30 Sep

Laurent Moujon et Wei Feng lancent un livre d’accords mets chinois et vins de Bordeaux

C’est une idée originale qui va faire le buzz : Laurent Moujon, créateur de la collection de guides « Bordeaux patrimoine mondial et ses routes des vins », a eu cette révélation de créer un livre de recettes de mets de 16 provinces chinoises associées aux vins de Bordeaux. C’était ce midi son lancement officiel depuis le Chapon Fin à Bordeaux. 300 pages à déguster pour ces longues soirées d’hiver…

Wei Feng, Laurent Moujon acec Sophie Gaillard-Meyral responsable oenotourisme à l'Office de Tourisme de Bordeaux © JPS

Wei Feng, Laurent Moujon avec Sophie Gaillard responsable oenotourisme à l’Office de Tourisme de Bordeaux © JPS

Elle est Chinoise et ne manque pas de charme, elle est aussi diplômé de Bordeaux Ecole de Management: c’est Wei Feng originaire de Pékin.

Lui est Bordelais, et déjà auteur et éditeur de « Bordeaux patrimoine mondial et ses routes des vins » (traduit en 12 langues), c’est Laurent Moujon.

Tous deux signent cette oeuvre et sont fiers de livrer ce matin une quarantaine d’ouvrages qui vont trouver une bonne place sur les présentoirs de l’Office de Tourisme de Bordeaux.: « on a travaillé durant un an et demi, on a dégusté plus de 300 vins,  on a noté et transpiré, nuits et jours, pour sortir ce livre d’ accords entre la cuisine chinoise et les vins de Bordeaux qui se marient très très bien car cette cuisine est si savoureuse »

« Nous avons en effet les recettes de Guangdang, Sichuan, de Pékin, et de Yunnan… En Chine pour la cuisine , comme pour les vins de Bordeaux, nous avons des styles différents », précise Wei Feng, co-auteur qui était chargée de trouver les chefs et les recettes, dans 16 provinces en Chine.

Ce livre intitulé « Bordeaux, alliance de ses vins avec la Cuisine Chinoise » vient d’être tiré à 2000 exemplaires pour la France en français et en chinois, et 8000 spécifiquement pour la Chine en anglais et en mandarin.

Christophe Château du CIVB avec les deux auteurs © JPS

Christophe Château du CIVB avec les deux auteurs © JPS

Un superbe ouvrage pour lequel 60 viticulteurs de Bordeaux ont apporté leur contributions, envoyant à l’équipe de Laurent Moujoun des échantillons pour le mariage de ces mets et de ces vins.

Un livre qui a reçu également le soutien du Conseil Interprofessionnel du vIn de Bordeaux comme le confirme Christophe Château: « l’objet est de montrer la diversité des vins de Bordeaux, la Chine est le 1er marché des vins de Bordeaux à l’export : on exporte 70 millions de bouteilles chaque année et Bordeaux est très connu par ses rouges… Nous, on souhaite montrer qu’il y a des blancs secs, des rosés et des blancs liquoreux et qu’il y a une gamme à l’intérieur des Bordeaux même à l’intérieur des rouges ».

Wei Feng et Laurent Moujon avec le chef sommelier du Chapon Fin Alexandre Morin © JPS

Wei Feng et Laurent Moujon avec le chef sommelier du Chapon Fin Alexandre Morin © JPS

Laurent Moujon est depuis quelques temps de tous les voyages des opérations Bordeaux Fête le Vin à l’étranger (Québec, Bruxelles et Hong-Kong) et est devenu un véritable ambassadeur de Bordeaux, de son patrimoine et de ses vins. « Je voyage en Chine depuis 3 ans et j’apprécie leur cuisine. Je voyage avec pas mal de viticulteurs et je me suis dit pourquoi pas faire un livre de recettes avec eux. Mais, je n’ai pas fait un mariage avec une recette un vin, mais une recette avec des vins, la particularité de ce livre vous donne beaucoup de pistes entre l’association des recettes et des vins de Bordeaux ».

Linda, Nicolas N'Guyen, Wei Feng et Laurent Moujon au Chapon Fin © JPS

Lina Fan, Nicolas N’Guyen Van Hai, Wei Feng et Laurent Moujon au Chapon Fin © JPS

Ce midi, les deux auteurs avaient convié des personnalités et la presse chinoise, ainsi que la presse spécialisée en vins et gastronomie au Chapon Fin pour le lancement officiel de leur livre. Parmi elles, Linda Fan, directrice du Clos des Quatre Vents à Margaux, qui a soutenu le projet de Laurent Moujon de bout en bout : « c’est un livre pour découvrir le secret des vins français avec la cuisine chinoise qui elle même a ses secrets car chaque région a sa spécialité… » Et de poursuivre : « je pense que ce livre va marcher car le vin français, c’est un vin très complexe et les chinois recherchent souvent des informations pour acheter un vin d’un château qui pourra se marier avec ces plats et dont ils seront assurés de la qualité. »

Nicolas N'Guyen et Maurent Moujon ont couché la recette sur l'esturgeon à la bordelaise dans le livre de recettes © JPS

Nicolas N’Guyen Van Hai et Maurent Moujon ont couché la recette sur l’esturgeon à la bordelaise dans le livre de recettes © JPS

Nicolas N’Guyen Van Hai, le chef du « Chapon Fin », figure en bonne place également dans ce livre de recette avec une proposition de recette du terroir: « moi, j’ai surtout proposé une recette typique du coin, pour que les chinois voient ce qu’on fait comme recette… On a proposé un esturgeon, qui vient d’une propriété avec laquelle je travaille qui s’appelle l’Esturgeonnière…car en même temps que j’achète du caviar pour le restaurant, j’achète aussi mes esturgeons que je fais abattre… »

Moujon 086« On a un poisson très gras avec l’esturgeon, avec une cuisson basse température, un esturgeon qu’on a laqué avec une sauce bordelaise, et on a repris tous les éléments de la sauce bordelaise les poireaux, les champignons, les oignons, qu’on a retravaillé en garniture à côté et qu’on a cuit de manière différente pour avoir une texture différente. » Ce filet d’esturgeon de Monsieur Berthomier à la Bordelaise était proposé en dégustation avec un Côte de Francs, château Le Puy 2010, présenté par Alexandre Morin dans une carafe à double décantation.

Une rencontre très intéressante avec l'Ambassade de Chine © JPS

Une rencontre très intéressante avec Madame Gao de l’Ambassade de Chine © JPS

Laurent Moujon et Wei Feng, ont pu apprécier cette journée bien remplie, avec également la rencontre presque inattendue de Mme Yuanyan Gao reçue au Club Chine à la Chambre de Commerce et d’Industrie place de la Bourse.

Laurent Moujon et Wei Feng © Jean-Pierre Stahl

Laurent Moujon et Wei Feng © Jean-Pierre Stahl

Ce « Ministre Conseiller Economique et Commercial » à l’Ambassade de Chine à Paris s’est dit très touchée par la remise de ce livre et aussi apprécier les vins rouges de Bordeaux. Il ne lui reste plus qu’à se plonger dans cet ouvrage pour découvrir la diversité des vins de Bordeaux.

Pique Caillou, l’un des 6 derniers châteaux dans l’agglomération de Bordeaux

Château Pique Caillou compte parmi les 6 derniers châteaux viticoles en ville, à l’intérieur de la rocade de Bordeaux, avec Haut-Brion, la Mission Haut-Brion, les Carmes Haut-Brion, Pape-Clément et Luchey-Halde. Tous les autres ont tantôt été vendus ou tantôt rasés pour ne laisser place qu’à des habitations ou d’autres aménagements. Pique-Caillou, un domaine qui a su rester zen.

Pique Caillou construit au XVIIIe e étendu au XIXe siècle © JPS

Pique Caillou, comme bon nombre de domaines viticoles, a été rattrapé par la ville. Toutefois, ce château de Mérignac a résisté, face à la poussée immobilière et aux voies de circulation qui traversent la propriété. C’est l’un des derniers des Mohicans à l’heure du béton-roi.

« C’est vrai que la propriété, d’une certaine façon, a été un peu saucissonnée mais en même temps un peu mise en valeur, on voit la propriété, on voit le château, en plus de cela les parcelles qui ont été sur l’emprise de la route n’étaient pas des parcelles de grand niveau qualitatif donc la perte est assez minime de ce côté là. »Et Paulin Calvet de poursuivre: « quand nous sommes finalement parvenus à un accord, nous avons pu récupérer des terrains non constructibles qui avaient été gelés par la communauté urbaine de Bordeaux et nous ont été cédés à un prix intéressant. »

« Il y a 70 ans, vous aviez beaucoup de viticulteurs encore et des domaines, souvent de taille modeste, qui existaient sur toutes ces communes qui enserrent Bordeaux : Villenave d’Ornon,Talence, Pessac, Mérignac, montant sur Caudéran voire Bruges…tous ces vignobles à part 6 ont tous disparus sous le béton ».

Isabelle et Paulin Calvet habitent Pique Caillou depuis 2000 © JPS

Isabelle et Paulin Calvet habitent le château Pique Caillou depuis 2000 © JPS

Pique Caillou a été construit au XVIIIe siècle par l’architecte La Clotte, en 1756, c’était à l’origine une sorte de maison de campagne, qui vivait de polyculture. Cette propriété a été achetée en 1947 (grand millésime) par la famille Denis, le grand-père d’Isabelle Calvet. Mr Denis avait ouvert des comptoirs en Indochine, créant ainsi la bière « 33 Export » ou encore le riz « Taureau Ailé »:

Isabelle Calvet avec un livre sur son grand-père, qui acheta Pique Caillou en 1947 © JPS

Isabelle Calvet avec un livre sur son grand-père, qui acheta Pique Caillou en 1947 © JPS

« Ce qui a permis que les vignes restent en place et que rien ne soit vendu, c’est que les propriétaires de l’époque, le grand-père et le père de ma femme, aient la chance d’avoir d’autres activités industrielles et commerciales qui leur permettaient de pouvoir vivre sans avoir besoin des revenus de Pique Caillou.C’était des  propriétés  qui étaient quelquefois déficitaires, régulièrement déficitaires et il fallait remettre au pot pour repartir. »

Aujourd’hui, le château de Pique Caillou est habité par la famille Calvet (depuis l’an 2000) ce qui n’est pas le cas de tous les châteaux.

Il a trouvé son essor comme beaucoup de propriétés du bordelais depuis 1982, sous l’effet du célèbre critique américain Robert Parquer qui, grâce à ses notes et à ses commentaires, a permis à toutes ces propriétés d’être bien mieux valorisées, et de faire ainsi face à la poussée immobilière.

29 Sep

Guiraud monte au créneau et lance sa pétition en ligne contre la LGV

De nombreuses initiatives de toute part se font jour contre le projet de LGV au sud de Bordeaux: château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes, relaye une pétition qui vient d’être mise en ligne, demain les viticulteurs organisent un point presse à Paris à l’occasion d’une dégustation…

Capture du site de © château Guiraud

Capture du site de © château Guiraud

Château Guiraud relaie cette pétition contre la LGV Bordeaux-Toulouse-de-Marsan depuis hier sur son site internet. Et précise que c’est important car « le budget estimé à 8 milliards pour faciliter la liaison entre Bordeaux et Toulouse d’un côté, Mont-de-Marsan de l’autre… Alors que l’aménagement de la ligne actuelle serait bien moins onéreuse et limiterait l’impact très important sur l’environnement, notamment le bassin versant du Ciron sans lequel le vignoble du Sauternais n’existerait pas ».

Par ailleurs, demain mercredi, les vignerons de Sauternes montent à Paris. Un déjeûner de presse prévu de longue date avec les châteaux Rabaud Promis, Pick-Laborde, Caillou, Lamourette, Rolland et La Bouade va se transformer également en tribune contre la LGV, avec Stéphane Wagrez, présidnet de la commission promotion des Sauternes et Barsac. Ce point presse est prévu au restaurant le Will, 75 rue Crozatier à Paris.

Pour en savoir plus : château Guiraud

Les Montgolfiades de Saint-Emilion fêtent leur 5e anniversaire du 16 au 18 octobre

Rendez-vous du 16 au 18 octobre 2015 à Saint-Emilion pour un bon bol d’air. Prenez un peu d’altitude en ce bas monde avec les 5e Montgolfiades, pour admirer le vignoble de Saint-Emilion et ses magnifiques châteaux.

Affiche-ST-Emilion-2015Pour cette 5e édition, la manifestation compte gonfler comme ses ballons et va prendre de l’ampleur et de la hauteur: elle propose en effet des animations pour tous sur le thème de la découverte du milieu aérien:

  • vols en montgolfières, accessibles au public sur réservation
  • spectacle de « night glow (son et lumière) le vendredi de 16 à 19h
  • démonstratrions et ateliers de cerf-volants sur le stade les après-midis
  • boutique de cerfs volants
  • conférence du général Michel Tognini, cosmonaute français et chef du centre européen des astronautes à l’Agence Spatiale européenne le dimanche après-midi

A signaler également, la présence de la montgolière accessible de « la Ferme du Ciel » qui permet de transporter des personnes à mobilité réduite. Il y a moins d’une dizaine de nacelles accessibles en France actuellement.

Tarif des vols découverte : 215 €/personne (190€ pour les habitants de Saint-Emilion) Enfants: 150 €. Vol VIP avec dégustation de Grand Cru Classé: 250 €.

Informations et réservations au 06 40 63 25 91 et www.saint-emilion-tourisme.com ou www.victoria-balloon-events.org

Dans les chais de Pique Caillou, la patte d’Amandine, l’oeil et le conseil avisés de Paulin et un élevage de 12 mois en barriques…

Alors que les vendangeurs continuent de s’activer à couper le raisin, Amandine Morillon réceptionne la vendange aux chais de Pique Caillou. Paulin Calvet surveille attentivement toutes les étapes. De la table de tri, au cuvier inox et jusqu’au chai à barriques, la vinification et la magie de Pique Caillou s’opère…

Retour de vendange au chai de Pique Caillou, avec un tri sur table vibrante © Jean-Pierre Stahl

Retour de vendange au chai de Pique Caillou, avec un tri sur table vibrante © Jean-Pierre Stahl

Les bennes se succèdent… Devant les chais du château Pique-Caillou, c’est l’arrivée de la vendange des merlots cette semaine-là, puis des cabernet-sauvignons la semaine suivante.

Après l’éraflage, les grappes subissent ici un tri sur une table vibrante. Ils sont 6 personnes qui retirent ainsi les quelques déchets verts restants pour ne garder que ces baies de raisin noir et mûr.

C’est Amandine Morillon, une Mérignacaise de 31 ans, qui surveille cette opération de tri, avec aussi le concours de Philippe Faraud, chef de culture.

Amandine Morillon et

Amandine Morillon, maître de chai, et Philippe Faraud chef de culture, au château Pique Caillou © Jean-Pierre Stahl

Elle est l’une des rares femmes maîtres de chais qui suit tout le travail de vinification. Le domaine est aussi suivi par Denis Dubourdieu et Valérie Lavigne qui viennent apporter leur technicité au niveau de la méthode: 20 à 25 jours de cuve à température de 25 à 28°, des remontages aérés très limités et un seul délestage qu’elle effectue ce matin-là:

« c’est une méthode d’extraction de la couleur et des tanins. Je vide ma cuve en fermentation entièrement dans une autre cuve et ensuite, une fois que ça sera vide,  on va renvoyer tout le jus par dessus le marc qui se sera déposé au fond de la cuve », explique Amandine Morillon.

Un lent travail de vinification qui passe encore par une macération post fermentaire d’une dizaine de jours à 30 ° et une fermentation malolactique en cuve.

Pique Caillou (série) 019Le 1er vin de la propriété va ensuite être élevé en barriques de chêne français, Paulin Calvet travaille avec 5 tonneliers différents. En ce moment, c’est encore le 2014 qui est en barriques…

Paulin Calvet : « 2014 ne sera pas un très grand millésime de Bordeaux mais sera un très bon millésime, sauvé par un été indien miraculeux qui a démarré le 29 août 2014 (grâce à septembre et octobre extraordinaires) on a eu une fin de saison exceptionnelle qui a fait en sorte que ce millésime naisse dans de bonnes conditions avec bonne maturité »

Amandine Morillon et Paulin Calvet © JPS

Amandine Morillon et Paulin Calvet dans le chai aux 250 barriques de Pique-Caillou 2014 © JPS

Quant à savoir ce qui est le plus important du terroir ou de la proximité de la ville et de cette atmosphère plus chaude, Amandine répond aussitôt « c’est le terroir qui est important, la ville ça n’a pas un impact important sur le goût du vin. Le fait qu’on soit en ville fait qu’on est un peu plus précoce que les autres à la campagne où c’est un peu plus frais qu’ici »

Caviste et serie Pique Caillou 260Et Paulin Calvet aime à citer la célèbre métaphore de son voisin Haut-Brion, bien connue dans le petit monde du vin: « ce que disait Jean-Bernard Delmas à propos d’Haut-Brion: « la ville de Bordeaux est le chauffage d’Haut-Brion; le terroir est là, mais il y a un petit effet micro-climat dû à la ville ».

Caviste et serie Pique Caillou 243Au terme de 12 mois d’élevage dans ces barriques renouvelées par tiers tous les 3 ans, ce sont quelque 70 000 bouteilles de 1er vin qui sortiront des chais de Pique-Caillou (pour le 2014), ainsi que pour le 2015 dont le rendement est à peu près le même de l’ordre de 40 à 45 hectolitres à l’hectare.

(à suivre demain…)

Regardez le 2ème épisode réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Charles Rabréaud et Thierry Culnaert.

Denis Verneau sacré Master of Port 2016 à Paris

La nouvelle a été partagée par Philippe Faure-Brac (meilleur sommelier du monde 1982) dès l’annonce du résultat… C’est Denis Verneau qui vient de remporter ce soir le 16e titre de Master of Port 2016.

Denis VERNEAU - Maître Sommelier de La Mère Brazier de Lyon - élevé au rang de Master of Port © Lionel Blancafort

Denis VERNEAU – Maître Sommelier de La Mère Brazier de Lyon – élevé au rang de Master of Port © Lionel Blancafort

Devant un Jury d’experts, les 11 demi-finalistes du concours ont du répondre à une ultime salve d’épreuves de qualification durant les 48 dernières heures pour accéder à la finale qui s’est jouée entre les sommeliers Gaëtan Bouvier (La Villa Florentine – Lyon), Yann Satin (L’Hôtel Westminster (Le Touquet Paris Plage), Jean-Baptiste Klein (Le Clos des Sens – Annecy) et Denis Verneau (La Mère Brazier – Lyon).

Une dernière ligne droite qui a demandé beaucoup de concentration, d’analyse et de finesse tant à l’écrit que pendant les épreuves pratiques ou encore le grand oral qui s’est tenu au Cercle National des Armées en séance ouverte au public.

Denis © Philippe Faure-Brac

Denis Verneau ce soir reconnu comme master of port © Philippe Faure-Brac

C’est le seul et grand événement qui couronne l’excellence des Sommeliers Experts en Vins de Porto.

Le Syndicat des Grandes Marques de Porto, l’Union de la Sommellerie Française (UDSF) et l’Institut des Vins du Douro et de Porto organisaient   les épreuves finales pour décrocher le titre de la 16e édition du Grand Prix « Master of Port ».
La remise des prix s’est  déroulée à l’Ambassade du Portugal, ce lundi 28 septembre,  en présence de son Excellence l’Ambassadeur du Portugal, des Présidents de l’I.V.D.P. et de l’U.D.S.F., et de la Présidente du S.G.M.P.
CaptureIls étaient 11 dans cette dernière ligne droite dont 3  rhônalpins ( Gaetan BOUVIER / La Villa Florentine ( 69 – Lyon) / Denis
 VERNEAU / La Mère Brazier  / Jean Baptiste KLEIN / Le Clos des Sens (74 – Annecy), mais aussi 3 alsaciens ( Frédéric VONE / Le cours d’Alsace (67 – Obernai) / Stephane
 KNECHT / l’Atelier du Sommelier (67 – Niederbronn Les Bains) / Christine
LAUFFENBURGER / l’Atelier du Sommelier (67 – Niederbronn Les Bains), mais également un belge Antoine 
LEHEBEL / La Villa Lorraine (Bruxelles, Belgique),  et des parisiens Micaël
 MORAIS / Saint James (Paris 16e) / Lionel
 SCHNEIDER / Park Hyatt Paris Vendôme (Paris 1er) / Pierre 
VILA PALLEJA / Le Petit Sommelier (Paris 14e) et enfin Yann
 SATIN / L’Hôtel Westminster (62 – Le Touquet Paris Plage).
Pour cette 16e édition du Master of Port, pas moins de 55 postulants se sont manifestés pour tenter de décrocher une place en finale, dans une ambiance de passionnées. Et c’est finalement Denis Verneau (La Mère Brazier (69 – Lyon) qui a été sacré master of port 2016.
Crédit photos : Lionel Blancafort.

LGV : les vignerons de Sauternes et Barsac dénoncent une méthode anti-démocratique et interpellent la ministre de l’Ecologie, Mme Ségolène Royal

Les réactions commencent à fleurir depuis que le gouvernement a validé samedi les projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Des réactions qui mûrissent doucement comme le raisin, reste à savoir si elles auront un goût de pourriture noble… Les viticulteurs du sauternais interpellent en tout cas la ministre de l’Ecologie  à travers ce communiqué :

Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie  © gouvernement.fr

Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie © gouvernement.fr

« C’est un projet délétère pour notre appellation. Le gouvernement refuse de prendre en compte la biodiversité et la richesse de Sauternes. Avec ce tracé qui traverse la zone humide de la vallée du Ciron et sa hêtraie vieille de 50 000 ans, le microclimat du Sauternais est menacé. C’est le Ciron qui est responsable de la richesse de nos terroirs et de l’apparition du botrytis. Ce projet est une catastrophe pour nous ! » s’indigne Xavier Planty, président de l’ODG de Sauternes et Barsac.

« C’est un projet destructeur pour l’environnement et pour les 170 propriétés de l’appellation, poursuit Stéphane Wagrez, président de la commission promotion de Sauternes et Barsac. C’est un projet anti-démocratique. La sagesse populaire s’est élevée contre ce tracé ubuesque, qui détruira plus de 48 000 hectares de forêts et terres agricoles et compromet l’équilibre écologique de toute une vallée. Le commissaire de la Cour des comptes s’est lui-même prononcé contre ce projet qui est une hérésie financière. Que fait la ministre de l’Ecologie, Mme Ségolène Royal ? »

« Nous ne comprenons pas que les pouvoirs publics préfèrent la mégalomanie de certains élus locaux à la sagesse populaire de cette enquête publique. Nous ne comptons pas nous arrêter là », conclut Xavier Planty. Une réunion de mobilisation est prévue ce lundi.

 

Xavier Planty, le président de l’ODG Sauternes, réagit farouchement sur la relance de la LGV : « Comment se fait-il qu’on puisse passer outre 14 000 contributions ? C’est hallucinant ! »

Le président des viticulteurs de Barsac et Sauternes est furieux depuis l’annonce de relance du projet de LGV au sud de Bordeaux, qui mettrait en péril les vins de Sauternes et ceux de 10 autres appellations de liquoreux de Bordeaux. Il a livré ce matin ses premières impressions à Côté Châteaux.

Xavier Planty, le président de l'ODG Barsac et Sauternes © Jean-Pierre Stahl

Xavier Planty, le président de l’ODG Barsac et Sauternes © Jean-Pierre Stahl

La première réaction de Xavier Planty, président de l’Organisme de Défense et de Gestion de Sauternes et Barsac, vise d’emblée les élus : « les politiques sont déconnectés de la réalité. On est sur des shémas décisionnaires archaïques, dignes du stalinisme… La notion de dégat écologisque est quantitatif dans leur esprit, mais ils n’ont aucune notion du lien de cause à effet. L’argument qu’on nous sert tous les jours « ça ne touche pas Sauternes, foutez-nous la paix » est faux. C’est un refus de comprendre ce que disent les écologistes, les philosophes et intellectuels. »

Nous sommes dans une maison commune, il y a des gens qui ont le droit de tout casser et d’autres de dormir sur les gravats », Xavier Planty président de l’ODG Sauternes-Barsac

Et de continuer : « il y a un vrai problème par rapport à l’éthique politique. Ca va finir de manière catastrophique et ça ne sera pas de mon fait. »

« Comment se fait-il qu’on puisse passer outre 14 000 contributions ? C’est hallucinant ! Comment d’un trait de plume est-on capable de mettre en péril la forêt résiduaire du Ciron ? C’est comme mettre un coup de bulldozer sur Lascaux ! On a un trésor végétal en France unique en Europe (une forêt qui n’a jamais été déplacée depuis 50 000 ans). On va la mettre en péril en passant à 2 km, ça va avoir des répercussions sur le Ciron. »

« On subit les conséquences de 30 ans de politique écologique marginale, confisquée par les verts qu’on n’a même pas entendus…ils sont avec Alain Rousset et à droite pas mieux, quand on parle d’écologie ils pensent qu’on est de gauche.

« Pour ‘heure, on n’a pas encore fait de réunion, car la nouvelle est tombée samedi après-midi. La réaction des viticulteurs sera calme et posée, mais ça risque d’être du pipi de chat par rapport aux forestiers et défenseurs du Ciron. Je le crains et je n’ai pas envie de cela. »

« A force de prendre les citoyens pour des c…, ça ne va pas aller. Nous on vit dans la nature toute la semaine, il faut voir en ce moment les brouillards qui se forment le matin dûs au Ciron (brouillards qui permettent la formation du botrytis primordial pour les vins liquoreux et le Sauternes). Là, on continue pour le moment de vendanger, 2015 sera un grand millésime. »

Pour en savoir plus relisez cet article réalisé en août dernier: Des réactions très fortes face à la LGV : les viticulteurs de Sauternes en appellent à la raison, il faut sauver le Ciron !

Picque Caillou, bercé par de douces vendanges au coeur de la ville

C’est une ambiance conviviale, un travail assez dur mais qui tranche du stress et des embouteillages rencontrés sur les voies de circulation juste à côté. Le château Pique Caillou, situé non loin de Bordeaux, Pessac et Mérignac-centre, peut compter sur des gens de la ville pour ses vendanges, des étudiants, retraités ou saisonniers inscrits à pôle emploi. Un côté pratique qui convient à tout le monde.

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Le soleil se lève sur Pique Caillou pour ces vendanges de merlot le 21 septembre © Jean-Pierre Stahl

8h30, en ce lundi de septembre ensoleillé, Paulin Calvet le propriétaire du château Pique Caillou est dans les starting-blocs. Alors que les bouchons commencent à se former sur la grande artère appelée VDO (pour voie de desserte ouest) qui longe son domaine, il salue la bonne vingtaine de vendangeurs arrivés au château… Tous s’équipent et s’apprêtent à partir vendanger les merlots des Chênes verts, la partie nord de son vignoble de 22 hectares.

Paulin Calvet prêt pour briefer ses équipes de vendangeurs © JPS

Paulin Calvet prêt pour briefer ses équipes de vendangeurs © JPS

« On est quand même à Mérignac, dans une ville de 65 000 habitants, juste à côté de Pessac. Il y a beaucoup de monde qui veut venir vendanger, les gens viennent à vélo, en tram, à pied, en bus ou en voiture…c’est très pratique », explique Paulin Calvet.

Jean-Michel, porteur, et, Eymard coupeur, des habitués des vendanges © JPS

Jean-Michel, porteur, et, Eymard coupeur, des habitués des vendanges © JPS

Alvard est venue en famille « mon fils travaille ici, et cette année je voulais travailler ici pour faire les vendanges. » Il y a aussi Clara, étudiante, résidante sur le secteur : » oui, j’habite juste à côté à Mérignac, je suis étudiante et je fais ça pour me faire des sous en plus ». Sans oublier, Eymard inscrit à pôle emploi, lui en est à ses 18èmes vendanges dont 5 à Pique-Caillou :« là c’est la 5e année que je le fais, comme j’habite pas très loin, on est plusieurs à faire les vendanges ».

Thilault et Bogdan effectuent un 1er tri avant de verser les grappes dans le tombereau © JPS

Thilault et Bogdan effectuent un 1er tri avant de verser les grappes dans le tombereau © JPS

Thibault, tractoriste, qui effectue un premier tri quand les hottes viennent à déverser le raisin, précise le profil de la troupe de vendangeurs: « il a une grosse moitié de gens qui reviennent chaque année, et après il y a des nouveaux, des étudiants, des retraités qui nous rejoignent. Ce sont 20 à 30 personnes pour les rouges et une vingtaine pour les blancs. »

A leur tête, il y a Stéphanie qui les encadre et est responsable du travail à façon au château (depuis avril, épamprage, effeuillage en juillet, jusqu’aux vendanges de septembre et octobre): « ça ses passe, bien on travaille avec pas mal d’anciens, donc ils ont l’habitude de me voir, s’ils ont un souci ils savent que je suis là pour les aider avec la hotte ou s’ils se blessent… »

Caviste et serie Pique Caillou 180

Tous connaissent le travail de coupeur et de porteur, ils ont à ramasser ce matin là de jolis merlots des Chênes Verts, au nord de la propriété de Pique Caillou. Des raisins pour lesquels des prélévements de maturité ont été effectués par Paulin Calvet et son oenologue.

Une maturité optimum avec un bel aoutement des bois et des rafles © JPS

Une maturité optimum avec un bel aoutement des bois et des rafles © JPS

Paulin Calvet ajoute « Il y a des signes qui ne trompent pas et qui sont des signes de la belle maturité, c’est le bel aoûtement des bois et de la rafle. » Cette parcelle des Chênes Verts est arrivée à maturité, hormis une petite partie de vignes très poussantes (le sol est différent à cet endroit) qui est délimitée par une rubalise et qui attendra. Elle n’est pas ramassée ce matin-là car c’est avant toute une maturité optimum qui est recherchée pour faire de grands vins de Pique Caillou…

Le soleil se lève sur Pique Caillou pour ces vendanges de merlot le 21 septembre © Jean-Pierre Stahl

Le soleil se lève sur Pique Caillou pour ces vendanges de merlot le 21 septembre © Jean-Pierre Stahl

Château Pique Caillou, c’est ce terroir de graves bien filtrantes apportées par la Garonne. Un domaine enclavé dans Mérignac, à côté de Pessac et non loin de Bordeaux qui bénéficie du réchauffement rapide de l’atmosphère en ville (souvent 2 à 3 degrés de plus qu’à la campagne) d’où un cycle végétatif un peu plus précoce.

« Nous bénéficions d’un certain microclimat du fait de la ville, nous sommes moins gênés par les risques de gelée et nous avons une température assez haute du fait de la ville. » d’où cette précocité du terrain.

Caviste et serie Pique Caillou 214

Pique Caillou fait partie des 6 derniers châteaux viticoles en ville, à l’intérieur de la rocade de Bordeaux :« Il y a 70 ans , vous aviez beaucoup de petits viticulteurs sur Villenave d’Ornon, Talence, Pessac, Mérignac, Bruges, tous ces vignobles ont tous disparus sous le béton », explique Paulin Calvet, « la viticulture n’était pas aussi florissante qu’aujourd’hui, on avait la tentation de se défaire de ces vignobles qui ne rapportaient pas grand chose et qui en échange pouvaient être transformés rapidement en terrains à bâtir… ». Une situation qui fut souvent rencontrée à l’occasion de successions.

(la suite demain…)

Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Charles Rabréaud et Thierry Culnaert