De nombreuses initiatives de toute part se font jour contre le projet de LGV au sud de Bordeaux: château Guiraud, 1er cru classé de Sauternes, relaye une pétition qui vient d’être mise en ligne, demain les viticulteurs organisent un point presse à Paris à l’occasion d’une dégustation…
Château Guiraud relaie cette pétition contre la LGV Bordeaux-Toulouse-de-Marsan depuis hier sur son site internet. Et précise que c’est important car « le budget estimé à 8 milliards pour faciliter la liaison entre Bordeaux et Toulouse d’un côté, Mont-de-Marsan de l’autre… Alors que l’aménagement de la ligne actuelle serait bien moins onéreuse et limiterait l’impact très important sur l’environnement, notamment le bassin versant du Ciron sans lequel le vignoble du Sauternais n’existerait pas ».
Par ailleurs, demain mercredi, les vignerons de Sauternes montent à Paris. Un déjeûner de presse prévu de longue date avec les châteaux Rabaud Promis, Pick-Laborde, Caillou, Lamourette, Rolland et La Bouade va se transformer également en tribune contre la LGV, avec Stéphane Wagrez, présidnet de la commission promotion des Sauternes et Barsac. Ce point presse est prévu au restaurant le Will, 75 rue Crozatier à Paris.
Rendez-vous du 16 au 18 octobre 2015 à Saint-Emilion pour un bon bol d’air. Prenez un peu d’altitude en ce bas monde avec les 5e Montgolfiades, pour admirer le vignoble de Saint-Emilion et ses magnifiques châteaux.
Pour cette 5e édition, la manifestation compte gonfler comme ses ballons et va prendre de l’ampleur et de la hauteur: elle propose en effet des animations pour tous sur le thème de la découverte du milieu aérien:
vols en montgolfières, accessibles au public sur réservation
spectacle de « night glow (son et lumière) le vendredi de 16 à 19h
démonstratrions et ateliers de cerf-volants sur le stade les après-midis
boutique de cerfs volants
conférence du général Michel Tognini, cosmonaute français et chef du centre européen des astronautes à l’Agence Spatiale européenne le dimanche après-midi
A signaler également, la présence de la montgolière accessible de « la Ferme du Ciel » qui permet de transporter des personnes à mobilité réduite. Il y a moins d’une dizaine de nacelles accessibles en France actuellement.
Tarif des vols découverte : 215 €/personne (190€ pour les habitants de Saint-Emilion) Enfants: 150 €. Vol VIP avec dégustation de Grand Cru Classé: 250 €.
Alors que les vendangeurs continuent de s’activer à couper le raisin, Amandine Morillon réceptionne la vendange aux chais de Pique Caillou. Paulin Calvet surveille attentivement toutes les étapes. De la table de tri, au cuvier inox et jusqu’au chai à barriques, la vinification et la magie de Pique Caillou s’opère…
Les bennes se succèdent… Devant les chais du château Pique-Caillou, c’est l’arrivée de la vendange des merlots cette semaine-là, puis des cabernet-sauvignons la semaine suivante.
Après l’éraflage, les grappes subissent ici un tri sur une table vibrante. Ils sont 6 personnes qui retirent ainsi les quelques déchets verts restants pour ne garder que ces baies de raisin noir et mûr.
C’est Amandine Morillon, une Mérignacaise de 31 ans, qui surveille cette opération de tri, avec aussi le concours de Philippe Faraud, chef de culture.
Elle est l’une des rares femmes maîtres de chais qui suit tout le travail de vinification. Le domaine est aussi suivi par Denis Dubourdieu et Valérie Lavigne qui viennent apporter leur technicité au niveau de la méthode: 20 à 25 jours de cuve à température de 25 à 28°, des remontages aérés très limités et un seul délestage qu’elle effectue ce matin-là:
« c’est une méthode d’extraction de la couleur et des tanins. Je vide ma cuve en fermentation entièrement dans une autre cuve et ensuite, une fois que ça sera vide, on va renvoyer tout le jus par dessus le marc qui se sera déposé au fond de la cuve », explique Amandine Morillon.
Un lent travail de vinification qui passe encore par une macération post fermentaire d’une dizaine de jours à 30 ° et une fermentation malolactique en cuve.
Le 1er vin de la propriété va ensuite être élevé en barriques de chêne français, Paulin Calvet travaille avec 5 tonneliers différents. En ce moment, c’est encore le 2014 qui est en barriques…
Paulin Calvet : « 2014 ne sera pas un très grand millésime de Bordeaux mais sera un très bon millésime, sauvé par un été indien miraculeux qui a démarré le 29 août 2014 (grâce à septembre et octobre extraordinaires) on a eu une fin de saison exceptionnelle qui a fait en sorte que ce millésime naisse dans de bonnes conditions avec bonne maturité »
Quant à savoir ce qui est le plus important du terroir ou de la proximité de la ville et de cette atmosphère plus chaude, Amandine répond aussitôt « c’est le terroir qui est important, la ville ça n’a pas un impact important sur le goût du vin. Le fait qu’on soit en ville fait qu’on est un peu plus précoce que les autres à la campagne où c’est un peu plus frais qu’ici »
Et Paulin Calvet aime à citer la célèbre métaphore de son voisin Haut-Brion, bien connue dans le petit monde du vin: « ce que disait Jean-Bernard Delmas à propos d’Haut-Brion: « la ville de Bordeaux est le chauffage d’Haut-Brion; le terroir est là, mais il y a un petit effet micro-climat dû à la ville ».
Au terme de 12 mois d’élevage dans ces barriques renouvelées par tiers tous les 3 ans, ce sont quelque 70 000 bouteilles de 1er vin qui sortiront des chais de Pique-Caillou (pour le 2014), ainsi que pour le 2015 dont le rendement est à peu près le même de l’ordre de 40 à 45 hectolitres à l’hectare.
(à suivre demain…)
Regardez le 2ème épisode réalisé par Jean-Pierre Stahl, Guillaume Decaix, Charles Rabréaud et Thierry Culnaert.