « pourrait la comparer aux hotlines des fournisseurs d’accès à internet », explique le lieutenant-colonel Rémy Nollet, officier à la mission numérique de la gendarmerie. « On essaie de répondre à une demande d’une société de plus en plus connectée », ajoute-t-il. L’objectif est d’accompagner le plaignant « jusqu’au bout de sa démarche ». (@franceinfo).

#Numerique

► Ces Français qui veulent précipiter l’administration vers le modèle estonien. En juin 2017, tout juste nommé, Édouard Philippe annonçait que son premier voyage à l’étranger en tant que Premier ministre serait en Estonie. Le choix de visiter ce petit pays balte qui ne compte que 1,3 million d’habitants pouvait sembler baroque, si ce n’est que l’Estonie est devenue le laboratoire vivant de la transformation numérique d’un État, avec une e-Administration généralisée tant pour les citoyens que pour les entreprises. La stratégie estonienne, baptisée X-Road, consiste à interconnecter tous les systèmes de données de l’État en s’articulant sur un identifiant unique pour chaque citoyen. La carte à puce porteuse de la clé d’identification du citoyen lui donne accès à l’ensemble des services d’administration en ligne proposés par l’État. Quelques mois avant le voyage du Premier ministre français en Estonie, un livre blanc édité par le think tank Renaissance Numérique « Estonie : se reconstruire par le numérique » pointait l’avance prise par l’Estonie dans la numérisation de ses administrations mais aussi de son système de santé, de son système éducatif. (@latelier).