06 Fév

ReVue d’actu de 11h11 – lundi 6 février 2017

La ville dans la révolution digitale. « Le XIXe siècle était un siècle d’Empires ; le XXe siècle, celui des États-Nations. Le XXIe siècle sera un siècle de villes. ». Wellington Webb, ancien maire de Denvers, en 2009.

xLégende image. Météo en Champagne-Ardenne. Photo Philippe Huguen / AFP. (@France3CA).

#FausseNouvelle

Google et Facebook lancent leurs dispositifs anti « intox » en FranceAprès avoir perturbé le processus électoral américain, les fake news sont devenues l’ennemi public numéro 1. A l’approche des élections en France, deux géants d’Internet mettent en place coup sur coup des dispositifs pour lutter contre la désinformation. Google, à travers Google News Lab (sa division pour les médias) et First Draft (un réseau de médias) annoncent le lancement de CrossCheck, un outil de vérification collaboratif pour limiter la diffusion d’informations trompeuses ou fallacieuses. Il doit commencer à fonctionner à la fin du mois (le 27 précisément), et jusqu’à l’élection présidentielle. « C’est la première fois que l’on expérimente une telle initiative sur un temps aussi long, souligne Jenni Sargent, directrice générale de First Draft News. Si ça marche bien, on espère que ça continuera.» Seize rédactions sont parties prenantes du projet (dont l’AFP, « Les Echos », « Le Monde », « France Télévisions », ou encore « La Provence » etc.), ainsi que plusieurs sociétés de technologie. Concrètement, le grand public pourra signaler des contenus douteux vus sur Internet, les réseaux sociaux etc. ou poser des questions via une plate-forme spécialisée, afin que les partenaires de CrossCheck puissent mener l’enquête et répondre aux demandes directement sur la plateforme. Certains médias pourront aussi publier des articles sur leurs propres canaux. Enfin, CrossCheck travaillera également avec des étudiants en journalisme. (@LesEchos). A lire aussi : Huit médias français s’allient à Facebook contre les « fake news ». (@lemondefr).

#Transport

Les chauffeurs de VTC toujours en guerre contre Uber. Un « effort considérable ». En faisant mercredi cette promesse pour amadouer les chauffeurs VTC, Uber a suscité beaucoup d’attentes. Assez en tout cas pour décaler la remise du rapport de Jacques Rapoport, le médiateur nommé par le gouvernement, dans ce conflit ouvert depuis que la plateforme américaine a, en un an, baissé ses tarifs avant de faire passer de 20 % à 25 % ses commissions. Ce lundi, tous les protagonistes se retrouvent au ministère des Transports pour donner leurs positions sur les propositions du groupe américain. Si Uber évoque »  « une aide financière aux chauffeurs en difficulté », il n’a pas donné de chiffrage. Selon certains syndicats, il ne s’agirait que de « conseils à l’augmentation du chiffre d’affaires », d’autant moins légitimes selon les chauffeurs qu’Uber n’est pas leur employeur. (@figaro_economie).

#Consommation

Airbnb a reversé 7,3 millions d’euros de taxe de séjour en France. La plate-forme de location chez l’habitant Airbnb a reversé 7,3 millions d’euros de taxe de séjour à 19 municipalités françaises en 2016, dont Paris, et passé la barre des 15 millions de voyageurs accueillis par un hôte français depuis 2008. Accusé de concurrencer les hôtels et de favoriser les locations de courte durée non déclarées, le site américain avait annoncé en février 2015 qu’il allait mettre en place la collecte automatique de la taxe de séjour au nom des hôtes. Depuis le 1er août dernier, il a élargi à 17 villes françaises la collecte automatique de cette taxe, après l’avoir mise en place à Paris et à Chamonix. Cette taxe de séjour pour la catégorie des meublés touristiques non classés s’élève à 0,83 euro par personne et par nuit. (@lemondefr).

#MediaSocial

Facebook veut s’installer dans nos télévisions ! Facebook préparerait une application basée sur la vidéo qui serait compatible avec les boîtiers télé style Apple TV. L’application pourrait répertorier toutes nos vidéos et insérerait des publicités de 30 secondes en fonction des contenus. Après les transformations récentes telles que Instant Articles ou Canvas, Facebook se dirige de plus en plus tout bonnement vers une activité de régie publicitaire. Dans un contexte mondiale où les investissements publicitaires sur le digital viennent de dépasser ceux sur les autres médias, Facebook veut jouer les trouble-fête entre Netflix et Amazon Prime ? Mais ce n’est qu’une supposition en écho au fait que Facebook est à court d’espace publicitaire sur son News Feed. (@Siecledigital).

#Ville

La « ville intelligente », une avancée d’abord économique. Née au début des années 2000 avec l’avènement du numérique, la « smart city » n’est pas un concept séduisant que sur le papier. Ses atouts se révèlent également d’ordre économique, comme le prouvent ses multiples applications à travers le monde, y compris en France. Avec plus de la moitié de la population mondiale vivant dans les zones urbaines selon l’ONU, la notion de « ville intelligente » suscite un intérêt croissant dans les grandes métropoles du monde. Simple argument marketing pour ses détracteurs, l’enjeu des « smart cities » est pourtant déjà une réalité sur plusieurs continents, notamment en Asie, pionnière dans le domaine. Villes à forte densité de population, Singapour et Hong Kong ont ainsi misé sur les technologies de pointe dès le début des années 80. À Singapour, l’implantation dans la baie de 18 super-arbres artificiels équipés de capteurs connectés permet par exemple d’accomplir diverses fonctions d’intérêt public, comme l’éclairage, la régulation de température ou encore la récolte d’eaux de pluie, le tout en autosuffisance énergétique et avec une touche esthétique non moins importante. (@LesEchos).

#Ruralite

Accès à Internet : « On laisse crever nos territoires ruraux » La couverture du territoire en Internet rapide n’en finit plus de faire jaser. Alors que les critiques fusent depuis quelques semaines sur le retard de la France en la matière, Laure de La Raudière, députée d’Eure-et-Loir (Les Républicains), en a remis une couche. Ce mardi, lors d’une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, elle a jugé l’exécutif responsable du « décrochage » de la France. La députée a rappelé que si « en 2012, notre pays était en avance sur ses partenaires européens » en matière d’accès Internet à très haut débit, celui-ci se situe désormais à une piètre 26ème place. Laure de La Raudière fait ici référence à un classement de la Commission européenne, qui précise que seuls 45% des foyers de l’Hexagone disposent d’une connexion supérieure ou égale à 30 Mbps. (@latribune).

#Politique

Quelle est l’utilité des hologrammes en politique ? Jean-Luc Mélenchon a fait sensation avec son double meeting de dimanche : physiquement à Lyon et en hologramme à Paris. Un magnifique « coup de com’ », mais quelle valeur ajoutée pour l’audience et le message politique ? (@LesEchos).

#Commerce

Les liaisons maritimes rythment la vie de Ouessant. Sur l’île, de nombreux particuliers achètent leurs courses en ligne dans des grandes surfaces finistériennes pour des raisons économiques, mais aussi en raison de l’absence de certains produits dans les rayons des magasins de Ouessant. Ce phénomène inquiète les commerçants de Ouessant. « D’ici 15 à 20 ans, si les gens prennent cette habitude, ce sera la fin du commerce sur l’île » indique Jean-Claude Labat, commerçant sur l’île. (@france3Bretagne).

#Travail

Néo-paysans et néo-artisans, précurseurs d’une nouvelle territorialisation du travail ? Une tendance pour la production locale s’épanouit. Elle s’accompagne d’une préférence pour une consommation de produits tout aussi locaux selon une enquête d’Ipsos en 2014, s’ancre dans un territoire et une histoire. Pour exprimer cette tendance, le préfixe « néo » est souvent utilisé pour signifier le caractère à la fois novateur de cette démarche et sa filiation avec des pratiques traditionnelles. Ainsi les néo-paysans et néo-artisans exerçant dans les périphéries des villes ou dans les campagnes partagent la même démarche : s’appuyer sur les outils contemporains pour inventer des modes de production et de consommation alternatifs. En privilégiant les circuits-courts et des modes de production alternatifs, les néo-paysans remettent au goût du jour des pratiques et des produits considérés comme authentiques tout en les inscrivant dans des tendances actuelles. La production locale semble donc être une tendance qui touche de nombreux secteurs, au point de devenir un étendard pour de nombreux prétendants à l’entrepreneuriat. (@FR_Conversation).

#IntelligenceArtificielle

Orange ouvre la porte aux algorithmes. Entrés au bureau, les algorithmes s’immiscent désormais dans le management, évaluant l’humeur, la motivation ou les qualités du salarié au point que certains s’interrogent : « Sont-ils transparents, loyaux, laissent-ils aux individus leur autonomie ? » s’inquiète Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la CNIL. Initiatrice d’un cycle de débats publics sur le sujet, entamé avec le fondateur de Bob Emploi – qui entend réduire le chômage grâce aux data -, la dirigeante pourrait aussi en débattre avec Bénédicte de Raphélis Soissan qui déploie un algorithme de recrutement dans les murs d’Orange. Spécialisée dans le « matching » de compétences, sa start-up promet de « recommander » des profils que les recruteurs n’auraient pas détectés. « Mon postulat est de casser la logique des clones et des silos, de m’extraire de l’entonnoir des diplômes et des parcours gravés dans le marbre pour démontrer qu’un universitaire ou un expert sont aussi prometteurs qu’un diplômé », définit Bénédicte de Raphélis Soissan. Clustree n’offre pas de dénicher le « mouton à cinq pattes », mais celui qui disposerait de compétences « rares » ou de ressources inexploitées. Le logiciel se fonde sur 250 millions de profils digérés, issus des jobs boards et des réseaux sociaux, qui lui ont permis de modéliser des parcours et sauts de carrière pertinents, de préférence atypiques et horizontaux. (@EchosBusiness).

Byfrancais.com, le site de vente en ligne qui affiche le nombre d’emplois créés en France. Cinquante minutes pour ce tee-shirt « qui m’aime me suive » de la marque byfrancais.com, sur le site du même nom : c’est le temps de travail indiqué par la petite étiquette rouge à côté de l’article. Plus bas, sous la description puis les caractéristiques du produit, on va plus loin en indiquant les étapes successives de fabrication, carte de France et nombre d’emplois à l’appui : 16 minutes en création et gestion de projet dans une entreprise du Doubs employant une personne, 24 minutes pour la confection du tee-shirt dans une entreprise de l’Aube employant trente-cinq personnes, 10 minutes pour l’impression et l’expédition à Paris dans une autre TPE de deux salariés. Mise en ligne au printemps 2015, le site byfrancais.com revendique aujourd’hui 180 marques – pour environ 5.000 références en mode, maison, enfants et produits alimentaires – représentant 2.000 emplois directs. La marque maison n’a pas vocation à se développer outre mesure. « Elle n’est là que pour montrer la voie », explique Adrien Bodennec, le fondateur de cette start-up qui vient de quitter l’incubateur de Montbéliard (Doubs) pour s’installer en pépinière d’entreprises à Belfort, dans le même bassin d’emploi. (@EchosBusiness).

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Pourquoi la victoire d’une intelligence artificielle au poker est plus inquiétante qu’il n’y paraît. Une intelligence artificielle (IA) du nom de Libratus a fait mordre la poussière à 4 des meilleurs joueurs de Poker au monde, à l’issu d’un tournoi de poker de longue haleine, au Rivers Casino, à Pittsburgh, aux États-Unis. Dong Kim, Jason Les, Jimmy Chou et Daniel McAuley ont joué plusieurs jours à raison de 11h par jour, sans monnaie réelle – mais avec un enjeu financier selon leur capacité individuelle à se défaire de l’IA. Jusqu’ici, il était relativement simple pour un algorithme de prévoir l’issue d’une partie d’échecs ou de Go, car tous les mouvements sont prévisibles à partir de la configuration du plateau de jeu. Mais au poker, il est impossible de connaître la main de ses adversaires ni leur état d’esprit, qui influe grandement leur prise de décision. Cette victoire constitue une première mondiale significative ; jusqu’ici, étant donné la grande complexité du poker et des facteurs humains impliqués, les machines qui s’étaient frottées au jeu avaient perdu. Sur les sites de paris en ligne, la victoire des 4 joueurs l’emportait à 4 contre 1. (@epochtimesfr). Image: Pixar Studios animation/Disney pictures. A lire : Un algorithme a gagné un tournoi de poker… Les conséquences pour l’humanité sont colossales (@expressbe_fr).

Ne taxez pas les robots, formez les salariés ! Alors que les entreprises investissent enfin dans la modernisation de leur outil de production, certains candidats proposent de décourager cet indispensable rattrapage en taxant les robots. Par Thierry Weil, Membre de l’Académie des technologies, Professeur au centre d’économie industrielle, Mines ParisTech – PSL. L’industrie française souffre sur le long terme d’un manque d’investissement. Nous sommes pris en tenailles entre des pays à bas salaires dont l’offre est meilleur marché et ceux qui peuvent vendre cher des produits de qualité grâce à un outil de production performant. Pour retrouver notre compétitivité en conservant des salaires élevés et une bonne protection sociale, il nous faut monter en gamme en investissant dans des procédés de production plus efficaces et pouvoir proposer des produits innovants et de qualité. Le gouvernement l’a compris, qui a pris plusieurs mesures en faveur de l’industrie du futur (CICE permettant aux entreprises de reconstituer leurs marges, sur-amortissement des investissements jusqu’au 1er avril 2017, programme pour l’industrie du futur permettant notamment l’accompagnement de nombreuses PME dans leur démarche de modernisation, fiscalité favorable à l’investissement dans la recherche). Ces efforts commencent à porter leurs fruits : la Fédération des industries mécaniques constate en 2016 une augmentation des commandes de robots. Taxer les robots contrarierait cette dynamique. La mesure est justifiée par la perception que les robots voleraient nos emplois. Pourtant, on constate que les pays qui ont le plus de robots, comme la Corée et l’Allemagne, sont ceux qui ont su le mieux développer ou préserver leur industrie. (@latribune).

#Etats-Unis

La justice américaine ordonne à Google de fournir des emails hébergés à l’étranger. La justice américaine cherche une réponse aux saisies de données dans un centre de données à l’étranger. La réponse peine à venir. Fin janvier, un tribunal affirmait que si le département de la Justice obtenait des données de Microsoft hébergées en Irlande, il s’agissait bien d’une saisie à l’étranger. Le 3 février, un tribunal de Pennsylvanie a cependant contredit cette analyse dans une affaire qui oppose le département de la Justice à Google. Une bataille importante, quand les grandes entreprises numériques s’affichent ouvertement contre les requêtes abusives. Dans cette affaire, le FBI réclame des emails à Google, via deux mandats s’appuyant sur le Stored Communication Act (SCA) de 1986. Si le groupe de Mountain View a bien fourni les messages hébergés aux États-Unis, il a refusé de livrer les autres. L’entreprise se dit incapable de savoir où sont hébergés exactement ces messages. Ils le sont potentiellement dans d’autres pays, ce qui constituerait une saisie en dehors des Etats-Unis. Un cas qui ne serait pas couvert par le SCA. Une vision battue en brèche par le juge Thomas Rueter, pour qui la recherche dans les emails par le FBI, couverte par le SCA, aura bien lieu sur le sol américain, en Pennsylvanie. Pour lui, récupérer ces données de l’étranger ne constitue donc pas une « saisie » au sens du quatrième amendement de la Constitution. « Même si le rapatriement de données par Google, à partir de ses centres de données à l’étranger, est une potentielle invasion de la vie privée, la violation concrète intervient à leur divulgation aux États-Unis » affirme le juge, dans sa décision publiée par le Washington Post. « Google transfère régulièrement des données d’un centre de données à un autre sans qu’il le sache. De tels transferts n’interfèrent pas avec l’accès ou l’intérêt possessoire du client sur ses données » ajoute-t-il. Autrement dit, Google déplace déjà sûrement des données aux États-Unis sans que l’internaute ne le sache, donc il n’y a pas de problème à le faire pour le FBI. (@nextinpact).