Merci à tous les amis de Côté Châteaux et aux châteaux pour leurs plus beaux clichés, en cette dernière ligne droite des vendanges dans le Médoc, à Saint-Emilion ou ailleurs dans le Bordelais. Vive l’été indien et vive le 2015 !
28 Sep
28 Sep
Merci à tous les amis de Côté Châteaux et aux châteaux pour leurs plus beaux clichés, en cette dernière ligne droite des vendanges dans le Médoc, à Saint-Emilion ou ailleurs dans le Bordelais. Vive l’été indien et vive le 2015 !
La nouvelle a été partagée par Philippe Faure-Brac (meilleur sommelier du monde 1982) dès l’annonce du résultat… C’est Denis Verneau qui vient de remporter ce soir le 16e titre de Master of Port 2016.
Une dernière ligne droite qui a demandé beaucoup de concentration, d’analyse et de finesse tant à l’écrit que pendant les épreuves pratiques ou encore le grand oral qui s’est tenu au Cercle National des Armées en séance ouverte au public.
C’est le seul et grand événement qui couronne l’excellence des Sommeliers Experts en Vins de Porto.
Les réactions commencent à fleurir depuis que le gouvernement a validé samedi les projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Des réactions qui mûrissent doucement comme le raisin, reste à savoir si elles auront un goût de pourriture noble… Les viticulteurs du sauternais interpellent en tout cas la ministre de l’Ecologie à travers ce communiqué :
« C’est un projet délétère pour notre appellation. Le gouvernement refuse de prendre en compte la biodiversité et la richesse de Sauternes. Avec ce tracé qui traverse la zone humide de la vallée du Ciron et sa hêtraie vieille de 50 000 ans, le microclimat du Sauternais est menacé. C’est le Ciron qui est responsable de la richesse de nos terroirs et de l’apparition du botrytis. Ce projet est une catastrophe pour nous ! » s’indigne Xavier Planty, président de l’ODG de Sauternes et Barsac.
« C’est un projet destructeur pour l’environnement et pour les 170 propriétés de l’appellation, poursuit Stéphane Wagrez, président de la commission promotion de Sauternes et Barsac. C’est un projet anti-démocratique. La sagesse populaire s’est élevée contre ce tracé ubuesque, qui détruira plus de 48 000 hectares de forêts et terres agricoles et compromet l’équilibre écologique de toute une vallée. Le commissaire de la Cour des comptes s’est lui-même prononcé contre ce projet qui est une hérésie financière. Que fait la ministre de l’Ecologie, Mme Ségolène Royal ? »
« Nous ne comprenons pas que les pouvoirs publics préfèrent la mégalomanie de certains élus locaux à la sagesse populaire de cette enquête publique. Nous ne comptons pas nous arrêter là », conclut Xavier Planty. Une réunion de mobilisation est prévue ce lundi.
Le président des viticulteurs de Barsac et Sauternes est furieux depuis l’annonce de relance du projet de LGV au sud de Bordeaux, qui mettrait en péril les vins de Sauternes et ceux de 10 autres appellations de liquoreux de Bordeaux. Il a livré ce matin ses premières impressions à Côté Châteaux.
La première réaction de Xavier Planty, président de l’Organisme de Défense et de Gestion de Sauternes et Barsac, vise d’emblée les élus : « les politiques sont déconnectés de la réalité. On est sur des shémas décisionnaires archaïques, dignes du stalinisme… La notion de dégat écologisque est quantitatif dans leur esprit, mais ils n’ont aucune notion du lien de cause à effet. L’argument qu’on nous sert tous les jours « ça ne touche pas Sauternes, foutez-nous la paix » est faux. C’est un refus de comprendre ce que disent les écologistes, les philosophes et intellectuels. »
Nous sommes dans une maison commune, il y a des gens qui ont le droit de tout casser et d’autres de dormir sur les gravats », Xavier Planty président de l’ODG Sauternes-Barsac
Et de continuer : « il y a un vrai problème par rapport à l’éthique politique. Ca va finir de manière catastrophique et ça ne sera pas de mon fait. »
« Comment se fait-il qu’on puisse passer outre 14 000 contributions ? C’est hallucinant ! Comment d’un trait de plume est-on capable de mettre en péril la forêt résiduaire du Ciron ? C’est comme mettre un coup de bulldozer sur Lascaux ! On a un trésor végétal en France unique en Europe (une forêt qui n’a jamais été déplacée depuis 50 000 ans). On va la mettre en péril en passant à 2 km, ça va avoir des répercussions sur le Ciron. »
« On subit les conséquences de 30 ans de politique écologique marginale, confisquée par les verts qu’on n’a même pas entendus…ils sont avec Alain Rousset et à droite pas mieux, quand on parle d’écologie ils pensent qu’on est de gauche.
« Pour ‘heure, on n’a pas encore fait de réunion, car la nouvelle est tombée samedi après-midi. La réaction des viticulteurs sera calme et posée, mais ça risque d’être du pipi de chat par rapport aux forestiers et défenseurs du Ciron. Je le crains et je n’ai pas envie de cela. »
« A force de prendre les citoyens pour des c…, ça ne va pas aller. Nous on vit dans la nature toute la semaine, il faut voir en ce moment les brouillards qui se forment le matin dûs au Ciron (brouillards qui permettent la formation du botrytis primordial pour les vins liquoreux et le Sauternes). Là, on continue pour le moment de vendanger, 2015 sera un grand millésime. »
Pour en savoir plus relisez cet article réalisé en août dernier: Des réactions très fortes face à la LGV : les viticulteurs de Sauternes en appellent à la raison, il faut sauver le Ciron !
C’est une ambiance conviviale, un travail assez dur mais qui tranche du stress et des embouteillages rencontrés sur les voies de circulation juste à côté. Le château Pique Caillou, situé non loin de Bordeaux, Pessac et Mérignac-centre, peut compter sur des gens de la ville pour ses vendanges, des étudiants, retraités ou saisonniers inscrits à pôle emploi. Un côté pratique qui convient à tout le monde.
8h30, en ce lundi de septembre ensoleillé, Paulin Calvet le propriétaire du château Pique Caillou est dans les starting-blocs. Alors que les bouchons commencent à se former sur la grande artère appelée VDO (pour voie de desserte ouest) qui longe son domaine, il salue la bonne vingtaine de vendangeurs arrivés au château… Tous s’équipent et s’apprêtent à partir vendanger les merlots des Chênes verts, la partie nord de son vignoble de 22 hectares.
« On est quand même à Mérignac, dans une ville de 65 000 habitants, juste à côté de Pessac. Il y a beaucoup de monde qui veut venir vendanger, les gens viennent à vélo, en tram, à pied, en bus ou en voiture…c’est très pratique », explique Paulin Calvet.
Alvard est venue en famille « mon fils travaille ici, et cette année je voulais travailler ici pour faire les vendanges. » Il y a aussi Clara, étudiante, résidante sur le secteur : » oui, j’habite juste à côté à Mérignac, je suis étudiante et je fais ça pour me faire des sous en plus ». Sans oublier, Eymard inscrit à pôle emploi, lui en est à ses 18èmes vendanges dont 5 à Pique-Caillou :« là c’est la 5e année que je le fais, comme j’habite pas très loin, on est plusieurs à faire les vendanges ».
Thibault, tractoriste, qui effectue un premier tri quand les hottes viennent à déverser le raisin, précise le profil de la troupe de vendangeurs: « il a une grosse moitié de gens qui reviennent chaque année, et après il y a des nouveaux, des étudiants, des retraités qui nous rejoignent. Ce sont 20 à 30 personnes pour les rouges et une vingtaine pour les blancs. »
A leur tête, il y a Stéphanie qui les encadre et est responsable du travail à façon au château (depuis avril, épamprage, effeuillage en juillet, jusqu’aux vendanges de septembre et octobre): « ça ses passe, bien on travaille avec pas mal d’anciens, donc ils ont l’habitude de me voir, s’ils ont un souci ils savent que je suis là pour les aider avec la hotte ou s’ils se blessent… »
Tous connaissent le travail de coupeur et de porteur, ils ont à ramasser ce matin là de jolis merlots des Chênes Verts, au nord de la propriété de Pique Caillou. Des raisins pour lesquels des prélévements de maturité ont été effectués par Paulin Calvet et son oenologue.
Paulin Calvet ajoute « Il y a des signes qui ne trompent pas et qui sont des signes de la belle maturité, c’est le bel aoûtement des bois et de la rafle. » Cette parcelle des Chênes Verts est arrivée à maturité, hormis une petite partie de vignes très poussantes (le sol est différent à cet endroit) qui est délimitée par une rubalise et qui attendra. Elle n’est pas ramassée ce matin-là car c’est avant toute une maturité optimum qui est recherchée pour faire de grands vins de Pique Caillou…
Château Pique Caillou, c’est ce terroir de graves bien filtrantes apportées par la Garonne. Un domaine enclavé dans Mérignac, à côté de Pessac et non loin de Bordeaux qui bénéficie du réchauffement rapide de l’atmosphère en ville (souvent 2 à 3 degrés de plus qu’à la campagne) d’où un cycle végétatif un peu plus précoce.
« Nous bénéficions d’un certain microclimat du fait de la ville, nous sommes moins gênés par les risques de gelée et nous avons une température assez haute du fait de la ville. » d’où cette précocité du terrain.
Pique Caillou fait partie des 6 derniers châteaux viticoles en ville, à l’intérieur de la rocade de Bordeaux :« Il y a 70 ans , vous aviez beaucoup de petits viticulteurs sur Villenave d’Ornon, Talence, Pessac, Mérignac, Bruges, tous ces vignobles ont tous disparus sous le béton », explique Paulin Calvet, « la viticulture n’était pas aussi florissante qu’aujourd’hui, on avait la tentation de se défaire de ces vignobles qui ne rapportaient pas grand chose et qui en échange pouvaient être transformés rapidement en terrains à bâtir… ». Une situation qui fut souvent rencontrée à l’occasion de successions.
(la suite demain…)
Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Charles Rabréaud et Thierry Culnaert
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